HOLY HOP CIRCUS – Brasserie de Rulles – 03 juin 2023

Qu’y a-t-il de plus jouissif qu’un mur de Marshall en fond de scène ? La réponse se trouve peut-être à Rulles avec un mur de casiers de la brasserie artisanale du même nom. Gaume Power ! Et si le visuel en jette un max, le gustatif va de paire à Rulles. HOLY HOP CIRCUS n’est ainsi pas que le nom de ce combo, power trio hyper-énergétique venu de la Gaume profonde (pléonasme). HOLY HOP CIRCUS est aussi ce divin et puissant breuvage gaumais brassé ici même. Et en ce beau jour de portes-ouvertes à la brasserie, HOLY HOP CIRCUS nous rentre dedans par tous les orifices: dans le gosier et dans le conduit auditif. Elle est pas belle la vie?

Boogie quand pas carrément rythm’n’blues, un son chaud et énergique comme des running shoes, des couleurs musicales variées qui balaient de bien larges registres: HOLY HOP CIRCUS, c’est du rock serré comme un café du même nom et servi comme une bonne Rulles (pléonasme…) pétillante et moussue à souhait. HOLY HOP CIRCUS fait son cirque, et ces bêtes de scène ne sont pas (que) des bêtes de cirque. Santé-bonheur !

Now online : Walter TROUT + Eric STECKEL – Dudelange – 23 mai 2023

On aurait pu croire que notre bon vieux Walter TROUT aurait été mis quelque peu en difficulté après le set tout bonnement ex-plo-sif du phénomène STECKEL en opening act. Mais c’était sans compter sur les ressources de ce vieux briscard – on n’apprend pas à un vieux singe à faire des grimaces. Une soirée exceptionnelle dans une salle qui l’est tout autant @ Dudelange. Now online et déjà bien évidemment dans notre galerie de portraits : last & latest footages, shootings & reviews « From backstage to frontstage ». NO Photoshop. NO Ligthroom. NO RAW format. NO numeric nor digital overdub : ONLY pure one-shot JPEG !

Walter TROUT + Eric STECKEL – Opderschmelz Dudelange – 23 mai 2023

On ne se bouscule pas au portillon de l’Opderschmelz – il n’y a d’ailleurs pas de portillon à l’Opderschmelz, centre culturel sans nul pareil et comme on n’en fait d’ailleurs qu’ici. Walter TROUT est ainsi de retour à Dudelange, même si chacun de ses come-backs est une victoire en soi 9 ans après une greffe qui l’a ramené de l’au-delà. Un come-back qui ne compte pas pour rien dans la vie d’un homme – et quel homme ! – et dont il ne se lasse de nous rappeler la dette qu’il nourrit à l’égard de chaque donneur d’organes.

Un souvenir chassant l’autre, c’est celui de ses 16 ans qu’il nous partage ensuite: sa première rencontre avec BB KING, rencontre qui a à jamais changé le cours de sa vie et a fait de lui la pointure qu’il est aujourd’hui. Solidement entouré de quatre tirailleurs-mercenaires de derrière les fagots qui ne sont pas non plus nés de la dernière pluie, le TROUT a encore du répondant et c’est à se demander s’il en garde beaucoup sous le pied ou si la gâchette est en bout de course. Quelle que soit la réponse à cette question que nous ne lui avons d’ailleurs pas posée, TROUT ferraille à qui mieux-mieux sans perdre son melon indéboulonablement vissé sur le caillou.

Et ce n’est pas le bouquet final qui nous contredira, avec l’arrivée sur scène d’Eric STECKEL pour une jam endiablée. Non pas un duel, non pas un duo de guitares, mais plutôt un tout qui est plus grand que la somme de ses parties. Aristote est parmi nous ce soir, au coeur de cette jam: pour que ce tout soit si possible démontrable, il faut fixer une notion de valeur et constater (ou encore mieux, prouver) que la valeur du tout est plus grande que la somme des valeurs de TROUT et de STECKEL pris individuellement.

Or pour effectuer une somme et dépasser les idées vagues, il faut choisir ou définir une mesure. Il faut donc associer un nombre au tout et d’autres aux parties. La maxime, avec peut-être des hypothèses restrictives à formuler soigneusement, devrait alors devenir un théorème. Nous en laissons la formulation à qui de droit. Parce que ce lascar de STECKEL, valeur sûre en devenir si pas déjà devenue à notre insu, quelle bombe incendiaire ! Un mélange de napalm et de TNT qui ne demande qu’une chose : exploser – suralimenté par une rythmique qui n’entend pas non plus se contenter de jouer les faire-valoir ni de faire de la figuration.

On ne s’y était pas trompé au seul coup de gratte juste avant le début du show, le petit coup de gratte pour s’assurer que les amplis sont à point, juste ce petit et insignifiant accord de rien du tout en prélude au set: un petit accord sans prétention mais qui a troué un nouveau trou du c… au Monde et qui te fait savoir en une fraction de seconde que le show qui n’a pas encore commencé va tout simplement dépoter.

W.A.S.P. – Saarbrücken – 05 mai 2023

Un show qui commence avec 50 minutes de retard et qui se termine à l’issue de 75 ridicules petites minutes de prestation – rappel compris : on a déjà vu mieux, beaucoup mieux. En matière de prises de vue également, après que les photographes soient à l’improviste éjectés du pit après un (1 !) seul morceau, du jamais vu non plus: même pas eu le temps d’ajuster les réglages au cours du 1er titre joué dans la pénombre ou quasi, qu’il faut déjà dégager les lieux quasi manu militari.

Mais comment lui en vouloir ? Comment tenir rigueur à ce brave et bon vieux Blackie Lawless après 3 tournées reportées en 2020, 2021 et 2022 pour les raisons pandémiques que l’on sait ?! La cure de jouvence qu’il nous offre à l’occasion de ce « 40th Anniversary World Tour » nous fait accepter bien des choses et on passe l’éponge sur bien des griefs, ma foi: WASP, quand même ! Nous ne comptions même plus le revoir de notre vivant, ce Blackie, depuis notre premier et dernier face-à-face qui remonte déjà à l’édition 2014 du Sweden Rock Festival. Quel show il nous avait réservé – en ce compris lors de la conférence de presse durant laquelle il se délectait à l’avance de ses réponses en écoutant les questions fuser !

Ce soir, la scène peu élevée du superbe Garage de Saarbrücken n’a pas que des avantages pour les petits gabarits installés au(x) bar(s) du fond de la salle. Mais Lawless a l’excellente idée d’être juché sur une petite estrade disposée à l’avant-scène, de laquelle émerge un solide et impressionnant pied-de-micro flexible orné de crânes et doté de 2 poignées (une espèce de bidule à mi-chemin entre un squelette, un totem et un guidon de chopper) qui tient plus de Mad Max que du rock’n’roll circus conventionnel.

Mais WASP n’a jamais fait dans le conventionnel et n’a que faire de la bienséance depuis 40 ans, même si l’on est loin aujourd’hui des extravagances et excès de ces/ses golden, very golden eighties. La voix de Blackie Lawless n’a strictement rien, rien perdu de sa superbe ni de son côté soyeux unique, et ses compos n’ont pas pris une ride – pas une. Qui peut en dire autant ? Total respect, gamin: le Golgotha n’est pas pour demain…

Now online : SABATON + Baby Metal + Lordi @ Rockhal, 25 avril 2023

SABATON n’a jamais fait dans la dentelle (à l’inverse de BABY METAL dont on s’interroge d’ailleurs sur la présence en opening act, mais bon). Mais quand le show des Suédois est agrémenté du décorum scénographique déployé dans toute son intégralité – car les dimensions de la Rockhal le permettent – on ne sait pas trop bien si la pyrotechnie nous emmène douloureusement dans le Donbass ou nous renvoie dans l’enfer de Verdun…

Now online ici même et toujours dans notre galerie de portraits à l’instar de toutes nos précédentes reviews. Et comme toujours en français in ze texte: last & latest footages, shootings & reviews in our specific GALERY « From backstage to frontstage ». NO Photoshop. NO Ligthroom. NO RAW format. NO numeric nor digital overdub : ONLY pure one-shot JPEG !

SABATON + BabyMetal + Lordi @ Rockhal, Esch-s/-Alzette – 25 avril 2023

10 semis… SABATON débarque à la Rockhal avec pas moins de 10 semi-remorques aux couleurs du band, les cabines numérotées de 1 à 10 estampillées « Stockholm ». Les trucks soigneusement alignés à l’arrière de la Rockhal, le spectacle est pour le moins impressionnant depuis les escaliers métalliques extérieurs qui mènent à la coursive intérieure surplombant la salle. Depuis cette passerelle, la vue plongeante sur l’immense scène et le public s’avère toute aussi magistrale, et la pyrotechnie ne fait que sublimer le spectacle qui s’offre à l’objectif des photographes trois morceaux durant.

Comme lors de notre dernier SABATON au Sportpaleis d’Anvers en 2020 déjà, la séance de shooting débute par un briefing pointu d’une quinzaine de minutes à l’extérieur de la Rockhal, non loin de l’alignement des trucks. Set-list à la main, le Press Officer décrit à la bonne douzaine de photographes que nous sommes le déroulement du show, morceau par morceau, en nous précisant pour chaque titre le déroulement de la scénographie, les moments forts et les artifices utilisés, ainsi que les meilleurs angles de prise de vue en fonction du positionnement des Suédois sur scène.

Autant dire mission impossible pour mémoriser toutes ces recommandation et retenir tous ces détails vu l’enchaînement des consignes et des conseils prodigués. Sans parler du fait que les photographes sont splités en deux groupes, l’un accédant au pit-photo pour trois morceaux tandis que l’autre est conduit au balcon surplombant la salle, avant de procéder à une rotation puis redescendre dans le pit pour encore deux morceaux à shooter alors que l’autre contingent remonte au perchoir. Il n’y a pas à dire mais SABATON est soucieux de son image et sait y faire avec les photographes pour leur (nous) offrir manifestement toutes les meilleures conditions qui soient pour opérer.

L’immense scène est (très) discrètement équipée de quantité de canons et autres tubes pyrotechniques, à l’instar du pit-photo à peine moins encombré et qui a tout d’un arsenal de campagne. Le show peut débuter, le déluge de feu et de décibels de même: SABATON déclenche l’offensive et lance ses troupes à l’assaut d’une Rockhal bien fournie qui n’entend d’ailleurs pas faire montre de résistance. Au contraire: l’ennemi s’est rangé aux côtés des assaillants pour mieux encore contribuer à la réussite d’une blitzkrieg tout ce qu’il y a de plus parfaite.

Avec près de vingt cinq années affichées à son compteur, SABATON a lancé en 2022 son « The Tour To End All Tours », en écho direct au titre de leur dernier album en date : The War To End All Wars, dixième album du groupe. Reportée pour cause de covid à l’instar de quantité d’autres tournées, celle-ci débarque avec un an de retard avec à sa tête notre infatigable Joakim Brodén au micro, chanteur co-fondateur du groupe.

Continuant de puiser son inspiration dans les nombreux conflits et guerres qui ont pu ravager le monde durant tant de siècles, SABATON pourrait lasser par la monotonie de sa mono-thématique. Il n’en est pourtant rien, que du contraire: entre respect et hommages aux héros tombés et mise en exergue de la stupidité et de la vanité de la nature humaine – tellement d’actualité – SABATON fait oeuvre tant de pédagogie que de mise en perspective historique. On peut déplorer que la grande majorité du public n’en a certainement cure, à l’instar de la plupart des bands qui drainent les foules bien plus de par leurs compositions que par la qualité et la finesse de leurs lyrics…

Quant à LORDI puis à BABYMETAL qui officiaient successivement en opening-act(s), qu’est-ce qui peut bien attirer les foules dans cette manifeste erreur de casting…?! Les gagnants de l’Eurovision 2016 (parait-il) continuent leur bonhomme de chemin après avoir fêté en 2022 leurs 30 années de carrière – rien de moins. Avec quatorze albums au compteur et un nouveau single sorti en 2023, le groupe emmené par Mr. Lordi continue de se promener à travers les scènes du monde, toujours grimés en (dispensables) vilains monstres sans grand intérêt.

Venu du Japon, BABYMETAL est comme le cheveu (de plus) dans la soupe: un insipide mélange de j-pop et de métal qui continue pourtant manifestement d’attirer un certain public malgré leur genre… euh… improbable: premier band japonais à remplir la Wembley Arena et à se produire à Glastonbury, soit. God save the King: s’il fallait donner du crédit à qui remplit Wembley ou à qui foule les planches de Glastonbury, on ne serait pas encore sorti de l’auberge. Dieu soit loué: n’aurait manqué ce soir que MANESKIN pour boire le calice jusqu’à la lie…

ATOMIQUE DELUXE – Theux – 25 mars 2023

« Un fusil à pompe, deux grenades, une petite arme de poing légère et maniable. Un fusil à pompe, deux grenades légères et maniables, ton gilet pare-balles, une trousse de s’cours, un gun qui tire en rafales, un détecteur de mines si tu vas dans la cour. Un fusil à pompe, deux grenades, légères et maniables, légères,légères…

 » Un petit biscuit pour dix heures, un couteau de chasseur. Dans la boite pour midi, des tartines puis ton maillot pour la piscine. Un fusil à pompe, deux grenades légères et maniables. Ah, j’oubliais le lance-roquettes dans la poche droite de ta mallette ! Allez, avale ton chocolat on décolle: faut pas être en retard à ton premier jour d’école. Un fusil à pompe, deux grenades. Légères et maniables…

 » Ton gilet pare-balles, un fusil à pompe, deux grenades: faut pas être en retard à ton premier jour d’école. Un fusil à pompe, deux grenades, légères et maniables… « 

Now online : BLACKBERRY SMOKE – Het Depot, Leuven – 23 mars 2023

Plus on est sur scène, moins élevé est le cachet ?! 22 € en pré-vente (26 € sur place), qui a dit que le prix des tickets atteignait d’indécents sommets ?! Pour un band US de classe mondiale alignant pas moins de 7 musicos sur la scène de Het Depot à Leuven, on peut dire que BLACKBERRY SMOKE nous en a donné pour notre argent. Enfin… peut-être pas vraiment, mais pour d’impondérables et tristes raisons sur lesquelles nous revenons plus bas.

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BLACKBERRY SMOKE – Het Depot, Leuven – 23 mars 2023

Tumeur au cerveau… Elle n’aura pas eu cette fois encore la peau du valeureux Britt Turner, mais presque. Avant même la mi-concert, Charlie Starr interrompt subitement le set et explique pour ceux qui, comme nous, ne l’auraient pas remarqué, que le frère Turner est en passe de tourner de l’oeil derrière ses fûts et qu’il leur faut stopper net les réjouissances. Un roadie emmène fissa backstage le Britt tandis que les autres membres s’éclipsent sans mot dire. Silence. Lourd et long, long silence bien des minutes durant face à une scène vide et plongée dans la pénombre.

Charlie revient finalement au micro, sa gratte sèche en bandoulière, pour annoncer au public encore sonné et silencieux que le set est terminé. En guise de maigre consolation, accompagné des deux autres guitares qui le rejoignent, le trio nous gratifie toutefois sobrement de deux ultimes morceaux en version unplugged, avant de saluer définitivement et humblement l’assemblée.

Les connoisseurs savaient, nous pas: Britt Turner souffre d’une tumeur au cerveau qui, régulièrement, prend le dessus mais surtout ses commandes neuronales. Jusqu’au jour où ces douloureux malaises auront définitivement raison de lui: si ce n’est pas encore ce soir, Dieu seul sait quel soir sera son dernier set. Les deux heures de concert prévues sont amputées de moitié, avant que l’assemblée – sold out – ne se disperse dans un silence et une retenue dont les murs du Depot ne doivent pas être coutumiers.

Ceci dit, la première heure du show a tenu toutes ses promesses: du rock sudiste pur et (pas) dur, cheveux et barbes longues, des santiags et trois guitares: la dégaine ne trompe pas le chaland sur la marchandise. BLACKBERRY SMOKE concentre tous les ingrédients possibles du boogie, du rock & roll, du bluegrass et du blues. Et surtout cette south touch qui hume bon le Deep South et fait hérisser illico le moindre poil de l’échine à l’instar d’un bon vieux Lynyrd Skynyrd, Molly Hatchet, The Marshall Tucker Band ou 38 Special à côté desquels BLACKBERRY SMOKE pourrait encore passer pour des gamins pas encore secs derrière les oreilles.

Het Depot flaire bon ce soir les champs de coton, la Floride, l’Alabama et la Géorgie réunis autour d’un bluegrass mâtiné de boogie quand pas de country voire même de hard rock. Il n’y a pas à dire, il n’y a rien à dire, mais BLACKBERRY SMOKE n’a définitivement plus rien à prouver et les sold-out qui parsèment toute cette tournée européenne en sont l’illustration la plus manifeste qui soit.

Mention spéciale à READ SOUTHALL BAND qui a le délicat privilège d’ouvrir la soirée face une audience sold-out à leur insu. Et ils s’en sortent fichtrement bien, les jeunots. A new southern star is born ?

Now online : SAXON – Den Atelier @ Luxembourg – 08 mars 2023

Confiner et corseter SAXON à den Atelier revient à brider une Mustang Shelby 500 ou à verser délicatement un grand cru dans une fiole : il leur faut de l’espace, du volume, du cubage pour qu’ils s’épanouissent, pour qu’ils développent leurs arômes et laissent libre cours à leur folie, pour qu’ils exploitent toute leur folle démesure. SAXON était ainsi bien à l’étroit à Luxembourg, même si ce n’est malheureusement pas la masse du bon peuple qui nécessitait d’écarter les murs de den Atelier… Now online et toujours bien sûr dans notre GALERY From Backstage to Frontstage, All the World is a Stage