UK’s RAMBLIN’ MAN FAIR 2015 – (jour 2) : Blues Pills, Rival Sons, Solstafir, The Temperance Movement, The Quireboys, Gregg Allman, Marillion, Bernie Marsden, Ian Anderson, Aaron Keylock, Riverside, The Pineapple Thief.

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Les organisateurs de ce premier RAMBLIN’ MAN FAIR ont sorti et poli l’argenterie. Et véritablement mis les petits plats dans les grands en limitant volontairement à only 15.000 festivaliers sur les deux journées (!) la capacité maximale et optimale d’un site pouvant en accueillir au moins 10 fois plus… chaque jour. C’est dire le confort et les conditions idylliques de participation d’un public choyé et gâté aux petits oignons (sauce menthe) de par cette approche qualitative assez unique en son genre.
Ramblin’ jour 1, midnight – fin :

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Ramblin’, jour 2 : ainsi sommes-nous bienheureux, aux antipodes des marchands du temple qui transforment la plupart des festivals en pompes à fric. Ailleurs, on profite de l’imbécilité complice du festivalier lambda qui apprécie semble-t-il se transformer volontairement en poule de batterie et/ou en bestiaux tout juste bons à cracher son pognon sur les 50 cm² de terre battue qui lui sont dévolus. Ici non, c’est tout le contraire et de surcroit sur un gazon british please: chapeau-melon bas Messieurs les Anglais de TeamRock Radio, UK, where rock music is born comme vous le dites si bien ("If rock’n’roll is a drug, TeamRock is the dealer ").

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Cependant, Angleterre oblige, le soleil radieux d’hier samedi fait place ce dimanche matin à une pluie parfois dense, parfois plus insidieuse et subtile, mais en tous cas continue en ce jour du Saigneurs. Les promoteurs annoncent que le ciel devrait redevenir clément vers 18h00, et le ciel fut: la météo leur donne totalement raison à 18h07’ précises. L’organisation est décidément parfaite…

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Bénéficiant d’un accès en primeur au site de ce Festival of Classic Rock, Prog, Blues & Country dès 10h00, c’est dans un parc totalement vide mais sous un costaud crachin que nous assistons aux premiers soundchecks. Et la baffe de la journée sera confirmée à 13h00 lors de la 1ère prestation sur la main stage : BLUES PILLS est une véritable tuerie. Une tuerie, qu’on vous dit ! La claque dans la figure durant le soundcheck, et la baffe officielle et magistrale en lever de rideau du festival: un dimanche qui commence par un tsunami. Coup de cœur absolu pour ce quatuor suédois abondamment programmé par ailleurs sur TeamRock Radio qui ne s’y est pas trompé. Une basse monstrueusement présente qui bucheronne en cadence avec une batterie bombastique, un guitariste aux riffs plus psychés que ça tu meurs. Et aux vocals, mama mia les vocals !

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BLUES PILLS, c’est la réincarnation du Grand Funk Railroad qui aurait consommé encore plus d’acide pour virer psyché grave. Les Suédois ont carrément réinventé la recette explosive du r’n’r avec aux vocals une espèce de tigresse plus proche de Janis Joplin dopée aux amphet’ que de Dolly Parton. Cette prestation de 35 (?!) minutes seulement pour débuter le dimanche sur la grande scène vaut tous les bâtons de dynamite du monde. Un quatuor réellement ex-cep-tion-nel, assurément la claque absolue de ce dimanche et THE découverte de la journée (voire du weekend).

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Rien qu’à compter le nombre de blondasses qui débarquent backstage en début de soirée pour assister au show de RIVAL SONS, on a compris. On a compris qu’elles cherchent à s’abriter de la pluie. Ou qu’on à affaire à quelque chose de très particulier. Révélation de la décennie et incarnation du renouveau rock’n’roll, ou plutôt plongée en plein revival à mettre à l’actif de frimeurs et de poseurs qui exploitent 5 décennies de r’n’r sans rien véritablement y apporter? L’avenir nous le dira.

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Un son de batterie live très Bonham, une guitare qui arrache bluesy-rock 60’s, tout ça est très riche et relevé par un chanteur charismatique. Le fils naturel et/ou spirituel de Jim Morison? Sa quasi-réincarnation en chair et en os mène tout ça de main de maître. Pour notre part, on préfère manifestement écouter RIVAL SONS – et les apprécier – plutôt que de les regarder. Il y a de ces groupes, comme ça, dont l’allure énerve ou irrite alors que musicalement parlant ils méritent un total respect. Peut-être pas (encore) une totale admiration, mais bien un total respect présentement…

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SOLSTAFIR : notre coup de cœur / découverte du Sweden Rock Festival 2014 confirme amplement tout le bien que nous pensions d’eux il y a un an. La surprise en moins, c’est néanmoins derechef une prestation qui nous entraîne dans de longs loops parfois hypnotiques d’inspiration à la fois de Monster Magnet et d’Anathema. Pas possible, allez-vous dire ?! Effectivement. Sauf quand on sait marier le feu et la glace, ce qui est un jeu d’enfant quand on provient du pays icelandais du même nom. Élémentaire.

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Même scène, autre mo(ve)ment: The TEMPERANCE MOVEMENT : un chanteur qui tient 45’ à ce rythme, on n’en découvre pas tous les jours. Est-ce lui qui entraine le band, ou est-ce le groupe qui le pousse à cette paroxysmique démonstration!? Une combinaison littéralement explosive, comme une espèce de Blues Travellers qu’on aurait tuné ou survitaminé. On a-do-re.

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Festif et entraînant, le rock des QUIREBOYS est celui des bistros où l’on danse. Pas le pub-rock guindé de Dr. Feelgood, mais plutôt celui où l’on met un peu moins les formes et où la Guinness coule à flot.

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Un clavier qui donne le tempo, et c’est presque c’est tout le Maidstone Mote Park qui se transforme en immense piste de danse-sur-boue: 200% rock’n’roll on stage et 100% frontstage. On a beau se contenir et se dire que ce n’est pas pour nous, mais c’est plus fort que tout: les QUIREBOYS, pinte en main, parviennent à faire dodeliner une enclume et swinguer un paraplégique…

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Too old to rock’n’roll, too young to die ? Ian ANDERSON ne pense pas si bien dire: l’homme à la flûte rassemble devant la "Prog Stage" un parterre convenu de cinquantenaires (et plus si affinités) retrouvant probablement les sensations d’une jeunesse en fleurs. Il est de ces mélodies qui traversent plus difficilement que d’autres les âges, les époques et les décennies, et la set list de Ian ANDERSON mâtinée de Jethro Tull en fait ce soir comme qui dirait partie…

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Au flûtiste unijambiste, nous préférons les accords rugueux blues-rock des premières heures du Whitesnake en la ronde personne de son digne représentant Bernie MARSDEN. Le marquee estampillé Outlaw Country Stage hier samedi est étiqueté aujourd’hui Blues Stage: même endroit, même matos mais autre style. Et à l’applaudimètre de ce dimanche, la tête d’affiche des lieux Bernie MARSDEN remporte la victoire absolue.

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De fait, l’ex-Whitesnake attire la grande foule dans un marquee décidément trop petit pour contenir son énergie et la foule qu’elle draine. MARSDEN nous réserve en outre la surprise d’être accompagné par un autre comparse provenant de la congrégation du Serpent Blanc : Neil MURRAY himself. Autant dire que le chapiteau déborde en cette fin de journée comme la panse d’un bavarois à l’Oktoberfest, et la toile dégouline comme le string d’une escort girl en plein taf.

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MARSDEN, tout en rondeur(s) et en bonhomie, nous distille son heavy blues high voltage de derrière les fagots, et la clameur monte encore d’un cran lorsqu’il s’embarque avec Murray dans l’une ou l’autre de ses compos qui ont porté Whitesnake au firmament. Une hystérie collective à en faire pâlir Coverdale himself, fore sure. Avec The SCORPIONS hier, MARSDEN est le seul act à s’offrir un rappel. Non: à nous offrir un rappel…

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Après un tel set, après une telle énergie, la tête d’affiche sur la Main Stage Gregg ALLMAN (en UK exclusive siouplait) ne casse pas trois pattes à un canard. Presque pathétique, comme éteint ou momifié, ALLMAN ne brûle plus. Le soufflé est semble-t-il retombé depuis longtemps. Les cuivres et backgrounds ne parviennent pas à faire décoller le vaisseau ALLMAN. Pire, les interminables vides, langueurs et longueurs entre deux morceaux contrastent d’autant plus violemment avec un MARSDEN pathologiquement hyperactif.

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Ce grand monsieur qu’est Gregg ALLMAN excelle assurément mais n’est manifestement pas ce soir the right man at the right place at the right moment. Le début de son set est couvert par la clameur de la prestation de MARSDEN qui se termine dans le marquee, pour ensuite être cannibalisé par la puissante sonorisation en provenance de MARILLION qui débute sur la Prog Stage en qualité de 3ème tête d’affiche…

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MARILLION, certes irréprochable, ne parviendra cependant pas non plus à faire oublier la prestation de MARSDEN ni celle d’autres belles et grandes pointures qui se sont succédées à l’affiche ce dimanche. Sans revenir sur la bombe BLUES PILLS qui a ouvert les hostilités à 13h05 (quelle étrange heure pour débuter un festival…) et les prestations remarquées du jeune prodige de la gratte Aaron KEYLOCK. Mention spéciale aux Polonais de RIVERSIDE (du Dream Theater en meilleur et moins pompant) et, un ton nettement en dessous, de Pineapple Thief.

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Ted NUGENT – 14 juillet 2008 – London, UK

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The Nuge : 4 de 4. Arrivée avec l’Eurostar de 09h00 du mat’ sous un soleil déjà haut dans le ciel de Londres. Direction Greenwich et son impressionnant et tout récent complexe O2, un gigantesque dôme – véritable ville dans la ville, avec son immense aréna mais aussi son club Indig02 où le Nuge est à l’affiche ce soir. Déambulation sous l’immense toile de l’O2 entre pubs, tavernes et autres restaurants. Un Irlandais m’interpelle soudain, se souvenant de moi lors du dernier concert du Nuge à Dublin en 2006 – me demandant où est passé mon short ! Hé oui, je suis exceptionnellement en pantalon ce jour… Un Français m’interpelle également, me reconnaissant après que l’on se soit effectivement rencontré lors du concert de Ted à l’Astoria de Londres en 2002 – six ans déjà ! Le Nuge World est décidément petit…
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D’autres potes anglais, bien présents également sur le forum internet du Nuge, s’étonnent eux aussi de ne pas me voir en short : les photos des tournées 2000, 2002 et 2006 sur lesquelles je figure et qui circulent sur la toile ont effectivement déjà fait le tour du monde. En ce compris les commentaires de Ted sur son forum à mon égard: « What ?! You may wear such a short in Europe but no guns ?! ». Comme prévu, sms en provenance de Toby Nugent pour rendez-vous devant le club: c’est ce qui s’appelle se faire livrer son backstage pass en bonne et due forme par un coursier de choix! Les Quireboys assurent la première partie et chauffent admirablement bien la salle : le club est vaste, et le balcon laisse supposer la présence de centaines et de centaines de personnes outre toute la foule déjà présente au rez-de-chaussée. Ted nous gratifie d’un concert vraiment exceptionnel ; le public est chaud au possible et fait preuve d’un répondant d’enfer. Le Nuge est en toute, toute grande forme : il s’agit là du meilleur concert de la tournée, sans l’ombre d’un doute.
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Ted est irradiant et flamboyant : il rayonne comme il n’est Dieu pas possible. Hilare, il dégage et transpire la perfection, ses doigts semblent même ne pas toucher les cordes de sa Byrdland.. Qui plus est, comme chaque fois qu’il est face à un public anglophone, le Nuge se complait à prolonger ses échanges et dialogues avec l’assemblée. Son leïtmotiv ramène en permanence la conversation (car il s’agit bien d’une conversation avec le public) autour de thématiques éminemment politiques d’une part, et d’autre part relatives à la soul music, au Motown Sound, à James Brown, etc. J’adore le « When I was a little black boy… » introduisant son univers de référence, et le nombre de fois qu’il invite l’audience à le remercier en lançant son « Repeat after me : « Thanx you Uncle Ted ! ».
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A l’issue du show, nous sommes invités à rejoindre Ted dans le cossu salon jouxtant sa loge. Comme d’habitude, il y a à boire et à manger pour tout le monde. Et il y en a, du beau monde. Sa femme Shemane, qui arrive en droite ligne des States pour un séjour shopping-anniversaire à Londres, me salue d’un large sourire en me gratifiant de mon prénom avec un adorable accent américain. Notre dernière courte entrevue – et c ‘est un grand mot – date d’il y a déjà 6 ans à Londres et, plus courte encore, en Suède le surlendemain. La voilà-t-y pas qu’elle se souvient de mon prénom, ce qui n’est pas pour me laisser indifférent… Sont également présent les inévitables Marylin et Jeb Brown en leur qualité de photographes attitrés du Nuge, Toby bien sûr, Dough Banker (la manager de Ted qui arrive tout juste des States également). Sont également présents Mick Brown et Barry Spark – la rythmique du Nuge – tous deux en train de se sustenter allègrement. Et qui m’interpellent en me saluant, me faisant gentiment remarquer par-là même que je viens de passer devant eux sans les saluer ! C’est qu’à force de se croiser ces derniers jours, on en oublierait les civilités minimums… Le chanteur des Quireboys est également de la partie, présentant à Ted un charmant homme d’un âge certain en chaise roulante. Ils s’entretiendront longuement tous trois, apprenant quant à moi qu’il s’agit d’un chanteur-musicien des années ’60 dont la renommée fut en son temps planétaire tout comme son/ses tubes. J’ai depuis oublié son nom (shame on me !).

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On discute tous ensemble de tout et de rien – je veux dire par-là de musique, de guitare, de shows, de tournées,… jusqu’au moment où Ted nous propose une photo de famille tous ensemble avant de se quitter, assez rapidement ce soir. C’est qu’il doit s’occuper de sa femme Shemane, comme il dit, venue spécialement des States pour son anniversaire le lendemain. On se serre tous la pince, musicos, crew members, famille, potes : on sait que ce soir c’est la der des ders. En me faisant l’accolade d’au revoir, Ted me donne rendez-vous outre-Atlantique : dois-je comprendre qu’il s’agissait ici de son ultime tournée européenne, ou veut-il signifier que je serai toujours le bienvenu et son hôte aux States… ? Le mystère restera entier, du moins jusqu’à la prochaine…

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