HELLFEST Juin 2022 – Part II – Review 3/5

Le contraste est saisissant avec The SCORPIONS, littéralement impériaux, qui font passer les GUNS pour de la roupille de sansonnet. Si cela fait 53 ans que Rudolph SCHENKER arpente les scènes, il est aujourd’hui plus flamboyant que jamais et à l’image d’un groupe plus soudé qu’il ne l’a jamais été, plus efficace et plus magistral qu’on ne pouvait l’imaginer. The SCORPIONS demeurent non seulement une valeur sûre mais surtout un mythe et une légende d’une efficacité hallucinante, d’une force de frappe inouïe et d’une puissance de feu tout bonnement redoutable.

Pas un temps mort, pas une pause, juste un rythme simplement endiablé pour enchaîner un florilège de 50 ans de carrière jusqu’à leur toute dernière galette loin, très loin d’être négligée avec 4 morceaux au menu, excusez du peu. The SCORPIONS, c’est un mystère, une exception, une anomalie – ou alors une référence, un mythe bientôt, voire le Graal pour qui est à la recherche d’une référence ? Qu’on aime ou qu’on n’aime pas The SCORPIONS (car effectivement tout ce qu’ils ont produit n’est pas d’égale qualité, que tu contraire), l’objectivité des faits impose le respect quand le band déboule sur scène: nous sommes dans le factuel, pas dans la subjectivité, à l’opposé de pitoyables momies ou de has-been dont on n’égrènera pas ici les noms (… suivez notre regard).

WHITESNAKE, pour rester dans les oldies, n’est guère en reste comparativement aux Allemands mais néanmoins un ton légèrement en-dessous. Comme à son habitude, le beau David COVERDALE va (bien trop) régulièrement se repoudrer le nez backtage ou se ménager (se soulager?) l’organe à l’occasion de soli toujours aussi nombreux qu’horripilants : tout y passe, guitare, synthé et batterie – ah, cet intemporel Tommy ALDRIDGE néanmoins toujours derrière les fûts !

Une set-list sans surprise et un feeling bluesy fiévreux sex’n’roll replonge les quinquas et sexas dans leurs plus belles années avec un charismatique COVERDALE dont la voix chaude, quasi intacte, demeure un des mystères les plus absolus. Cerise sur le gâteau, Steve VAI (dont le set a été précédemment particulièrement… euh… pompant) rejoint le beau David pour nous délivrer un bouquet final d’anthologie, un Still of the Night tout simplement magistral. Et personne ne sait encore à cette heure que le Serpent Blanc mettra ensuite un terme définitif à son Farewell Tour 2022 pour raisons de santé. Remonteront-ils dès lors un jour sur scène… ?

Il n’y a pas que WHITESNAKE a être très bien entouré : la charmante et tout aussi efficace bassiste de Coverdale n’a pas échappé aux yeux les plus avertis ni à notre objectif, à l’instar d’une guitariste au charme inversement proportionnel à celui de son boss : celle d’ALICE COOPER. Mais nul ne sait non plus à cette heure qu’il s’agit là d’un des tous derniers concerts que Nita STRAUSS passe aux côtés d’Alice. A l’heure de coucher ces lignes, Kane ROBERTS aka le Rambo de la 6 cordes, l’aura avantageusement remplacée d’un point de vue gonflette, même si on préfère de très très loin les courbes de Nita à celles de Musclor. Direct from Detroit, Vincent FURNIER nous concocte donc une set-list néanmoins bof-bof pour les habitués : trop classique, trop conventionnelle et pas assez audacieuse, elle a cependant l’avantage de proposer un magistral best-of pour qui n’aurait jamais eu la chance de déguster ALICE live on stage.

Sa dernière pépite sortie en 2021 recèle pourtant quantité de chefs d’œuvre qui auraient pleinement trouvé leur place sur scène : erreur de vieux baroudeur qui a préféré ne courir aucun risque en ne proposant strictement aucun extrait de son dernier album encore tout chaud ? La meilleure chose qu’il ait sans conteste produite depuis le millénaire dernier – c’est dire. Son band est soudé et compact, rodé et peut-être… blasé ? ALICE reste ALICE, incomparablement fidèle à lui même. Et même mauvais – ce qu’il n’est nullement ce soir – ALICE est bon. Sans surprise aucune ni éclat particulier, simplement fidèle à lui même, à son image, à sa légende et à son décorum, COOPER nous balance un classique grand-guignolesque dont on aurait pu se délecter à l’identique il y a 15, 25, 35 ans. Soit – mais n’est-ce pas là ce qu’on appelle un classique et une valeur sûre ?

RAMBLIN’ MAN FAIR 2016 @ Maidstone, UK – Day 1 :

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RAMBLIN’ MAN FAIR, deuxième du nom ! Jour 1.
Que dire de ces sacrés briscards de vieux routards, les baroudeurs de The DEAD DAISIES à qui on ne la fait plus sur la Classic Rock Mainstage ?! Plus ébouriffants que jamais les vieux bougres, et c’est bien, bien peu dire. Depuis décembre dernier à Bruxelles, nous attendions confirmation de la première excellente impression qu’ils nous avaient laissée, et c’est bien plus encore que nous avons reçu dans les gencives.

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Sir Doug Aldrich a récemment rejoint ces vieux brigands des DEAD DAISIES début 2016: son pedigree, c’est la surprise du chef qui confère au band sur la mainstage l’éclat et le brio qui lui manquaient peut-être, diront les pisse-vinaigre. Le petit coup de génie fait maintenant coup double avec le grain de folie qui caractérisait déjà la bande à Marco Mendoza et sa clique de routards. Du pur bonheur à l’état brut, et ces deux transfuges du Serpent Blanc n’y sont pas pour rien (tiens, tiens…).

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L’aigre-doux suranné du (hard-) rock FM des eighties passe très, très difficilement le cap des décennies : presqu’en avant-goût de Whitesnake (mais on ne le sait pas encore), les ex-beaux gosses d’EUROPE n’ont plus vraiment de beaux restes et le montrent bien :

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Les blondinets ne sont plus – du moins pour certains – que le pâle reflet de leur splendeur (physique) passée. Musique et look ont mal vieilli et il n’y en a pas un pour compenser l’autre. On pouvait penser que le (hard-) rock FM, les synthés et les longues crinières blondes des eighties étaient résolument voués aux oubliettes du r’n’r, mais il n’en est semble-t-il rien pour une frange (féminine) non-négligeable qui doit continuer à alimenter le tiroir-caisse de ces boys bands dont le pathétique n’a d’égal que leur vacuité musicale. Quand s’agira-t-il vraiment du final countdown…?? Allez, médaille du mérite quand même.

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Un émouvant et remarquable THIN LIZZY opte pour une configuration all star band en l’honneur du 30ème anniversaire de la disparition du grand Phil Lynott – en ce compris Midge Ure en guest pour quelques morceaux. Séquence émotions: the boys are back in town pour 6 dates "anniversary show" seulement, dont le Ramblin ‘.

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2016 est également le 40ème anniversaire de l’album Jailbreak: THIN LIZZY l’a bien compris avec cette (re)formation exceptionnelle. Tom Hamilton emporte donc sa basse d’Aerosmith pour rejoindre Scott Travis arrivé avec ses fûts de Judas Priest sous le bras. Flanqués d’un Midge Ure tout binamé, ils entourent Scott Gorham et toute la clique des BLACK STAR RIDERS qui prolongent depuis des années l’héritage de THIN LIZZY en ayant la décence de ne pas galvauder ni usurper son nom. A l’oreille, BLACK STAR RIDERS est le digne héritier de THIN LIZZY mais ce soir, en fermant les yeux, un frisson nous parcourt l’échine: ce best of de THIN LIZZY, c’est comme si le grand Phil était de retour…

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Est-il politiquement correct d’affirmer que la tête d’affiche de ce 1er jour nous a franchement déçu ? Non pas David Coverdale himself, mais bien WHITESNAKE dans son (dés)ensemble. Le Snake, vidé de sa substance et triste parodie de lui-même, n’est plus que l’ombre de sa splendeur passée. Les compositions historiques du band demeurent d’une incroyable puissance et d’une efficacité effroyable, mais que tout l’enrobage de ces seconds couteaux est creux, artificiel et factice. Soporifique et gonflant, surtout…

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Pas moins de quatre soli (oui quatre: guitare, basse, batterie et seconde lead guitar !) seront nécessaires au beau David afin de garantir la préservation de son – certes superbe – organe jusqu’en fin de set: mais où va-t-on, que fait la police ?! Hormis Tommy Aldridge aux drums, ses autres faire-valoir ne font que de la simple figuration, sans plus-value aucune. Mais où est donc passée l’âme du Serpent Blanc…? Rendez-nous notre véritable WHITESNAKE, plize.

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PURSON et sa croquante & craquante leader éclaboussent littéralement la Prog Stage d’un psychédélisme comme qui dirait… extraordinairement revisité. Wouaw, on en redemande des comme ça !

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Le néo-psychédélisme de PURSON éclabousse donc la Prog Stage, comme si ces Londoniens revisitaient ou ré-écrivaient l’histoire en injectant dans leur psyché des consonances de prog ou de stoner. Proches par moment de HAWKWIND dont ils partagent la même scène à un jour d’intervalle, la filiation n’en saute que plus aux yeux et aux oreilles malgré deux générations d’écart. PURSON: la claque qui fait du bien tellement elle fait mal…

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Les vétérans d’URIAH HEEP, aussi sympas sur le gazon backstage lors de l’échauffement qu’ils peuvent être explosifs live on stage. C’est presqu’à se demander ce qui les pousse encore à se surpasser de la sorte alors qu’ils pourraient simplement enclencher la roue libre. Si ça ce ce n’est pas avoir le feu sacré depuis 50 ans, alors on ne l’a pas encore inventé.

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Reformé il y a quelques années, TERRORVISION explose la mainstage, comme transporté et galvanisé par un public semblant s’être expressément déplacé pour ces gaillards (… était-ce pourtant bien le cas?) :

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TERRORVISION, c’est la surprise du chef en ce 1er jour de festival. Leur set est d’une énergie brute insensée, sans l’ombre d’une pause pour reprendre son souffle. Comme épicée de relents d’Henry Rollins, cette prestation demeure un grand moment et une bien belle découverte. Ces gars de TERRORVISION, c’est un peu de la sauce anglaise dans laquelle on aurait laissé tomber un bocal de méchants piments…

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Mais le Ramblin’ Man Fair 2016, c’est aussi une prestation en demi-teinte de GINGER sur la mainstage, à l’instar de celle de The FIERCE and the DEAD le lendemain sur la Prog Stage. A moins que ce ne soit une programmation précoce dans l’après-midi qui en occasionne l’inconsciente et subjective impression…?

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… to be continued – day 2. A suivre, jour 2 avec BLACK STONE CHERRY, THUNDER, AIRBOURNE, The CADILLAC THREE, The ANSWER, PROCOL HARUM, HAWKWIND, WALTER TROUT, WARREN HAYNES & many more !

WHITESNAKE – Bruxelles / Brussels – 1er décembre 2015

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"Nous réouvrons nos portes ce mardi 1er décembre pour le concert de Whitesnake", annonce Forest National suite à 10 jours de fermeture et d’annulations en tous genres pour cause d’alerte-attentat niveau 4 à Bruxelles. Ouf, à un jour près, ce concert était lui aussi annulé et nous n’aurions pu jouir du plaisir de revoir 110 minutes durant un grand contributeur à l’histoire du rock british – et donc du rock mondial. Examining the pre-1987 Whitesnake, they were one of the best blues-rock bands you’re ever likely to hear...

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Avec d’omni-présentes background vocals qui (biffez les mentions inutiles) noient / supportent / camouflent / secondent quelque peu l’organe du beau David Coverdale, la voix de WHITESNAKE semble néanmoins tenir la distance malgré les années qui s’accumulent au compteur. A l’instar soit dit en passant de son physique en général: mais quel est donc son élixir de "jeunesse" qui fait que les six années qui se sont écoulées depuis notre dernier face-à-face aient laissé davantage de stigmate sur notre corps devenu que chez cet inoxydable et inoxydé Coverdale ?! Des noms, on veut des noms ! Quel est son sorcier, quelle est sa recette, qui est son gourou, de quoi est composée cette mixture dont il se ressert d’ailleurs plus d’une fois en cours de concert…?!

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Ce Purple Tour 2015 fait ainsi la part belle aux compositions datant de l’époque où Coverdale officiait encore au sein de Deep Purple. Il n’en demeure pas moins que la set-list ne néglige nullement les indémodables classiques et incontournables hits estampillés WHITESNAKE, malgré l’absence de Dough Aldrich (heureusement croisé récemment au Spirit of 66 aux côté de Glenn Hughes). Autre transfuge évidemment absent ce soir: Bernie Marsden, rencontré lui aussi par bonheur cet été au Ramblin’ Man. Si Deep Purple reste ainsi indirectement le fil rouge de nos récents gigs, il en est quelque peu de même de Ted Nugent avec la présence ce soir à Forest National de deux de ses anciens comparses avec qui nous avons passé deux-trois soirées lors de son US Tour 2000: Tommy Aldridge qui est toujours aux drums de WHITESNAKE ce soir et Marco Mendoza qui, après avoir ensuite quitté Thin Lizzy, officie maintenant à la basse des DEAD DAISIES qui assurent une remarquable et décoiffante première partie.

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WHITESNAKE assure en définitive un concert de bonne facture, sans surprise ni coup d’éclat particulier même si certains morceaux ont, sur scène, moins bien vieilli que d’autres: comme le vin, il est des millésimes qui tiennent moins bien la distance, ce qui n’enlève rien au (re)nom du château qui les a produits. A déplorer toutefois la longueur, la lourdeur et la fatuité des deux aussi interminables qu’inutiles soli de guitare: s’ils sont d’un affligeant soporifisme, ils permettent probablement à Coverdale d’aller se repoudrer le nez et changer de toilette. Défilé de mode ou concert, sa garde-robe sera une troisième fois sollicitée lors du drum-solo d’Aldridge qui nous laisse quant à lui une impression cette fois nettement plus positive de par la créativité qu’on lui (re)connaissait déjà par ailleurs. Quand on n’a plus rien à prouver…

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Nous aurions préféré que WHITESNAKE nous convie dans l’intimité d’une Ancienne Belgique surchauffée comme ce fut le cas lors de son dernier passage par Bruxelles, mais Forest National en configuration club (bien, très bien rempli) a néanmoins tenu la distance. Un voyage dans le temps et dans des sonorités du siècle dernier que nous avons savouré sans culpabilité aucune comme une madeleine enfouie, et que The DEAD DAISIES en première partie ont réellement contribué à magnifier, et pas qu’en affichant un line-up de belles brochettes d’ex-Motley Crue, ex-Thin Lizzy, ex-Ted Nugent et ex-Guns’n’Roses, excusez du peu.

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Ted NUGENT – Bospop Festival – 13 juillet 2008 – Weert, Hollande (feat. Thin Lizzy, ZZ Top,…)

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The Nuge : 3 de 4. Nouveau sms en provenance de Toby Nugent durant le concert de Thin Lizzy nous fixant un endroit de rendez-vous afin de nous permettre de passer backstage et de découvrir l’envers du décor de ce festival pas piqué des hannetons. C’est l’occasion de croiser les membres de Thin Lizzy juste à leur descente de scène, et de côtoyer Tommy Aldridge (photo 1) que je retrouve 8 ans après les derniers pots que nous avons pris ensemble à Toronto et à Buffalo alors qu’il tournait avec le Nuge. Scott Gorham, dernière figure emblématique de Thin Lizzy est également de la partie : cool (photo 2). Outre le beau peuple rock’n’rollesque qui déambule backstage (Apocalyptica, Danko Jones, Europe, Subway to Sally,…), c’est essentiellement Billy Gibbons et Dusty Hill de ZZ Top (photos 3 et 4) qui attirent les regards… jusqu’à l’arrivée de Ted Nugent sur le coup de 17h30.

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Rapides salutations, avant que le Nuge ne s’engouffre dans le bâtiment où chaque band dispose de ses appartements. Nous faisons la navette entre la plaine du festival et le backstage, restant finalement plus souvent installés au bar situé à l’arrière de la scène principale qu’ailleurs, profitant du soleil, du calme et de la vision de ce petit monde de vedettes, de roadies, de managers, de producteurs et de VIP sans doute, mais dont les visages ne me sont tous pas familiers… Quelques minutes seulement avant de monter sur scène, précédé par Toby qui ouvre le chemin, Ted quitte le bâtiment suivi comme son ombre par ses deux musiciens et son tour manager pour effectuer la centaine de mètres qui les sépare de la main stage. Tout en marchant d’un pas très rapide en direction de la scène, il s’étire et s’échauffe à la manière d’un athlète prêt à monter sur la piste, et c’est d’une foulée olympique que la distance est franchie. Il avale les escaliers de la scène trois à trois (!), enfilant illico sa Byrdland que lui tend Toby, et de laquelle il extirpe illico quelques violents feedbacks assourdissants alors même qu’il est toujours en coulisses : un classique qui annonce l’arrivée imminente de la Bête sur scène… Et le voilà parti pour une bonne heure et demi de délire. Je repasse frontstage pour tirer quelques photos – et Ted de mettre le feu à la plaine.

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Non, décidément non, je ne connais aucun show man de sa trempe, aucun musicien de sa stature. Et je pèse mes mots. Il vit sa musique, il EST sa musique.

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Je cueille Ted à sa sortie de scène pour franchir à pas de géant en sa compagnie, comme à l’aller, le chemin le ramenant à ses appartements. Un attroupement de curieux s’agglomère le long du court trajet, formant comme une haie d’honneur que je franchis en sa compagnie. Il me gratifie d’une virile tape dans le dos en me demandant mon opinion quant à sa prestation: tout satisfait qu’il semble de toutes façons être de lui-même, c’est là un classique pour l’égomaniaque et mégalo qu’il est et reste !

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Pourtant, les quelques injures et autre "Motherfuckers !" adressés aux techniciens en début de prestation alors qu’ils n’exécutaient pas ses injonctions et ne répondaient pas à ces nombreux signes me laissaient craindre le pire. C’est qu’une Byrdland ne se manie pas comme une Ibanez ou comme une vulgaire japonaise… (il paraît !). Quelle soirée – ZZ Top peut monter sur scène, les Texans peuvent être bons, excellents ou exécrables, peu importe : le Nuge est passé… Vivement demain à Londres !

Nuge_Bospop_2008_0022.jpg Photos (c) – Use only with mention of www.intensities-in-tens-cities.euNuge_Bospop_2008_0002.jpg Nuge_Bospop_2008_0023.JPG Nuge_Bospop_2008_0024.JPG Nuge_Bospop_2008_0025.JPG

Ted NUGENT – 9 juin 2006 – Arrow Rock Festival – (featuring Deep Purple, Whitesnake, Status Quo, Blackfoot, Uriah Heep, Journey…)

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The Nuge – 5 de 5 : Parti un peu tard, je me fais surprendre par les bouchons entravant les derniers kilomètres qui me séparent du site du festival implanté dans la campagne hollandaise de Lichtenvoorde. Le temps de passer par la zone VIP prendre possession de mon backstage pass, je n’arrive au pied de la scène principale que pour les dernières minutes du concert de BLACKFOOT. Shit, shit et shit : cela m’attriste réellement d’avoir raté l’essentiel de leur set, les gaillards occupant une grande place pour moi parmi les meilleures formations sudistes au même titre que Lynyrd Skynyrd, The Outlaws, Molly Hatchet ou 38 Special pour n’en citer que quelques-uns uns (photo 1). Etant déjà backstage au moment de la venue de Ted NUGENT sur le site, je taille une bavette avec son fils Toby qui prépare son arrivée… et qui se marre d’autant plus de ma mésaventure irlandaise de la veille que nous nous étions croisés plus d’une fois sur place ! Moi, je me marre en voyant les affaires de scène de son père qui sèchent au soleil après, je présume, un lavage de dernière minute ce jour : pompes et chapeau qui profitent comme nous de la clémence météo de Hollande… ! (photo 2). Rapides salutations avec Ted avant qu’il ne poursuive la conversation avec Greg T. Walker, fondateur de Blackfoot en 1969, sous l’œil amusé de son batteur Mick Brown à l’arrière-plan: ils semblent s’apprécier vraiment, les lascars, cool ! (photo 3). Que tout cela est de bon augure en regard du programme de la main stage (photo 4) !

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Le moment venu pour Nugent de monter sur scène, je reste backstage durant toute la grosse heure quart que dure sa prestation : que rêver de mieux ? A ma droite les membres de BLACKFOOT (photo 5), de WHITESNAKE (Tommy Aldridge et Doug Aldrich derrière les guitares du Nuge – photo 6), à ma gauche ceux de URIAH HEEP (photo 7) et de STATUS QUO (photo 8). Et puis, c’est chouette de revoir Tommy Aldridge maintenant batteur de Whitesnake alors qu’il était derrière les fûts du Nuge lors de notre dernière conversation à Montréal en 2000: le monde est décidément petit dans le petit microcosme de la bonne musique !

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Bref, que du beau monde autour de moi pour un concert du Nuge de très haute tenue : quelques dizaines de milliers de personnes doivent encore s’en souvenir ! Etant aux côtés de Marylin Brown (une des deux photographes officiels attitrés du Nuge) au moment où elle tire cette photo, c’est sans vergogne et tout à son honneur que je la garde en guise d’illustration – son grand angle donnant un meilleur résultat que mon simple objectif (gasp ! la seconde photo de ce blog qui n’est pas de moi…!).

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Le show est de toute beauté et le Nuge est impressionnant, électrisé par les dizaines de milliers de spectateurs qui lui font face: ce n’est plus un duel, ce n’est plus un one-man-show, c’est tout simplement Noël en été, c’est Bizance en Hollande, c’est le nirvana sur terre… Bref – un show du Nuge comme les autres, ni plus ni moins finalement, pourquoi est-ce que je m’emballe de la sorte ?!

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Après un petit rafraîchissement pour le rappel, c’est avec Great White Buffalo que le Nuge termine – traditionnellement – sa prestation, arborant sa coiffe indienne avant de se précipiter backstage encadré par son fils. Photo de famille prise sur le vif, captée en pleine action: une de mes plus belles photos live pleine de spontanéité, de vérité, de simplicité, de vie – une photo tellement vraie et tellement nature. Father & Son: family spirit…

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Le Nuge quitte les lieux un peu plus tard dans la soirée et repart comme il est arrivé. Après quelques derniers échanges et autre poignée de main, il pose pour une ultime photo au moment où il embarque dans la voiture qui est synonyme de fin de la tournée européenne, de fin de l’aventure, et de fin de l’histoire pour moi. Suite au prochain numéro. Ou plutôt lors de la prochaine tournée…

Et en l’attendant, un petit extrait vidéo…:
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Flash-back sur la journée écoulée. Déambulant dans la zone VIP derrière les deux principales scènes, je croise un certain nombre de fois les membres de Blackfoot qui semblent passer leur journée comme moi, à prendre du bon temps, boire un coup et passer de scène en scène observer ceux qui partagent avec eux l’affiche du festival (photo A). Vraiment sympas et cools, ces mecs, vraiment ! La rythmique du Nuge, Mick Brown (photo B) et Barry Sparks taillent une bavette avec un des musicos de Whitesnake (photo C), ceux de Status Quo boivent un pot à l’ombre d’une tonnelle avec Uriah Heep, les membres de Journey s’entretienent avec ceux Blackfoot attablés (photo D); Vandenberg échange avec Whitesnake (photo E) et Doug Aldrich s’échauffe à la gratte avant de monter sur scène (photo F). David Coverdale s’en va se poudrer le nez (photo G) tandis que les roadies profitent d’un repos bien mérité .. sous la scène (photo H). Et moi au milieu de tout ce beau monde…

A Arrow_Nuge_2006_0059.JPG B Arrow_Nuge_2006_0009.JPG C Arrow_Nuge_2006_0022.JPG D Arrow_Nuge_2006_0023.JPG E Arrow_Nuge_2006_0040.JPG F Arrow_Nuge_2006_0058.JPG G Arrow_Nuge_2006_0038.JPG H Arrow_Nuge_2006_0025.JPG
Le set de Whitesnake est impressionnant, vécu backstage aux côtés notamment des membres de Status Quo et de Blackfoot toujours aussi intéressés par les prestations de leurs co-listiers. Vandenberg fera une apparition éclair en guest, le temps d’un ou de deux morceaux. L’anecdote du jour : la tonnelle de 2 m² de David Coverdale installée backstage en plein milieu du jeu de quille, au mitan de tout le matos de Deep Purple, équipée d’une commode et d’un matériel de maquillage à faire pâlir de jalousie Barbie elle-même ! Avant le rappel, David et ses compères se retirent backstage le temps de souffler quelques instants – quelques longs instants que David passe dans les bras de sa femme qui en profite pour lui refaire une retouche maquillage…

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Status Quo prend ensuite le relais sur la scène principale tandis que Journey puis Uriah Heep se relaient sur la seconde scène. L’anecdote Status Quo ? Je l’adore : durant le solo de batterie qui ponctue le concert, les guitaristes et bassiste se retirent backstage laissant toute la scène pour le seul batteur en train de taper sur ses fûts. Francis Rossi, venant se placer à côté de moi, en profite pour griller une rapide cigarette derrière les amplis et m’adresse un grand sourire en frottant sa joue du revers de la main, me signifiant ainsi dans un langage universel « La barbe ! » en me montrant d’un mouvement de tête son collègue en train de s’échiner à la batterie ! Humour anglais, sans doute. Excellent !

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Depuis le matin, le backstage est envahi par le matos de Deep Purple qui encombre le passage en prévision du concert qui clôture la journée. Le plus impressionnant est le clavier – pardon : les claviers – qui occupent une place non négligeable à côté de la batterie. Les autres valises, caisses et box marqués de l’effigie de tous les groupes de la journée – voire de l’un ou l’autre musicien en particulier – est un patchwork à l’esthétique particulière mais ô combien parlante pour qui sait où il est.

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Je quitte les lieux avant la fin du show de Deep Purple, non pas que mon backstage me gêne – que du contraire ! – mais les bouchons du matin me font dire que ce n’était que de la roupille de sansonnet à côté de ce qui se trame pour ce soir. Et puis, après tout, le Nuge est venu, il a vu, il a vaincu: à quoi bon rester plus longtemps…?!

Ted NUGENT – 24 juin 2000 – Buffalo (USA)

Ted Nugent 3 de 3 – Buffalo, état de New-York, USA. Les routes qui longent le lac Ontario, serpentant de criques en criques, ondulant de collines en collines, sont tout bonnement splendides. De villages en villages – tous plus charmants les uns que les autres – entre forêts, lacs et collines, le décor est digne d’un David Crocket – les Rocheuses en moins. Vastes propriétés perdues au milieu de nulle part, plages, forêts, collines, soleil : tout y est. Je passe la frontière Canado-américaine, expliquant non sans mal que je ne fais qu’un court séjour de 24 heures aux States pour un concert le soir même : un peu bizarre pour un Européen qui vient d’arriver sur le Nouveau Continent et qui repart le surlendemain ! Buffalo n’est pas ce qu’on peut appeler une belle ville : c’est un succédané de l’Amérique urbaine dans toute sa splendeur – ou dans toute son horreur, c’est selon.

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Le concert du soir à l‘HSBC Arena de Buffalo sera dantesque – peut-être parce qu’il signifie pour moi la fin de mon trip ? Quittant ma place VIP pour rejoindre les coulisses à l’issue du concert, le Nuge ne sera pas au rendez-vous. Le Tour Manager – je le revois encore sincèrement désolé – m’explique que, dès la fin du concert, Ted a eu la subite et légitime envie de rejoindre son chez lui pas très distant afin de profiter des deux jours de pause que la tournée lui accorde. Soit ! Dommage – je me retrouve avec Tommy Aldridge à boire un pot, mais il manque manifestement quelque chose à cette soirée – ou plutôt quelqu’un.

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Je quitte les lieux avant la fin du show de Kiss et passerai une nouvelle nuit dans ma voiture de location. Au programme du lendemain, visite de quelques réserves indiennes (manière de rapporter quelques cadeaux-souvenirs) avant de repasser la frontière canadienne et rejoindre l’aéroport international de Montréal. Petit stress lors d’un contrôle plus que pointilleux des agents de la douane américaine : ils m’imposent une fouille poussée, cherchant des stupéfiants ou que sais-je. Les bras et les jambes écartés, m’appuyant des mains face au mur du bureau de douane, un énorme molosse me renifle toutes les parties du corps pour finir avec ses deux pattes antérieures posées sur mes épaules, me reniflant le cou tandis que ses maîtres lui hurlent des ordres incompréhensibles. J’ai tout à coup des images qui défilent à toute vitesse dans ma tête : Midnight Express, une arrestation injuste et une incarcération arbitraire, l’incapacité de s’expliquer, un avion raté, un séjour prolongé bien malgré moi… Tout ça pour trois concerts de Ted Nugent. Mais tout est bien qui finit bien, et j’arrive finalement juste à temps à l’aéroport pour découvrir que mon vol pour Bruxelles via Paris est… annulé. Une grève des aiguilleurs du ciel français en est la cause. Empoignade à l’aéroport de Montréal où tous les passagers pour Paris – comme moi – se disputent et en viennent presqu’aux mains pour négocier à la hâte avec une autre compagnie desservant l’Europe un retour vers le Vieux Continent. Ambiance ! Je parviens à arracher un billet pour un vol qui décolle peu de temps après pour Amsterdam, laissant sur le carreau plusieurs dizaines (centaines ?) de passagers continuer leur recherche d’un vol transatlantique… Trois concerts en trois soirs, invité par le Nuge himself – thanx Ted & keep on rockin’

Ted NUGENT – 23 juin 2000 – Toronto (Canada)

Ted Nugent 2 de 3. La route qui m’emmène de Montréal à Toronto est bien agréable – la météo est au beau fixe. J’arrive en début d’après-midi à Toronto et me guide sans trop de peine jusqu’à l’Air Canada Center après m’être renseigné à l’une ou l’autre reprise avant d’acheter finalement un plan des lieux ! Je redécouvre fin d’après-midi tout le complexe implanté au pied de l’immense tour, symbole même de Toronto – l’effet est aussi impressionnant que lors de ma première venue. Le soir venu, mon VIP pass m’attend aux guichets à l’entrée de la salle, et je pénètre dans les lieux après la prestation de Skid Row : inutile de me presser, passons du bon temps à l’extérieur en profitant du soleil couchant, ma place VIP m’est réservée…

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Le concert du Nuge sera bien différent de celui de la veille : en vieux briscard qu’il est, il amène ses comparses à le suivre au cours de ses improvisations et de ses enchaînements surprises ! Quelle bête, quel monstre…

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A la fin de son set, et à l’inverse de la veille où j’étais seul, nous serons sept ou huit à le rejoindre autour d’un buffet dressé au milieu d’un vaste salon cossu. Tous ces invités sont d’avides chasseurs à l’arc, membres d’une association canadienne que Ted supporte fidèlement. La discussion est longue, très longue et animée ; elle tournera essentiellement autour du sujet, entre soft drinks et autres mets délicats en provenance du buffet.

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Au bout d’une quarantaine de minutes au cours desquelles je tente de suivre les subtilités des échanges sans trop intervenir, Ted me consacre un bon bout de son temps, réalisant je pense que ce sujet de conversation n’est pas ma tasse de thé ni mon fort : nous dévions rapidement sur des sujets plus rock’n’rollesques… Avant de se quitter, il tient absolument à ce que quelqu’un nous prenne en photo tous les deux avec mon appareil – une habitude bien sympa chez lui – et dont il ne gratifie personne d’autre ce soir à part moi. On se salue, on se quitte et l’on se dit à demain. Je rejoins la salle pour les dernières notes de Kiss – tant qu’à faire. La soirée se terminera bien tard, regagnant pour ma part une aire d’autoroute où je dormirai quelques petites heures à nouveau à l’arrière de ma voiture de location, sous un déluge dantesque, après avoir tâché de trouver la route qui m’emmène vers les States, en l’occurrence Buffalo – état de New York.

Ted NUGENT – 22 juin 2000 – Montréal (Canada)

Ted Nugent 1 de 3. Mon dernier concert du Nuge remonte à quatre ans déjà. Et c’était déjà outre-Atlantique… Quatre ans que j’attends en vain son retour sur le Vieux-Continent. A défaut, je me décide à retraverser l’Atlantique pour 3 concerts en 3 soirs dans le nord-est du continent américain, à la fois au Canada et aux USA. Etant à nouveau invité par le Nuge himself, l’avion me conduit en droite ligne de Bruxelles à Montréal. Voiture de location, et direction la banlieue montréalaise pour passer une nuit réparatrice dans ma voiture dont j’ai rabattu les sièges arrière. Priorité numéro un : me remettre du décalage horaire et attendre avec impatience le lendemain pour le premier show au programme, à mon programme. Après une journée de flânerie dans les rues de la métropole québécoise, direction le Molson Center (ou plutôt le Centre Molson), ex-Bell Center (pardon : Centre Bell) où se tient la grand messe du jour.

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Le Nuge est en milieu d’affiche pour ces trois soirs d’affilée, avec Skid Row qui ouvre en début de soirée et Kiss qui clôture les festivités à l’occasion de sa tournée d’adieux (?). Mon VIP pass m’attend effectivement comme convenu au will call de l’aréna. Mais non sans peine : le guichetier ne trouve en effet pas l’enveloppe à mon nom, et ces recherches s’éternisent alors même que le concert de Skid Row est déjà bien entamé. Je commence sérieusement à stresser. Après plusieurs vaines tentatives, je l’invite à appeler Bob Quandt, le Tour Manager de Nugent, afin de régler le problème lorsque j’hérite enfin de mon pass qui m’attendait effectivement… mais à un mauvais nom. Me voici dorénavant baptisé… Yves Montand !! Il me faut toute ma diplomatie et toute ma force de persuasion (ma rage du désespoir ?) pour faire comprendre au guichetier que le pass à ce nom – le seul pass en sa possession – m’est bien destiné !

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Je rejoins dare-dare les places VIP en bordure de scène et la magie joue à nouveau : le choc du premier concert du Nuge est bel et bien au rendez-vous. J’ai beau m’y préparer, j’ai beau m’y attendre, mais non : le choc, la surprise et le coup de fouet me surprennent à nouveau – à ma plus grande surprise et pour mon plus grand plaisir. Un concert du Nuge reste un moment unique, inimitable et d’une intensité sans pareille. Je suis à nouveau sur mon cul. Et je tombe à nouveau de haut, de très haut.

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Plusieurs fois durant le concert, le Nuge se tourne en direction de notre tribune et adresse un petit signe à l’un ou l’autre d’entre-nous … Dès le concert fini, je rejoins l’endroit convenu où Bob Quandt, le Tour Manager, m’a fixé rendez-vous pour venir saluer le Nuge. Escorté de deux impressionnants vigiles qui me conduisent dans les dédales souterrains du complexe, j’arrive dans les appartements du Nuge.

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A savoir : un vaste salon où est dressé un copieux buffet, des fauteuils et autres divans, le tout jouxtant une ou deux dressing rooms où je ne tente pas l’accès. J’y attends Bob qui me présentera peu de temps après au Nuge. Je retrouve également sur place l’immense (par le talent) Tommy Aldridge – le batteur du Nuge depuis deux tournées – ainsi que son bassiste, tous deux en train de se sustenter et de se rafraîchir. Je m’installe confortablement dans un des divans à leur côté, les imite et nous taillons une petite bavette ensemble. Le Nuge arrive peu après, sortant manifestement de sa douche, et vient à grandes enjambées saluer chaleureusement le seul intrus dans cet environnement : moi ! Hey ! Are you lost in Quebec ?! me lance-t-il gaillardement !

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On se serre la pince, et nous restons tous quatre quelques temps à deviser aimablement autour du buffet tandis que j’entends les basses du concert de Kiss qui vient de commencer traverser les murs. Combien dure notre rencontre ? Je n’en sais trop rien. Longtemps – mais jamais assez. Je lève le camp en même que l’assemblée, eux rejoignant leurs bus et moi m’en retournant dans l’aréna pour prendre part à la fin du concert de Kiss – mon premier concert de Kiss. Well, well : oui, Kiss a fait du rock’n’roll – et même du très bon r’n’r – avant I was made for loving you. Il y a une vie avant la vie, et il y a du bon et du vrai Kiss avant ce méga tube planétaire mielleux et guimauve, avant ce coup de maître commercial surfant sur la vague disco. Je quitte rapidement les lieux, juste avant la dernière note de Kiss, pour conduire quelques miles et m’arrêter dans la proche banlieue montréalaise : enfin une vraie nuit dans un vrai lit dans un vrai motel après une vraie journée du tonnerre. Oufti !