Now online : Park Rock Festival avec DANKO JONES – SIDILARSEN – LOFOFORA – …

Danko JONES dans le Borinage – fallait le voir pour le savoir, fallait le savoir pour le croire, fallait le croire pour le voir, fallait le voir pour le croire. Et il était en bonne compagnie le bougre, entouré notamment de SIDILARSEN et de LOFOFORA. Une espèce de Filière Boraine en termes de puissance de feu, ou Danko JONES et le retour au bon vieux temps d’Ovomaltine: c’est de la dynamite !

DANKO JONES + SIDILARSEN + LOFOFORA … @ Park Rock Festival – Saint-Ghislain, 14 août 2022

A-t-on déjà écrit que nous a-do-rons Danko JONES ? Ah, une centaine de fois vous dites, ok – sorry. Toujours est-il que nous ne l’aurions presque pas reconnu backstage, notre Danko JONES, métamorphosé ou quasi avec son masque FFP2 qui ne le quittera de la journée qu’au moment précis de monter sur les planches et pour le renfiler fissa son set terminé.

Casquette vissée sur le crâne et paire de baskets aux pieds (indice encore plus surprenant qui a failli et définitivement nous tromper), il a de quoi passer presqu’inaperçu en déambulant dans le parc Baudour derrière la scène, le Danko – mais on ne nous la fait pas, même si on l’a croisé une paire de fois avant que la pièce ne tombe. Effet de la canicule, peut-être. D’ailleurs, par un 33° plombé d’une chaleur lourde et littéralement étouffante, insupportable, il fait presque trop chaud pour les performances de cette fin d’après-midi sur la scène du PARK ROCK Festival.

Mais ce serait mal connaître les performers du jour, ainsi que les remarquables organisateurs de ce festival presqu’intimiste qui offre toutefois une affiche digne des plus grands. Une bien belle découverte que ce PARK ROCK Festival, tant en termes d’affiche, d’organisation et d’organisateurs que de cadre et d’offre de services…

Prenant pour notre part le train en marche fin d’après-midi seulement, 7 WEEKS assure le relai de GIAC TAYLOR pour un set propret mais d’une efficacité surprenante: ces hommes d’âge presque mûr dirons-nous, propres sur eux et même de bonne présentation, nous laissaient initialement craindre un set mou et mainstream. Comme quoi, ne jamais se fier aux apparences ni aux a priori. Pendant que l’on procède au changement de matos sur la seule scène que comporte ce somme tout modeste festival (mais à qui il ne manque rien, si ce n’est sans doute une assistance un peu moins clairsemée), les gars de SIDILARSEN continuent de siroter leurs bières comme si de rien n’était à la table jouxtant la nôtre. Presqu’envie de leur montrer l’heure, juste au cas où.

Avec un un hommage appuyé à l’Ukraine et quelques autres méchants uppercuts adressés aux bien pensants de ce monde, SIDILARSEN reste fidèle à lui-même, à eux-mêmes: le verbe acéré et allié à un bande-son percutante fait mouche et dévaste un Parc Baudour qui sort (bien trop) doucement de sa torpeur tropicale.

Les Français donnent tout mais semblent récolter bien peu de répondant, même si la qualité de l’assistance l’emporte de loin sur la quantité. Un set parfait qui renoue avec l’image que nous avions gardée de SIDILARSEN il y a bien des années déjà, la sympathie et la simplicité toujours à l’appel (et à la pelle).

LOFOFORA enchaîne et a beau donner le maximum, il semble bien que ce soit SIDILARSEN qui ait tiré les marrons du feu de ce duel franco-français. Non pas que LOFOFORA nous offre une prestation de moins haute tenue, mais il semble tout simplement – façon de parler – que le feu fait moins mouche et que le pétard est plus mouillé qu’autre chose. Si pas en termes de prestation, du moins en termes de résultats et d’effets – quoique Danko JONES se trémoussant à nos côtés stage right en pense peut-être tout autrement, allez savoir ce qui se cache sous ce FFP2.

Il est 22h45 et bien plus de degrés encore lorsque notre Canadien (presque) préféré ôte son masque, troque ses Nike contre ses traditionnels bottillons noirs et grimpe les escaliers menant à la scène: la fête peut commencer. Elle s’achèvera 90 minutes plus tard devant un parterre tout aussi clairsemé mais affichant des mines heu-reu-ses. Car Danko JONES, qu’il ait 65.000 spectateurs face à lui (il y a quelques semaines sur la mainstage du Hellfest) ou qu’il n’en ait qu’une poignée, c’est du pareil au même. On donne sans compter, on mouille sa chemise, on casse la baraque et on retourne les canapés avant de s’attaquer à l’étage et mettre tout à sac.

Non sans l’aide précieuse de Giac TAYLOR infiniment remercié par un Danko JONES orphelin de sa guitare restée (perdue ?) à l’aéroport de Francfort, et sauvé par le grand coeur de notre Romano Nervoso national qui lui fait grâce de la sienne le temps d’un set décidément pas ordinaire. On n’avait jamais pensé à quel point ces deux gaillards vont bien ensemble, tiens ; c’est chose faite aujourd’hui. Merci le Park Rock Festival ! Et quelles belles surprises nous réservez-vous pour 2023 ?!

[ Preview ] : HELLFEST 2022 – Part II – Now online !

It’s a long way to the pit if you wanna rock’n’roll…

Autres polaroïds également disponibles dans notre galerie de portraits et la full review ici-même, plus bas, de ce Hellfest XVème du nom. Et toujours pas de Photoshop. Toujours pas de Lightroom. Toujours pas de format .raw. – only pure one-shot .jpeg parce qu’ici, messieurs-dames, on ne badine pas plus avec le rock’n’roll qu’on ne chipote avec les photos: on laisse ces bidouillages aux amateurs.

HELLFEST Juin 2022 – Part II – review 1/5

Hellfest – le plus grand événement métal depuis l’âge de fer. Hell(fest) ain’t a bad place to be… Pour son 15ème anniversaire postposé de 2020 à 2021 puis de 2021 à 2022 pour les raisons que l’on ne nomme désormais plus, le Hellfest fait fort, très fort même. Pas moins de 350 concerts sont programmés sur 2 weekends prolongés : 7 jours d’enfer, 7 jours en enfer pour qui tiendra la distance. Nous nous contenterons quant à nous de 3 jours seulement, de quoi déjà mettre les organismes à rude épreuve pour qui souhaite passer d’un pit-photo à l’autre au prix chaque fois d’une foule de plusieurs dizaines de milliers de personnes à affronter et à fendre.

Les 3 années écoulées depuis la dernière édition de 2019 a permis aux organisateurs d’encore upgrader le site avec un décorum en dur (semi-) permanent toujours plus hallucinant et plus dantesque, enrichi de 5 nouvelles sculptures dont celle en hommage à Ian Fraiser Kilmister aka Lemmy n’est pas la moins impressionnante du haut de sa quinzaine de mètres de structure métallique. Et que penser en voyant ce nouveau parking Ouest vaste de pas moins de 37 hectares ?!

On peut néanmoins penser que le site n’est pas loin maintenant d’atteindre son climax ; la foule est dense sur la plaine, parfois à l’excès selon qui occupe l’une des deux impressionnantes mainstages, et la War Zone au décor oscillant entre Mad Max et Auschwitz est désormais trop exiguë – façon de parler – pour y accueillir tous les fervents de sa programmation particulière. Quant à atteindre son pit-photo, c’est quasi peine perdue tant la foule se presse dans l’entonnoir y menant.

Les trois autres scènes installées sous les immenses chapiteaux aux structures rigides portent ainsi à 6 les facteurs d’attraction et d’attractivité où se mélange une foule toujours plus bigarrée et bon-enfant, familiale même parfois, où convivialité et fraternité (amour?) sont les maîtres-mots. A l’instar de ces 5,000 bénévoles qui sont à la manœuvre par weekend, ces centaines et milliers de techniciens, travailleurs aux bars, au nettoyage-chiottes, au merchandising, à la sécu ou aux caterings qui, chacun, te reçoit ou te sert comme si tu étais son client le plus précieux.

Le Hellfest, c’est avant tout une grande famille, une grande fratrie, une grande chaîne de convivialité, de cordialité et de fraternité où chacun vient y chercher mais surtout y trouver ce qu’il attend – certains des décibels, d’autres la fête, d’autres encore le contact ou simplement le moment présent et la pleine conscience.

Quand ce n’est pas juste manger ou se désaltérer – la carte du menu balaye les cinq continents et les bars à Muscadet (nous sommes dans le vignoble nantais…) côtoient les (presque) meilleurs bières spéciales. Le Hellfest, c’est aussi et surtout une logistique tout bonnement hallucinante, une machine huilée à la perfection qui retrouve ses automatismes après un hiatus de deux années.

Mais c’est aussi un timing respecté à la minute près sur chacune des 6 scènes officielles. La 8ème merveille du monde, sans doute bien, tant en matière de programmation, de décorum mais aussi de logistique, d’organisation, d’humanité et de fraternité ? Ce n’est pas pour rien que les Ricains tentent de convaincre le patron des lieux d’exporter le concept outre-Atlantique en y transposant une formule qui ne trouve pourtant son sens et son essence que dans le vignoble nantais là où elle naquit et là où se situe son ADN, sa sève montante nourrie par toute une population solidaire et impliquée.

HELLFEST Juin 2022 – Part II – Review 2/5

Question programmation, choisir c’est renoncer. La succession voire la simultanéité infernale des shows d’une scène à l’autre, et la foule à fendre d’un pit à l’autre pour s’y rendre, s’apparente au défi du tonneau des Danaïdes. Choisir c’est renoncer, même si ne pas tenter est abandonner. Que retenir de ces dizaines de bornes parcourues en arpentant cet Heaven on Earth ? Que certains paraissent prématurément vieux (façon de parler), comme AIRBOURNE. Mais que d’autres le sont définitivement devenus, plus logiquement sans doute mais de manière tout aussi regrettable : GUNS & ROSES.

L’un comme l’autre fait littéralement traîner son show en longueur avec une succession de temps morts et de remplissages aussi inutiles que superflus. D’autres, quasi intemporels, demeurent au contraire des valeurs sûres qui traversent les décennies comme si le temps n’avait prise ni sur leurs organismes ni sur leur empreinte ni sur leur legacy: qu’il s’agisse d’ALICE COOPER toujours aussi bien entouré, de SCORPIONS littéralement impériaux ou d’un WHITESNAKE à la set-list certes téléphonée, la délectation proustienne compense aisément une absence parfois totale de surprise.

Quelques claques bien assénées nous laissent une marque qui n’est pas prête de disparaître : KILLING JOKE n’a strictement rien perdu de sa superbe et de son efficacité tandis que STONER, KADAVAR ou NEW MODEL ARMY pour n’en citer que quelques uns nous prennent à contre-pied. Et quoi de tel qu’un croque-en-jambes pour se remettre les idées en place et balayer toutes ses certitudes ?!

MINISTRY et les GUNS soutiennent ouvertement l’Ukraine en en affichant un jaune et un bleu de circonstances, à l’instar d’un SLASH dont une des grattes est intégralement repeinte aux couleurs du drapeau. The SCORPIONS dédicaceront pour leur par le – oui – soporifique Wind of Change au peuple ukrainien, tandis que quantité d’autres bands honorent quant à eux sur scène la mémoire de LEMMY, que ce soit AIRBOURNE, Phil CAMPBELL ou encore Danko JONES.

L’impressionnante et nouvelle statue de Ian Fraiser KILMISTER, franchement réussie, surplombe donc de ses 15 mètres de hauteur la War Zone. Elle y accueille quelques cendres de feu LEMMY à l’occasion d’une courte cérémonie organisée à son pied en milieu de nuit, rehaussée par la présence de ses deux derniers comparses présents séparément ce jour sur les mainstages en ce jeudi 23 juin 2022 : Mikkey DEE qui vient de terminer son set derrière les fûts de SCORPIONS et Phil CAMPBELL entouré de ses Bastards Sons plus tôt dans la journée, mais qui vient de rejoindre en toute fin de set The SCORPIONS pour quelques mémorables passes d’armes en prélude à cette cérémonie nocturne.

Si donc GUNS & ROSES bande (vraiment) mou, AIBOURNE est désormais éjaculateur précoce. Les Australiens pourtant toujours aussi denses, puissants et rapides quand ils sont à l’ouvrage nécessitent cependant bien des temps de récupération pour reprendre vigueur entre deux assauts. Leurs langueurs et longueurs cassent un rythme pourtant ô combien soutenu quand ils moulinent, et même leur légendaire mur de Marshall a été amputé de quelques unités: on peut franchement s’interroger sur leur capacité à tenir la distance – ce que nous constations déjà lors de leur dernier concert pré-pandémie au Cabaret Vert. Rapides et bougrement efficaces, oui, mais dont l’endurance est à entretenir voire même à retrouver !

En matière de temps morts aussi horripilants que regrettables, GUNS & ROSES décroche sans doute la timbale du Hellfest 2022. Fort Roses et très peu Guns : les ROSES sont fanées, et les GUNS sont désormais des pétards mouillés. G&R bande mou, un point c’est tout : le set de pourtant 2h30 à la montre est mièvre et mou du gland : ponctué de trop nombreux blancs dans un noir aussi absolu que le silence ambiant, Axl ROSE n’est décidément plus que l’ombre de lui-même. Sa voix en mode (fort) mineur à l’instar d’une présence peu irradiante sur scène sont à l’image d’un changement de garde-robe à un rythme dont on se passerait allègrement. Le ressort d’Axl est bien mou et détendu ; même la Duracell du band, aka SLASH-le-Magnifique, semble à plat et ne suffit pas à récupérer une sauce qui ne prend décidément pas trop même si ce n’est pas force d’avoir essayé.

Duff McKAGAN serait presque l’élément moteur du combo loin pourtant de sa splendeur passée : si son faciès s’affiche régulièrement sur les écrans géants, c’est à l’inverse de la tronche d’un Axl ROSE que les caméras n’afficheront jamais qu’en plans sur pieds – ce qui n’empêche pas de remarquer sa trèèèèès grande concentration avant de s’aventurer à descendre les quelques escaliers de la plate-forme surplombant les drums flanquée de deux drapeaux ukrainiens.

La set-list par ailleurs bof-bof des Californiens se clôture néanmoins par un magistral, explosif et flamboyant Paradise City, comme pour nous laisser sur une dernière note franchement positive du grand et vrai GUNS qu’on a pourtant attendu mais en vain deux heures et demi durant…

HELLFEST Juin 2022 – Part II – Review 3/5

Le contraste est saisissant avec The SCORPIONS, littéralement impériaux, qui font passer les GUNS pour de la roupille de sansonnet. Si cela fait 53 ans que Rudolph SCHENKER arpente les scènes, il est aujourd’hui plus flamboyant que jamais et à l’image d’un groupe plus soudé qu’il ne l’a jamais été, plus efficace et plus magistral qu’on ne pouvait l’imaginer. The SCORPIONS demeurent non seulement une valeur sûre mais surtout un mythe et une légende d’une efficacité hallucinante, d’une force de frappe inouïe et d’une puissance de feu tout bonnement redoutable.

Pas un temps mort, pas une pause, juste un rythme simplement endiablé pour enchaîner un florilège de 50 ans de carrière jusqu’à leur toute dernière galette loin, très loin d’être négligée avec 4 morceaux au menu, excusez du peu. The SCORPIONS, c’est un mystère, une exception, une anomalie – ou alors une référence, un mythe bientôt, voire le Graal pour qui est à la recherche d’une référence ? Qu’on aime ou qu’on n’aime pas The SCORPIONS (car effectivement tout ce qu’ils ont produit n’est pas d’égale qualité, que tu contraire), l’objectivité des faits impose le respect quand le band déboule sur scène: nous sommes dans le factuel, pas dans la subjectivité, à l’opposé de pitoyables momies ou de has-been dont on n’égrènera pas ici les noms (… suivez notre regard).

WHITESNAKE, pour rester dans les oldies, n’est guère en reste comparativement aux Allemands mais néanmoins un ton légèrement en-dessous. Comme à son habitude, le beau David COVERDALE va (bien trop) régulièrement se repoudrer le nez backtage ou se ménager (se soulager?) l’organe à l’occasion de soli toujours aussi nombreux qu’horripilants : tout y passe, guitare, synthé et batterie – ah, cet intemporel Tommy ALDRIDGE néanmoins toujours derrière les fûts !

Une set-list sans surprise et un feeling bluesy fiévreux sex’n’roll replonge les quinquas et sexas dans leurs plus belles années avec un charismatique COVERDALE dont la voix chaude, quasi intacte, demeure un des mystères les plus absolus. Cerise sur le gâteau, Steve VAI (dont le set a été précédemment particulièrement… euh… pompant) rejoint le beau David pour nous délivrer un bouquet final d’anthologie, un Still of the Night tout simplement magistral. Et personne ne sait encore à cette heure que le Serpent Blanc mettra ensuite un terme définitif à son Farewell Tour 2022 pour raisons de santé. Remonteront-ils dès lors un jour sur scène… ?

Il n’y a pas que WHITESNAKE a être très bien entouré : la charmante et tout aussi efficace bassiste de Coverdale n’a pas échappé aux yeux les plus avertis ni à notre objectif, à l’instar d’une guitariste au charme inversement proportionnel à celui de son boss : celle d’ALICE COOPER. Mais nul ne sait non plus à cette heure qu’il s’agit là d’un des tous derniers concerts que Nita STRAUSS passe aux côtés d’Alice. A l’heure de coucher ces lignes, Kane ROBERTS aka le Rambo de la 6 cordes, l’aura avantageusement remplacée d’un point de vue gonflette, même si on préfère de très très loin les courbes de Nita à celles de Musclor. Direct from Detroit, Vincent FURNIER nous concocte donc une set-list néanmoins bof-bof pour les habitués : trop classique, trop conventionnelle et pas assez audacieuse, elle a cependant l’avantage de proposer un magistral best-of pour qui n’aurait jamais eu la chance de déguster ALICE live on stage.

Sa dernière pépite sortie en 2021 recèle pourtant quantité de chefs d’œuvre qui auraient pleinement trouvé leur place sur scène : erreur de vieux baroudeur qui a préféré ne courir aucun risque en ne proposant strictement aucun extrait de son dernier album encore tout chaud ? La meilleure chose qu’il ait sans conteste produite depuis le millénaire dernier – c’est dire. Son band est soudé et compact, rodé et peut-être… blasé ? ALICE reste ALICE, incomparablement fidèle à lui même. Et même mauvais – ce qu’il n’est nullement ce soir – ALICE est bon. Sans surprise aucune ni éclat particulier, simplement fidèle à lui même, à son image, à sa légende et à son décorum, COOPER nous balance un classique grand-guignolesque dont on aurait pu se délecter à l’identique il y a 15, 25, 35 ans. Soit – mais n’est-ce pas là ce qu’on appelle un classique et une valeur sûre ?

HELLFEST Juin 2022 – Part II – Review 5/5

HANGMAN’s CHAIR et son stoner à la française nous fout également la pèche, presqu’autant qu’un excellentissime STONER à la basse étourdissante – un de nos coups de cœur de ce Hellfest XV. Le viagra BLUES PILLS fait son effet sur le champ avant qu’un pompant HEALTH nous fait difficilement patienter jusqu’à ce que DANKO JONES déboule sur scène pour foutre le boxon, l’ambiance et l’humour. DANKO JONES, s’il n’existait pas, on ne sait même pas comment on pourrait l’inventer…

NIETZER EBB ne nous fait pas plus sourire que l’OPIUM DU PEUPLE tandis que DRAGON FORCE, eux, prêtent franchement à sourire. Nous n’avions pas un excellent souvenir de notre premier (et dernier) KILLING JOKE mais leur prestation est ici parfaite et commence fort avec un Love like blood d’entrée de jeu comme pour se mettre le public dans la poche (ou bien : plus vite fait, plus vite quitte?). Le trash de KREATOR est d’un autre style mais tout aussi… euh… performant et surtout annonciateur d’un remarquable MINISTRY bien plus convaincant que NINE INCH NAILS. NEW MODEL ARMY sera à ce point rassasiant et frais que l’envie nous passera de nous coltiner la bande à Mustaine et son ressassé MEGADETH dont on évite les prestations à l’instar de celles de METALLICA d’ailleurs, tiens tiens.

The LAST INTERNATIONALE jette un coup de fraîcheur sur la mainstage et, pour rester dans la gente féminine, A.A. WILLIAMS dénote avec plaisir dans le décor ambiant avec une pop british lourde à souhait. Michael MONROE et HALLAS feront notre dimanche, tout comme le son blues gras et lourd de GARY CLARCK Jr. A l’inverse d’un Myles KENNEDY plus vintage rock’n’roll que jamais avant de se coltiner ou plutôt d’éviter le doublé infernal d’EPICA et de NIGHTWISH – un tel concentré devrait tout simplement être interdit. Les Allemands de KADAVAR auraient quant à eux amplement mieux mérité la mainstage où leur hard-rock pure souche est à ce point classique qu’il en devient peu ordinaire.

Nous quitterons les lieux avant le bouquet final – du moins annoncé comme tel : METALLICA. Les 4 de Los Angeles n’ont jamais rien apporté au genre si ce n’est la notoriété pour en faire un mainstream de mauvais goût dans les soirées mondaines quand la jet-set part en vrille, et une reconnaissance au sein de certains cercles où tout flatteur vit au dépend de celui qui l’écoute. Nous tendons quant à nous l’oreille dans bien d’autres directions. METALLICA n’est qu’une machine, admirablement bien huilée et copieusement mise en scène certes, mais ce n’est qu’un concept vide et creux à l’instar d’autres formations qui, quoi qu’elles fassent, quoi qu’elles produisent, quoi qu’elles chient ou vomissent, draineront toujours un troupeau de moutons persuadés d’avoir à faire à l’excellence absolue ou une cohorte de boomers nostalgiques indécrottablement restés scotchés au millénaire dernier.

Amen. Ite missa est.

Nous,on se casse nonchalamment, le sourire en coin et les bras ballant, à l’instar du beau David

Now online : DANKO JONES – Rockhal, Esch s/ Alzette – 29 mai 2022

“It’s easy to write rock songs. » Who would know better than Canadian enfant terrible Danko Jones? Said and done! In the middle of the worst pandemic of modern times, the hard rockin‘ Toronto outfit named after its eloquent leader is releasing its tenth studio album “Power Trio”. Nomen est omen. But the significant title not only sums up the line of approach of the eleven new cuts presented here, the album also celebrates the 25th year anniversary of this uncompromising band.

Elégant et distingué comme à son habitude, tout de noir vêtu, DANKO JONES endosse à nouveau son costume préféré – celui de tueur en série. A moins que ce ne soit finalement que sa seconde peau. Ou, plus probablement encore, sa véritable épiderme et sa plus profonde nature. DANKO JONES nous réserve à nouveau un festival, et pas qu’un Festival du Rire.

Maintenant online et dans notre galerie de portraits, comme toujours PURE ONE-SHOT JPEG only: ni format .raw, ni Photoshop, ni Lightroom, ni aucune retouche. Car on ne bidouille pas plus avec les photos qu’avec le rock’n’roll…

DANKO JONES – Rockhal, Esch s/ Alzette – 29 mai 2022

« On ne mérite pas vos applaudissements, je suis désolé. Je vous avais promis un vrai concert de rock’n’roll, et nous sommes en train de vous délivrer le concert parfait, votre concert de l’année 2022, sans faute aucune, sans fausse note ni même quelques lyrics oubliées. On vous avait promis du vrai rock’n’roll avec des erreurs, des fautes et des plantages, et voilà qu’on vous offre le concert parfait. Désolés, vraiment désolés… » – DANKO JONES, Rockhal – 29 mai 2022, 21h53′.

Sacrée DANKO JONES, va. Toujours pareil à lui-même, toujours fidèle à son caractère déjanté, toujours aussi grande gueule, toujours aussi hilarant – parce que cette audience le mérite, parce que nous le méritons: « Plutôt que jouer hier dans le main hall voisin, un samedi soir, devant 2.500 personnes qui seraient venues les mains dans les poches pour leur sortie hebdomadaire, nous avons préféré jouer devant 850 véritables amateurs de real rock’n’roll qui ont fait le déplacement alors qu’ils bossent demain matin… » gicle-t-il.

Merci Danko, merci ! Déjà qu’un spectateur le charrie en début de set en lui hurlant qu’il ne joue toujours pas dans les WC (sic) – allusion à l’un de ses derniers passages ici-même dans le Club alors qu’un autre groupe jouait dans le Main Hall, salle qu’il annonçait à l’époque avoir déclinée sous prétexte qu’il ne jouait pas dans les WC, lui. No comment.

DANKO JONES, on l’adore. L’Homme tout d’abord – les hommes, devrions-nous dire. Power trio par excellence, dans toute l’acception du terme que cela représente, leur dernier album sorti en pleine pandémie s’intitule tout simplement et tout sobrement « Power Trio ». Tout un programme. Et tout est dit. Ses compositions ensuite: dépassant rarement ou de peu les 3 minutes, il va à l’essentiel, sans fioriture ni détour, rien que l’essentiel et la substantifique moëlle du real rock’n’roll. Du party rock’n’roll devrions-nous dire, car tout est prétexte à la fête avec DANKO JONES.

A commencer par ses compositions qui vous tombent directement dans l’oreille et ses refrains que vous vous surprenez à hurler de concert à la première écoute déjà tant leur simplicité – leur redoutable efficacité – est la marque de fabrique DANKO JONES. Party rock’n’roll, la meilleure définition sans doute d’un style propre à l’énergumène qui se révèle être une véritable bête de scène sans peu d’équivalent: entouré de ses deux acolytes qui assurent une section rythmique tout bonnement criminelle, DANKO JONES joue(nt) les men in black à la dégaine similaire à celle de THERAPY? (… autre power trio qui a sévi ici-même il y a quelques jours, et ce n’est pas un hasard). Il n’existerait pas qu’il faudrait l’inventer, le Danko JONES. Mais son inventeur, aussi génial ou aussi fou soit-il, ne l’aurait jamais imaginé tel que la nature l’a pourtant enfanté.

DANKO JONES a inventé le party r’n’r, la poudre, et la mèche qui va avec. DANKO JONES a inventé le party r’n’r, la bombe, et le détonateur qui l’enclenche. DANKO JONES a inventé la fête sur scène, et le moins que l’on puisse dire est que la contagion gagne chaque audience comme une pandémie qui s’abat sur le monde: redoutable, terrifique et bougrement radicale. Avec des mélodies et des compositions simples voire simplissimes, avec des refrains et des riffs mémorisables par une intelligence unicellulaire, avec des lyrics comme sorties tout droit d’une cour de récréation, la preuve en est avec DANKO JONES qu’il en faut peu pour être heureux. Et ce peu n’a jamais autant valu.

Now online : DANKO JONES @ Het Depot – 22 janvier 2020

Maintenant en ligne, l’inégalable et l’inimitable filou qu’on chérit, notre petit garnement fétiche avec son r’n’r couillu et endiablé: the one and only one DANKO JONES, notre fougueux et bavard Canadien dans l’exercice de ses fonctions @ Leuven, avec ses brûlots hard rock old school. Vous la sentez venir cette furieuse envie de remuer votre arrière-train ?

Danko-Jones_Leveun_22janv2020_0451__2_.JPG
Parce qu’il y a de ces concerts comme il y a de ces menus: on peut s’en rassasier à outrance, mais on n’arrivera jamais à saturation ni a satiété.
Now online, et autres clichés également disponibles dans notre galerie de portraits ici-même : enjoy – et ce n’est pas un vain mot dans la bouche de DANKO JONES !