Chris CORNELL (1964 – 2017) – R.I.P.

Like a Stone
Fin décembre 2015, il y a quasi un an et demi, Lemmy ouvrait la macabre danse d’un bal tout aussi funeste. Depuis lors, combien d’étoiles sombres et plus encore d’étincelantes stars se sont-elles éteintes? Certaines ont tiré leur révérence sans grand fracas dans la pénombre de l’oubli, tandis que d’autres tombaient en plein gloire sous les feux de la rampe.

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Certaines stars ont arrêté de briller après un long couvre-feu, mauvais présage qui ne pouvait que leur être fatal. D’autres étoiles, à l’instar de Chris CORNELL ce 17 mai 2017, ont soudainement cessé de scintiller en pleine tournée, trébuchant à leur firmament et à la stupeur la plus générale. Cette nouvelle incommensurable perte, cette disparition subite et ô combien violente n’en est que plus pénible encore.
SOUNDGARDEN et AUDIOSLAVE, portés par les incomparables vocals de Chris "The Voice" CORNELL, ne sonneront désormais plus jamais du même timbre. Say hello to heaven and have a nice jam overthere, Dude. Have a nice journey to the Black Hole Sun…

SOUNDGARDEN, METALLICA, MASTODON, CHANNEL ZERO,… @ « Werchter Boutique Festival »- 28 mai 2012

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Werchter, son champ de patates – que d’aucuns appellent pourtant pompeusement "la plaine du festival". Werchter, le Jurassic Park flamoutche qui, dès le racket organisé du parking, vous met au diapason pour le reste des festivités : tout est à l’avenant afin de faire rentrer un max de liards au mépris du moindre respect pour les bestiaux qui s’agglutinent sur les quelques mètres carrés alloués (à louer?). SOUNDGARDEN a annulé de longue date déjà son concert initialement prévu ce soir au Luxembourg pour être présent ici, en lieu et la place de la Rockhal. Geste à l’égard des fans : les détenteurs de billets pour le concert luxembourgeois sont invités à ce Werchter Boutique que le groupe a rejoint à l’invitation de METALLICA en tête d’affiche. Sans quoi jamais, ô grand jamais, ma présence ici n’aurait été à l’agenda, peu importe que ce fût pour faire tourner la machine à fric de ce champ de lisier ou pour assister à un show de METALLICA. A ma charge et en toute subjectivité, je confesse avoir toujours publiquement affirmé haut et fort ne jamais me rendre à un concert de METALLICA quand bien même la place me serait offerte ! J’aurais dû préciser : a fortiori à Werchter. Ou plutôt, vu les circonstances ne jouant pas en faveur de ma probité, j’aurais dû me taire. Mais soit : back to SOUNDGARDEN.

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Chris Cornell conserve manifestement une des voix les plus chaudes et les plus rondes du r’n’r circus. Il personnifie sur scène à lui seul 80% de l’aura et du magnétisme explosif de SOUNDGARDEN. Après 15 ans d’absence, le Son du Jardin (ou le Jardin du Son ?) reste fidèle à lui-même. Mais qu’en aurait-il été au Luxembourg, dans l’étuve confinée de la Rockhal où le band aurait en outre joué certainement deux fois plus longtemps et dans des conditions autrement plus respectables du spectateur lambda – celui qui, a Werchter, ne s’est pas acquitté des euros supplémentaires extorqués (rackettés) pour pénétrer dans les derniers 50 mètres du frontstage. Matt Cameron, impressionnant de puissance aux drums, l’est tout autant aux backing vocals – et le fait est suffisamment peu courant que pour être souligné.

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D’autant plus que la rythmique parfois hypnotique de SOUNDGARDEN syncope le tempo des 52.000 têtes de bétail rassemblées sous la canicule werchtérienne, qui réservent au band les honneurs amplement mérités. A fortiori à l’issue de Black Hole Sun, qui ne clôture pourtant pas un set en définitive bien emballé, quoique sans fioriture ni cachet particulier faut-il le regretter, mais digne tout simplement d’une honorable prestation open air. Personnellement, SOUNDGARDEN me laisse toutefois un goût de trop peu dû à une prestation qui manque de quelque relief et dans laquelle je n’ai pas retrouvé ce petit-quelque-chose-qui-fait-que. Soit un goût de trop peu (de SOUNDGARDEN) et un arrière-gout de beaucoup trop (de Werchter).

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MASTODON avait (é)chauffé les corps et les esprits en fin d’après-midi alors que le soleil tapait encore fort comme les décibels, précédé de CHANNEL ZERO, de GOJIRA et de GHOST qui ouvrait les festivités. Mais le soleil a disparu lorsque vient le moment de laisser la clameur accueillir METALLICA… et d’imiter rapidement quant à moi le soleil. Trois quarts d’heure de show (sur les 2h15 prévues) suffisent malheureusement à me conforter dans l’opinion que j’ai toujours nourri (mais que je venais mettre à l’épreuve de la réalité pour le reconsidérer) au sujet de ces valeureux métalleux : ils n’ont jamais rien inventé ni apporté au style et cette démonstration, certes de force et de puissance mais gavée de clichés et de stéréotypes, n’en est que plus stérile et creuse. Laissons les bestiaux aux tourteaux (et vice-versa), en espérant éviter quelque racket supplémentaire au moment de récupérer le véhicule chèrement garé. 52.000 bestiaux exultent au loin dans la nuit tombée, la pyrotechnie parachèvera ce grand barnum et le show se clôturera en apothéose c’est certain. Definitively. Panem et circenses : la formule fonctionne depuis deux mille ans avec ce bon vulgus, pas de raison de la changer pour une populace qui s’en contente…

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(Chris Cornell et Audioslave font l’objet d’une précédente review au chap. 1 de www.intensities-in-tens-cities.eu "All The World is a Stage – The Vintage Years 1978-2011".

FIELDS of ROCK – 18 juin 2005 – Nijmegen (Holl.)

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A heavy day in the park, annonce le ticket. Et de fait: sous un soleil de plomb, nous relions Nijmegen pour y passer une heavy journée dans le parc en plein centre ville. Et il n’y a que de belles et grosses pointures à l’affiche de ce heavy day in the park. Nous nous concentrons sur deux des quatre scènes, et notre premier combo de la journée est PAPA ROACH qui laisse bien vite place à MOTORHEAD.
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SLAYER prendra ensuite la relève : quand je dis que c’est une journée heavy, c’est une heavy journée ! Aussi lourde que le soleil tapant sur les têtes… Le cheveu dans la soupe qui s’en suivra s’appelle VELVET REVOLVER qui tente tant bien que mal – mais sans jamais y parvenir – de prendre dignement le relais de Gun’s & Roses.
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Mais les compositions du Velvet ne sont pas à la hauteur et qu’on l’aime ou non, Axel Rose reste un pivot essentiel du band. Sans lui, c’est comme Thin Lizzy sans Phil Lynott, c’est comme AC-DC sans Bon Scott, c’est comme un pastis sans glaçon, c’est comme une belle fille sans cervelle (quoique…). Ma surprise de la journée, et je pèse mes mots, est la prestation d’AUDIOSLAVE : la claque du jour. Un véritable grand et beau moment avec Chris Cornell aux vocals. De quoi introduire magistralement la grosse pointure de la soirée : BLACK SABBATH, featuring le line-up original et originel. Ozzy est fidèle à lui-même dans toute sa splendeur – ou dans toute son horreur, c’est selon… – Tony Iommi est implacable et parfait, et la rythmique avec Geezer Butler et Bill Ward assure sans faille : du tout, tout, tout grand Black Sabbath, c’est sûr !

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RAMMSTEIN qui clôture les festivités (et par la même occasion le festival) reste un moment, disons, particulier même si musicalement nous ne sommes pas dans la même catégorie ni dans le même registre. Pyrotechnie et mise en scène flamboyantes et fumeuses sont bien au rendez-vous, et le show dans toute sa splendeur est conforme aux attentes du public. Reste maintenant que, musicalement parlant, nous verrons dans quelques années si nos lascars passent la redoutable et implacable épreuve du temps : celle qui fait que l’Histoire – et le public – se souvient de vous…

SOUNDGARDEN – 10 octobre 1996 – Forest National

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Ca alors ! Il est des concerts dont je n’ai plus aucune souvenance. Sans ce ticket retrouvé parmi tous les autres, j’aurais juré mes grands dieux que jamais je n’avais assisté à un concert de Soundgarden. Faut croire que vous ne m’avez pas tapé dans l’œil ni surtout dans l’oreille, les gars, pour que mes neurones n’en aient plus aucune souvenance. Sorry, guys, sorry Chris…