IAN ANDERSON – Château de Beaufort (GD Luxembourg) – 19 juillet 2012

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Pour ceux qui n’en sont pas des inconditionnels, ce n’est pas Ian ANDERSON sur scène ce soir au pied du Château de Beaufort mais bien JETHRO TULL… Le leader et compositeur du band était accompagné de quelques comparses pour nous délivrer l’intégrale de "Thick as a Brick" à l’occasion du 40ème anniversaire déjà de cette légendaire galette. Qu’il nous a même assaisonnée du "Thick as a Brick 2", Monsieur est trop bon. Si ce ne sont les déplorables conditions pour le quidam n’ayant pas craché le pactole pour se retrouver, assis, au pied de la scène, le cadre est néanmoins de toute beauté et particulièrement bluffant – comme pour compenser. C’est un véritable son & lumières médiéval qui s’offre à la vue de ceux relégués hors les douves, le pont-levis relevé et la herse descendue.

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Ian ANDERSON nous fait naviguer à travers quatre décennies de JETHRO TULL et nous la joue, évidemment, à la mode Flûte à Six Schtroumpfs. Le Ian a la gnaque, et la voix de l’enchanteur ne trahit pas le nombre des années – quoi qu’en pensent certains. Les inévitables "Aqualung" et "Locomotive Breath" clôturent, comme téléphoné, cette heure trois-quarts d’open-air à la sauce lulu : tailleurs, talons aiguilles, flutes de pétillants et autres marques de fabrique made in Grand-Duché. Reste à déplorer que le bougre n’a autorisé que trois photographes seulement pour officier. A défaut d’en être, cette modeste vidéo compense l’absence de clichés frontstage : un voyage de toute beauté dans le temps, presque…

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Too young to die, too old to r’n’r : thanx, Sir Anderson : votre organe et le petit bout de métal que vous portez si bien à la bouche ont presque réussi à nous faire oublier une pénible et lourde première partie. MAGNA CARTA: du folk tout ce qu’il y a de plus creux et de plus stérile, abyssalement vide, magistralement inodore et remarquablement incolore. Chapeau à ce trio de momies lyophilisées, car il faut réellement faire preuve d’une réelle maestria et d’un brio exceptionnel pour réussir à atteindre une tel sommet dans la vacuité la plus totale. Sans parler de leur humour corrosif digne du plus nullissime Roland Magdane, et de leur jeu de scène sauce poulpe et lombric assis sur leurs trois tabourets. Du plancton. Pourtant, sans encore le savoir ce soir, le pire est à venir : ces joyeux lurons empaillés et à la pèche momifiée ouvrent à nouveau demain soir, même endroit même heure, pour un Ritchie BLACKMORE qui nous apprendra lors de son concert être des nôtres ici, en ce soir de JETHRO TULL. Mais où se cache-t-il donc, le coquin petit troubadour…?!

(Autre review de Jethro Tull au Chapitre 1 de Intensities in tens Cities @ All the Wordl is a Stage
The Vintage Years 1978-2011.

BLACKMORE’s NIGHT – Château de Beaufort (GD Luxembourg) – 20 juillet 2012

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Château de Beaufort, deuxième. Un pass-photo illisible, par la pluie détrempé : l’effet MAGNA CARTA… Non content seulement de taper sur les nerfs comme hier, le trio parvient à déchirer cette fois le ciel et à déchaîner les éléments à défaut des passions. Il pleut durant 40 minutes ce soir, de 20h00 à 20h40, c’est un signe – juste le temps de cette prestation qui, plus courte que celle d’hier soir même heure même endroit, a néanmoins le triste privilège d’être d’une pénibilité et d’une lourdeur comme c’est Dieu pas possible. Du folk tout ce qu’il y a de plus creux et de plus stérile, abyssalement vide, magistralement inodore et remarquablement incolore. Chapeau à ce trio de momies lyophilisées, car il faut réellement faire preuve d’une réelle maestria et d’un brio exceptionnel pour réussir à atteindre une tel sommet dans la vacuité la plus totale. Sans parler de leur humour corrosif digne du plus nullissime Roland Magdane, et de leur jeu de scène sauce poulpe et lombric assis sur trois tabourets. Du plancton (bis repetita placent). Nevermind : 21h00, Ritchie BLACKMORE déboule sur scène – non sans l’avoir déjà traversée discrètement 5 minutes plus tôt, poussant une… brouette (?).

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Collant noir, bottillons et parfait attirail du trouvère des temps modernes, cela fait déjà 15 ans qu’il s’est offert son coming out Renaissance, le Ritchie : a se demander comment il a pu durant de si longues années auparavant tromper son monde à la tête de deux monuments – et le mot est faible – qui ont marqué de leur empreinte indélébile l’histoire du rock’n’roll et façonné la culture musicale de plusieurs générations. En ce qui me concerne, il s’agit de mon premier face-à-face avec l’énergumène : je n’imaginais pas si prenant l’effet Blackmore, devant un tel doigté, face à un tel touché de guitare.

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L’amplification à peine présente par moment, une mouche volant aurait à peine troublé les notes cristallines, toutes lentes et délicates, à peine perceptibles, comme sortant de ses 10 doigts flottant sur le manche de sa guitare à l’image d’une brume matinale glissant paresseusement sur les contreforts de cette Petite Suisse luxembourgeoise. Touchy. A constater par vous-mêmes, à partir de la 13ème minute par exemple.

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Quelques dizaines de Robin des Bois et autres guignols se revendiquant plus de Hubert de Montmirail que de Jacquouille la Fripouille prennent place aux premiers rangs. Il faudra néanmoins attendre la dernière demi-heure de ces deux heures et demi de concert pour que – enfin ! – ces premiers rangs se lèvent et investissent, religieusement et disciplinés, le no man’s land qui les sépare de la scène qu’aucune barrière ne défend: sans connaître les plaisirs d’un toucher rectal, il n’en demeure pas moins qu’elle est ô combien voluptueuse la jouissance du toucher de scène, si rare de nos jours ma p’tite dame, oh! que oui.

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Néanmoins, il faudra quand même un jour que la Faculté se penche sur la pathologie "Ritchie Blackmore". Après avoir composé ce qui est sans doute LE riff de rock le plus connu de la planète puis quitté ce groupe mythique (et un autre tout aussi emblématique par la suite), ce génial trans-sexuel de la musique s’est mué par je ne sais quel damné sortilège en troubadour des temps modernes pour se la jouer ménestrel à la sauce moyenâgeuse. Blackmore a troqué les Marshall pour la mandoline et le cuir pour la feutrine : quel est le cheminement intellectuel ou l’état de santé mental qui a pu être à l’origine de ce revirement (de ce gâchis?)?

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Comment cette nature "Renaissance" enfouie au plus profond de lui-même, refoulée durant tant d’années, a-t-elle pu ressurgir un beau (triste?) matin ? Une trépanation s’impose à tout le moins, Docteur. Certains s’offre une crise de la quarantaine nettement moins violente ! Mais ne renions pas le plaisir de côtoyer l’homme : l’effet Blackmore vaut toutes les voluptés du monde, à l’image de celle des lieux – les ruines du Château de Beaufort. Certain que ce cadre aurait séduit son vieux comparse Jon Lord, clavier de Deep Purple, qu’on enterre ce soir-même. L’exceptionnelle pureté sans pareille de la voix de Candice Night et le violon aérien qui déchire cette vallée de Beaufort plongée dans la nuit auraient eu toute leur place à ses obsèques, for sure. Play, Minstrel, play

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