MC5(0) @ Sinner’s Day Festival – Genk – 1er décembre 2018

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C’est à Genk que Wayne KRAMER choisit de mettre un terme à la tournée mondiale de MC5 après avoir dévasté une soixantaine de villes des deux côtés de l’Atlantique. À l’instar de son nombre de bougies, le groupe arbore un nouveau blason : MC50, célébrant de la sorte le 50ème anniversaire de cette perle fondatrice du punk qu’est Kick Out The Jams.

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1968-2018: le feu roulant de KRAMER n’a rien perdu de sa superbe, et cette dernière date semble décupler son énergie et celle de ses comparses, notamment Kim Thayil en provenance directe de Soundgarden ainsi que Billy Gould, ex Faith No More, qui remplace à la basse Dug Pinnick (King’s X) que nous avions vu cet été. Wayne KRAMER demeure ainsi le seul membre fondateur de MC5 aux commandes de la tournée, mais avec l’intelligence de s’entourer d’une bande de musiciens hyper talentueux à laquelle se joignent également Brendan Canty de Fugazi à la batterie et Marcus Durant de Zen Guerrilla qui endosse un costume de front man.

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Il y a 50 ans, les 5 de la Motor City MC5 enregistrait à Detroit, leur ville natale, leur « Kick out the Jams ». Rarement, les paroles d’une chanson auront été aussi explicites, ce qui vaudra au groupe les foudres de la censure: certains disquaires refusent de distribuer le vinyle, dont ils jugent les propos offensants. MC5 réagit violemment, et se fait virer de sa maison de disques. Ce brûlot live est aujourd’hui considéré comme le disque précurseur du punk…

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50 ans plus tard, Kramer crie haut et fort dans le communiqué officiel de sa tournée qu’il revient pour jouer « Kick Out the Jams » encore une fois, car c’est le meilleur hommage qu’il puisse rendre au groupe originel en ramenant le monstre à la vie. Ainsi, lors de chaque date, KRAMER & Co jouent l’album dans son intégralité, variant les plaisir en complétant chaque soir la setlist de quelques autres pépites.

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L’ultime set de cette tournée jubilaire est une véritable explosion, un feu d’artifice, le bouquet final. Au point qu’il est parfois difficile de concevoir que c’est bien le même Wayne KRAMER survolté sur scène que celui, paisible et sage, qui déambule backstage quelques instants auparavant à l’instar d’un papy rangé.

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Nous avions eu l’immense honneur d’assister l’été dernier au set de MC50 au Sjock Festival, mais la prestation de juillet est sans commune mesure avec l’énergie déployée ce soir, telle le rouleau compresseur d’une rage scénique comme pour mieux conjurer et compenser la probable émotion de mettre la clé sous le paillasson de cette tournée. Et les incroyables, émouvantes et longues étreintes du band tant avant de monter sur scènes qu’au moment de la quitter nous ramènent bien à la triste réalité: les 50 bougies de Kick Out The Jams sont ce soir définitivement soufflées.

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MC5 / MC50 @ Sjock Festival – Gierle – 06 juillet 2018

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It only takes five seconds
Il y a de ces moments uniques qu’on vit d’autant plus intensément qu’on a pleinement conscience qu’ils ne se reproduiront plus jamais. Comme lorsque surgit tout à coup à nos côtés Wayne KRAMER qui nous rejoint backstage pour se délecter de la prestation de The BRONX sur la mainstage du Sjock Festival. Ouch ! OMG ! En voulant serrer la main que nous lui tendons en guise de simple et cordiale salutation, il sort la sienne de sa poche en faisant tomber un onglet. Se baisse pour le ramasser fissa, et nous le fourgue dans la paume de la main en nous tapant dans le dos, sans mot dire mais avec un sourire malicieux qui en dit bien plus long.
Priceless…

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Ou quand ce même KRAMER se joint aux quelques Belges que nous sommes, agglutinés autour d’une tablette posée sur un Marshall au repos, tentant de suivre à la fois d’un oeil la prestation de The BRONX qui terminent leur set et de l’autre la fin du quart de finale de cette Coupe du Monde où les Diables Rouges finiront pas sortir les Brésiliens par un magistral 2-1.
Surréaliste…

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Des mythiques 5 gars de MC5 – Motor City – il ne reste plus aujourd’hui que Wayne KRAMER. Mais s’il ne fallait en rester qu’un… C’est donc sous l’appellation MC50 (en l’honneur des 50 ans de l’inégalable et fondateur "Kick Out The Jams" sorti en 1968) que KRAMER nous balance ce soir toute la sauce pour l’intégrale de cet album, entouré pour la circonstance de Kim Thayil (Soundgarden) et Dug Pinnick (King’s X).

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Avec l’allure d’un gentleman, la distinction d’un lord et la prestance d’un seigneur, papy KRAMER du haut de ses 70 balais nous envoie du lourd sans faire mine d’y toucher. Du bout de ses doigts qui courent sur le manche, il est effarant de constater que Kick Out The Jams n’a pas pris une seule ride en un demi-siècle. Et Zen Guerrilla aux vocals, depuis la voix jusqu’à l’apparence, a tout pour parfaire l’illusion. Nous ne serions pas né en 1964 qu’on se croirait retourné en 1968 – aidé en soi par le décor sauce sixties de ce Sjock Festival.

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MC5 et The Amboy Dukes rivalisaient de surenchère sonore pour faire de Detroit, à la fin des années ’60, la Motor City qui a accouché ensuite de monstres sacrés nourris aux décibels: d’Iggy Pop à Wayne Kramer, de Ted Nugent à Alice Cooper, de Kiss à Bob Segers en passant par Grand Funk Railroad, c’est toute une génération qui a enfanté la puissance du son garage de Detroit, qui a permis cette démesure sonore sans nulle pareille. Nous en avons des images qui se bousculent plein la tête, et les tympans en érection. Priceless. Total respect, Brother Kramer

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‘Cause right now it’ time to…
Right now it’s time to...
It’s time to...
Kick Out The Jams, Motherfuckers.

Chris CORNELL (1964 – 2017) – R.I.P.

Like a Stone
Fin décembre 2015, il y a quasi un an et demi, Lemmy ouvrait la macabre danse d’un bal tout aussi funeste. Depuis lors, combien d’étoiles sombres et plus encore d’étincelantes stars se sont-elles éteintes? Certaines ont tiré leur révérence sans grand fracas dans la pénombre de l’oubli, tandis que d’autres tombaient en plein gloire sous les feux de la rampe.

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Certaines stars ont arrêté de briller après un long couvre-feu, mauvais présage qui ne pouvait que leur être fatal. D’autres étoiles, à l’instar de Chris CORNELL ce 17 mai 2017, ont soudainement cessé de scintiller en pleine tournée, trébuchant à leur firmament et à la stupeur la plus générale. Cette nouvelle incommensurable perte, cette disparition subite et ô combien violente n’en est que plus pénible encore.
SOUNDGARDEN et AUDIOSLAVE, portés par les incomparables vocals de Chris "The Voice" CORNELL, ne sonneront désormais plus jamais du même timbre. Say hello to heaven and have a nice jam overthere, Dude. Have a nice journey to the Black Hole Sun…

SOUNDGARDEN, METALLICA, MASTODON, CHANNEL ZERO,… @ « Werchter Boutique Festival »- 28 mai 2012

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Werchter, son champ de patates – que d’aucuns appellent pourtant pompeusement "la plaine du festival". Werchter, le Jurassic Park flamoutche qui, dès le racket organisé du parking, vous met au diapason pour le reste des festivités : tout est à l’avenant afin de faire rentrer un max de liards au mépris du moindre respect pour les bestiaux qui s’agglutinent sur les quelques mètres carrés alloués (à louer?). SOUNDGARDEN a annulé de longue date déjà son concert initialement prévu ce soir au Luxembourg pour être présent ici, en lieu et la place de la Rockhal. Geste à l’égard des fans : les détenteurs de billets pour le concert luxembourgeois sont invités à ce Werchter Boutique que le groupe a rejoint à l’invitation de METALLICA en tête d’affiche. Sans quoi jamais, ô grand jamais, ma présence ici n’aurait été à l’agenda, peu importe que ce fût pour faire tourner la machine à fric de ce champ de lisier ou pour assister à un show de METALLICA. A ma charge et en toute subjectivité, je confesse avoir toujours publiquement affirmé haut et fort ne jamais me rendre à un concert de METALLICA quand bien même la place me serait offerte ! J’aurais dû préciser : a fortiori à Werchter. Ou plutôt, vu les circonstances ne jouant pas en faveur de ma probité, j’aurais dû me taire. Mais soit : back to SOUNDGARDEN.

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Chris Cornell conserve manifestement une des voix les plus chaudes et les plus rondes du r’n’r circus. Il personnifie sur scène à lui seul 80% de l’aura et du magnétisme explosif de SOUNDGARDEN. Après 15 ans d’absence, le Son du Jardin (ou le Jardin du Son ?) reste fidèle à lui-même. Mais qu’en aurait-il été au Luxembourg, dans l’étuve confinée de la Rockhal où le band aurait en outre joué certainement deux fois plus longtemps et dans des conditions autrement plus respectables du spectateur lambda – celui qui, a Werchter, ne s’est pas acquitté des euros supplémentaires extorqués (rackettés) pour pénétrer dans les derniers 50 mètres du frontstage. Matt Cameron, impressionnant de puissance aux drums, l’est tout autant aux backing vocals – et le fait est suffisamment peu courant que pour être souligné.

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D’autant plus que la rythmique parfois hypnotique de SOUNDGARDEN syncope le tempo des 52.000 têtes de bétail rassemblées sous la canicule werchtérienne, qui réservent au band les honneurs amplement mérités. A fortiori à l’issue de Black Hole Sun, qui ne clôture pourtant pas un set en définitive bien emballé, quoique sans fioriture ni cachet particulier faut-il le regretter, mais digne tout simplement d’une honorable prestation open air. Personnellement, SOUNDGARDEN me laisse toutefois un goût de trop peu dû à une prestation qui manque de quelque relief et dans laquelle je n’ai pas retrouvé ce petit-quelque-chose-qui-fait-que. Soit un goût de trop peu (de SOUNDGARDEN) et un arrière-gout de beaucoup trop (de Werchter).

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MASTODON avait (é)chauffé les corps et les esprits en fin d’après-midi alors que le soleil tapait encore fort comme les décibels, précédé de CHANNEL ZERO, de GOJIRA et de GHOST qui ouvrait les festivités. Mais le soleil a disparu lorsque vient le moment de laisser la clameur accueillir METALLICA… et d’imiter rapidement quant à moi le soleil. Trois quarts d’heure de show (sur les 2h15 prévues) suffisent malheureusement à me conforter dans l’opinion que j’ai toujours nourri (mais que je venais mettre à l’épreuve de la réalité pour le reconsidérer) au sujet de ces valeureux métalleux : ils n’ont jamais rien inventé ni apporté au style et cette démonstration, certes de force et de puissance mais gavée de clichés et de stéréotypes, n’en est que plus stérile et creuse. Laissons les bestiaux aux tourteaux (et vice-versa), en espérant éviter quelque racket supplémentaire au moment de récupérer le véhicule chèrement garé. 52.000 bestiaux exultent au loin dans la nuit tombée, la pyrotechnie parachèvera ce grand barnum et le show se clôturera en apothéose c’est certain. Definitively. Panem et circenses : la formule fonctionne depuis deux mille ans avec ce bon vulgus, pas de raison de la changer pour une populace qui s’en contente…

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(Chris Cornell et Audioslave font l’objet d’une précédente review au chap. 1 de www.intensities-in-tens-cities.eu "All The World is a Stage – The Vintage Years 1978-2011".

SOUNDGARDEN – 10 octobre 1996 – Forest National

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Ca alors ! Il est des concerts dont je n’ai plus aucune souvenance. Sans ce ticket retrouvé parmi tous les autres, j’aurais juré mes grands dieux que jamais je n’avais assisté à un concert de Soundgarden. Faut croire que vous ne m’avez pas tapé dans l’œil ni surtout dans l’oreille, les gars, pour que mes neurones n’en aient plus aucune souvenance. Sorry, guys, sorry Chris…