RAMBLIN’ MAN FAIR 2017 – jour 2 @ Maidstone, UK

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Portraits croisés de vieilles gloires toujours au taquet, de petits jeunes à l’avenir prometteur, et de vieux débris tantôt sur le retour tantôt sur le déclin. Chronique visuelle de valeurs sures et d’étoiles montantes. Ephéméride d’un rassemblement de jeunes sages et de vieux fous, où vieux sages et jeunes fous se côtoient dans une même communion grand-guignolesque ou de tragédie grecque (c’est selon), où chacun joue son rôle et tient sa place.
Il y avait du monde dans le photomaton de ce second et dernier jour de Ramblin’ Man Fair 2017…!

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ZZ TOP clôture haut la main une 3ème édition qui a tenu toutes les promesses de son affiche. Les Texans barbus se permettent même une surprenante reprise de Foxy Lady avant d’enchaîner sur du Jeff BECK. Nous aurions quant à nous préféré qu’ils se "contentent" de leur répertoire, suffisamment vaste et plus que suffisant, durant un set (trop) propre et réglé comme du papier à musique.

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Gérant leur image de bout en bout, le trio accorde aux photographes l’accès au pit non seulement durant les 2 premiers morceaux de leur set, mais également – fait suffisamment exceptionnel et rare que pour être souligné – durant les deux premiers de leur rappel. Bien vu, les barbus, on en redemande !

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Pour notre 3ème participation en 3 éditions seulement, notre constat est similaire au deux précédents: hormis la météo pourave du samedi et vis-à-vis de laquelle les organisateurs déclinent toute responsabilité (on est quand même en Angleterre…), il n’y a rien – strictement rien – à redire à la parfaite organisation maintenant huilée de ce festival qui a désormais trouvé sa vitesse de croisière.

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Qui a trouvé sa vitesse de croisière et son public: on vient au Ramblin‘ comme on irait prendre l’air au parc, ce qui est d’ailleurs précisément le cas. Et le soleil de ce dimanche n’est pas non plus étranger aux humeurs guillerettes tant sur les 4 scènes que sur les transats qui pullulent sur ce gazon tout ce qu’il y a de plus anglais.

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Sur la scène principale, STONE BROKEN déverse un pur english pub-rock pour ouvrir les hostilités dominicales. A voir la file qui s’allonge pour leur séance de dédicace qui s’en suit, on dirait bien que le public les a plébiscités pour incarner l’avenir du rock anglais. Sur la scène "Prog" (qui était hier la scène "Grooverider"), la programmation de ce début de journée est indigeste comme un english breakfast qui succéderait à une gastro-entérite nocturne: The GIFT puis I am the Morning réussissent le triste exploit de concentrer en un insipide melting pot tout ce que le prog – dans sa pire acception – a pu produire ces dernières décennies en termes de sonorités ringardes et passéistes, et de mélodies soporifiques.

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Danny WORSNOP (ex- Asking Alexandria) relève un tantinet le niveau sur la mainstage, nous laissant penser qu’il a dû partager avec FOREIGNER ou JOURNEY les mêmes petits pots et les mêmes bricolages de fin d’année à la maternelle. Et avec sa Prozac Session, on n’est effectivement pas très loin de ses addictions et autres assuétudes.

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Passons sur le jeune Aaron KEYLOCK pour mieux fondre sur BLUES PILLS: le band explose littéralement la mainstage. Découverte ici-même il y a tout juste deux ans, notre Ramblin’ Woman et Devil Woman préférée ne nous déçoit à nouveau pas, toujours aussi survitaminée, effroyablement efficace et re-dou-ta-ble-ment entourée. Quand donc cette étoile explosera-t-elle en supernova ?!

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Martin TURNER nous réserve ce qu’il fait de mieux et ce que tout le monde attend de lui: du WHISBONE ASH pur jus. Prestation bien plus consistante que celle que nous délivrent les deux compères de SUPERSONIC BLUES MACHINE et leur southern rock teinté Atlanta. Sans cuivre mais avec un excellent clavier et deux choristes efficaces, l’alchimie et la formule ne sont cependant pas suffisantes pour que prenne la sauce. Tout bénéfice pour MAGNUM qui tire les marrons du feu sur l’autre scène, avec des restes qu’on peut qualifier de meilleurs que bons!

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Dont fuck with the Truck ! MONSTER TRUCK prend le relais de BLUES PILLS à l’applaudimètre à l’issue d’une prestation parfaite sur la grande scène. Leur set acoustique backstage devant les caméras du festival en était d’ailleurs le jouissif présage (voir la séquence retransmise en direct sur notre Facebook live).

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FOCUS doit avoir vieilli autant que sa musique, ce qui ne laisse pas indifférents celles et ceux qui ont suivi la même voie et qui sont en nombre devant la scène. Comparaison n’étant pas raison, le constat est valable (mais sans commune mesure) pour UFO sur la mainstage. De "Lights Out" en intro à "Doctor Doctor" en clôture, il n’y a rien à jeter.

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La bande à Phil MOGG, plus élégant et plus distingué que jamais, so British – nous réserve un florilège de 40 années de pépites qu’il dédicace d’ailleurs à la mémoire de John Marshall en ce jour anniversaire de son décès. De ces deux jours de festival, UFO sera le seul groupe à se voir gratifié de "We want more! We want more…!" scandés par la foule. Mais en vain.

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Avec The Devin TOWNSEND PROJECT, le Ramblin’ a osé – oui: osé ! – du métal ! L’oeil complètement allumé, passant du zombie au possédé et du démoniaque à l’aliéné, TOWNSEND est aussi humoristique que philosophe (oui, oui !), aussi déjanté qu’adepte de l’autodérision. Redevenant bon père de famille lors de ses intermèdes, il rassure le public que tout ça n’est qu’entertainment. A l’issue d’un redoutable et efficace double-jeu, Devin TOWNSEND séduit littéralement toute l’assistance du Ramblin’ (et nous en premier lieu): pari ô combien osé mais surtout réussi d’un festival qui n’a en soit rien de métal !
Le champ est désormais libre pour ZZ Top qui peut clôturer en beauté cette édition 2017…

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Ted NUGENT – 8 juin 2002 – Sweden Rock Festival

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Ted Nugent 2 de 2: Une nuit blanche au volant pour filer depuis Londres sur la Suède via Calais, la Belgique, l’Allemagne, le Danemark et enfin la Suède où nous arrivons vers minuit.

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L’été suédois est splendide, le paysage traversé également. Mon premier contact avec ce pays nordique me laisse une impression grandiose. Nous passons la nuit à la belle étoile, dans un sous bois distant de quelques kilomètres seulement du lieu du festival. Le ciel est clair en ce milieu de nuit, la température anormalement douce ; impressionnant ! Nous parvenons sur les lieux du festival en milieu de matinée, dans un décor champêtre de rêve et sous un soleil de plomb : la journée s’annonce d’ores et déjà longue et chaude, chaude et longue !

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Au moment de me diriger vers les guichets afin d’aller y chercher mon pass (… je suis à nouveau invité par le Nuge), c’est son Tour Manager que je n’avais pas vu qui, m’apercevant, m’accoste tout de go et me refile le précieux sésame : le monde à l’envers, presque ! Mon backstage pass "TED NUGENT GUEST – Access Red Stage" bien visiblement accroché, nous pénétrons dans l’enceinte du festival.

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Quatre scènes bien distantes l’une de l’autre, dans une espèce de clairière légèrement vallonnée au milieu de sous bois de pins et autres résineux. Un décor idyllique pour un festival dont l’affluence est limitée à 25.000 personnes pour des raisons de confort et de sécurité : surréaliste ! Nous étrennons notre backstage sur la scène principale en assistant depuis les coulisses au concert de Magnum. Un chouette moment : durant le solo de batterie, les guitariste, chanteur et bassiste en train de se fumer une cigarette en devisant joyeusement backstage entre eux comme s’ils étaient à la pause-café au bureau… Et lorsqu’est venu le moment de quitter la scène à l’issue de leur set, nos compères s’en retournent dans leurs appartements les mains dans les poches et la cigarette au bec, indifférents aux cris de rappel et applaudissements du public qui réclame son rabiot. Nous déambulons backstage et croisons les différentes formations à l’affiche, jusqu’au moment où arrive le Nuge et tout le clan Nugent. On se serre la pince et échangeons quelques mots sur l’herbe avant de nous séparer et nous fixer rendez-vous à plus tard. "Dr Rock", animateur d’une Classic Rock Radio locale me demande de lui tirer le portrait en compagnie du brave Ted qui se plie au cérémonial. Je m’exécute aussi… à la condition expresse qu’il me fasse ensuite parvenir le cliché par mail !

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Je reste un bon moment avec Sasha et Toby, laissant Shemane et Rocco suivre le Nuge dans une des cabines-containers climatisées faisant office de dressing room pour chacun des bands présents. Je rate le concert de Motorhead qui se tient sur la seconde scène, préférant rester dans le Village VIP afin de ne pas rater le Nuge lorsqu’il sortira prendre l’air. Et de Motorhead je ne rate que l’image, pas le son : la sono est à ce point puissante qu’il est difficile de se parler alors même que la scène où se produit Lemmy est distante de deux ou trois cents mètres. C’est dire si Lemmy is still Lemmy ! Quelques photos prises pendant ce temps dans villageTommy et Marco (la rythmique du Nuge),

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les fantasques d’Hanoï Rocks entourant la marraine du festival, Mme Lynott herself (la maman de Phil),

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et même Max Cavalera qui est tout excité comme moi d’observer le Nuge monter sur scène le moment venu, précédé de Toby et du Tour Manager, suivi de femme et autres enfants (quand on parle du clan Nugent, ce n’est pas un vain mot). Toutes ses Byrdland sont bien au rendez-vous, prêtes à exploser…

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Le concert du Nuge sera – subjectivement – excellent, et je m’empresse de repartir backstage quelques instants avant la fin du show pour assister à sa descente de scène.

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Il s’en retourne d’un pas pressé vers sa dressing room distante d’une centaine de mètres escorté par son Tour Manager, sa femme et le fiston, n’arrêtant pas d’éructer son autosatisfaction en me prenant à témoin, sous l’oeil amusé de Max Cavalera encore et toujours là (sur le cliché à l’arrière plan)…

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Je reste pas mal de temps à discuter avec la famille Nugent qui déambule dans la douceur – pardon : dans la chaleur – du soir tombant. Et c’est aussi une façon de parler, au vu de la luminosité ambiante au plus profond même de la nuit. Lorsque Ted les/nous rejoint, c’est au moment quasi de quitter les lieux pour d’autres cieux – en l’occurrence leur hôtel avant de regagner les States le lendemain. Je reste en leur compagnie en assistant le moment venu à l’embarquement de tout le matos et de tout le personnel dans le bus. Et au moment où celui-ci s’apprête à démarrer après avoir embarqué la famille Nugent, les musicos, le crew, le Tour Manager (et même le Manager historique de Ted, Dough Banker, qui a fait expressément le déplacement depuis les States), au moment donc où le bus se prépare à effectuer ses premiers tours de roues, le grand Ted de se lever de son siège pour… descendre et venir me saluer en me serrant la pince en guise d’adieu – ou plutôt d’au revoir. Surréaliste. Que ceux qui prétendent que le Nuge est un mec difficile et inabordable tournent sept fois la langue dans leur bouche – plus convivial et plus simple que ça, tu meurs !

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Michael Katon rivalise avec une invasion de moustiques sur une petite scène annexe: les moustiques auront finalement raison de moi… La soirée se termine par Saxon sur scène dont la sono troue littéralement la quiétude nocturne sous un ciel encore clair au plus profond de cette nuit estivale nordique. Quelle journée ! La nuit est courte, allongé tantôt dans la voiture garée au milieu de l’aire de camping, tantôt dans l’herbe lorsque les premiers rayons du soleil chaufferont la carrosserie. Une longue route nous attend pour redescendre plein sud, la tête pleine de souvenirs, les oreilles pleines de décibels, les yeux pleins d’images…