Sweden Rock Festival – jour 2: BLACK SABBATH, WASP, UDO, Joe BONAMASSA, KAMELOT, etc.

SwedenRockFest2014_0240.JPG
(Vendredi 6 juin 2014, jour 2 de 3). Le Sweden Zoo comporte suffisamment d’allées que pour varier les espèces animales offertes à la vue et à l’ouïe. Optons dès lors pour les races de notre choix dont les mœurs musicales – notamment – sont à observer de plus près dans leur habitat naturel, ou quasi. Sociologie, musicologie, zoologie ou anthropologie (voire zythologie?), les nuances sont ténues en ces circonstances festivalières. Mais rien de tel pour bien commencer la journée que piquer une tête dans la mer pour se décrasser d’une courte nuit passée dans cette pinède jouxtant la plaine du festival, et pour se remettre les idées en place en vue de notre étude.

SwedenRockFestival2014_bis.jpg
Un ciel bleu et un soleil radieux laissent présager d’une journée-massacre. Et de fait, il n’est pas encore midi que la franche tuerie débute pour se terminer 14 heures plus tard par la prestation (franchement très) dispensable de UDO en guise d‘after. Après la Swedish National Day Celebration de 11h00, les locaux de TALISMAN et les nanas de THUNDERMOTHER ouvrent les hostilités: les premiers se la jouent m’as-tu-vu et les secondes jouent leurs bonnes Girlschool, ni plus ni moins. Mais si le cuir est taillé à l’identique, certain que leurs poitrines valeureusement mises en valeur sont sans doute plus fermes que celles des Anglaises aujourd’hui. Passons sur les Américains de SKILLET, jetons un oeil sur les joyeux fanfarons d’ELECTRIC BANANA BAND et sur leurs compatriotes de Q5 qui se produisent sur la mainstage, pour préférer nous adonner à ROCKKLASSIKER ALL STARS BAND. Avec notamment Mikkey Dee aux drums, c’est avec un (presque) parfait Ace of Spade qu’il semble saluer notre arrivée face à la petite scène.

SwedenRock2014_jour2.jpg
Le morceau de résistance de notre après-midi s’appelle Monsieur Joe BONAMASSA. 1h30 de classe et de doigté, le tout présenté dans un emballage cadeau qui prend la forme d’une sono parfaite et puissante. Son jeu est à l’image de son costume gris-bleu même pas froissé, de sa chemise tirée à quatre épingles et de sa coupe proprette : classe et net, notre dandy. Même qu’il serait un peu plus sale dans son jeu que cela pourrait presque s’approcher de la perfection. Jusque dans ses rafraichissements, BONAMASSA se la joue clââââsse, dégustant son Bordeaux dans un élégant verre à pied tandis que le bas-peuple de ses congénères se vautre dans la bière ou le Jack Daniels (voire pire par ces chaleurs : se noie dans l’eau).

Bonamassa_Sweden-2014.jpg
4 jours, 5 scènes, 87 bands: on ne peut tout faire. Ce vendredi 6 juin 2014 est effectivement un remake meurtrier du jour le plus long, 70 ans précisément après un autre tout aussi bruyant. CANNED HEAT, fidèles à eux-mêmes, nous réservent d’agréables moments au même titre que les gusses de KAMELOT, pour le moins plaisants. WASP réussit même à nous surprendre positivement en toute fin de journée alors que nous les avions snobés à leur meilleure époque, avant de faire place nette pour la tête d’affiche du jour…

SwedenRock2014_jour2_bis.jpg
Avec 6 minutes de retard, c’est dans une tente-presse pleine comme un oeuf que déboulent Ozzy suivi de près par Tony puis par Geezer devant un aréopage de journalistes, cameramen et autres photographes. Ozzy semble particulièrement détaché du présent contexte, comme comprenant difficilement les questions auxquelles il ne répond d’ailleurs que brièvement ou en tous cas en en faisant très peu cas. Certes, les questions qui fusent sont d’une réelle, affligeante et sidérante banalité, et d’un abyssal anecdotisme – on comprend mieux pourquoi ces conférences de presse sont la bête noire de nombreux…

Sabbath_Sweden2014_0064bis.JPG
Butler aurait d’autres préoccupations plus importantes que rencontrer cette meute de beaufs que cela ne nous étonnerait pas. Ozzy se demanderait encore ce qu’il fait assis là que cela ne nous surprendrait pas non plus. Seul Iommi semble attacher un minimum de considération aux questions qui leurs sont posées, tout en leur réservant néanmoins des réponses on ne peut plus concises et brèves. D’entrée de jeu et avant même que le band ne pénètre dans l’antre surchauffée, les consignes édictées par le Press Manager du festival étaient claires : pas de questions à Iommi au sujet de son état de santé, pas d’interpellations d’Ozzy au sujet de la famille Osbourne (femme ou enfants), etc. En clair: only and only questions about Black Sabbath music. C’est vrai qu’en 6 minutes chrono, peu de place est laissée à d’autres sujets: un simulacre de conférence de presse ?! Qu’à cela ne tienne, le moment est suffisamment unique que pour être apprécié à sa juste valeur. Dommage qu’aucune question n’ait cependant abordé la récente et énigmatique petite phrase de Iommi parue dans la presse anglaise, envisageant que leur prochain concert à Londres pourrait être une belle manière de refermer définitivement le livre Black Sabbath

Black_Sabbath_Sweden2014.jpg
Les « I can’t fucking hear you » lancés traditionnellement par Ozzy depuis le backstage annoncent l’entrée du band sur scène en cette fin de soirée. Show parfait, fortement semblable (voire identique?) à celui auquel il nous a été donné d’assister à Amsterdam il y a 6 mois. Ni plus, ni moins. Ozzy semble comme revenu à la vie et les deux pieds sur terre depuis la rencontre de cet après-midi. Butler tronçonne sa quatre cordes dans son coin comme à sa bonne habitude, semblant de rien. Sir Iommi nous la joue classe et sobre à l’instar de celui qui n’a – effectivement – plus rien à prouver. Seul Tommy Clufetos nous en met à nouveau plein la vue. La puissance et la richesse de son jeu semblent avoir encore gagné en maturité et en efficacité ces derniers mois. Mais jusqu’où nous surprendra-t-il encore, cet impressionnant gamin ?! Puis, il est comme qui dirait en famille ici sur le festival, après avoir déjà officié par le passé pour Rob Zombie, Alice Cooper et Ted Nugent tous présents ! La tête d’affiche de cette seconde journée a tenu toutes ses promesses – le Sabbath peut s’en repartir satisfait du travail accompli, la plaine se rendormir, et les campings de poursuivre bruyamment les festivités jusqu’au petit matin. Another Perfect Day, comme dirait Lemmy…

SwedenRockFest2014_0056bis.JPG

–> A SUIVRE… TO BE CONTINUED… A SUIVRE

Ted NUGENT – Magic Circle Festival @ Bad Arolsen (All.) – 10 juillet 2008 – (feat. MSG, Alice Cooper,…)

Magic_Circle_2008.JPG Photos (c) – Use only with mention of www.intensities-in-tens-cities.euMagic_Circle_2008_0001.jpg Magic_Circle_Festival_10.07.2008_ 038.jpg Magic_Circle_Festival_10.07.2008_ 037.jpg Magic_Circle_2008_0001.jpg

The Nuge : 1 de 4. Quatre jours de festival avec à l’affiche de ce premier soir Benedictum, MSG, Ted Nugent et Alice Cooper pour cette mise en jambe introductive. A la manière d’une cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, UDO – en sa qualité d’invité d’honneur – allume la flamme qui brûlera quatre jours durant au sommet de l’immense torche dressée pour l’occasion au milieu de la plaine (photos 1 et 2). Le seul intérêt de Benedictum qui inaugure cette immense scène consiste à dévorer des yeux sa chanteuse, bonnet B ou plutôt C, corset noir et plastique aguichante. Pour le reste, circulez : il n’y a rien à voir – ni à écouter d’ailleurs (photo 3). Ca se corse un peu avec Michael Schenker et son MSG, quoique (photo 4). Le concert ne dure en effet pas plus de 30 minutes (au lieu des 60 prévues) du fait que le chanteur est arrivé en retard ! Les organisateurs, pour faire patienter le public, offrent… 20 minutes de bières gratuites aux nombreux bars qui parsèment le site ! La machine MSG s’enraye plus d’une fois, trou de mémoire du chanteur et autres coups de gueule de Michael. Au vu du temps réduit de concert qui leur reste attribué, toute la set-list semble modifiée et chaque nouveau morceau fait l’objet d’une rapide concertation entre les membres du band. Vraiment brouillon, tout ça, et le Doctor Doctor d’UFO qui clôture le set ne fera pas oublier ces mauvais moments…

1.Magic_Circle_2008_0003.jpg 2.Magic_Circle_2008_0004.jpg 3.Magic_Circle_2008_0002.jpg 4.Magic_Circle_2008_0005.jpg
Photos (c) – Use only with mention of www.intensities-in-tens-cities.eu
Quel choc, quel contraste avec Ted NUGENT qui s’en suit ! Car il s’agit bien de cela: d’un choc. Choc intact et identique à celui de toutes les tournées précédentes qu’il m’a été donné de voir: énorme, kolossal… Enorme comme lors de tout premier concert d’une nouvelle tournée du Nuge. Choc frontal. Concert parfait – en toute subjectivité. Le son de MSC semble tout droit sorti d’un mange disque brouillon à côté des décibels purs et aériens du Nuge. Et quelle prestance, quel charisme, quelle attitude.

Magic_Circle_2008_0036.jpg Photos (c) – Use only with mention of www.intensities-in-tens-cities.euMagic_Circle_2008_0007.jpg Magic_Circle_2008_0008.jpg Magic_Circle_2008_0009.jpg Magic_Circle_2008_0010.jpg
Magic_Circle_2008_0011.JPG Magic_Circle_2008_0013.jpg Magic_Circle_2008_0014.jpg Magic_Circle_2008_0015.jpg
Photos (c) – Use only with mention of www.intensities-in-tens-cities.eu
Je retrouve mes habituels potes en provenance d’Allemagne et de Hollande qui sont de la partie également, dont certains étaient déjà en Suède l’avant-veille: le monde est petit. Avec le soleil couchant qui baigne la scène d’une lumière claire et horizontale, le spectacle est de toute beauté. Ted demande d’ovationner Ronnie James Dio dont c’est aujourd’hui l’anniversaire, à l’en croire : « Happy birthday, Ronnie. American love and respect elders ! ». A 60 ans cette année, le Nuge délivre une énergie et un jeu de scène que je ne peux décidément comparer à nul autre – en toute objectivité ici !

Magic_Circle_2008_0027.JPG Photos (c) – Use only with mention of www.intensities-in-tens-cities.euMagic_Circle_2008_0016.jpg Magic_Circle_2008_0017.jpg Magic_Circle_2008_0018.JPG Magic_Circle_2008_0019.jpg Magic_Circle_2008_0020.jpg Magic_Circle_2008_0021.jpg Magic_Circle_2008_0022.jpg Magic_Circle_2008_0023.jpg

Il est le rock’n’roll, il est l’attitude, il est le spirit, il est la soul, il est la musique, il est THE rock’n’roll… Je retombe de (très) haut à l’issue de sa démonstration. A croire qu’il se bonifie avec l’âge : si ce n’est en tous cas pas flagrant au niveau de ses compositions originales sur CD, c’est incontestablement le cas sur scène. No way, no shit : Uncle Ted’s still (a)live and well. “Thanx you Uncle Ted” comme il se plait à inviter l’assemblée à l’ovationner… en toute modestie, comme depuis 45 ans de scène et son 6000ème concert au compteur célébré ce 4 juillet à Detroit: quelle autre date, quel autre lieu aurait mieux convenu?!

Magic_Circle_2008_0024.JPG Magic_Circle_2008_0026.jpg Magic_Circle_2008_0033.jpg Magic_Circle_2008_0028.jpg
Photos (c) – Use only with mention of www.intensities-in-tens-cities.euMagic_Circle_2008_0029.jpg Magic_Circle_2008_0030.jpg Magic_Circle_2008_0031.jpg Magic_Circle_2008_0032.jpg

Je quitterai les lieux peu après le commencement du concert d’Alice afin d’éviter les embouteillages : long is the road back to Belgium. Et puis, après avoir déjà vu tant de fois Alice Cooper – qui ouvrait précédemment pour le Nuge, inversion de rôle ce soir – je ne m’attends à aucune surprise. Pire : Alice pourrait même me sembler sérieusement fade après Ted – et de ça, je ne veux pas…

Magic_Circle_2008_0034.jpg Magic_Circle_2008_0035.jpg Magic_Circle_2008_0037.jpg Magic_Circle_2008_0039.jpg
Photos (c) – Use only with mention of www.intensities-in-tens-cities.euMagic_Circle_2008_0025.JPG Magic_Circle_2008_0041.JPG Magic_Circle_2008_0042.jpg Magie_Circle_324.jpg

Retour vers la Belgique un peu terne, mon backstage pass ne m’attendait pas à l’entrée VIP ce soir – il y a eu un couac avec le tour management. Mais ça m’a d’autre part évité de me torturer les neurones en cherchant comme à chaque fois l’éternelle question/réflexion intelligente, originale et percutante à balancer à Ted en lui serrant la pince en guise de début de conversation…! Never mind, l’ultime cri long, continu et agonisant empli de feedback qu’il tire de sa Gibson Byrdland ’66 avant de la poser au pied de la batterie en fin de prestation me reste dans les oreilles, avec plein les yeux le Nuge qui quitte la scène pour mieux (me) revenir le surlendemain…

Magic_Circle_2008_0040.JPGPhotos (c) – Use only with mention of www.intensities-in-tens-cities.eu

Ozzy OSBOURNE – 8 avril 1989 – Forest National

Ozzy-Osbourne_1989
Ozzy, deuxième ! Qui m’impressionne-t-il le plus : Ozzy ou Zakk WYLDE son guitariste ? Forest National doit encore se souvenir de Black Sabbath à l’époque où Ozzy en était encore un des leaders, mais je n’en étais malheureusement pas. A défaut de merle, je me contente de grive – ou vice-versa : mais comme ceux qui ne raffolent pas du poisson adorent parfois les fishsticks, Ozzy dans le feu de l’action laisse presqu’oublier le Sabbath – et je m’en régale jusqu’à l’indigestion. La date de péremption du duo Ozzy – Zakk étant loin d’être atteinte, je ne sais pas en 1989 que nos chemins se croiseront encore bien des fois ultérieurement. Et pour notre plus grand plaisir, même s’ils ne savent pas qu’il est partagé. U.D.O en première partie : inodore, incolore et insipide – sorry guy.