Now online : Festival CABARET VERT feat. WOLFMOTHER, DROPKICK MURPHYS, The INSPECTOR CLUZO,…

Alignement des planètes. C’est ainsi que s’achève ce 17ème voyage dans la galaxie Cabaret Vert. Pour les plus vaillants, 5 jours, 5 nuits suspendus dans une bulle végétale à se laisser glisser au cœur des 5 planètes – 5 scènes – si singulières et magiques de ce Cabaret multiVer(t)s. 2.500 bénévoles soudés et passionnés soutenus par 600 partenaires plus engagés que jamais, 335 journalistes accrédités et une foule de 127.000 festivaliers heureux, divers et joviaux qui a parcouru – avec délice – les sous-bois, les allées et pelouses de la plaine de la Macérienne. A chacune de ces scènes, son univers, son esthétique et ses codes, ses styles et son cachet pour y accueillir 130 artistes…

La reformation bouillonnante (bordélique ?) et déchaînée d’ENHANCER ou encore la prestation habitée de WOLFMOTHER sans oublier la bonne humeur de DROPKICK MURPHYS ou le set déjanté d’INSPECTOR CLUZO mais aux propos tellement en phase avec l’ADN du Cabaret Vert. Et puis DINOS, CYPRESS HILL et tant d’autres.

Now online et déjà dans notre GALERY Facebook  » From backstage to frontstage. NO Photoshop. NO Ligthroom. NO RAW format. NO numeric nor digital overdub : ONLY pure one-shot JPEG « 

CABARET VERT – feat. WOLFMOTHER, DROPKICK MURPHYS, The INSPECTOR CLUZO, ENHANCER, etc. – Charleville Mézières – 19 août 2023

Faut-il continuer de faire la fête sur une planète en feu ? Un festival de musique où on limite la viande, on privilégie les produits locaux et où on trie et revalorise les déchets tout en luttant contre le gaspillage alimentaire : ça semble un peu irréel. Pourtant, c’est ça le Cabaret Vert, festival durable depuis sa création en 2005. De la restauration à la programmation, tout y est pensé pour abimer le moins possible la planète tout en prenant son pied. C’est pour ça que les festivaliers reviennent invariablement chaque année. Et c’est aussi pour ça que le Cabaret Vert conserve sa place de choix dans notre carré d’as des festivals à vivre.

Parce que son ADN, aussi unique qu’authentique, réserve la part la plus belle qui soit au développement – qu’il soit territorial, social, écologique, humain, environnemental, durable, culturel, associatif… voire gastronomique et zythologique pour les amateurs de bonnes choses à offrir au palais.

On ne vient pas au Cabaret Vert pour consommer du musical et du festif, on s’y rend pour en faire intrinsèquement partie, comme si une part de chacun des festivaliers y retrouvait à chaque édition ses composantes manquantes le temps d’une ou de plusieurs journées. Et une fois encore, l’association FLAP à la manoeuvre a mis les petits plats dans les grands en re-designant et en agrandissant le site lors de la précédente édition.

De larges barges enjambent désormais la Meuse pour permettre aux festivaliers de rejoindre le bois attenant qui accueille en son sein la Green Floor Stage (qui n’a jamais aussi bien porté son nom), manière de prolonger les festivités sur l’autre rive, sous une canopée bienvenue par ces fortes chaleurs. La scène Razorback, elle aussi déplacée, est fidèle à elle-même dans son décorum apocalyptique et de fin du monde à la Mad Max. Quant aux deux mainstages (Illuminations et Zanzibar), elles se partagent la part du lion drainant et répartissant judicieusement le public aux deux extrémités du site. Et en son beau mitan, indétrônable, est installé en dur un « Espace « Partenaires – Médias » » toujours aussi confortable, aussi cosi et agréable. Sa carte est fidèle à elle-même, offrant à chaque édition le meilleur qui soit en mets délicats, produits du terroirs et autres trappistes (… belges) et bières (semi) artisanales tant noires-jaunes-rouges que rouges-blancs-bleues.

Quant à la programmation, le côté éclectique de l’affiche musicale (car il y a bien d’autres affiches au Cabaret Vert) ne se dément pas, laissant une part belle aux diverses variantes du rap, du hip-hop et de la musique urbaine, avec une journée de samedi qui concentre pour sa part l’essentiel du real rock’n’roll sous ses divers formes et tendances. Musicalement parlant, notre coup de cœur est signé bien WOLFMOTHER, les Australiens mettant ici-même fin à la première partie de leur longue tournée mondiale qui va reprendre à la rentrée outre-Atlantique.

Première surprise du jour : Andrew Stockdale se pointe en fin d’aprèm sur l’immense scène Zanzibar en configuration quatuor et non pas/plus power-trio. Ce line-up lui permet plus d’une fois de tenir son véritable rôle de front-man lead-singer sans s’encombrer de sa/ses six-cordes pour jouer les divas à l’avant-scène. Tout comme nous, il a (un peu) vieilli notre Andrew, et perdu son faciès juvénile maintenant garni d’une moustache du plus moche effet. Aurait-il également pris un (tout petit) peu de brioche ? Bien, bien moins que nous manifestement…

Pour le reste, rien n’a changé depuis notre dernier (qui fut aussi notre premier) face-à-face avec WOLFMOTHER. Coïncidemment, il remonte à l‘édition 2016 du Cabaret Vert, même scène et (quasi) même heure, avec un même soleil bas et une même lumière rougeoyante de fin d’après-midi. Et les mêmes collègues dans le pit-photo. La force brute et l’énergie intacte que dégage le band remanié n’a cependant pas faibli d’un iota, que du contraire même, conférant au moment présent une singulière impression de retour dans le passé. Comme si nous avions été propulsé dans nos souvenirs le temps d’un set, revivant une seconde fois ce beau jour d’août 2016.

La reformation bouillonnante de ENHANCER reste quant à elle un autre moment fort de ce samedi de festival – à tout le moins pour ses nombreux afficionados, et plus encore sans doute pour le service de sécurité, un tantinet voire tout à fait dépassé par les événements lorsque le collectif invite le public à envahir la scène pour ajouter au délire.

Avant que cette vague humaine n’atteigne la scène par le sol ou par les airs, la cohue se concentre dans le pit-photo envahi par une foule qui tente on ne sait trop ou d’atteindre la scène ou de sauver littéralement sa peau en tâchant de s’extraire de la pression intenable que subissent les premiers rangs pressés contre les barrières.

Ou quand des photographes assistent la sécurité pour en extraire voire sauver des vies – oui, peut-être. Faire évacuer ensuite cette scène joyeusement bordélique et surpeuplée sera une autre paire de manche pour les renforts de la sécurité entre-temps arrivés à la rescousse.

En définitive et hormis ces quelques instants particulièrement irréels, il en résulte un set d’une énergie dingue-folle où les Français renouent avec un public acquis à leur cause et manifestement en manque, même si ce métal-rapcore de la plus pure veine new-yorkaise ne nous convainc pas franchement, musicalement s’entend. En termes d’efficacité et d’énergie, de présence scénique, oui et sans nul doute oui. Tout ce barnum se révèle toutefois bien fade et sans âme aucune une fois sur une platine de salon.

The INSPECTOR CLUZO, ah! ces deux inspecteurs rock-farmers que chérissent notre coeur et nos oreilles ! The INSPECTOR CLUZO, duo guitare/batterie d’agriculteurs bio rock-blues s’auto-produisant depuis 15 ans, sont bien le reflet même de l’ADN du Cabaret Vert. Vous en connaissez beaucoup, vous, qui ont arpenté les scènes de Madagascar, du Chili, du Brésil, d’Afrique du Sud, de Corée (du sud !) ou de Chine, du Pérou et d’Inde après avoir fait le Lollapalooza ou encore le Fujirock au Japon?!

Deux cultos bio-rock-blues, quoi de mieux pour enflammer le Cabaret Vert avec leur philosophie et leur démarche en totale symbiose avec celle du festival ?! Et pour le côté musical, The INSPECTOR CLUZO demeure une sulfateuse de premier choix pour l’amateur de rafales et de pruneaux (bio ou pas, les pruneaux), du moins avant que les lascars ne dézinguent la batterie et balancent tout le matos dans le public !

Aux antipodes du rap de DINOS, à l’autre extrême du spectre de ce que la France peut – et le Cabaret Vert veut – offrir en matière de production et de programmation. C’est ça aussi, le Cabaret: ça ratisse large et tu mets dans ton caddy uniquement ce qui te plait. A l’instar du gangsta-rap de CYPRESS HILL qu’on laissera également en rayon, notre caddy étant suffisamment chargé.

L’ambiance que déverse DROPKICK MURPHYS sur scène est contagieuse sur la plaine de la Macérienne: c’est la Saint-Patrick en plein mois d’août (même si on préfère la Guinness à la bande son…). Avec leur sens de la fête et leurs fredaines entrainantes, il n’y a pas à dire mais ces Amerloches s’y connaissent pour foutre le brin et faire jumper tout le public comme un seul homme.

Le métal de SLEEPTOKEN nous emmène quant à lui dans une tout autre dimension: même si leur identité demeure toujours parait-il inconnue derrière leurs masques à la Slipknot, on n’a pas besoin de cet inutile artifice ni de ces déguisements pour apprécier le set de la révélation britannique de l’année 2021 (nous glisse-t-on dans l’oreillette). Le bright métal (kesako?) du quintet fransquillon de RISE OF THE NORTHSTAR nous entraîne pour sa part dans cette étrange fusion entre métal moderne, musique urbaine et culture pop japonaise. Etrange mais réussie, la fusion, avec comme de temps en temps un petit arrière-goût pas déplaisant de Gojira qui voit le groupe pousser tous les curseurs toujours un peu plus loin. Mais le garage-rock-psyché avec une touche de fuzz que déploie The DRAMA KINGS confirme le fait qu’il n’y a quand même rien de tels que les power trios.

En définitive, ça se passe comme ça, au Cabaret Vert. Après ce succès populaire, le festival se projette vers l’avenir avec détermination et l’envie de continuer à explorer de nouvelles idées et tester de nouveaux projets. Vivement les 15, 16, 17 et 18 août 2024 ! Au loin, festivalier, tu vois cette douce lumière dans le vide sidéral entre les atomes et la matière, elle brille. comme toi. Tu ères dans le noir absolu à la poursuite de ce phare intergalactique. II n’existe plus rien à part ton esprit vagabond à la poursuite d’un mirage s’éloignant peu à peu. Chaque seconde parait aussi longue qu’une existence terrestre, le temps n’existe plus. Puis, un flash, un grand boum, c’est le Big Bang. L’Univers est un cycle : détruire et reconstruire inlassablement. Ce n’est pas la fin, relativisons, juste le début d’un nouveau périple

Now online : The PIXIES + SLIPKNOT @ Festival Cabaret Vert – 18 août 2022

Voilà plus d’une semaine que nous attendons que le management de SLIPKNOT valide les (autres) clichés tirés depuis le pit-photo de la mainstage Zanzibar la si bien nommée. Tant pis, basta, on envoie la sauce plus bas, sinon des jours, des concerts et des festivals pourront peut-être encore s’écouler langoureusement en cette fin de haute-saison estivale avant que nous ayons le feu vert (ou orange voire rouge)…

Quant aux PIXIES, ils pourraient être tout simplement appréciables à leur juste valeur s’ils parlaient juste un peu, ne fût-ce que pour nous souhaiter un anodin « Bonsoir, Charleville ! » ou lancer à la cantonade un banal et éculé « How are you, Cabaret Vert !?« . Mais n’y pensez même pas. Quant à esquisser l’ombre d’un sourire fugace ou manifester le moindre signe extérieur de plaisir voire même de simple contentement, ce doit être mission totalement impossible pour le quatuor. Un conseil avisé, peut-être ? Changez de boulot, les gars, parce que quand on monte sur les planches avec un tel manque d’enthousiasme et de charisme, chaussé de godasses de plomb, il est grand temps de remiser son matos au grenier et d’aller élever des chèvres dans le Larzac.

Mais par bonheur, rien de tel que l’organisation parfaitement huilée et la pléthorique offre catering du Cabaret Vert pour compenser et se donner du baume au coeur en faisant bonne chère: bombance assurée en matières de liquides et de solides à très haute valeur ajoutée ! Le tout maintenant en ligne ci-dessous et comme toujours dans notre galerie de portraits

The PIXIES + SLIPKNOT @ Festival Le Cabaret Vert – Charleville, 18 août 2022

Est-il vraiment utile de revenir sur la piètre et lamentable prestation des PIXIES ? Tout a été dit et écrit ci-dessus. Nous étendre davantage sur le sujet serait de l’acharnement thérapeutique et ne serait à tout le moins pas à l’avantage de ce groupe dit légendaire : nous nous abstiendrons dès lors de tirer sur l’ambulance, déjà qu’elle est en piteux état léthargique.

Comme il est déjà loin l’excellent souvenir que The PIXIES nous avait laissé à Tokyo il y a quelques années déjà: ce n’est pas le tout d’être considéré comme groupe culte voire même légendaire, encore faut-il être à la hauteur de sa réputation. Ce soir, si le niveau de la cheville est atteint, c’est déjà cher payé…

SLIPKNOT clôture ce jeudi de Festival Cabaret Vert et, à l’instar de bien d’autres bands, les Américains misent un maximum sur leur visuel et sur leur mise en scène. Ce constat nous a toujours incité à la plus grande méfiance et à la prudence la plus acérée: sans mentir si votre ramage se rapporte à votre plumage vous êtes le phénix des hôtes de ce Cabaret Vert. Quand on n’a pas grand chose à dire, il est de circonstances d’enrober d’autant son verbe. C’est en substance ce à quoi nous fait immanquablement penser SLIPKNOT que nous découvrons live on stage – que cette première soit à notre charge ou à notre décharge.

La set-list souffre d’un manque flagrant de diversité – à moins que ce ne soit un best-of qui nous est offert ce soir, ce qui serait un constat aggravant et non pas une circonstance atténuante. SLIPKNOT n’a définitivement rien inventé, mais quantité d’autres bands de cet acabit ont l’intelligence de compenser la pauvreté de leurs compositions par un jeu qui sort manifestement de l’ordinaire ou par une présence scénique qui éblouit et éclabousse. SLIPKNOT, eux, se cachent derrière un masque du plus mauvais goût et du plus haut ridicule, comme pour être certains que personne ne les reconnaîtra – et c’est peut-être finalement bien mieux ainsi.

Un public chauffé à blanc comme une baraque à frites a cependant réservé aux Ricains un accueil particulièrement enthousiaste comme rarement rencontré. Leur nu-métal fait mouche auprès de la fan-base, le show est à l’avenant et maintient la pression sur toute la plaine de 24.000 festivaliers. Notre 1er SLIPKNOT valait assurément le déplacement en termes de prise de contact, mais en termes de contact le démarreur est resté bel et bien grippé. Il y a quand même du bon et du neuf dans SLIPKNOT, mais le neuf n’est pas bon et le bon n’est pas neuf.

Heureusement que nous avons tout les à-côtés (musicalement parlant)) du Cabaret Vert pour nous consoler de ces deux décevantes tête d’affiche du jeudi. Le festival retrouve la foule de ses grandes éditions précédentes, comme pour mieux faire encore un magistral pied-de-nez au covid19. Le développement durable, c’est pas juste un concept à la mode. C’est l’affaire de tous, et c’est l’âme du Cabaret Vert.

Le festival ne se serait jamais monté sans l’envie des organisateurs de sensibiliser le public à ces problématiques. Le Cabaret est un tout et on se la joue durable dans tous les compartiments du festival: la musique, le cinoche, la BD, les spectacles, la nourriture, la boisson, l’accueil, les intervenants, la gestion des déchets, de l’énergie, mais aussi le lien social, la consommation responsable, les circuits courts, l’entrepreneuriat social, le solidarité…

Cette année, tous les intervenants, les prestataires, les partenaires, les bénévoles du festival ont signé les Engagements du Cabaret durable, avec des objectifs à long terme et d’autres à atteindre dès cette année. Un véritable engagement concret, chiffrable, réel. Histoire que cet idéal ne soit pas que des mots jetés en l’air. On dit, on fait. Qu’est-ce qu’on construit ? Qu’est-ce qu’on va laisser ? Qu’est-ce qu’on peut apprendre les uns des autres ? Et comme en Ardennes on a du savoir-vivre, on se nourrit de tout ça sans se prendre la tête, et sans jouer les naïfs, en écoutant un bon concert et buvant une bonne bière, au vert.

Ici, on mange et on boit bien. Tout est organisé pour que les festivaliers puissent profiter d’une alimentation locale, de saison et de qualité. Le festival a mis en place une charte de restauration durable et contrôlée pour s’assurer que toutes ses parties prenantes soient alignées avec les valeurs du Cabaret Vert. De la maitrise de l’eau et de l’énergie à la réduction des déchets en passant par la mobilité douce et la lutte contre le gaspillage, l’objectif est de proposer une restauration vraiment durable.

Le Cabaret Vert peut garantir que 90% des produits proposés sur les stands proviennent de moins de 200km à la ronde: le festival favorise les restaurateurs ardennais et 70% des fournisseurs viennent du département. Les buvettes ne proposent aucune boisson sucrée issue de l’industrie agro-alimentaire. Ici la limonade artisanale et le pétillant de pomme règnent. La sélection d’une cinquantaine de bières proposées provient de brasseries artisanales des environs – merci Orval, merci Mortgat, merci Chimay, même si cet artisanat est tout relatif.

In fine, portés par une énergie collective et contagieuse, ce ne sont pas moins de 125 000 festivaliers qui ont rejoint pour 5 jours à Charleville-Mézières la grande famille du Cabaret Vert qui n’a toujours pas cédé aux sirènes des grands groupes. Indépendant mais loin d’être seul: 2300 bénévoles qui rendent tout cela possible depuis 2005, 500 partenaires, l’implication des riverains et habitants de Charleville-Mézières,… tous portent haut les valeurs du Cabaret: la nouveauté, la prise de risque, l’avant-garde à travers 5 scènes, 116 concerts, 75 auteurs BD, 31 heures de cinéma, 4 jours d’arts de la rue, 4 jours de débats, de plaidoyers, d’ateliers, de rencontres, de témoignages au sein du Do Tank l’IDéal, une nouvelle scène Zanzibar franchement monumentale, un nouvel écrin de verdure pour le Greenfloor entre Terre et Meuse, des espaces entièrement repensés et cerise sur le gâteau : un 5ème jour de fête ! Merci le Cabaret Vert !

** CABARET VERT ** alias « Festival Face B » – 28 août 2021 – Preview

Now online : retour aux affaires dans l’excitation du pit photo avec DIONYSOS sur la scène du Cabaret Vert – édition 2021 sous l’appellation Festival Face B – Still A-live. Une édition bien particulière, covid oblige, mais au charme, à la richesse, à la diversité et à l’intégrité culturelles qui font de ce fameux Cabaret l’ovni ardennais sans pareil dans le paysage des festivals. Un peu comme un certain village gaulois, peuplé cette fois d’irréductibles Ardennais pour l’occasion…

Le pari était immense pour les organisateurs: voir grand dans le contexte d’une rétractation généralisée. En raison d’un planning très serré (5 mois), d’un contexte sanitaire contraignant, malgré de nombreuses inconnues financières et réglementaires, le projet s’est construit et modifié en même temps qu’il se dévoilait, à la manière d’un spectacle dont ils auraient construit l’histoire et les décors à vue. Premiers clichés en primeur de ce pari réussi dans notre autre bien nommée GALERIE

CABARET VERT ** Festival Face B ** Still A-Live @ Charleville Mézières, 27 août 2021

Années après années, le Cabaret Vert demeure un OVNI dans le paysage des festivals. Et il reste également notre petit préféré dans ce créneau si particulier des rassemblements festifs multi-culturels. Covid oblige, l’édition 2020 annulée débouche sur une version 2021 passablement remaniée. On a réduit la voilure sans toutefois perdre l’âme et la spécificité du Cabaret Vert, rebaptisé pour l’occasion Face B. L’immense Square Bayard – que l’on découvre pour la première fois vide de ces dizaines milliers de spectateurs et visiteurs – a laissé place à La Macérienne toute voisine: usine désaffectée transformée en une espèce d’urbex artistique, où les sculptures côtoient les DJ et quantité d’autres expressions artistiques se disputent la place à d’autres formes d’art.

Chancre insolite, créatif et beau, la scénographie de ces espaces industriels permet de révéler la capacité de réinvention d’un espace ouvrier. Porté au sens propre par un collectif de bénévoles et d’artistes, la Macérienne en version Face B incarne la notion de résilience, si chère à notre époque… L’illustre bâtiment se transforme de la sorte en un lieu culturel éphémère durant 5 semaines avec un programme aussi intense que réjouissant : concerts, conférences, débats, cinéma, afterwork, expos, activités jeune public, rendez-vous citoyens, food & drinks.

La traditionnelle grande scène a quant à elle déserté le Square Bayard, et le public de se replier sur la seule scène, orpheline, de cette édition 2021 plantée non loin. La petite plaine fourmille de quantité de volontaires et de bénévoles – l’ADN de cet événement – qui désinfectent tables et bancs (pshit-pshit) au fur et à mesure que les quelques milliers de festivaliers s’assoient puis se relèvent pour ailleurs aller déambuler.

Les traditionnelles trappistes belges garnissent la carte des boissons, entre autres mets plus délicats les uns que les autres. Une façon de célébrer le bien vivre à l’ardennaise pour tous les goûts: les végétariens, les pro-barbacks, les allégés, les gourmands, les sans-alcools, les fêtards, les gastronomes, les petits budgets,… L’espace VIP-partenaires-médias installé dans ses murs habituels reste lui aussi un modèle du genre: quand on vous dit que le Cabaret Vert figure dans notre top-list.

Une édition 2021 bien particulière donc sous le signe du covid, avec une affiche tout aussi réduite que la voilure du festival. Pas d’alléchantes grosses têtes d’affiche internationales, la programmation faisant par conséquent la part belle aux nationaux, dont l’absence d’YZEULT annoncée le jour-même pour des raisons de santé. Le local de l’étape Ian CAULFIELD ouvre en fin d’après-midi les festivités sur un mode mineur, presque timide qu’il semble, avant de laisser le champ libre à un DIONYSOS bien en jambes.

Le Mathias prend tout le monde à contre-pied en lançant le show depuis le sommet de la tour de sonorisation, avant de fendre le public et rejoindre la scène via le pit-photo. Une heure trente d’un set bien tonique, alternant moments plus sobres et passages plus nerveux, avant de mettre la clé sous le paillasson au terme d’une prestation bien proprette – une intéressante première en ce qui nous concerne.

Cette programmation moins tonitruante donc que les précédentes, accueille également ce vendredi soir Benjamin BIOLAY. Prenant le relais de DIONYSOS à la nuit tombante, il délivre une prestation tantôt bien énergique, tantôt plus intimiste, déployant en tout état de cause un répertoire dont nous ne sommes ni familier ni particulièrement amateur. Nos clichés n’ayant jamais été validés par le management de l’artiste, nous les livrons finalement en stoemeling – puisqu’il doit en être ainsi. Qui ne dit mot consent…

Ne pas faire au rabais, ne pas se résigner, faire différemment, dans tous les cas s’adapter et par les soirs bleus d’été, quitter les sentiers battus. Les organisateurs ne voulaient pas d’un petit Cabaret mais bien une « Face B », une exploration à la fois d’un temps plus long, d’une jauge plus faible imposée par le contexte et d’un lieu, redessiné. Ces 4 jours de Still A-Live ont ainsi permis aux équipes de bénévoles de renouer avec le plaisir d’un accueil public réussi de 23.000 spectateurs au total. Nous avons quant à nous retrouvé l’osmose entre des artistes heureux de retrouver la scène et un public plein d’énergie vivant ensemble une expérience collective après une si longue traversée du désert durant tant, tant et tant de mois…

Patti SMITH – AIRBOURNE – FOALS – REDEMPTION – COCAINE PISS – … @ Festival CABARET VERT 2019, Charleville Mézières (jour 3)

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La Planète se réchauffe. L’Amazonie brûle. Et People Have The Power
Le Cabaret Vert va sans doute ériger une statue à notre égérie de toujours, Patti SMITH. Tandis que le G7 se tient à l’autre bout de l’Hexagone avec le préoccupant sujet de la sauvegarde de l’Amazonie au centre des débats, Patti SMITH balance la sauce et se fait l’étendard du combat mondialiste et durable que mène le Cabaret Vert depuis 14 ans. En reprenant Beds Are Burning (de Midnight Oil), ce n’est pas seulement un flèche de plus qu’elle décoche aux Grands de ce monde, mais à nous tous qui demeurons les bras croisés alors que nos lits sont en proie à un fatal incendie.

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Mais pas une seule revendication de Patti SMITH, pas la moindre allusion, la garce: elle se la joue mine de rien, sachant que l’audience n’est pas dupe. Et pour l’ignare dans l’assistance qui n’aurait pas (encore) compris, d’enchaîner avec un splendide et poignant Mother Earth repris à son pote Neil YOUNG. Nous écrivions à son sujet il y a deux mois seulement, à l’issue de sa mémorable prestation d’Anvers, qu’il était probablement le dernier monstre sacré à parcourir encore les scènes de ce bas-monde monde. Neil YOUNG a son pendant féminin en la légendaire personne de Patti SMITH, dernière survivante d’une époque à jamais révolue, ultime témoignage vivant d’une ère qui a tout créé, qui a tout dit, qui a tout pensé, qui a tout initié, qui a tout engendré, qui a tout enfanté…

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Après la violence des revendications de PROPHETS OF RAGE avant-hier sur la même scène face à de plus violentes injustices encore, le Cabaret Vert 2019 fait fort, très fort en amplifiant encore celle-ci avec la vindicte de Patti SMITH. Quel show, quel concert, quelle Dame: le concert assurément le plus poignant et le plus émotionnel de cette cuvée 2019. Le genre de show qui te prend aux tripes parce que tu sais que tu es face à un monument, face une légende, et que ce monstre sacré en impose encore rien que par sa présence à quelques mètres de toi, rien que par son charisme et son rayonnement qui irradient, qui te donnent la chaire de poule…

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Patti SMITH nous confie que la première fois qu’elle est venue ici se recueillir sur la tombe d’Arthur Rimbaud, c’était en 1973. Avant de finalement investir – au propre comme au figuré – les murs de sa demeure où elle revient régulièrement. Depuis, jamais elle n’avait imaginé jouer en ce lieu qu’elle affectionne particulièrement et où elle vient se recueillir années après années entre poésie, peinture et musique, avec toujours sa même dégaine de chaman punk, ou d’androgyne. The legend is still alive, and well.

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Lors de notre dernier face-à-face avec Patti SMITH à la Rockhal en 2016, nous avions tenté plusieurs fois de capter l’instant furtif où notre grand-mère préférée expédie de sa langue de maîtresse un de ses impressionnants mollards tout aussi légendaires sur les planches. Mais ce fut à nouveau peine perdue ce soir au Cabaret Vert, la traîtresse nous prenant chaque fois de vitesse. Anodin et décalé? Peut-être, mais tellement révélateur du puritanisme et du caractère aseptisé dans lequel nous confinons nos aînés, oubliant qu’ils ont tout fait bien avant nous, et qu’ils ne changent finalement pas plus que ceux qui restent dans le move, et qui ne sont pas devenus vieux avant même d’avoir été jeunes…

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AIRBOURNE rend le soleil couchant plus rouge et plus chaud encore que la fournaise. Pour leur seconde venue au Cabaret (et pour notre nième AIRBOURNE en ce qui nous concerne), les Australiens ne seraient-ils pas en train de s’essouffler à force de nous balancer leurs shows à 200 à l’heure depuis tant d’années…? L’énergie brute est toujours bien là, explosive et imprévisible – au point que le bassiste s’étale royalement de tout son long sur la scène à force de l’arpenter au pas de course et se prenant les pieds dans le micro.

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Mais les temps morts et autres moments de diversion dont le band semble (ab)user pour souffler quelques instants cassent le rythme d’une prestation qu’on a déjà connue beaucoup plus dense et soutenue. Les nouvelles compos passent bien la rampe, mais ne sont pas du tout servies par une sono à la hauteur, brouillonne et tout à fait indigne de l’énergie d’AIRBOURNE. En définitive, un AIRBOURNE simplement et passablement bon, mais sans doute à oublier.

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A l’issue donc d’un one-woman show sans comparaison et tout bonnement mémorable et exceptionnel de la légende Patti SMITH, les English de FOALS peuvent débarquer – et même être mauvais (ce qu’ils sont): tout a été dit. Ite missa est. Non, soyons indulgent, correct et surtout honnête: FOALS n’est pas mauvais du tout, mais est simplement inconsistant et sonne creux. A fortiori après la prestation étincelante de Patti SMITH. Il y a de ces groupes et de ces prestations qui n’ont tout simplement pas la consistance nécessaire, qui n’ont pas assez de gras autour de l’os pour marquer les esprits ou remplir l’estomac. FOALS fait partie de ceux-là. Ce n’est pas de leur faute, chacun a ses limites, et même la plus belle femme ne peut donner que ce qu’elle a…

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Mention toute spéciale à REDEMPTION, power-trio dans la plus droite lignée de ses maîtres à penser (regardez du côté des Ramones et de Motörhead). Fin d’après-midi, papa et ses deux fistons (Mat, 17 ans à la gratte et au chant, et Rod du haut de ses 11 ans à la batterie !) montent sur scène, et ils ont tout des grands. Tout ! Certainement le début d’une histoire très, très prometteuse quand on voit l’efficacité et surtout la maturité des deux gosses. Avec une voix qui impose et une rythmique hallucinante qui cogne, le padre peut être fier de ses rejetons qui n’ont pas dû être bercés avec des comptines. Longue vie à REDEMPTION !

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Terminer la soirée en compagnie de COCAINE PISS sur la Razorback Stage est une manière comme une autre de joindre l’utile à l’agréable. Quoique l’utilité reste discutable, et que le côté agréable ne soit pas le terme le plus adéquat non plus. Le calibre attribué à COCAINE PISS nous semble à nouveau surestimé, et leur manifeste succès continue de nous interpeller – mais soit.

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COCAINE PISS illustre la Belgian Connection qui a pris ses quartier au Cabaret Vert, en compagnie de quelques combos et formations en provenance de Liège et de Charleroi: le Cabaret reste fidèle aux produits belges, et ses brasseries (semi-) artisanales ne sont pas les moins représentatives sur la carte des aubettes du festival…

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Now online : PROPHETS of RAGE + Patti SMITH + AIRBOURNE + FOALS + TWENTY ONE PILOTS + … @ Festival Cabaret Vert 2019

Une faction de choc de l‘Armée Zapatiste de Libération Nationale était sur les planches de la scène Zanzibar du Cabaret Vert – édition 2019.
Arm the Homeless ! Ou un jeudi de lutte populaire pas comme les autres dans les Ardennes françaises, avec pas moins qu’un diplômé en sciences politiques de Harvard à la manoeuvre…

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Tom MORELLO n’a rien perdu de sa verve et de sa superbe, menant tambour battant un PROPHETS OF RAGE comme au meilleur de RAGE AGAINST THE MACHINE. Now online… et en sus quelques clichés en primeur dans notre galerie. Et il n’y a pas que PATTI SMITH ou AIRBOURNE qui y tiennent la pose…

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PROPHETS of RAGE – KNUCKLE HEAD – TWENTY ONE PILOTS – … @ Festival CABARET VERT 2019, Charleville-Mézières (jour 1)

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Chaque décennie, quelques albums emblématiques traduisent l’état de la société, marquent les esprits par leur empreinte ou sont le reflet d’une civilisation, d’une époque, d’un mouvement ou d’un courant. L’album éponyme de RAGE AGAINST THE MACHINE fait partie de ces quelques rares albums (et pochettes) qui ont imprimé leur marque indélébile sur toute une génération, sur toute une frange de la population, sur tout un pan de la société. RAGE AGAINST THE MACHINE, c’est un emblème, un symbole, une icône. Un état d’esprit.

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RATM, c’est le Che Guevara du metal-fusion-rap-funk. Et toute la rage destructrice de PROPHETS of RAGE est contenue dans son cri primal, dans ses riffs, dans ses lignes de basse qui dénoncent l’injustice sociale et sociétale, l’exploitation du faible, l’oppression des minorités, les injustices du capitalisme. Dans les années ’90 et 2000, la lutte anti-impérialiste de Los Angeles à l’Afrique du Sud a(vait) un nom et un visage: RAGE AGAINST THE MACHINE

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En réaction à la campagne présidentielle de Donald TRUMP, se (re)reforme en 2016 à Los Angeles PROHETS OF RAGE. Mené par Chuck D. de Public Enemy et B-Real de Cypress Hill, le groupe est complété par DJ Lord de Public Enemy également et surtout (surtout !) trois des quatre membres de RAGE AGAINST THE MACHINE : Tom Morello, Tim Commerford et Brad Wilk. Est-il possible de faire mieux dans le genre super-combo? C’est la grande classe internationale, qui ce soir nous balance ses titres les plus mythiques avant de nous asséner le coup de grâce avec son Killing in the Name. En live, l’effet est encore plus dévastateur que sur la galette qui l’a enfanté et qui avait en son temps retourné la planète.

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RAGE a plein de chose à nous dire sur l’état de l’Amérique et du monde, et ils ne sont pas contents. Pas contents du tout. Ils ont la rage et nous la déversent avec violence sur la scène du Cabaret, prenant d’ailleurs fait et cause pour le combat des Gilets Jaunes. L’album RAGE AGAINST THE MACHINE nous avait à l’époque retourné, au tout début des nineties, tant le combat porté et mené par RATM n’avait laissé personne indifférent. Aujourd’hui sur scène, leur musique n’a pas pris une ride. Pire: la violence de leurs dénonciations et leur combat pour une plus grande justice sociale n’ont jamais été d’une si tragique actualité: racisme, capitalisme et mondialisation connaissent leur public enemy: PROPHETS OF RAGE.

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Tous les bands ne peuvent pas se targuer d’avoir comme leader un guitariste diplômé en sciences politiques de Harvard qui déboule sur scène le poing serré, brandi haut en l’air: le ton est donné avant même le premier riff. Aaaaah, Morello et ses légendaires interludes de scratching, ses solos tour à tour funkys et frénétiques quand pas carrément speed metal. Le phrasé rap incisif originel de de la Rocha est fidèlement rendu par les deux transfuges de Public Ennemy et de Cypress Hill. Quant au funk-jazz-fusion de la basse de Commerford, il se (con)fond avec la rythmique funk et puissante partagée avec Wilk à la batterie. Géant, et non sans nous rappeler le souvenir d’un concert unique d’AUDIOSLAVE avec ces mêmes gaillards encadrant à l’époque feu Cris Cornell. Un monument. Des légendes. Clap final.

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Sur la scène Razorback, KNUCKLE HEAD nous plonge dans les grandes plaines de l’Ouest, nous immerge dans les marécages du Deep South, Les grosses mécaniques, le cambouis, le soleil qui tape dur sur le crâne en pleine sieste sur une chaise à bascule grinçante. Pas de doute, c’est l’Amérique. Les Etats-Unis d’Alsace, même, avec ces deux compères tombés dans la marmite d’un blues rock déjanté, et d’ailleurs plus électrique, plus méchant, plus graisseux et plus sexy que bluesy. On adore. Tout l’antithèse de TWENTY ONE PILOTS

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TWENTY ONE PILOTS précisément – ou un pop-rock ultra-léger tout ce qu’il y a de plus mainstream. On ne connaissait pas vraiment, mais en pénétrant dans le pit-photo, on a de suite compris à la seule vue de toutes ces jeunes filles se pressant contre les barrières du front-stage. A leurs cris stridents coïncidant avec l’entrée en scène du duo from Ohio, le petit doute (ou plutôt le petit espoir) qui subsistait en nous s’envole bien vite, loin, très très loin…

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Mais c’est ça aussi, l’adorable et le légendaire éclectisme qu’offre année après année l’affiche du CABARET VERT

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Le CABARET VERT 2018 – Freeride Music en Ardennes !

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A tous saigneurs, tout honneur: dans le joyeux bordel de l’ambiance des arts qui se mélangent, qui s’entre-croisent et qui s’hermaphroditent au Cabaret Vert, le pseudo punk numérique de SHAKA PONK fait partie des valeurs sûres en ce 25 août 2018. De nos valeurs sûres, tant il y en a ici.

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De retour cette année avec The MonkAdelic Tour, le live demeure spectaculaire, tout en performances technologiques et scéniques. Bien que SHAKA PONK soit proche des convictions du Cabaret Vert en matière de développement durable, on ne calculera cependant pas l’empreinte écologique du show. Et quel show…!

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Avec le punk-rock saignant de POGO CAR CRASH CONTROL qui ouvre plus tôt dans la journée les hostilités sur la grande scène, on peut se demander s’il y a un pilote dans le gros son. Rien qu’avec le nom, on a compris que ça allait être brutal. Un peu comme être passager du bus de Speed à l’approche d’un embouteillage. On ne sait pas si les gars ont passé leur permis, mais ce qui est sûr, c’est que leur punk garage sauvage chanté en français est parfaitement contrôlé, complètement dingo et que c’est un de nos coups de coeur du festival.

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Cerise sur le gâteau, ce n’est pas une mais deux prestations de POGO CAR CRASH CONTROL que les programmateurs nous réservent. Une première en début d’affiche sous le soleil de la mainstage du festival, et une seconde en soirée sur la minuscule scène Razorback dans un décor à la Mad Max orné d’affiches r’n’r vintage qui, la nuit tombée, vaut à lui seul le déplacement.

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POGO CAR CRASH CONTROL, c’est un peu le cheveu dans la soupe de la programmation 2018 du Cabaret Vert. C’est aussi le cheveu sur la langue, celui qui a le charme qui dénote dans l’univers parfois trop mainstream des gens propres sur eux et qui articulent distinctement…

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A mille lieues des insipides, inodores, incolores et inoffensifs dandys versaillais de PHOENIX, trop doux et trop légers (… trop NRJ pour situer), et bien loin du décevant post-punk soit-disant corrosif de PROTOMARTYR pourtant direct from Detroit, les locaux de BLONDSTONE décoiffent, prêts à t’abattre comme un viel arbre à coup de stoner rock, faisant renaître la grande scène US des années 90.

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A l’instar de POGO CAR CRASH CONTROL programmés eux aussi en début de journée, le bonheur anodin des festivals réside bien dans la satisfaction de toutes ces découvertes. De véritables pépites se dissimulent parfois dans l’anonymat d’une programmation éclectique comme l’est celle du Cabaret Vert, et BLONDSTONE est de celles-là.

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On s’attendait à un gros carnage d’IDLES. Ce fut au contraire une grosse déception: pas de murs de guitares, et un chant plus faux (horriblement faux !) que hargneux… Décevant. Tout le contraire du contry-rock des jeunots de THE NUDE PARTY: arrivant du fin fond de leur Caroline du Nord, mauvais gars à leurs débuts, ils nous replongent dans une époque old school, tout à la cool, avec un rock nuancé de country, entre cow-boys et 60’s. Ambiance garantie !

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RON GALLO et son gros rock low-fi, bien garage, qui gratte et qui est gras comme un hot dog (parait-il) ne nous transcende pas. Tout comme MOANING, référence en matière de post-punk et de noise sur un flot de guitare qui chialle et une batterie qui bombarde: ça c’était sur papier…

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ARCHIE & THE BUNKERS arrivent de Cleveland avec leur son garage punk: mais on est très (trop) sage quand on a 17 ans, et sans guitare ni basse (juste une batterie et un clavier Rhodes !). Décidément, le Cabaret Vert sort vraiment de l’ordinaire, au point de nous faire préférer la programmation de tous ces bands français aux groupes venus direct from USA: ça, franchement, faut l’ faire, nom d’un Ardennais ! Rendez-vous l’année prochaine pour de nouvelles découvertes…

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