Now online – maintenant en ligne, Nile RODGERS & CHIC @ Rockhal (Esch-sur-Alzette), 06 décembre 2018.
Un petit pas de danse onstage, Miss ?!

Clichés en primeur sur notre galerie…
Now online – maintenant en ligne, Nile RODGERS & CHIC @ Rockhal (Esch-sur-Alzette), 06 décembre 2018.
Un petit pas de danse onstage, Miss ?!

Clichés en primeur sur notre galerie…

Lorsque nous renouons en janvier dernier avec l’immense émotion de revoir FISCHER Z sur la scène du Paradiso d’Amsterdam, nous n’imaginions jamais réitérer ce total & jouissif plaisir par trois (3) fois en cette sacrée année 2018. A Liège d’abord, à Leuven ensuite, puis enfin aujourd’hui à Genk…
Pourtant tel est le cas, et notre émotion est en tout point identique à celle qui nous transportait en ce début d’année. John WATTS reste fidèle à lui-même et n’a pas plus changé en un an qu’en trente-cinq. Et c’est là toute la magie de l’instant présent.
En attendant de nous offrir le DVD de ce concert come-back d’Amsterdam, FISCHER-Z rode ce soir un extrait de son tout nouvel album. La recette John WATTS reste identique, les ingrédients demeurent semblables, le doigté du cuistot est celui qui nous ravit les papilles depuis toujours… et pourtant le résultat attendu et espéré parvient encore à nous surprendre. Ce doit être ça, la magie des grands chefs étoilés…
Backstage, le contraste avec Wayne KRAMER qui partage la même mainstage de ce Sinner’s Day Festival est à l’image de leur style respectif: différents quoique finalement fort proches. Un vieil et honorable English daddy (dandy ?) à la classe et à la réserve toute british à qui ne manque que le chapeau melon, qui croise les pas d’un amerloque papy à la dégaine de jeunot qui laisse à peine suspecter la pile atomique qui sommeille en lui et qui n’attend qu’une chose: exploser. Et dire que ces gars là ont mis le feu aux sixties/seventies, chacun de son côté de l’Atlantique…

Il y a comme qui dirait de ces soirs et de ces concerts qui n’apportent pas toute l’adrénaline attendue ni toute la testostérone espérée. Pourtant, notre premier face à face amstellodamois avec le quatuor (qui ouvrait pour Black Sabbath en 2013) nous avait tout simplement soufflé et totalement décoiffé. Mais la magie n’opère pas une seconde fois ce soir à l‘Ancienne Belgique.
Un son écrasé – à peine plus cependant que sur le vinyl – et un show fort (trop ?) statique sur une scène plongée la plupart du temps dans la pénombre achève un tableau au final un peu trop mièvre comparativement au doom psychédélique qu’UNCLE ACID parvient pourtant si bien à nous syncoper en studio.
Le bon peuple n’a pas non plus fait le déplacement en nombre, et c’est dans une AB bien chichement et injustement garnie que nos Deadbeats entament un sprint d’une heure et demi, mais sans coup férir. Cette néanmoins folle cavalcade nous laisse donc comme un petit goût de trop peu, à l’instar d’un space cake mal dosé qui ne nous aurait pas pleinement satellisé ni mis en parfaite orbite…

T’entends de la musique. Tu pousses la porte. Et tu penses que voilà un p… de sacré band qui tronçonne grave sur scène. De Sister Sledge à Diana Ross, de Duran Duran à David Bowie, de Madonna à Daft Punk, de Chic à Sheila B. Devotion, rien ne manque. Tu te trémousses, dance-machine que tu es. Tu te trémousses comme un possédé et peut-être sans le savoir sur tout le répertoire du magique et prolifique Nile RODGERS.
Ouais, certainement plus d’un(e) ce soir n’imaginait pas – avant de venir siroter sa flute de Crémant luxembourgeois en dodelinant du popotin – que Monsieur Nile RODGERS est ce bougre de génie qui a enfanté tous ces p… de tubes comme c’est Dieu pas possible.

Toutes générations confondues, tous styles confondus, toutes races confondues, y aurait-il encore quelqu’un en ce bas monde qui ne reconnaîtrait pas en Nile RODGERS le caractère exceptionnel d’un Grand Monsieur comme on n’en fait plus? A fortiori dans ce show biz 4.0 d’aujourd’hui, devenu aussi compressé qu’aseptisé, aussi tristement numérisé qu’artistiquement conventionnel.
Oui, Nile RODGERS est un sorcier, un concepteur de génie, un producteur hors paire, un compositeur comme on n’en fait plus, un arrangeur sans pareil qui a façonné le paysage musical mainstream de ces quatre dernières décennies, qui a submergé de son talent disco-soul-funky-RnB tous les dance-floors de la planète. Mais cet incomparable touche-à-tout est aussi un guitariste et un showman dont l’once du pesant d’or pèse toujours autant sur le marché de l‘entertainment. Et ce soir en est une nouvelle et éclatante démonstration.
Nous avions découvert live on stage Nile RODGERS il y a quelques mois dans une Ancienne Belgique transformée pour l’occasion en une véritable étuve. Et son effet-boeuf demeure aussi intense et énorme à la seconde expérience. Et vous en connaissez beaucoup, vous, des artistes de cette trempe qui déboulent dans l’assistance à l’improviste, sans sécurité ni molosse aucun, pour serrer la pince au public en fendant la foule avant même de monter sur scène…?!
En moins d’une semaine, nous avons assisté à la prestation de deux monstres, aussi différents et particuliers l’un que l’autre mais tout aussi remarquables de par leur apport et leur empreinte indélébile laissée sur le paysage musical du XXIème siècle: Wayne KRAMER et son MC5/MC50 samedi dernier, et ce soir Nile RODGERS & son CHIC. Sainte-Barbe et Saint-Nicolas ont fait fort cette année, merci à vous les grands saints…!
Si Wayne KRAMER est de longue date entré au Panthéon du Rock’n’Roll, il est maintenant devenu une légende. Une légende vivante…

Pour fêter le 50ème anniversaire de son Kick Out The Jams devenu culte dès sa sortie, le guitariste et leader originel de MC5 termine à Genk une tournée mondiale articulée autour de cet album fondateur. Pour l’occasion, Kramer renomme son groupe MC50, devenu supergroup de par la présence d’un casting de derrière les fagots en s’entourant du meilleur: le guitariste de Soundgarden, le batteur de Fugazi, le bassiste de Faith No More, et le chanteur de Zen Guerilla (excusez du peu).

Nous avions eu l’immense privilège d’assister à leur prestation explosive au Sjock Festival cet été, mais de là à imaginer que ce n’était alors qu’une mise en jambe, qu’une simple mise en bouche comparativement au bouquet final de cet ultime set de cette ultime tournée, ce 1er décembre au Sinner’s Day Festival. Avec le recul suffisant, nous pouvons qualifier la prestation de ce soir de véritable concert de l’année. Regardez-moi cette énergie !

Full review now online (read below).
Clichés complémentaires disponibles dans notre GALERIE…

C’est à Genk que Wayne KRAMER choisit de mettre un terme à la tournée mondiale de MC5 après avoir dévasté une soixantaine de villes des deux côtés de l’Atlantique. À l’instar de son nombre de bougies, le groupe arbore un nouveau blason : MC50, célébrant de la sorte le 50ème anniversaire de cette perle fondatrice du punk qu’est Kick Out The Jams.
1968-2018: le feu roulant de KRAMER n’a rien perdu de sa superbe, et cette dernière date semble décupler son énergie et celle de ses comparses, notamment Kim Thayil en provenance directe de Soundgarden ainsi que Billy Gould, ex Faith No More, qui remplace à la basse Dug Pinnick (King’s X) que nous avions vu cet été. Wayne KRAMER demeure ainsi le seul membre fondateur de MC5 aux commandes de la tournée, mais avec l’intelligence de s’entourer d’une bande de musiciens hyper talentueux à laquelle se joignent également Brendan Canty de Fugazi à la batterie et Marcus Durant de Zen Guerrilla qui endosse un costume de front man.
Il y a 50 ans, les 5 de la Motor City MC5 enregistrait à Detroit, leur ville natale, leur « Kick out the Jams ». Rarement, les paroles d’une chanson auront été aussi explicites, ce qui vaudra au groupe les foudres de la censure: certains disquaires refusent de distribuer le vinyle, dont ils jugent les propos offensants. MC5 réagit violemment, et se fait virer de sa maison de disques. Ce brûlot live est aujourd’hui considéré comme le disque précurseur du punk…
50 ans plus tard, Kramer crie haut et fort dans le communiqué officiel de sa tournée qu’il revient pour jouer « Kick Out the Jams » encore une fois, car c’est le meilleur hommage qu’il puisse rendre au groupe originel en ramenant le monstre à la vie. Ainsi, lors de chaque date, KRAMER & Co jouent l’album dans son intégralité, variant les plaisir en complétant chaque soir la setlist de quelques autres pépites.
L’ultime set de cette tournée jubilaire est une véritable explosion, un feu d’artifice, le bouquet final. Au point qu’il est parfois difficile de concevoir que c’est bien le même Wayne KRAMER survolté sur scène que celui, paisible et sage, qui déambule backstage quelques instants auparavant à l’instar d’un papy rangé.
Nous avions eu l’immense honneur d’assister l’été dernier au set de MC50 au Sjock Festival, mais la prestation de juillet est sans commune mesure avec l’énergie déployée ce soir, telle le rouleau compresseur d’une rage scénique comme pour mieux conjurer et compenser la probable émotion de mettre la clé sous le paillasson de cette tournée. Et les incroyables, émouvantes et longues étreintes du band tant avant de monter sur scènes qu’au moment de la quitter nous ramènent bien à la triste réalité: les 50 bougies de Kick Out The Jams sont ce soir définitivement soufflées.

L’édition 2018 de la grande messe annuelle de la new wave et du punk souffle les quarante bougies de cette nouvelle vague qui déferla sur nos contrées dès 1978. Raison de plus pour que le Sinner’s Day Festival célèbre l’évènement avec cette cinquième édition articulée autour de deux scènes installées dans ce célèbre Limburghal de Genk.

Une Belgian Stage accueille la nouvelle génération noire-jaune-rouge ou à tout le moins la filière blanc-bleu-belge. La Mainstage ne brasse quant à elle que du beau monde où les classiques intemporels jouxtent les valeurs sures (hormis un insipide et totalement inintéressant CABARET VOLTAIRE dont on se demande encore ce qui a amené les organisateurs à programmer une telle daube). Les Liégeois de COCAINE PISS reprennent bien vite possession des lieux malgré un punk-rock qui commence vite à lasser, dans genre qu’ils peinent à renouveler et qui n’amène finalement pas grand chose au style. Dommage de galvauder toute cette énergie, toute cette jeunesse, toute cette fougue….

GANG Of FOUR prend le relais sur la Mainstage pour la première claque de la journée. Autant leur new-wave peut être froide et impersonnelle sur disque – voire totalement inintéressante – autant celle-ci prend une toute autre dimension sur les planches. Le quatuor parvient à en faire un moment de bravoure avec une prestation destroy et couillue à souhait, sans aucune commune mesure avec leur production studio. Allumés comme de véritables possédés, ils gagnent le paris de transformer leur set en une véritable démonstration de force, épique et violente à la Red Hot Chili Pepper de la grande époque.

FUNERAL DRESS assure la relève sur la Belgian Stage dans la bonne humeur et dans un joyeux bordel qui en font les dignes héritiers du punk, poussant presque le stéréotype jusqu’à en faire une caricature. Ils ne réinventent cependant pas le genre, tout juste bons à massacrer un style musical qui semble en définitive plus que jamais et définitivement suranné.

Les vétérans de RED ZEBRA poursuivent le programme dans une ambiance locale de kermesse flamande dans laquelle nous sommes en plein, offrant tantôt du easy listening à la mode Slade, tantôt du mainstream à la sauce Golden Earring parfaite pour faire descendre les frites-andalouse-fricandelle là où il faut, aidées par une Cristal tiède qui ne fait pas particulièrement honneur à la tradition brassicole locale.
John CALE nous réserve la seconde (très) bonne surprise de la journée. Autant sa période Velvet Underground avec Lou Reed ou encore avec Brian Eno a plutôt le don de nous irriter grave, autant ce grand monsieur revêt une stature de véritable monstre quand il en revient à ses fondamentaux. Sombre, lourd, lugubre, grave, puissant et profond, John CALE tantôt derrière son clavier, tantôt à la guitare, réussit la gageure de conquérir toute l’assistance dans une impressionnante communion, avec un redoutable band qui n’y est pas non plus pour rien. Total respect…

Les intéressants WHISPERING SONS sur la Belgian Stage laisseront ensuite la place à VIVE LA FETE. La bande à la plus pulpeuse de toutes les Flamandes les plus pulpeuses (Els Pynoo) nous avait déjà tapé autant dans l’oeil que dans l’oreille il y a 10 ans au Sziget Festival avec une synthpop à la sonorisation de dEUS le Père. Et l’effet bomblast est identique ce soir avec une prestation live d’un effet dévastateur sans aucune commune mesure avec le côté clinique et propret d’une production studio sans beaucoup de relief. C’est vrai qu’avec Danny Mommens (dEUS) à la gratte et aux compos…

Mais tout cela est bien évidemment sans compter sur les deux ras-de-marée de la journée qui justifient et motivent avant tout notre présence à ce sacré Sinner’s Day Festival: FISCHER-Z et MC50
Maintenant en ligne, les deux étalons du Mascot Label Group live on stage au Trix d’Anvers, par un beau soir de novembre 2018… La question existentielle qui se pose désormais: mais combien de temps MONSTER TRUCK va-t-il encore jouer les faire-valoir avant que ce fichu band n’explose à la g… du monde entier?! Non pas que BLACK STONE CHERRY nous déçoive, non, non: c’est plutôt le TRUCK qui nous fout la trique. Une fichue trique. Fuck the Truck.

Elle a pris du poids, Kim. Nous aussi. Elle a pris de la bouteille, Kim, et nous aussi. Elle n’a pas non plus rajeuni, Kim, mais nous non plus – voire pire.
Mais dans le fond, elle n’a pas changé, Kim. Et au fond, nous non plus. Et ça, c’est formidable.
Kim WILDE a donc pris des ans et du poids, et ce doit être les deux seuls points communs que nous avons encore, elle et nous, depuis 1981…
Tout le monde a déjà chialé sur un morceau triste ou langoureux qui lui rappelle que ses tripes ont aussi un rôle de torsion et pas uniquement de défécation. Nous, c’est ce soir avec Kids in America limbé d’un voile de mélancolie que nos yeux s’embrument d’un voile de nostalgie. De nostalgie ou de mélancolie, docteur ? Cela importe finalement peu tant cette musique nous renvoie à notre passé, tant cette mélodie nous ramène à notre histoire…
Chaque Madeleine de Proust que la vie dépose sous nos souliers est à l’instar d’une déjection canine sur un trottoir: on la voit de loin, on se dit qu’on ne vas pas se la choper, on essaye de l’éviter… puis paf le chien: trop tard, le mal est fait. Et cette fois, c’est du lourd – d’autant plus qu’avec l’artillerie qui l’entoure, Kim WILDE ne fait pas dans la dentelle.
Qui ne se souvient pas de cette vidéo virale qui a largement circulé à l’hiver 2012, lorsqu’un inconnu la surprit dans une rame de métro londonienne? Après sa participation à la « Magic FM Christmas Party », Kim rentre chez elle en métro, de faux bois de rênes sur la tête. Plus que légèrement éméchée, la belle entonne à tue-tête Kids in America, accompagnée de son frère Ricky à la guitare. Certains passagers sont émerveillés, d’autres hilares, abasourdis ou encore totalement indifférents. Nous, nous aurions fondu comme un bonhomme de neige, nous transformant en large flaque à ses pieds…

De Shaka Ponk de Foo Fighters et de Laurent Voulzy, lesquels ont-ils rendu le plus vibrant hommage à Kim WILDE? A en croire la belle, il s’agit tout simplement du public de Het Depot qui, conquis, lui réserve ce soir une standing ovation à en verser une larme. Nous aussi…