Ted NUGENT – 22 juin 2000 – Montréal (Canada)

Ted Nugent 1 de 3. Mon dernier concert du Nuge remonte à quatre ans déjà. Et c’était déjà outre-Atlantique… Quatre ans que j’attends en vain son retour sur le Vieux-Continent. A défaut, je me décide à retraverser l’Atlantique pour 3 concerts en 3 soirs dans le nord-est du continent américain, à la fois au Canada et aux USA. Etant à nouveau invité par le Nuge himself, l’avion me conduit en droite ligne de Bruxelles à Montréal. Voiture de location, et direction la banlieue montréalaise pour passer une nuit réparatrice dans ma voiture dont j’ai rabattu les sièges arrière. Priorité numéro un : me remettre du décalage horaire et attendre avec impatience le lendemain pour le premier show au programme, à mon programme. Après une journée de flânerie dans les rues de la métropole québécoise, direction le Molson Center (ou plutôt le Centre Molson), ex-Bell Center (pardon : Centre Bell) où se tient la grand messe du jour.

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Le Nuge est en milieu d’affiche pour ces trois soirs d’affilée, avec Skid Row qui ouvre en début de soirée et Kiss qui clôture les festivités à l’occasion de sa tournée d’adieux (?). Mon VIP pass m’attend effectivement comme convenu au will call de l’aréna. Mais non sans peine : le guichetier ne trouve en effet pas l’enveloppe à mon nom, et ces recherches s’éternisent alors même que le concert de Skid Row est déjà bien entamé. Je commence sérieusement à stresser. Après plusieurs vaines tentatives, je l’invite à appeler Bob Quandt, le Tour Manager de Nugent, afin de régler le problème lorsque j’hérite enfin de mon pass qui m’attendait effectivement… mais à un mauvais nom. Me voici dorénavant baptisé… Yves Montand !! Il me faut toute ma diplomatie et toute ma force de persuasion (ma rage du désespoir ?) pour faire comprendre au guichetier que le pass à ce nom – le seul pass en sa possession – m’est bien destiné !

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Je rejoins dare-dare les places VIP en bordure de scène et la magie joue à nouveau : le choc du premier concert du Nuge est bel et bien au rendez-vous. J’ai beau m’y préparer, j’ai beau m’y attendre, mais non : le choc, la surprise et le coup de fouet me surprennent à nouveau – à ma plus grande surprise et pour mon plus grand plaisir. Un concert du Nuge reste un moment unique, inimitable et d’une intensité sans pareille. Je suis à nouveau sur mon cul. Et je tombe à nouveau de haut, de très haut.

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Plusieurs fois durant le concert, le Nuge se tourne en direction de notre tribune et adresse un petit signe à l’un ou l’autre d’entre-nous … Dès le concert fini, je rejoins l’endroit convenu où Bob Quandt, le Tour Manager, m’a fixé rendez-vous pour venir saluer le Nuge. Escorté de deux impressionnants vigiles qui me conduisent dans les dédales souterrains du complexe, j’arrive dans les appartements du Nuge.

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A savoir : un vaste salon où est dressé un copieux buffet, des fauteuils et autres divans, le tout jouxtant une ou deux dressing rooms où je ne tente pas l’accès. J’y attends Bob qui me présentera peu de temps après au Nuge. Je retrouve également sur place l’immense (par le talent) Tommy Aldridge – le batteur du Nuge depuis deux tournées – ainsi que son bassiste, tous deux en train de se sustenter et de se rafraîchir. Je m’installe confortablement dans un des divans à leur côté, les imite et nous taillons une petite bavette ensemble. Le Nuge arrive peu après, sortant manifestement de sa douche, et vient à grandes enjambées saluer chaleureusement le seul intrus dans cet environnement : moi ! Hey ! Are you lost in Quebec ?! me lance-t-il gaillardement !

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On se serre la pince, et nous restons tous quatre quelques temps à deviser aimablement autour du buffet tandis que j’entends les basses du concert de Kiss qui vient de commencer traverser les murs. Combien dure notre rencontre ? Je n’en sais trop rien. Longtemps – mais jamais assez. Je lève le camp en même que l’assemblée, eux rejoignant leurs bus et moi m’en retournant dans l’aréna pour prendre part à la fin du concert de Kiss – mon premier concert de Kiss. Well, well : oui, Kiss a fait du rock’n’roll – et même du très bon r’n’r – avant I was made for loving you. Il y a une vie avant la vie, et il y a du bon et du vrai Kiss avant ce méga tube planétaire mielleux et guimauve, avant ce coup de maître commercial surfant sur la vague disco. Je quitte rapidement les lieux, juste avant la dernière note de Kiss, pour conduire quelques miles et m’arrêter dans la proche banlieue montréalaise : enfin une vraie nuit dans un vrai lit dans un vrai motel après une vraie journée du tonnerre. Oufti !