MONSTER MAGNET – Ancienne Belgique @ Brussels – 07 décembre 2012

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MY SLEEPING KARMAA débute son set à 19h25′ dans une Ancienne Belgique comprenant exactement 23 personnes, votre serviteur compris. Cet impressionnant vide est bien vite comblé par un son lourd et lent qui remplit la salle au fur et à mesure que le public fait de même. Ces quarante minutes d’instrumental pesant et qui colle aux amygdales préparent à merveille l’arrivée du stone rock / space rock de MONSTER MAGNET, et croiser dans l’assistance son bassiste en est d’ailleurs un signe qui ne trompe pas…

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Cette entrée en matière bien panzer germanique laisse augurer d’un plat de résistance pour lequel on sait d’entrée de jeu qu’on n’est pas trompé ni de marchandise ni de salle. Dès la première note, l’immense scène de l’AB s’emplit d’un son hallucinogène qui se déverse de manière hypnotique sur une salle qui maintenant dégorge. La bande à David "Dave" Albert Wyndorf commence fort, très fort même, et une corde cassée d’emblée à sa guitare rythmique est un signe des dieux qui ne trompe pas ! Il est en forme, le Dave, en très grande forme : au premier coup d’oeil, on devine que la rage boulimique du noyau fondateur du band est au programme de la soirée, admirablement bien servi par une Rickenbacker ronflante et graisseuse au son inimitable et par deux lead guitars – qui, si elles sont en carton, je me fais pape (obédience doryphore).

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A de nombreuses et longues reprises, ces trois frontmen assureront une présence en devant de scène, assommant l’assemblée en moulinant d’hypnotiques loops tandis que le Dave en retrait, dos au public, se poste face à ses amplis et à toute sa machinerie. S’offre-t-il quelques larsens personnels avec sa rythm guitar ? Se prend-il incognito quelque licite petit remontant ? Epluche-t-il des coccinelles… ? La pénombre et les fumigènes laisseront là-dessus planer le doute à tout jamais. Diantre, la Bête est toujours bien vivante, des kilos en moins qui jouent les vases communicants avec une sacrée pêche en plus. Si c’est toujours une surprise de le savoir, c’est encore plus un plaisir de le constater et d’en jouir…

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"Spine of God" est joué dans son intégralité comme annoncé, avant que le band n’enchaîne ensuite une set-list pour le moins surprenante. En évitant malicieusement tous les classiques de son répertoire, MONSTER MAGNET a décidément le don de nous prendre à contre-pied et la rage de nous surprendre en sortant des sentiers battus. Après autant d’années de scène, et avant la dernière, beaucoup feraient bien d’en prendre de la poudre, une ligne complète de bonne poudre, même. Pardon : de la graine. Il est des groupes qui portent à merveille leur nom, et MONSTER MAGNET en fait partie : classe olympique pour le magnétisme dégagé et pour la monstruosité hypnotique du son enfanté dans une douleur toute jouissive . What kind of monster have we made ? , that’s the question.

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Autres pix & review de précédents concerts de Monster Magnet au Chap. 1 "The Vintage Years 1998-2011" @ http://www.intensities-in-tens-cities.eu

MOLLY HATCHET – Spirit of 66 @ Verviers – 4 décembre 2012

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Monstre, adj. : énorme, colossal. Monstre, n. masc. : animal, personne ou objet de très grande taille ou effrayant; personne effrayante, inhumaine (…).
Enorme, colossal, effrayant : comment qualifier autrement les six monstres de MOLLY HATCHET qui mettent à sac le Spirit of 66 ce mardi soir ?!

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Une sono monstre pour un groupe de titans : le deep south a encore de beaux restes devant lui, et ce n’est pas peu dire – comprendront les quelques dizaines seulement de candidats à la surdité présents ce soir dans le sein des seins.

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Mais peut-être ces six monstres feraient-ils mieux de ne venir finalement qu’un an sur deux à Verviers, manière de ne pas souhaiter chaque année en décembre de bonnes fêtes aux quelques braves seulement qui ont à nouveau fait le déplacement ?! Une set list griffonnée à la va-vite sur une bandelette de papier collée sur un retour, des Marshall en veux-tu en voilà pour sonoriser un stade de 100.000 personnes, des boots et des chapeaux – ne manque que le drapeau sudiste, qui ne tardera d’ailleurs pas à arriver en cours de concert. Classique. Classique mais toujours aussi classe.

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A peu de chose près, nous assistons – de mémoire – à un copier-coller quasi du concert de fin 2011 si ce n’est un changement aux drums avec le retour d’une vieille charogne. Pour le reste, quatre frontmen sur la scène du Spirit et deux backmen, cela fait quand même six gaillards dans un mouchoir de poche qui ne se privent pas de tortiller des santiags. Sans parler des quintaux affichés au compteur de la balance (…avant ou après la tarte au riz…). Quant on parle de monstres, on parle bien de monstres !

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Et quel final magistral avec l’inévitable "Free Bird" suivi de "Flirting with Disaster" (comme le mentionne en très résumé la set list), à l’issue duquel les six bonshommes quittent la scène non pas par le backstage mais bien en descendant frontstage, fendant un public clairsemé pour aller aussi sec se poster au fond du club. Séquence dédicace de t-shirts et autres albums et surtout – surtout – tailler une bavette et boire un pot avec l’un ou l’autre.
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C’est bien la marque de fabrique du Spirit, ça, et la trade mark de bands intègres comme MOLLY HATCHET qui, restés proches de ceux qui les font vivre, viennent serrer la pince à qui mieux-mieux dans le public, passer du bon temps en posant de-ci de-là pour les traditionnelles photos, et avec un mot sympa pour les clients qui sont peinards en train d’en siroter une dernière au bar avant la route et qui n’ont même rien demandé !

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Des monstres, ces mecs-là, en pantoufles ou en crocs pour d’aucuns, voire en sur-vêtement (ou même en pyjama ?) une bonne demi-heure plus tard alors que le club s’est vidé de la majeure partie de ses clients : ça ne se passe que chez le Francis, ça. Ce dernier avoue cependant avoir perdu ses culottes ce soir au vu du peu d’affluence, mais c’est là un fait qui ne perturbe cependant en rien nos Sudistes qui me confient en me gratifiant d’une grosse claque dans le dos qu’ils trouvent tout à fait normal qu‘un mardi soir, les gens qui bossent ont autre chose à faire que de passer leur soirée dans un club (sic) ! Comme quoi tout n’est pas perdu pour tout le monde, et MOLLY HATCHET reste en tout état de cause un band phénoménal avec des personnalités qui le sont tout autant.

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Reste à nous sortir un nouvel album, les gars, manière d’avoir de la matière première et de la chaire fraîche à nous mettre sous la dent en décembre 2013 – comme quasi chaque hiver où le drapeau sudiste flotte sur le Spirit. Et comme vous le dites si bien : "Happy holidays to you" too, guys !

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Rory GALLAGHER’s Gerry McAVOY’s Band of Friends – Ferme Madelone, Gouvy – 1er décembre 2012

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En concert sold out la veille à Paris devant 1.800 personnes, le contraste est violent ce soir pour le Band of Friends de Gerry McAVOY sur les planches de la Ferme Madelone devant quelques dizaines de personnes seulement… Mais peu importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse, et l’irlandais tout le monde sait que ça saoule ! Le trio irradie les lieux comme il l’avait déjà fait il y a quelques mois sous le chapiteau du festival (voir par ailleurs). Une tournée européenne automne/hiver commencée au Spirit de Verviers et qui se termine à la Madelone de Gouvy, quel plus bel hommage témoigner à ces deux clubs hors normes et à leurs deux patrons tout aussi extra-ordinaires / extra-vagants (biffer la mention facultativement inutile) ? En première partie, un surprenant duo français de cover qui nous sert sur un plateau semi-acoustique une palette de reprises juke-point pour le moins épiques : Black Cat Joe & Miss Corina et sa non moins épique contrebassine faite-maison (washtubbass) à la mode Creedence Clearwater Revival !

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Le feu brûle dans l’âtre de la Madelone alors que la neige tombe dru à l’extérieur : il n’en faut pas plus pour déchaîner le Gerry McAVOY’s Band of Friends qui nous délivre un show comme s’ils étaient face à un sold out. La Stratocaster à la caisse aux stigmates d’une vie bien remplie donne le "la" tandis que Gerry McAVOY à la 4 cordes – Fender également – assure grave le spectacle comme peut-être jamais Rory ne l’avait vu de son vivant. Quand le chat est parti, les souris dansent. Et quand il est parti pour de bon, les souris se défoncent. Et quand les souris sont défoncées, c’est pas du gruyère qu’on râpe mais du Rory Gallagher, oui Madame.
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Ted McKenna aux drums semble également fichtrement apprécier l’endroit et l’ambiance, loin de sa demi-décennie aux côtés de Gallagher et sans doute aux antipodes de ce qu’il a pu connaître avec Michel Schenker, Ian Gillan, Greg Lake & Cie – qui ne savent pas ce qu’ils ont raté en ne foulant jamais cette scène sans nulle pareille…

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La magie Rory Gallagher a de nouveau fonctionné ce soir : ceux qui n’en doutaient pas s’en repartent d’autant plus convaincus que ceux qui pouvaient en douter en ont eu pour leurs euros. Ite misa est. And long live Rory’n’roll…

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STATUS QUO – Brielpoort, Deinze – 27 novembre 2012

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Un mur de Marshall gainés de blanc, aussi suggestifs qu’une mariée habillée d’un cuir de même teinte : ça continue à le faire, mais la surprise en moins au fil des tournées. N’empêche, ça en jette. Par contre, nonante minutes de concert (rappel compris !) ça, c’est tout à coup nettement moins rock’n’roll. Et si l’on retire les inévitables 75 minutes d’incontournables hits – sous peine sinon de décevoir 90% de l’assemblée – cela ne laisse que très, très peu de temps pour présenter un show qui se risquerait à sortir des standards et des sentiers battus et rebattus.

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STATUS QUO reste ainsi prisonnier d’une prison dorée que le band s’est lui-même construite à l’insu de son plein gré et dont il se refuse à écarter les barreaux, encaqué qu’il est dans une formule certes toujours efficace mais qu’il pourrait renouveler pour entamer son second demi-siècle. Sans doute est-ce là la rançon de cinq décennies de succès intemporels autour d’une formule à trois accords, STATUS QUO cherchant toujours le quatrième !

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Millimétré comme du papier à musique et mis en musique comme du papier millimétré, un concert de STATUS QUO ne réserve plus de surprise mais reste toujours aussi entraînant et frais, toutes générations confondues – et il y en a ce soir au Brielpoort van Deinze, des générations de chevelus et de dégarnis, de mamies et de midinettes, toutes et tous peu ou prou headbangers ! La bande au Francis ROSSI, si elle n’a pas découvert l’élixir de jeunesse, a en tous cas déniché la formule qui permet de ne pas (se sentir) vieillir – et de se faire des amis autochtones : "Que ceux qui comprennent l’anglais lèvent la main, car on ne parle pas vraiment flamand chez nous en Angleterre…" (!).

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Traditionnelle question qui me (re)vient à l’esprit : si Beethoven, Mozart ou Bach avaient connu les bienfaits de l’électricité, se partageraient-ils la couverture des magazines estampillés classic rock avec STATUS QUO ? Avec, comme ce soir, la caisse vintage de leurs guitares usées jusqu’aux quatre ou six cordes…

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CALI – Bastogne – 23 novembre 2012

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Pas de Marshall ni de Peavey sur scène ce soir. Pas plus de Gibson ni de Fender d’ailleurs, et encore moins de Sabian, de Ludwig ou de Pearl. Non : uniquement un Sibret (à Bastogne !) dans lequel s’incruste le reflet rougeoyant d’une salle qui ne va pas tarder à être comble. Et pas n’importe qui derrière l’ébène et l’ivoire de ce Sibret pour accompagner un CALI en set acoustique : le brit’ Steve NIEVE (ex-Elvis Costello, David Bowie, Morrissey, Alain Bashung, Robert Wyatt, Sting).

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Salle comble donc pour accueillir le catalan venu – notamment – présenter son nouvel album qui sort le surlendemain. Un set sobre et dépouillé à l’extrême, mis en valeur par un superbe jeu de piano qui ne fait que renforcer la puissance de certain textes de CALI (qui se la joue parfois un peu trop Brel, planté raide comme un poireau au garde-à-vous derrière son micro).

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Une première expérience en ce qui me concerne, loin de laisser indifférent tant le bonhomme, simple et débordant de sympathie, rayonne et irradie la scène de sa voix chaude qui remplit à merveille une salle Jean XXIII (oui : Jean XXIII…) au volume n’en demandant pas tant. Chapeau, Monsieur CALI : vous m’avez (presque) charmé par votre talent et par votre prestance. Chapeau Monsieur Nieve : vous m’avez (quasi) ensorcelé avec un jeu tout simplement extraordinaire. Et le public vous l’a bien rendu, je pense. C’est vrai que quand on invite une dizaine de gentes filles et dames à faire la farandole autour du piano, faut pas ensuite s’étonner d’être plaqué à terre sous quelques quintaux de chaire féminine en chaleur(s)…

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Côté ambiance donc, c’est vrai que la charmante Elisabetta Spada (aka KISS & DRIVE) avait bien préparé le terrain. Accompagnée de ses seuls ukulélé, guitare et loopstation, plantée au milieu d’une scène paraissant bien grande pour cette petite Italienne, sa douce voix parfois même fluette est à l’image de sa personnalité attachante et drôle à la fois. Son humour assez déjanté et décalé fait presque de son set un one-woman-show, déclenchant l’hilarité d’une salle remplie de bourrus Ardennais qui lui réservent même une standing ovation en fin de concert, c’est dire ! Chez nous en Ardenne, c’est tout ou rien : on adore ou on déteste, pas de demi-mesure ! Comme en rock’n’roll – même si on en est aux antipodes ce soir.

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The SCORPIONS – Rockhal @ Esch s/ Alzette (GD Lux) – 16 novembre 2012

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Les guitaristes volent à nouveau très bas, ce soir ! Bien que je sois pourtant bien engoncé dans l’encoignure de l’avancée de scène, par deux fois le frôlement de la tornade Schenker bondissant au-dessus de moi se conjugue au claquement sec de sa battue à quelques centimètres de mes oreilles. Craignant que le troisième survol me soit fatal, il est décidément plus prudent de changer de position de prise de vue…!

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"On a du mal de trouver la porte de sortie ! " – traduction en bon belge de ce qui ressemble à une excuse qu’avance Klaus Meine pour justifier la longueur de cette tournée d’adieu qui dure depuis plus de deux ans et demi ! Mais, promet-il, en décembre tout sera bel bien bien fini. On attend de voir, car la question se pose sérieusement de savoir ce que les gaillards vont faire de leur pension.

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Le plaisir pris et partagé sur scène par SCORPIONS est trop intense, intègre et sincère que pour imaginer mettre de la sorte un terme à une histoire vieille de plusieurs décennies. Les deux vétérans de service sont fringants malgré le poids des années et la chape des tournées. A cet égard la palme revient sans conteste à Rudolp Schenker – athlète indestructible et toujours plus agile qu’un singe, arpentant de gauche à droite la scène au pas de course.

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Pour sa part, Meine a conservé sa voix totalement intacte depuis le début des seventies – même s’il n’a certainement pas le plus remarquable organe de l’histoire du r’n’r. Jabbs, le sourire permanent aux lèvres, est à la hauteur des deux vétérans à peine plus vieux que lui, avec une seconde lead guitar toute en finesse mais sans l’esbroufe et le charisme du Rudolp : une parfaite complémentarité entre les deux, et une symbiose aboutie depuis qu’il a remplacé un certain Uli Jon Roth fin des seventies… La présence exceptionnelle de ce dernier en "guest star" lors du concert de Nancy en juin dernier avait donné un lustre et un cachet exceptionnel à ce show, que ne peut concurrencer le concert de ce soir. Quelques perles du répertoires seventies de SCORPIONS avaient été pour l’occasion dépoussiérées, et avaient de la sorte ensorcelé une set list qui s’en trouve quelque peu orpheline ce soir.

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Mais ne boudons pas nos 105 minutes de plaisir, exception notoirement faite des 10 minutes non plus simplement déplorables mais maintenant tout bonnement pitoyables et affligeantes du solo-exhibition (?) de la verrue de service qui officie aux drums. Une Ferrari tunée n’aurait pas pire allure au final. Le constat du concert de Nancy en juin dernier ferait passer une croûte pour un Van Gogh tant la situation s’est empirée depuis. Comment est-il Dieu possible de plomber un tel concert par une "prestation" de cet acabit ? Si au moins le niveau de jeu était à la hauteur, on pourrait pardonner, fermer les yeux, faire preuve de mansuétude et de compassion, mais tel n’est même pas le cas. Rendez-nous Herman The German ou, mieux encore, notre Rudy Lenners national !!

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Hormis également quelques inévitables moments "karaoké" sur les sempiternels hard slows, ce qui s’avère sans doute être ma dernière piqûre de les The SCORPIONS reste un de ces bons concerts qui ont ce petit quelque-chose-qui-fait-que. Avec sans doute en bouche l’amertume de vivre une page qui se tourne, ou plutôt un livre qu’on referme tous ensemble, lecteurs et auteur(s) conjointement. Bonne pension, les gars, bonne retraite et, j’en suis certain, à bientôt pour de nouvelles aventures rock’n’rollesques. On ne peut pas en rester là, for sure, et comme vous le chantez si bien : The best is yet to come !

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Ouch ! on en oublierait presque TRUE CALLING qui officiait en première partie, espérant sans doute devenir le nouvel étendard du rock teuton dès que nos 3×20 seront retirés du circuit ?! Good luck, boys : it’s a long way to the top if you wanna rock’n’roll…

** Exposition Photo ♪ ♫ Photo Exhibition **

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Tous mes chaleureux remerciements à ce Centre Culturel qui me fait l’honneur et le plaisir d’accueillir et de présenter quelques clichés issus d‘Intensities du 10 au 30 novembre 2012. – (Photos ci-dessous © S. Blancke & J. Denis).

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J’adresse également un tout grand merci à son directeur et à l’ensemble de sa sympathique et efficace équipe qui a été à la manoeuvre lors du vernissage de ce 10 novembre et lors des préparatifs. Ainsi qu’un big r’n’r salute & thanx aux mécènes suivants qui ont contribué, eux aussi, à la convivialité de cette soirée réussie (la fromagerie d’Orval, les brasseries d’Achouffe, de Rulles et de Bastogne) : la foule au rendez-vous ne peut que confirmer la chose !

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… et pour celles et ceux qui n’ont pu en être, voici en photo-montage ce qui était exposé à la critique populaire – sans les légendes qui, a-t-on dit, valaient à elles seules le déplacement. Ce qui est dit est dit, cochon qui s’en dédit !

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LA VILLA STRANGIATO – 13 octobre 2012 – Spirit of 66 @ Verviers

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Ils sont fous, ces Romains : un aller/retour Rome-Verviers pour 2h30 (quand même !) de Tribute to RUSH au Spirit, faut être motivé ! Ou tout simplement aimer ce qu’on fait, et aimer le partager avec ceux qui aiment et apprécient à sa juste valeur. La dernière venue de RUSH en Belgique date du sold out de Forest National en mai 1983 – il y a plus de 29 ans ce soir. Raison de plus pour se remémorer cette affiche vintage qui reste un collector pour ceux qui la considèrent comme tel !

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Les tribute bands de RUSH doivent se compter sur les doigts d’une main, sur le Vieux Continent du moins, tant s’attaquer à la complexité architecturale et technique des Canadiens relève du défi kamikaze. Ces Italiens de La Villa Strangiato en ont cependant la trempe et les c…, étant les seuls à tourner épisodiquement à travers l’Europe. Pour leur seconde venue au Spirit (voir http://www.intensities-in-tens-cities.eu – Chap.1 – pour leur premier show à Verviers), ils nous offrent un florilège d‘Exit Stage Left en première partie, ensuite rien de moins que l’intégrale de Moving Pictures en second set, s’il vous plait. Le troisième set (trois rappels !) fait la part belle au solde de cette période 1974 – 1981.

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Rien à redire : ces trois véritables virtuoses nous offrent une démonstration de force tout en finesse, faisant preuve d’une maestria à la hauteur de celle de leurs maîtres, quasi. Impressionnants de décontraction et de naturel, jonglant simultanément des pieds et des doigts avec pédales et manches, le rendu est tout simplement bluffant et sidérant. La Stratocaster crache ses arpèges à la sauce Alex, la Rickenbacker ronronne grassement en laissant des trace de cambouis sur les planches et le xylophone scintille de mille feux dans la pénombre. Pour peu qu’on ferme les yeux, on s’y croirait véritablement. Et en les ouvrant, on réalise plus encore l’exploit – le leur, mais aussi celui des originaux. Tout simplement bluffant…

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Il reste que l’audience de RUSH reste marginale en Belgique alors même que leurs tournées européennes – évitant notre Royaume depuis 1983 – sont sold out dans les plus grandes arenas que compte le continent. Et un Spirit of 66 quasi vide ce soir comme il y a deux ans en est la triste illustration, rappelant que la Belgique fait exception – sans même parler des quelques Hollandais et Allemands venant renforcer un public pour le moins maigrichon. Mais il en faut plus pour désarçonner le trio : ils n’en ont que faire, heureux qu’ils sont de leur prestation face à ce qui est le plus important pour eux : des facies rayonnant et appréciant la prestation à sa juste valeur. Confiant d’ailleurs au bar après coup qu’il évitent en Italie de jouer les soirs de match de foot afin de ne pas se retrouver face à une telle désaffection. Votre déplacement et votre prestation n’en sont que plus appréciables, les gars : Hold Your Fire !

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THERAPY? , TRICKY, EIFFEL, PORN QUEEN,… @ Festival « TERRES ROUGES », 09 septembre 2012 (Esch-sur-Alz.)

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Andy Cairns imaginait-il, en lançant par trois fois un virulent "Luxemburg is a small country but surrounded by bastards ", qu’il y avait probably davantage de bastards dans le public que de Luxembourgeois ?! "Sorry, my french is not good but my r’n’r is perfect", et de fait THERAPY? est en toute grande forme ce soir pour terminer en beauté et surtout en force ce remarquable 12ème Terres Rouges Festival. Avec un sympathique petit clin d’oeil à… Intensities in 10s Cities !

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22h15: quittant leurs salons une chope à la main pour se diriger vers la scène et en gravir les escaliers, l’ambiance du trio est au beau fixe, cool et décontractée, peu entachée à la vue d’un public qui n’a manifestement et étrangement pas répondu en nombre à cette pourtant superbe organisation de la ville de Esch. Costard et cravate bien ajustés au moment de débouler sur les planches, leurs habits de scène sont tout autres que la tenue décontractée qu’ils portaient quelques heures auparavant alors que nous passions ensemble un bon et agréable moment dans leurs appartements backstage.

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Une rencontre avec THERAPY? que me propose leur tour manager il y a quelques jours, ça ne se refuse pas ! 18h15 : en provenance directe de leur hôtel, le trio débarque sur le site fleurant bon la fraîcheur et le parfum d’une toilette toute récente (le trio, pas le site). 18h30 : toc-toc à la porte, fait le manager, manière de s’annoncer. Alors que le concert de JOSHUA qui commence nous fournit une musique de fond somme toute peu adéquate, surprise de rencontrer non pas un des trois Irlandais comme je le pensais, mais bien le trio au complet.
intensities.jpg Salutations réciproques en se serrant respectivement la pince, les gaillards se présentant à tour de rôle comme s’ils étaient d’illustres inconnus pour leur interlocuteur que je suis ! Des rafraîchissements galamment servis par leur manager qui s’éclipse ensuite pour nous laisser seuls, la discussion peut commencer. Non, le trio ne redeviendra jamais un quatuor, les interpelant sur la présence habituelle d’une rythm guitar sur scène tenue par un de leurs roadies. Oui, l’alchimie fonctionne toujours aussi parfaitement entre eux trois lorsqu’il s’agit de plonger dans l’écriture de nouveaux morceaux – tantôt à partir de lyrics jetées sur une feuille, tantôt à partir d’un bref accord qui leur reste dans l’oreille.

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Non, jouer à Belfast n’est pas jouer à Dublin, cette dernière étant traditionnellement plus calme. Oui, la machine est tellement bien huilée entre eux qu’aucun morceau ne nécessite une concentration particulière live on stage. Non, un single ne s’écrit pas en tant que tel mais émerge naturellement au fur et à mesure de la production d’un album. Oui, "Troublegum" reste une pièce maîtresse de leur parcours, incontournable sur scène quand bien même ils ne le voudraient pas. Non, ils ne se voient pas arrêter dans 10 ou 15 ans mais bien continuer au finish tant que leur santé le leur permettra. Oui, une set-list se négocie et se concerte, a fortiori lorsque le set est relativement court, comme ce soir. Non, Neil ne se sent pas en phase avec le jeu de son homonyme Peart (de RUSH) dont il admire par-dessus tout l’art et la maestria. Non, ils n’ont pas été intimes de Rory Gallagher ni de Phil Lynott mais croisent à l’occasion Gary Moore. Oui, ils se souviennent parfaitement tous les trois de leur venue au Ward’in Rock, un modeste festival pourtant perdu parmi des centaines et des centaines d’autres dates à leur actif sur les cinq continents.

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Les difficultés d’embourbement rencontrées semble-t-il à Wardin par leur camion pour arriver sur place et, surtout, la météo polaire de cette édition 2009 du Wardinne n’est pas étrangère au fait que cette prestation reste gravée dans leur mémoire collective, Andy rappelant même à ses deux comparses qu’il portait un bonnet sur scène tant le froid était piquant (voir le chap. 1 @ www.intensities-in-tens-cities.eu). Sacré Andy, va, une mémoire d’éléphant backstage, et un tempérament de fauve on stage. Le contraste est de fait (d)étonnant entre leur attitude à tous trois calme et posée de gentlemen, et l’explosion d’énergie qu’ils déploient sur scène trois heures plus tard : ce sont trois Dr. Jekyll & Mister Hyde unis comme les doigts de la main et parlant comme un seul homme.

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Thanx, Mates, for your warm welcome. Reste que leur prestation d’une heure, montre en main, est un carcan bien trop étroit pour contenir la rage boulimique de toute leur énergie – mais il en est ainsi, telle est la décision des organisateurs et la teneur de leur contrat, comme ils me le rappellent d’ailleurs. Leur "We are Therapy?, from Nothern Ireland" clôture le concert comme ils l’ont commencé. This is the end…

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TRICKY partage la tête d’affiche avec THERAPY?: des Irlandais du Nord et du Sud qui ne se tapent pas sur la g… sinon à coups de décibels. Encadré par ses deux amazones aux guitares, TRICKY nous balance une monumentale reprise de "Ace of Spade" à la sauce trip-hop ô combien salacement assaisonnée, invitant pour l’occasion le public à envahir en masse la scène pour un joyeux moment de délire collectif. L’évacuer à l’issue du morceau sera quelque peu plus laborieux pour la Sécurité. Massive Attack n’est qu’un lointain souvenir, et on n’a rien perdu au change avec son ex-leader évoluant maintenant accompagné de ce nouveau band. Aurait-il été inspiré par mon t-shirt arborant le fameux as de pic de l’ami Lemmy, après que nous soyons restés un long moment attablés face-à-face en dévorant notre satcho respectif de frites pour souper…?!

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"Bruxelles, ma belle" – telle est l’inscription du t-shirt que porte Romain Humeau, déambulant de-ci de-là backstage : dommage qu’il change de tenue pour monter sur scène, parce que ça le faisait ! On a trop écrit que EIFFEL est le nouveau Noir Désir et Humeau le digne héritier sinon le fils spirituel (le jumeau?) de Bertrand Cantat : il est maintenant temps de le hurler, car Noir Désir est mort, vive Noir Désir. Si comparaison n’est pas raison, il fallait néanmoins bien qu’un étendard d’envergure reprenne dignement le flambeau abandonné, et l’on n’aurait pas pu choisir mieux que EIFFEL.

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Les Bordelais sont tout simplement parfaits ce soir – quel autre terme pourrait-il mieux convenir ?! Deux des trois THERAPY?, Andy se pointant à ma gauche & Michael à ma droite, n’en pensent pas moins : venus découvrir les Français durant leur set, ils tombent sous le charme de ceux qu’ils pensent être Revolver (à l’affiche, mais plus tôt dans l’après-midi) avant de m’en demander confirmation et de prendre bonne note du rectificatif. Pendant ce temps, Neil assure les derniers réglages de son drum kit derrière la tenture, et le lead guitar de Tricky s’échauffe les phalanges en grattouillant le manche de sa 6 cordes unplugged : du bon monde backstage pour apprécier EIFFEL

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Avant JOSHUA et précisément REVOLVER en fin d’après-midi, les locaux de PORN QUEEN avaient déjà pris possession des lieux et surtout de la sono. S’il est bien une valeur sûre et montante parmi les sujets du Grand-Duc, c’est bien la Reine du Porno. Non seulement contents d’avoir été pris sous l’aile protectrice de Slash et avoir déjà ouvert plusieurs fois pour lui, les Grands-Ducaux vont le suivre pour quelques concerts supplémentaires au Brésil fin d’année. Une belle carte de visite pour un rock comme on l’aime en cet après-midi pour le moins chaud et estival : bien costaud, bien construit, bien couillu, bien carré, bien joué. Bien, bien… très bien même, les gars.

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Reste aux bastards transfrontaliers et aux Lulus locaux de réaliser qu’ils ont, pour le prix du parking à Werchter, une journée complète de festival tip-top-nickel-chrome dont est attendue avec impatience la 13ème édition l’année prochaine. Ou quand les deniers publics et le partenariat public-privé débouchent sur une toute belle machinerie excellemment huilée, chapeau Messieurs-Dames les Organisateurs Publics de Esch-sur-Alzette.

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WARD’IN ROCK Festival : SKIP THE USE, BLACK BOX REVELATION,… – 31 août & 1er septembre 2012 –

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Deux des quatre têtes d’affiche tiennent toutes leurs promesses – pour peu qu’ils en aient faites : SKIP THE USE (vendredi) et BLACK BOX REVELATION (samedi), quelque peu perdus au milieu d’une gentillette affiche bien électrop-pop qui passe en comparaison pour de la roupille de sansonnet. Car c’est un puissant capharnaüm bien bordélique que déclenche SKIP THE USE pour leur seconde venue au Ward’in. Tout auréolés de leur triomphe aux Victoires de la Musique en France et justifiant pleinement leur titre de "Groupe – Révélation Scène", ils incendient un chapiteau en érection qui n’attend d’ailleurs que ça, comme une Durex prête à exploser. A quand donc les Lillois sur la mainstage qu’on semble leur refuser pour la seconde fois ? Sans doute manière de ne pas faire d’ombre aux autres têtes d’affiche du festival, for sure…

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Même s’il ne reste que peu de leur pourtant récente punkitude, ce sont de beaux restes. SKIP THE USE hypnotise un public chaud-boulette qui lui obéit aux doigts et aux yeux, telle la bête Motörhead arborée sur un t-shirt du meilleur effet pour déclencher l’hystérie à coup de vumètres et l’entretenir à coup de disto. Telles les injonctions d’un grand-prêtre satanique, le public obéit, se soumet puis se prosterne devant le quintet en s’asseyant comme un seul homme (même s’ils sont des centaines, que dis-je? des milliers) sur l’herbe maculée avant d’exploser de plus belle. Le public est une bombe ce soir, et SKIP THE USE en est le détonateur.

Même endroit, même heure le lendemain samedi : mission 100% accomplie pour BLACK BOX REVELATION (RevOLUtion, même !) et plutôt deux fois qu’une avec une formule toujours aussi basique de chez basique mais ô combien efficace et tueuse, diantre. Ou comment décoiffer à la manière d’un trio quand on n’est que deux.

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D’ailleurs, la question de l’utilité d’une basse dans un trio ne se pose-t-elle pas face à ce cas de figure qui illustre le fait qu’on peut faire à deux autant de ravage qu’à trois ? Le flamish power, la solution finale à la sauce flamoutch ! Leur reste néanmoins à apprendre peut-être à communiquer un tantinet avec leur public, tant qu’à faire ça ne mange pas de pain pour ces bouffeurs de patates. Pour votre troisième venue au Ward’in, c’est la mainstage que vous méritez, les gars, y a pas à ch… mais pour autant que vous puissiez une fois nous dire un mot entre deux détonations. A look @ http://www.youtube.com/watch?v=vATzLF-vbsc

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"Bonsoir Wardinne ! " : telle est la manière d’entrer ou de quitter la scène, même en plein après-midi, à Wardinne. Pardon : à Wardin (ou au Ward’in Rock, c’est kif-kif, comme dirait le bourriquot). Parmi ce florilège subjectif et partisan d’une vingtaine de concerts commencés dans la froidure d’un vendredi bien ardennais, les (presque) locaux de AN ORANGE CAR CRASHED débutent fort en dédiant un morceau aux "Pussy Riot", scandant un virulent "Poutine, dégage!‘ repris en choeur par un public encore clairsemé. La pluie a rendu la plaine boueuse, mais ce n’est que pour mieux glisser, mon enfant, sur cette belle et chaude prestation d’AOCC. Leurs inconditionnels sont aux premiers rangs pour faire monter la pression, et il ne s’agit pas que des BBBofferding c’est sûr. Bien les gars, bien… Allez, on prend la pause en baissant la tête pour les photos maintenant.

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L’électro de SEXTEEN CHAPEL (qui se donne des airs de Human League) puis celle de NAIVE NEW BEATERS prend la relève à coups de synthé sortis tantôt tout droit des eighties, tantôt d’un espace-temps ou d’une quatrième dimension bien up-to-date qui atteindra son paroxysme avec The SUBS parmis d’autres douceurs plus suaves, sirupeuses et/ou plus pop. Comme pour mieux contredire les quatre lettres r-o-c-k qui sont au coeur du "Ward’in Rock Festival"…

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L’extra-terreste Cédric GERVY débarque, et sur la mainstage s’il vous plait cette année ! Toujours aussi décalé, déjanté et fouteur d’ambiance, mais comment fait-il donc pour coller toujours d’aussi près à l’actualité qu’il revisite d’une plume acerbe et caustique, toujours aussi impertinente et hilarante ? Dommage, Gamin, que tu gâches tout avec ta prise de position à la noix contre les clarisses de Malonne, fruit d’une démagogie déplacée et inutile et d’un poujadisme de bas étage qui n’a pas sa place ici. Là, tu ne l’as pas jouée très fine, fieu.

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INIMIKALL, pure fucking metal (sic), prend le relais dans le marquee pour faire trembler le sismographe d’Uccle à défaut d’en disposer d’un sur place. Brut de décoffrage, leur heavy a l’avantage de frapper aussi fort qu’un soleil complice qui commence à échauffer les esprit, mais ô combien surtout les corps : du moshing à Wardinne, n’est-ce pas une première avec ce viril "wall of death" ?!

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The EXPERIMENTAL TROPIC BLUES BAND poursuit cette montée en ébullition du marquee. Pour le moins turbulent, le trio sème ses guitares sur la scène comme d’autres y jettent un bon mollard bien gutural. Autant cependant éviter d’y mettre le pied sous peine de mauvaise surprise.

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La découverte de ce 16ème Wardinne n’a de blues et de tropical que le nom, semblant plutôt jouer à eux trois leur Révolution Black Box sauce liégeoise. L’effet irradiant est le même sur les midinettes locales qui, invitées, finissent par envahir en pagaille la scène pour un final à la Iggy Pop dans un joyeux melting pot assaisonné de larsens et autres déchirures acoustiques…

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ORFEO, PERCUBABA,… ainsi que 300 bénévoles et un staff de Dieu le Père ont fait de ce Ward’in 2012 ce que les suivants seront, à l’image de ce que les précédents ont été : le plus high de Belgique. De quoi retomber donc bien bas l’effet Wardinne terminé. Les groupes électrogènes vont souffler jusque l’année prochaine – et quand il y a de l’électrogène, y a pas de plaisir. Non peut-être ?!

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(Autres photos & reviews de précédents Ward’in Rock au chapitre 1 de Intensities in Tens Cities – All the World is a Stage, The Vintages Years 1978-2011 @ http://www.intensities-in-tens-cities.eu )