S’il est un endroit où l’expression op sjock gaan – qui signifie partir en ribote, en patois flamoutche local – trouve toute sa pleine démesure, c’est bien sur la très justement dénommée Bang Bang Stage où ça ne part pas seulement en ribote mais bel et bien en vrille avec une affiche plus garage-rock que jamais. The DARTS – invitées de dernière minute – n’y sont pas pour rien non plus, et on leur en veut encore moins.
Puissantes, imprévisibles, ravageuses, explosives ou charmeuses, les DARTS font ce qu’elles savent faire de mieux : nous balancer un son brut et sale, énergique et débridé, un mélange explosif de riffs de guitare accrocheurs, de rythmes entraînants et de voix puissantes. Emmené par l’imprévisible et charismatique Nicole Laurenne, le band (from Austin, Texax) aura donné 200 shows annuels sur le Vieux Continent durant 2 années consécutives (2023 à 2024): si ça ne donne pas la (dé)mesure de leur conception de la chose rock’n’rollesque, c’est à n’y rien comprendre.
Une heure durant, les quatre filles envoient du lourd entre riffs déchirants et rythmique épileptique avec une Nicole en show-women torturant son orgue, prodiguant au set une délicate touche psychédélique comme une plume virevoltante qui se pose délicatement sur une enclume. Quoique: chevauchant son clavier comme une SM à son affaire sur un client, elle le torture, le maltraite, se roule au sol en l’enlaçant à l’instar d’un boa étreignant sa proie pour en tirer le meilleur du suc.
Dans un autre registre mais tout aussi complémentaire, on regrette un peu la belle et pulpeuse Michele qui attirait tout les regards – surtout notre objectif – et qui a quitté le band depuis sa dernière venue ici-même au SJOCK 2018 mais sans affecter la ligne musicale des DARTS – si l’on peut parler de ligne musicale. Les filles sont venues, elles ont vu et elles sont reparties. Ou plutôt non: surprise que de les croiser backstage aux côtés de NASHVILLE PUSSY le lendemain dimanche, copains comme cochons. Mais entre sales gamins US et vilaines gamines américaines, quoi de plus normal finalement…?
Le lendemain dimanche, The DARTS jouent à Liège, mais elles passeront la nuit ici et resteront à arpenter scènes et backstage du SJOCK jusqu’au dernier moment. How do you say Lieeeeej ? nous demandent-elles. Que répondre d’autre que… Liège !
Now online et toujours dans notre GALERY de portraits Intensities in 10s Cities:From Backstage to Frontstage, All The World Is A Stage. Et, as usual, pas de chipotage ni de bidouillage avec les photos comme vous en voyez partout ailleurs. Non: ici, c’est NO f*cking Photoshop. NO damn Ligthroom. NO bullshit RAW format. NO holy crap numeric nor digital overdub. NO a.i. feature (artificial intelligence sucks) : ONLY pure one-shot JPEG. Parce que shooter live, c’est comme le real rock’n’roll: c’est spontané, c’est brut de décoffrage et surtout ça doit le rester…
Op sjock gaan. Ou, en patois local: partir en ribote. Ce qu’a manifestement fait NASHVILLE PUSSY – du moins Blaine Cartwright – déjà présent sur site vendredi avant même l’heure d’ouverture des portes du festival alors que le band ne monte sur les planches que le surlendemain dimanche en début d’après-midi. C’est dire combien Cartwright n’est pas né de la dernière pluie en matière de working hard playing hard, évoluant ici en terrain connue en qualité d’habitué du SJOCK (non seulement avec NASHVILLE mais également avec son projet parallèle NINE POUND HAMMER) et toujours accompagné de sa chère Ruyter Suys qui lui partage les vocals et les guitares au sein des PUSSY.
Le quatuor tue le temps backstage juste avant de monter sur scène en se gargarisant au Jack Daniels dont la bouteille passe de bouches en lèvres et de glottes en amygdales, entre deux rasades de bière et quelques (impressionnants) étirements pour Ruyter Suys qui s’échauffe le corps, plus féline que jamais avant de bondir sur scène à l’instar d’une tigresse en chaleur…
The DARTS ne sont pas en reste backstage en taquinant la bouteille en compagnie de NASHVILLE PUSSY. Restées manifestement au SJOCK alors qu’elles jouaient hier samedi, ça rigole ferme avec Peter van Elderen (de Peter Pan Speedrock) qui se joint aux deux bands pour passer du bon temps et prendre la pause. C’est que les lascars semblent bien se connaître et plus encore s’apprécier. Cette complicité continue de plus belle backstage une fois Blaine, Ruyter & compagnie partis à l’assaut d’un public tout acquis à leur cause.
NASHVILLE PUSSY, plus nasty et dirty que jamais, reste fidèle à sa réputation et à son image de rock’n’roll sale et salissant, entre giclées de Jack Daniel’s dans le public et à-fonds de bière au chapeau. Sex, fun and dirty nasty rock’n’roll from Atlanta, Georgia : what else, George ?! Il n’y a qu’un NASHVILLE PUSSY car on ne saurait tout simplement pas en concevoir deux de la même trempe. Et ce n’est pas le plateau de fromages belges qu’ils se font servir en milieu de soirée avant le set de MOTHERWOLF dans leur container-dressing room qui est le plus anecdotique…
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Op sjock gaan. Ou, en patois local, partir en ribote, sortir faire la fête. A la veille de sa 50ème édition, on peut dire que le festival fait perdurer le mythe et que op sjock gaan n’est pas une simple vue de l’esprit une fois les grilles franchies. Quant à la bande à Andrew Stockdale, elle les franchira et arrivera dans l’Artists Village sur le tard, en début de soirée seulement, pour honorer leur place en haut de l’affiche de cette troisième et dernière journée de SJOCK Festival.
Un power trio n’est jamais décevant. Jamais ! Et WOLFMOTHER ne fait pas exception à la règle, même si la configuration du band articulé autour de l’indétrônable Stockdale n’est plus identique à celle de notre dernier face-à-face au Cabaret Vert il y a 2 ans où le band était encore quatuor. Le caractère dépouillé, totalement dépouillé de la scène impressionne, interroge: hormis la batterie, la basse et la guitare qui attendent leurs propriétaires, hormis deux ou trois retours également, la scène est vide, totalement vide. Pas le moindre ampli, pas la moindre tête d’ampli, pas le moindre caisson. Backstage, derrière le rideau de fond de scène ? Pas la moindre trace non plus. Dissimulés sous la scène ? Probablement…. Cette sobriété visuelle et ce dépouillement le plus absolu rendent la scène plus impressionnante encore que l’effet d’un mur d’amplis planté de part et d’autre de la batterie. La sobriété et la distinction par le dépouillement sont ce soir signe de top-classe master-chef pour WOLFMOTHER.
Arrivés backstage une chope à la main tous les trois, Andrew Stockdale – sa guitare en bandoulière – et ses deux acolytes s’en partent à l’assaut de la mainstage. La démonstration de force peut commencer et se prolongera une bonne heure durant, clôturée par le seul rappel du festival. Inclassable, à la croisée des chemins entre hard-rock, psychédélique, stoner, blues-rock et heavy metal, WOLFMOTHER réussi à nous surprendre et à nous prendre à contre-pied à chacune de ses prestations. C’est pour cette singularité et pour son indéniable charisme qu’on l’apprécie tant…
Ruyter Suys, plantée à nos côtés et ne perdant pas une miette du show, rejoint finalement Stockdale sur scène quelques secondes pour le bouquet final en compagnie de sa tour manager qu’elle accompagne un court instant sur scène jusqu’au micro d’Andrew avant de les laisser tous deux aux vocals. Trop donné ce weekend, pas envie d’en rajouter encore, nous hurle-t-elle à l’oreille quand on lui demande pourquoi ne pas être restée plus longtemps sous les projecteurs. Le plateau de fromages servi peu avant le concert, par contre, elle et ses complices de NASVHILLE PUSSY ont grandement apprécié, nous glisse-t-elle en se pourléchant les doigts.
WOLFMOTHER peut terminer son show et clôturer le SJOCK # 49: Alexx McConnell, le bassiste, m’étreint au sortir de scène comme s’il devait partager au plus vite avec le premier venu tout son surplus d’énergie qu’il a du mal à contenir encore, et le communiquer physiquement, tactilement pour décharger tout son trop-plein de satisfaction et d’excitation. Ce 49ème SJOCK se termine en beauté après avoir tenu toutes ses promesses et bien plus encore. Mais que nous réserve sa cinquantième édition qui semble entourée d’un si grand secret déjà dans les coulisses et backstage…?!
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On peut s’étonner que REFUSED soit tête d’affiche du SJOCK#49 alors que les Suédois ne sont pas vraiment en phase ascensionnelle et même plutôt en sacré perte de vitesse comparativement à d’autres pointures à l’affiche qui auraient bien mieux fait l’affaire. On peut même avouer qu’ils nous déçoivent grave et même qu’ils nous pompent le dard avec leur rock-militant sous bannière palestinienne.
Ce n’est pas que leur ligne de conduite socialiste révolutionnaire straight edge et militante soit antinomique à nos valeurs, mais il y a l’esprit et la lettre. Peut nous chaut leur combat en faveur des droits des animaux ou d’une quelconque autre bonne cause moyen-orientale, si au moins leur ligne musicale tenait la route. Mais ce n’est malheureusement pas vraiment le cas: entre splits, ruptures et reformations, les séquelles sont manifestes et le band n’en porte plus que le nom sous des apparences trompeuses et une carrière en dent de scie. Ils se démènent, les bougres, mais la sauce ne prend pas – à moins que ce ne soit nous qui soyons totalement disruptif à leur égard ? Un set qui ne marquera pas les annales du SJOCK qui peut se prévaloir de beaucoup mieux au cours de ses 49 éditions.
Tout l’inverse de The BELLRAYS. Leur ligne de conduite annonce la couleur sans ambage : Maximum rock’n’soul : punk is the preacher, blues is the teacher. Avec leur mélange de rock ‘n’ roll puissant, de jazz et de soul influencé par le punk-rock et le hard-rock, les Californiens envoient du lourd avec du matériel très basique loin d’un son propre et léché. Du gras et du sale comme on aime, avec une âme et de la consistance…
A l’image d’une version bêta de Mother’s Finest, The BELLRAYS annoncent la couleur mais en moins trash et en moins déjanté, compensant au moyen d’une même puissance de feu et d’une force de frappe à peine inférieure. Un set et un band qui s’inscrivent parfaitement dans la philosophie op sjock gaan qui nous tient tant à coeur depuis que l’appellation du SJOCK Festival nous a été révélée comme les Tables de la Loi…
Nous nous apprêtions à regagner nos pénates peu avant minuit après l’électrisante performance des WATERBOYS tout en savourant une dernière Omer quand tous nos sens sont alertés – et ce n’est pas peu dire – par les écrans qui retransmettent dans la salle de presse, vidée de ses occupants à cette heure tardive, le dernier set de la journée. Celui de Toby LEE.
Un changement de plan de dernière minute s’impose à nous: direction fissa la Garden Stage pour ne pas rater une miette de plus du show de ce gamin de 20 ans, jeune prodige et révélation de la gratte blues-rock qui revient d’ailleurs tout juste de Glastonbury – excusez du peu. Adoubé par Bonamassa himself et élu parmi les élus chez Gibson pour devenir ambassadeur de la marque, ce Toby LEE nous livre un set décapant à la Walter Trout mâtiné d’un zeste d’Eric Steckel., manière de situer le gamin qui fait montre d’autant de talent que d’énergie, d’autant de créativité que d’électricité, d’autant de génie que de toucher.
Quant aux WATERBOYS, Mike Scott et sa bande nous ont servi sur un plateau d’argent le set que nous attendions sans trop l’espérer. En délaissant quasi tout le répertoire folk du band, The WATERBOYS ont déroulé une set-list la plus électrisante et la plus électrique qui soit, évoluant ainsi ce soir dans un répertoire et un style inspirés du meilleur qu’aurait peu faire au sein d’un supergroup Neil Young et Tom Petty réunis.
Une heure et quinze minutes (pas plus) d’un concert haletant mais sans le moindre rappel, magnifié par une version à rallonge parfaitement démente, totalement déjantée et complètement hallucinante de The Pan Within. Continuant à ferrailler ferme et à dépoter grave, Mike Scott s’efface progressivement de l’avant-scène pour rejoindre et surtout renforcer la section rythmique et laisser le champ libre à une passe d’armes entre les deux keyboards qui se font face avant de terminer à quatre mains sur un seul clavier dans un final tout simplement catacly(si)smique.
Sam BETTENS (né(e) Sarah Bettens) a le privilège d’officier par deux fois sur la Garden Stage avec un double set à la sauce country-americana débordant de fraîcheur et d’une honnêteté viscérale. Ayant grandi à Anvers, mais façonné(e) par quinze années passées dans l’est du Tennessee, Sam transpire l’authenticité de la vraie musique roots et country. Son passage du rock alternatif de K’s Choice à l’americana est une réussite parfaite, une reconversion réussie qui respire un road trip au volant d’un Mustang entre Nashville et Memphis un verre de whisky à la main (… don’t drink and drive).
Bonnie RAITT termine quant à elle sa tournée européenne au Gent Jazz Festival, et avoue ne pas être pressée et même redouter son retour aux States où elle confesse ne pas porter dans son coeur un certain Donald (à moins que ce ne soit Picsou ?). Chassez le militantisme, il revient comme un cheval au galop. Nous n’imaginions pas pour notre part que son blues-roots-country drainerait un public aussi nombreux de fidèles sexa-septua-octogénaires. Carton plein donc sur la mainstage dans une salle pleine comme un oeuf où, contrairement à ce qu’elle lance, Bonnie RAITT ne semble pas la plus âgée de la salle. Du haut de ses 75 ans (et demi), son toucher à la John Lee Hooker demeure impeccable pour un set sans faute empreint de simplicité, d’authenticité, de spontanéité et de fraicheur. Une grande dame à l’affiche d’une bien belle soirée en définitive pour jeunes guitaristes de 20 à 75 ans….
L’Eternel peut nous rappeler à lui. En ce 30 juin 2025, aux environs de 22h15, la dernière note de Be The Rain se perd dans la touffeur d’une soirée caniculaire que Neil YOUNG rend plus mirifique et plus improbable encore. Le concert peut se terminer, l’Eternel peut nous rappeler à lui, Be The Rain a fait de ces 10 minutes une vie entière…
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Avec près de 20 minutes de retard sur l’horaire, il est 21h48 lorsque le Loner arrive nonchalamment sur les planches – mais comment pourrait-on tenir rigueur de cette nonchalance à un quasi-octogénaire? Casquette vissée sur le crâne et t-shirt arborant une feuille d’érable dorée que ne dissimule pas une vieille chemise délavée négligemment chiffonnée et ouverte par-dessus le tout, celle-ci s’avère bien vite superflue par les plus de 30° qui sévissent encore sur la capitale.
Une chance sur 500 ? Avions-nous une chance sur 500 ? En tout état de cause, ce 30 juin 2025 est notre jour de chance, une date à marquer d’une pierre blanche: en cette divine soirée, Neil YOUNG nous offre une véritable expérience de mort imminente en nous gratifiant d’un Be the Rain (époque Greendale) que nous n’attendions pas ni n’osions jamais espérer, même dans nos rêves les plus fous ou dans nos attentes les plus inconsidérées, pièce d’anthologie qu’il enchaine immédiatement après un Sugar Mountain (composé il y a… 60 ans) introductif qui installe une douce nostalgie presqu’intimiste qui ne dure qu’un instant.
Si le moment est solennel, s’enchaînent à cette pièce d’anthologie un tout aussi explosif Love and Only Love, un emblématique Cinnamon Girl, un décapant Hey Hey, My My et un Like a Hurricane à vous faire dresser les poils sur l’échine. Cette démonstration d’une heure trois quarts alterne (un peu de) gant de velours folk et (beaucoup de) gant de boxe rock’n’roll avec un son de guitare aussi impeccable que puissamment saturé.
Tout y passe, de When you Dance à Harvest Moon et tant d’autres encore – il veut notre mort, c’est certain ! – assénant le coup de grâce lors de l’unique rappel avec un seul Keep on Rockin’ in the Free World à rallonge qui atomise littéralement la Place des Palais qui était déjà à genoux. Totale déflagration, avant que Neil YOUNG quitte définitivement les planches après un ultime salut.
Si le Loner foule probablement pour la dernière fois le sol de notre Royaume d’absurdie (ce que nous écrivions déjà en toute lucidité il y a 6 ans lors de son dernier passage au Sportpaleis d’Anvers) à la veille de ses 80 ans, il demeure définitivement l’un des derniers voire le dernier des monstres sacrés encore actifs sur le circuit (on ne parle pas des momies mortes-vivantes qui errent encore de-ci de-là entre deux rails et trois amphet).
Avec Be The Rain,Neil YOUNG ne nous a non seulement pas terrassé, foudroyé mort-debout en nous faisant perler des larmes d’émotion au coin de l’oeil, mais il aussi (dé)livré un message qu’il hurle à la gu… de la Planète depuis des décennies, dénonçant haut et fort bien avant tout le monde l’aveuglement qui nous mène droit dans le mur du suicide collectif. Son message revêt aujourd’hui une acuité plus effrayante encore alors que Bruxelles est terrassée par la canicule et que les pavés de la Place des Palais rendent plus insupportable encore le dôme de chaleur qui s’est abattu sur l’Europe depuis quelques jours.
Mais pas de grands discours de sa part, ni d’anecdote non plus, une forme de pudeur scénique qui contraste avec la puissance émotionnelle de ses titres. Neil YOUNG est un musicien qui n’a rien perdu de sa fougue, pas un entertainer, qui nous livre un concert habité, intense, sincère et sans artifice ni fioriture une heure trois quart durant. Juste des instruments, des guitares, des amplis et une envie intacte de jouer.
YOUNG nous offre le set parfait parcourant plus de 6 décennies d’une carrière et d’une production sans nulle pareille, alternant Fender testostéronée, gratte acoustique & harmonica – comme ce Sugar Mounatin qu’il performe seul en ouverture de show sur une scène bien trop grande pour lui avant que le rejoignent pour un galop endiablé ses remarquables Chrome Hearts qui réussissent même la gageure de nous faire oublier Crazy Horse.
Le dernier des Mohicans n’a sans doute pas encore dit son dernier mot ni balancé son dernier riff, mais peut-être le vieux lion a-t-il avalé ce soir son dernier waterzooi en terre belgicaine. Total respect, Mr. YOUNG, et en espérant que vous vous accrocherez violemment avec votre espèce de président qui vous attend de pied ferme pour diffamation lors de votre retour chez vous aux States: entre octogénaires, l’autre ne fait pas le poids et n’a pas votre légitimité, votre aura, ni votre charisme. Il ne vous arrive même pas à la semelle…
Note spéciale à nos gentlemen farmers gascons : quelle meilleure première partie que The INSPECTOR CLUZO pour chauffer un public qui n’en demandait pas tant ? Porte-drapeaux militantistes délivrant un message en parfaite synergie, adéquation et communion avec celui du Loner, ils ont fait le job – et bien plus encore.
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