Full review, live footage & pictures now online :
The SPARKS @ Ancienne Belgique, Brussels – 16 sept. 2017: "Our second home…"
Richie KOTZEN @ Rockhal, Esch-sur-Alzette, 19 sept. 2017
Étiquette : Rockhal Esch
SIMPLE MINDS n’a rien inventé (depuis 30 ans) si ce n’est constituer des souvenirs pour ceux qui ont vieilli avec, et graver la bande originale des folles nuits de ceux qui étaient dans la fleur de l’âge durant les eighties. New Gold Dream 81, 82, 83, 84 : SIMPLE MINDS ne peut mieux débuter son show ! La bande à Jim KERR est toutefois de ces groupes qui vieillissent comme et avec leur public, mais sans vraiment réussir à renouveler celui-ci ni à le rajeunir.
Ce n’est ainsi qu’après une heure de concert (assis) que quelques milliers de quinquas daignent enfin lever leur c… pour se trémousser sur Don’t you (Forget about me) puis enfin à se lâcher dans une Rockhal qui ne se rassoira désormais plus jusqu’à l’extinction des feux.
Il aura donc fallu une heure pour décoincer une assistance frigidement assise alors que, de bout en bout, SIMPLE MINDS enchaîne tubes sur tubes, tous revisités dans le cadre de cet Acoustic Tour 2017 qui n’a finalement d’acoustique que le nom – appellation par bonheur aussi usurpée que trompeuse.
Et rien que pour ce revival finement toiletté, savamment revisité, délicatement relifté mais puissamment joué, on a tout simplement envie de dire à ces Ecossais qu’ils continent tout bonnement encore à faire longtemps ce qu’ils ont toujours fait: ni plus ni moins une joviale, tonique et décapante cure de jouvence.
Jim KERR, leader charismatique incontestable qu’il demeure au fil des décennies, reste définitivement maître de la scène, et même maître de cérémonie en allant jusqu’à présenter himself, en ouverture de soirée, la charmante Kt TUNSTALL qui assure une brillante 1ère partie. Scottish party de bout en bout donc, avec un virulent "No Brexit !" lancé par Kerr – ovationné – avant de faire place nette à sa charmante compatriote en avant-soirée.
Ontario power ! Après DANKO JONES il y a deux semaines, au tour de MONSTER TRUCK de revenir faire la nique aux chevelus (et aux dégarnis) du coin. Et quoi de mieux que The PICTUREBOOKS pour assurer leur première partie ?! Cette fenêtre de tir d’une bonne demi-heure hume bon les vastes plaines de l’Ontario et les grands espaces à parcourir au guidon de choppers, chevelures et barbe fournies au vent. Jeans, cuir et chemises de bûcheron en prime, les gars de The PICTUREBOOKS crachent leur blues-rock rêche et incandescent, comme imbibé à la fois de single malt whisky et d’émanations de gaz d’échappement. Délectation de fin gourmet…
La formule binôme guitare-batterie a déjà fait ses preuves par le passé (The White Stripes, Black Box Revelation,…), mais on semble avoir ici atteint un sommet en la matière. C’est sale et gras à souhait, mêlant l’huile de vidange et les émanations de gazoline dans un garage poussiéreux (où ils enregistrent d’ailleurs "live" à domicile entre choppers et Marshall…). Et ce côté fébrile, énergique et authentique, teinté de sonorités industrielles: top class, top fuel, top energy.
MONSTER TRUCK prend le relais mais l’affiche de ce soir n’est pas vecteur d’une forte audience, quoique connaisseuse et de très, très grande qualité ainsi que particulièrement féminine, allez savoir pourquoi. Si The PICTUREBOOKS a remarquablement planté le décor et chauffé les esprits, c’est pour lubrifier une piste de dragsters royale à MONSTER TRUCK. On ne le répétera jamais assez: don’t fuck with the Truck…
Le quatuor reste des plus jouissifs avec des vocals gutturales qui amplifient le son saturé d’une crasse lead guitar; le keyboard densifie le tout d’une atmosphère plombée que viennent renforcer d’implacables drums. MONSTER TRUCK rajeunit de main(s) de maître(s) un style vieux de 4 décennies, à moins qu’il ne fait tout simplement que réinventer une époque que les moins de 50 ans etc. etc.
Cependant, un show expédié en 75 minutes rappel compris (!), ça nous reste quand même un peu en travers de la gorge. Mais comment leur en vouloir quand envoyer la sauce à ce rythme et que l’intensité contrebalancent la quantité? Gaffe quand même les gars: pas deux fois, au risque de perdre de votre crédibilité. Et elle est actuellement tellement top que c’en serait vraiment, vraiment dommage(able). Allez, emballez, c’est pesé, et qu’on ne vous y reprenne plus, garnements…!
This is the spirit of real rock’n’roll, not fucking jazz ! – D’emblée, le ton est donné même si l’on savait bien que DANKO JONES n’allait pas faire dans la dentelle de Bruges. On aime encore bien, nous, ce bouillonnant vivier de canadian rock qui jaillit de la frétillante banlieue de Toronto comme si déferlait du r’n’r depuis les chutes du Niagara. Non, non, on ne pense pas qu’à l’inégalable RUSH ou qu’à l’explosif et imprévisible Gordie Johnson alias BIG SUGAR, mais aussi à tous ces p’tits gars de la trempe de DANKO JONES. Toronto, c’est un peu le Detroit canadien, la Motor City à la sauce caribou, et si les deux métropoles ne sont distantes que de quelques encâblures de grands lacs, ce n’est sans doute pas non plus qu’une heureuse coïncidence.
De tous les hommages rendus pas DANKO JONES de Bon Scott à Ronnie James Dio et de Joe Strummer à Amy Winehouse en passant par David Bowie, c’est assurément celui rendu en fin de lithanie à Sir 49% Motherfucker & 51% Son of a Bitch qui déclenche la plus prenante ovation. On a beau faire, on en revient toujours aux fondamentaux, aux icônes sans compromission et aux symboles les plus absolus.
DANKO JONES nous avait littéralement scotché il y a une dizaine d’années alors que nous découvrions le trio en opening act de MOTORHEAD à l‘Ancienne Belgique. Tandis que leur sono jouait les troubles-fêtes en décidant tout à coup de s’interrompre brutalement, et dans l’impossibilité totale de relancer la machinerie dans les délais impartis, le trio avait tout simplement terminé son set en pur acoustique.
Et l’on veut dire par-là en total unplugged. On aurait entendu une mouche voler dans une Ancienne Belgique sold out, personne n’osant piper mot ni broncher ni même déglutir sa chope de peur que l’a cappella de Danko et le bruit feutré des mediators grattant les cordes sèches ne parviennent jusqu’au plus profond de la salle. Un moment unique d’une rare intensité et difficilement réitérable, tant les circonstances étaient exceptionnelles dans leurs causes et extraordinaires dans leurs conséquences…
DANKO JONES nous avait également pas mal tapé dans l’oreille en Hollande au Bospop Festival 2008 et remet incontestablement le couvert ce soir avec une totale absolue à la Rockhal. Déplorons néanmoins que 1h25′ de live (… rappel compris) est un peu chiche au compteur de nos préférences, mais ne boudons pas notre plaisir quand la qualité l’emporte sur la quantité.
Mais la surprise du chef s’appelle ce soir AUDREY HORNE qui officiait en première partie, 3/4 heure durant. Il n’y a pas loin de penser que cette surprise du chef soit fin décembre 2017 notre surprise de l’année. Un peu tôt sans doute pour l’annoncer alors que nous sommes encore en hiver, mais c’est dire… !
AUDREY HORNE, c’est un sacré coup de fraicheur assorti d’une dose de bonne humeur sans pareille: quand on réussit ce tout de force sans par ailleurs réinventer la roue, ça témoigne d’un talent qui ne saurait mentir…
Notre Ecossaise préférée est de sortie ce soir: semelles hautes, juchée sur des talons d’une bonne quinzaine de centimètres au moins, elle doit friser avec tout ça le mètre septante-huit sur la scène de la Rockhal dont il n’a pas fallu rehausser le plafond. Pas mal pour ce petit bout de femme tout ce qu’il y a de plus scottish (à commencer par son accent et ses tattoos), petite par la taille, à peine moins par son tour du même nom mais ô combien grande et impressionnante par une voix qui sans doute ne nous lassera pas de sitôt.
C’est d’ailleurs la principale raison qui nous amène ce soir à ses pieds, à ses semelles et à ses talons, davantage que ses compos dont le manque de renouvellement pourrait à la longue (nous) lasser quelque peu. En attendant, la formule Amy McDONALD fait recette depuis maintenant une décennie et sans qu’on ne frise encore l’indigestion style Big Mac(Donald)….
Mais pas folle la mouche Amy McDONALD, qui a l’intelligence de revisiter certains de ses morceaux dans des versions tantôt plus acoustiques, tantôt plus énergiques, face à une audience dont la torpeur et la mollesse interpelleront et même inquiéteront la belle Ecossaise dans un premier temps. Classique ici, même s’il est vrai qu’avec une première partie d’une vacuité aussi insipide que soporifique (aka Newton Faulkner), l’anesthésie était totale sur le coup de 21h00 alors que notre belle échassière montait sur les planches.
Le réveil sonne définitivement avec un remarquable Listen to the Music des Doobie Brothers que McDONALD réussit littéralement à transcender, de quoi même lui pardonner ses trop nombreuses anecdotes et autres interminables blablas introduisant ou ponctuant quasi chacun de ses morceaux. Mais au final, on ne peut que se réjouir de ces 105 minutes d’un petit bonheur sans prétention et surtout plein de fraicheur qui amène de surcroit une touche de douceur dans un univers ici traditionnellement bien plus viril et rock’n’roll, f**k… !
Nous étions adolescent lorsque Ballroom Blitz avait nos faveurs dans le juke-box de « chez Madeleine ». Ce titre phare de SWEET se la partageait à Baby Snake de Frank Zappa, que nous faisons alternativement et surtout indéfiniment tourner en boucle dans le bistro en monopolisant le mange-disque. C’est ainsi que nous avons découvert SWEET au tout, tout début des eighties alors que le band avait déjà pourtant une longue histoire derrière lui et un semi-remorque de hits à son actif.
C’était le temps de nos premiers bistrots, de nos premières bières, de nos premières amourettes sur les banquettes feutrées de rouge dans le coin sombre, à gauche au fond du café – quand on ne jouait pas au billard à l’étage. Entre un SWEET et un Frank Zappa, on payait notre chope avec une pièce de 20 francs qu’on claquait bruyamment sur le comptoir lustré de la Madeleine, pour faire comme dans les films de western… Car c’était aussi l’époque où coïncidait l’apparition des pièces de 20 francs belges et le passage de la chope à ce même prix.
C’est dire combien le concert de SWEET ce dimanche soir à la Rockhal revêt une saveur particulièrement nostalgique et dégage une senteur adolescente. Et nous n’étions de loin pas le seul de l’assemblée à vivre ce revival glam rock, même si sans doute ne sommes nous pas le plus jeune non plus de la salle – mais quasi. Trois photographes accrédités seulement, dont les deux autres couvraient également le show des Chippendales ( !) dans le mainhall voisin du club de la Rockhal.
Le délégué de Kultopolis, le promoteur du concert, nous accueille himself à l’entrée presse. Il ne nous délivre pas le traditionnel pass-photo à arborer en guise de laisser-passer, mais nous offre un service pour le moins personnalisé en nous conduisant jusqu’au cerbère de faction qui garde l’entrée du pit front stage. Un service d’autant plus personnalisé qu’il nous précise même qu’Andy SCOTT, seul membre originel de la formation époque fin sixties, se tient stage right (ou stage left, depuis le public), sous-entendant donc de braquer notre objectif sur ce côté de la scène…
Des concerts desquels on sort à 21h20’, de mémoire de rocker, ça n’est pas tous les soirs ! 1h20 sur scène pour les cinq revenants d’une époque révolue qui nous ont fait voyager dans le temps en nous déversant tous leurs hits – dont une partie non négligeable fait partie du patrimoine culturel et immatériel de l’humanité tant ils ont été repris… 20h00: back to the roots. 21h20: back to the future. Mission accomplie. SWEET memories…