SAXON – Rockhal (Esch-s/-Alzette ; GD Lux) – 23 février 2014

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Un réglage défectueux ou malencontreux, et hop! une série de mauvais clichés pour la postérité. Qu’il en soit donc ainsi, mais bon…
Un inconvénient du frontstage est de succomber à la tentation de jeter un oeil sur les set-lists scotchées à même la scène, et rarement lisibles depuis le 1er rang. Mais c’est en la présente circonstance l’occasion de s’assurer que le « morceau à la demande » en cours de show (Motorcycle Man réclamé en l’occurrence ce soir par le public) est bel et bien absent de ladite set-list. Celle-ci ne comprend à cet égard que la seule mention « Requests ». Dont acte…

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Le grand Biff au look de yéti à la crinière blonde mouille bien sa chemise, il faut le lui reconnaître. Il met tout son cœur et toute son énergie à entretenir un bien chaleureux dialogue avec a so great looking audience (?!) qui, pourtant, n’a pas sorti le fin du fin de sa garde-robe. Majoritairement composée de bedonnants et/ou dégarnis ex-adolescents de l’époque fin seventies / début eighties, l’audience se replonge 35 ans plus tard dans cette vague British Steel aux relents d’Iron Maiden, Judas Priest et autres Riot ou Def Leppard. A l’inverse de la set-list, la grande carcasse de Biff semble insensible aux outrages du temps (même si celui-ci a sorti ses effets) et c’est une espèce de grand bond dans le passé que ce grand blond nous offre sans compromission.

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Certains courants hard-rock d’il y a 30 ou 35 ont pris de l’âge, et toutes les tendances ne sont pas égales face aux ravages du temps. Il en est ainsi de la veine SAXON, qui sonne définitivement eighties – même son dernier album n’échappe pas au naphtélène. La légendaire efficacité du band n’a rien perdu de sa poigne, mais il flotte comme un parfum de naphtaline dans la Rockhal – et l’excès de naphtaline, c’est bien connu, peut provoquer chez certains des crises de tachycardie. Ce soir, la nôtre a duré 1h45 – ce qui est en soi un très bon signe! Sans doute cette crise aurait-elle duré plus longtemps encore si nos faux vikings avaient été suivi par la bande à Lemmy – double affiche Motorhead – Saxon annulée en novembre dernier déjà de par la défection du premier nommé (voir ci-dessous). SAXON est venu, SAXON a vu, SAXON a vaincu : le band ne nous a réservé aucune surprise, a fait son job et est reparti comme il était arrivé. On n’en demandait pas plus, et nous n’en avons pas eu plus : la meilleure façon de ne pas être déçu n’est-elle pas de ne pas en attendre de trop? Juste ce qu’il faut – et on l’a eu. Et même un peu trop de AC Angry en première partie, d’ailleurs…

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Neil YOUNG featuring Crazy Horse – Rockhal (Esch-s/-Alzette, GD Lux) – 11 juillet 2013

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Il nous faut reconnaître, chers Amis, que nous vivons la première – et probablement la dernière – décennie durant laquelle nous avons le rare privilège de côtoyer sur scène des monstres sacrés, que d’aucuns appelleront péjorativement mais de manière peut-être réaliste des papys du rock. A cet égard, Neil YOUNG fait partie des premiers nommés, avant d’être peut-être catalogué plus tard dans la seconde catégorie lorsqu’il n’aura plus le feu sacré dont il fait une brillantissime démonstration ce soir encore. Dans les décennies à venir, ceux qui arpenteront encore la scène à 60, 70 ans ou plus si affinités ne seront plus que des has been ou que de simples performers tout ce qu’il y a de plus banal, l’Histoire du Rock ne pouvant se répéter et ne gratifiant du titre de monstre sacré que ceux qui ont eu la primeur de cet instant, de cette génération, de cette décennie.

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Comme pour se faire pardonner de nous avoir fait subir un inter-mède inter-minable avant de monter sur les planches, le bougre d’Ontario débute par un flamboyant "Love and only love" – LE morceau qui m’a explosé à la figure in illo tempore, découvrant par-là toute la puissance, toute la démesure et toute la Neil YOUNG‘s touch. Ce prélude à une première heure d’anthologie sera suivi d’une seconde heure un peu plus inégale – moins électrique, dirons-nous – avec quelques langueurs/longueurs dispensables. Le tout plus que saupoudré de quelques morceaux de bravoure tirés de sa dernière galette featuring Crazy Horse qu’il retrouvait pour l’occasion et qui l’accompagne ce soir live on stage. Clin d’oeil à l’actualité ou coïncidence de derrière les fagots, le show débute par l’hymne grand-ducal. Neil YOUNG, Crazy Horse et une partie du crew, découverts, se tiennent au garde à vous ou main sur le coeur face à un public pour le moins interloqué, un immense étendard tricolore drapant le fond de scène. Humour made in Ontario ou manière de célébrer à la mode canadienne la première véritable crise politique de l’histoire du Grand-Duché…?!

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On ne se refait pas, et Neil YOUNG particulièrement à son (grand) âge. A l’exception des moments où les vocals imposent sa présence au micro face au public, le Jack Nicholson du rock passera tout le reste des 2h25′ de concert à mouliner méchamment face-à-face avec ses deux comparses guitare-basse. Parfois presque manche contre manche, les trois compères se tiennent dans un triangle d’un mètre carré tout au plus (calculez-en le côté en sachant qu’il s’agit d’un triangle équilatéral dont la base est disposée parallèlement et au pied du podium de la batterie…). Le son et les harmoniques que le YOUNG sort de sa Gibson demeurent extraordinaires durant ces interminables et jouissifs moments de délire-distorsion et ces dérapages parfaitement contrôlés – à l’image d’une Corvette survitaminée en plein drift, basculée à 45° dans une courbe sans fin à 300 à l’heure. On en redemande, on en redemande – même si quelques têtes grises dans l’assemblée quittent les lieux en cours de set, semblant sans doute trouver le bougre quelque peu trop bruyant/brouillon en comparaison d’autres moments plus intimistes du style "Blowing in the Wind". YOUNG reste fidèle à lui-même, et c’est pour cette raison que la Rockhal a fait salle pleine ce soir: "Thank you, audience" sera quasi le seul mot que l’homme au chapeau adresse personnellement au public qui l’aura vu ce soir davantage de profil ou de dos que… de face. Chapeau bas, Monsieur YOUNG : vous restez (presque) parfait. Keep on Rockin’ in the Free World !

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BLACK LABEL SOCIETY – 11 juin 2012 – Rockhal de Esch-sur-Alzette (G.D. Lux)

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80 minutes de concert, sans même rappel (!), ce n’est pas banal – et c’est heureux. Franchement chiche, le Jeffrey Phillip Wielandt (alias Zakk WYLDE), voire même carrément radin. Ce n’est pourtant pas faute de nous en mettre plein les mirettes et plein les oreilles : pas moins de 20 amplis Marshall aux lampes scintillantes tapissent la scène de part et d’autres des drums, posés sur autant d’enceinte estampillées (feu) Sir Marshall, sans compter les 4 modules disposés devant le podium de la batterie ! Y a pas à dire mais point de vue tableau, ça en jette un max dans le club de la Rockhal. Pareil ravissement ne m’avait pas été offert depuis longtemps. Et pour compléter le tableau, trois impressionnants barbus et chevelus déboulent sur scène à 21h37, dont le moindre n’est pas le Zakk himself. Qu’il est loin le temps où ce freluquet d’à peine 20 ans officiait discrètement dans l’ombre d’Ozzy Osbourne lorsque je découvris son jeu de guitare déjà cataclysmique un beau soir de 1989 à Forest National ! Le petit Zakari Wyland est depuis devenu l’impressionnant Zakk WYLDE, et la métamorphose est tout bonnement effrayante tant en regard de son jeu, de son style que de son look à la carrure de bûcheron canadien. Rehaussé de sa coiffe indienne à la Nuge durant les deux premiers morceaux, son faciès n’en est que plus impressionnant encore, avec sa chevelure aussi longue que sa barbe rasta tombant jusqu’au nombril.

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Passant de la guitare au synthé (!), sa voix est énorme, sauvage et agressive pour parfois devenir mélancolique. Zachary est un musicien, compositeur, interprète, multi-instrumentaliste et improvisateur de talent. Néanmoins, le long solo qu’il nous assène (dont il nous assomme, plutôt), aussi soporifique que superflu – voire même franchement nul et inutile – est à la charnière d’un trop court set dont l’intensité et la densité de la seconde moitié sont un cran en-dessous d’une première demi-heure explosive. BLS reste le Zakk Wylde Band tant ses trois comparses ne sont que de simples faire-valoir, avec toutefois une mention particulière pour le bassiste dont le jeu est cependant écrasé par le rouleau compresseur des deux guitares et de la batterie. 80 minutes après le baisser du rideau (à l’effigie du BLS bien évidemment), le tsunami prend fin. Soulagement pour les tympans fragiles, mais déception pour le portefeuille : la minute d’over-décibel devient décidément de plus en plus onéreuse avec certains groupes, faudrait revoir ça les gars…

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AC ANGRY assurait préalablement la première partie, en envoyant la sauce en hors d’oeuvre qui convenait parfaitement au plat consistant et de résistance qui s’en suivait. Carré et brut de brut. Les barbus (et/ou chevelus) en nombre ce soir dans la Rockhal ne s’y sont pas trompés – et les dégarnis et les rasés de près non plus d’ailleurs.

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(Autres reviews de Black Label Society @ Intensities in Tens Cities – All the World is a Stage, Chap.1 :
The Vintage Years 1978-2011).