Now online – maintenant en ligne, Nile RODGERS & CHIC @ Rockhal (Esch-sur-Alzette), 06 décembre 2018.
Un petit pas de danse onstage, Miss ?!
Clichés en primeur sur notre galerie…
Now online – maintenant en ligne, Nile RODGERS & CHIC @ Rockhal (Esch-sur-Alzette), 06 décembre 2018.
Un petit pas de danse onstage, Miss ?!
Clichés en primeur sur notre galerie…
T’entends de la musique. Tu pousses la porte. Et tu penses que voilà un p… de sacré band qui tronçonne grave sur scène. De Sister Sledge à Diana Ross, de Duran Duran à David Bowie, de Madonna à Daft Punk, de Chic à Sheila B. Devotion, rien ne manque. Tu te trémousses, dance-machine que tu es. Tu te trémousses comme un possédé et peut-être sans le savoir sur tout le répertoire du magique et prolifique Nile RODGERS.
Ouais, certainement plus d’un(e) ce soir n’imaginait pas – avant de venir siroter sa flute de Crémant luxembourgeois en dodelinant du popotin – que Monsieur Nile RODGERS est ce bougre de génie qui a enfanté tous ces p… de tubes comme c’est Dieu pas possible.
Toutes générations confondues, tous styles confondus, toutes races confondues, y aurait-il encore quelqu’un en ce bas monde qui ne reconnaîtrait pas en Nile RODGERS le caractère exceptionnel d’un Grand Monsieur comme on n’en fait plus? A fortiori dans ce show biz 4.0 d’aujourd’hui, devenu aussi compressé qu’aseptisé, aussi tristement numérisé qu’artistiquement conventionnel.
Oui, Nile RODGERS est un sorcier, un concepteur de génie, un producteur hors paire, un compositeur comme on n’en fait plus, un arrangeur sans pareil qui a façonné le paysage musical mainstream de ces quatre dernières décennies, qui a submergé de son talent disco-soul-funky-RnB tous les dance-floors de la planète. Mais cet incomparable touche-à-tout est aussi un guitariste et un showman dont l’once du pesant d’or pèse toujours autant sur le marché de l‘entertainment. Et ce soir en est une nouvelle et éclatante démonstration.
Nous avions découvert live on stage Nile RODGERS il y a quelques mois dans une Ancienne Belgique transformée pour l’occasion en une véritable étuve. Et son effet-boeuf demeure aussi intense et énorme à la seconde expérience. Et vous en connaissez beaucoup, vous, des artistes de cette trempe qui déboulent dans l’assistance à l’improviste, sans sécurité ni molosse aucun, pour serrer la pince au public en fendant la foule avant même de monter sur scène…?!
En moins d’une semaine, nous avons assisté à la prestation de deux monstres, aussi différents et particuliers l’un que l’autre mais tout aussi remarquables de par leur apport et leur empreinte indélébile laissée sur le paysage musical du XXIème siècle: Wayne KRAMER et son MC5/MC50 samedi dernier, et ce soir Nile RODGERS & son CHIC. Sainte-Barbe et Saint-Nicolas ont fait fort cette année, merci à vous les grands saints…!
Comment qualifier The ARISTOCRATS autrement que de supergroup quand on connait le pedigree de ces trois talents réunis presque par accident en 2011 ? Au gré de l’agenda de leurs carrières respectives auprès des plus grands, ils enregistrent et tournent à l’occasion, juste pour le plaisir de partager.
Et ce soir, ils ne partagent pas: ils donnent. Ils donnent tout: du jazz-fusion seventies au prog en passant par le rock instrumental et au rap metal. Entre autres. The ARISTOCRATS, ce ne sont pas des pointures, c’est carrément tout le magasin qui va avec…
Moins pompant que Dream Theater dans son registre, moins pompeux que Yes dans un autre, plus excitant que Steve Vai dans son répertoire et bien plus touchy que Jacques Stotzem (ah ah ah !) dans le sien, The ARISTOCRATS flinguent tout simplement tout ce qui bouge. Point. Au suivant.
Jour des grands soirs, ou soir des grands jours: la Rockhal est pleine comme un oeuf. Un oeuf cuit dur s’entend, canicule oblige tant à l’extérieur qu’à l’intérieur malgré le fait que les organisateur ouvrent exceptionnellement les portes latérales de la salle à l’issue de la première partie (MF Robots) pour tenter de rafraîchir les corps et les esprits. Un courant d’air chaud sur des braises encore rouges n’aurait pas mieux fait: Esch est chaud-boulette pour accueillir le sieur KRAVITZ.
Hormis qu’il se la joue par moment un peu trop diva à notre goût, il nous faut concéder que notre premier Lenny KRAVITZ live nous a totalement séduit. Porté par une remarquable sono d’une puissance équivalente à sa pureté et d’une qualité comme trop peu souvent rencontrée, Lenny KRAVITZ délivre un set puissant et parfaitement rythmé. Sans temps morts pour souffler, KRAVITZ alterne intelligemment ce qu’il faut entre ce qui est nécessaire, et ce qui est plaisant entre ce qui est utile.
Avec une allure à mi-chemin parfois entre Jimi Hendrix qu’on croirait voir sur scène et la r’n’r attitude de Prince qu’on penserait entendre par moment, Lenny KRAVITZ a mangé à bien des rateliers. Mais il faut lui laisser le mérite de d’être aujourd’hui façonné une marque de fabrique qui lui est pourtant authentiquement propre… tout en étant si banale et si éculée à la fois. Mais la formule marche.Et le bon peuple d’en redemander.
Ah oui, encore un agreement et une décharge à signer, préalablement au concert cette fois, et à retourner asap au management par mail afin d’être accrédité-photo. 6 photographes seulement admis ce soir: 3 ont accès au pit pour les deux premiers morceaux seulement et, allez comprendre, les 3 autres sont relégués FOH mais pour les trois premiers morceaux. Le tirage au sort FOH ne nous a pas gâté, mais bon…
Maintenant en ligne – Lenny KRAVITZ live @ Esch-sur-Alzette…
Comme s’il ne faisait déjà pas assez caniculaire, voilà-t-y pas que le sieur KRAVITZ en toute grande forme augmente encore le thermostat en le portant du niveau "étuve" au stade "ébullition" dans une Rockhal pleine à craquer qui ne demande que ça.
Et à boire, aussi. Prosit.
Roll’n’Roll all night and party every day…: le programme de la soirée est on ne peut plus clair.
Le menu est cependant trompeur: ce n’est pas le meilleur de KISS qu’on nous sert et la digestion s’en fera ressentir.
Gene SIMMONS en maître de cérémonie est un peu lourd, la bidoche est coriace sous la dent, le gros rouge qui l’accompagne tache, et le tout manque de consistance. Mais bon, ne boudons pas son plaisir (le nôtre un peu, oui) – Charisma…!
Jusqu’au départ de Peter Criss à l’aube des années ’80, KISS a écrit ses plus belles et ses plus puissantes pages. KISS était le rock’n’roll. Le rock’n’roll était KISS. Puis la déchéance musicale est survenue aussi rapide que soudaine, entrainant le band dans une longue descente vers une bouillie inaudible consentie et coupable qui perdure encore aujourd’hui.
En cela, KISS et AEROSMITH partagent le même triste et lamentable destin, leur succès commercial étant devenu aussi mainstream qu’insipide et guimauve est devenu leur rock’n’roll – pour peu qu’on puisse encore appeler "ça" du r’n’r. Si nous sommes là ce soir, c’est parce que Gene SIMMONS a, un jour, été le grand Gene SIMMONS. Mais ça, c’était avant.
Il y a des concerts parfaitement dispensables, et celui du GENE SIMMONS Band fait partie de ceux-là. Ce qui n’a pas dissuadé nombre de membres de la KISS Army de venir en force au club de la Rockhal, et qui se retrouveront d’ailleurs régulièrement tout aussi nombreux sur scène pour gonfler les background vocals à l’invite de SIMMONS himself.
Hormis ce côté indéniablement sympathique et convivial, hormis également un Gene SIMMONS aussi loquace que faussement jovial qui semble avoir autant de plaisir que celui de prendre ce concert par dessus la jambe, cet ersatz de KISS ne casse vraiment pas trois pattes à un canard.
La seule présence de Gene SIMMONS ne parvient dès lors pas à compenser le niveau général du band, qui s’apparente davantage qu’autre chose à un mièvre Tribute to KISS relevé notoirement de l’éminente présence d’un de ses membres originaux – et pas n’importe lequel, concédons-le.
1h30 de show-party "Rock’n’Roll Tonite & Party Every Day" sans le moindre rappel, emballé c’est pesé: Gene SIMMONS a réjoui ses inconditionnel(le)s fans – majoritairement féminines – qui ne venaient manifestement rien chercher d’autre qu’un bon moment à passer et pour faire la party every day. Mais bon, ça ne nourrit pas son homme tout ça…
Myles KENNEDY trônant seul sur scène, tantôt debout, tantôt assis, face à un public bigarré venu néanmoins en nombre: le club de la Rockhal se prête à merveille au caractère intimiste de ce surprenant solo unplugged.
Avec de l’ALTER BRIDGE de-ci et du SLASH de-là, Myles KENNEDY fait bien sûr la part belle au répertoire de ses deux formations. Mais on voit qu’il a surtout à coeur de partager sa dernière et récente production solo.
Les esprits chagrins, de cuir et de noir vêtus, diront que la soirée manquait peut-être de voltage et de décibels. C’est qu’ils seront passés à côté des indéniables qualités vocales bluesy de Myles KENNEDY qu’on ne suspecte pas forcément en temps « normal », quand il officie au sein de ses deux combos.
Mélancolie, chagrin, blues et mélodies fragiles en mémoire de son père récemment décédé, Myles KENNEDY célèbre à la fois la vie et l’après-mort sous toutes leurs facettes. Une facette de KENNEDY que nous ne suspections nullement, et qui le rend encore plus chaleureux, proche et humain qu’il ne l’était déjà.
Dorian SORRIAUX, maître du psychédélisme suédois au sein de BLUESPILLS, n’atteint pas en première partie l’explosivité qu’il dégage au sein de son band habituel. Si Myles KENNEDY brille de mille feux ce soir en solo unplugged, ce n’est pas vraiment le cas de Dorian SORRIAUX qui souffre manifestement de la comparaison et surtout de solitude et de consistance… (photos sur notre Facebook et sur notre Instagram).
Nous n’avons jamais croisé la route des BEATLES. Nous n’avions jamais non plus rencontré aucun des Fab Four. Ils ne sont plus aujourd’hui que deux ici-bas: il ne nous en reste par conséquent plus qu’un seul à shooter – photographiquement s’entend. Ceci dit, RINGO STARR & His All-Starr Band ne nous laissera pas de souvenirs impérissables.
Conformément au contrat signé avec le management, nous sommes à nouveau relégué au fin fond de la Rockhal, contre la table de mixage pour la seconde fois en 10 jours, Quel plaisir y a-t-il encore à shooter en ces conditions ce All-Starr Band par ailleurs mièvre et insipide dans une Rockhal (sold out ce soir !) en configuration full-assise ?
Et à quels prix. Entourant ou plutôt compensant un Ringo STARR transparent, notre mercenaire préféré, alias Steve LUKHATER, ferait bien mieux de rester aux commandes de TOTO plutôt que de se fourvoyer dans ce band de thé dansant. Et ce ne sont pas ses comparses de 10CC et de MEN AT WORK qui sont en mesure de relever le niveau digne d’un plateau TV le dimanche après-midi.
Il n’est pas donné à tout le monde d’être et d’avoir été. Mais il est de monstres sacrés qui, au fil des ans, n’ont plus grand chose de sacré, qui n’ont plus de monstres que l’aspect pataud. Et si pataud et pathétique partagent le même préfixe, STARR ne partage définitivement plus le même suffixe que star…
Ite misa est.