MESHUGGAH – Rockhal, Esch s/Alzette – 22 mai 2022

Dialogue fictif:
– Et vous faites quoi dans la vie ? – Je suis chanteur de Zeal & Ardor – Mais n’êtes-vous déjà pas trois ? – Beh… oui. Et alors ? – Et alors, à quoi ça sert ? – Euh… (silence)ZEAL & ARDOR fait donc beaucoup de bruit mais chien qui aboie ne mord pas, ne dit-on pas ? Nous ne mordons pas plus non plus à l’hameçon de ce que d’aucun présentent comme la nouvelle vague ou le futur du genre. Non, définitivement rien de neuf, rien d’original, ni de particulièrement transcendant dans cette play-list somme toute d’une affligeante et bruyante banalité pour un projet musical qui se prétend d’avant-garde métal, négro-spiritual et post-black métal expérimental

Les connoisseurs (dont nous ne sommes pas) considèrent également MESHUGGAH comme les très influents pionniers et représentants du tech-métal extrême. Certes, mais les structures et polyrythmes complexes et polymétriques qu’affichent les Suédois ne nous impressionnent pas plus que le relatif underground de ZEAL & ARDOR. Quant aux 5 bonnes minutes de silence et d’obscurité scénique (ce qui ne change pas grand chose au reste du show) à l’issue d’une demi-heure seulement de prestation, nous ne saurons jamais s’il s’agissait d’un incident ou d’une salutaire pause non-annoncée comme telle. Notre petit doigt nous fait pencher pour la seconde hypothèse…

Décidément, il y a des soirées comme ça où l’on se dit que le r’n’r circus regorge quand même de surprises au spectre surprenant…

Now online : Devin TOWNSEND & DREAM THEATER – Rockhal – 15 mai 2022

Maintenant en ligne, Devin TOWNSEND (aka le Canadien le plus hilarant et le plus déjanté qui soit) en opening act de DREAM THEATER et de sa performance qui nous a définitivement séduit après tant et tant de tentatives précédentes aux résultats pour le moins mitigés. Tout viendrait à point pour qui sait attendre…? Clichés ci-dessous et quantité d’autres dans notre galerie

DREAM THEATER + DEVIN TOWNSEND – Rockhal, Esch-sur-Alzette – 15 mai 2022

HevyDevy plus hilare que jamais ne semble même pas à l’étroit sur une scène pourtant étriquée que lui abandonne DREAM THEATER pour une bonne heure de prestation en opening act. Entre humour, déconne et feintes à deux balles, TOWNSEND lâche pourtant la grosse artillerie, comme pour prouver à qui ne le connaîtrait pas que son titre de Very Special Guest n’est pas usurpé et qu’il n’est pas ici pour faire de la figuration. La pandémie l’a contraint l’année dernière à annuler sa tournée européenne en tête d’affiche, et ce n’est que juste récompense que lui offre ici DREAM THEATER – même si les deux bands, hormis leurs initiales, ne partagent pas vraiment grand chose en termes d’approche musicale et de r’n’r spirit.

Devin TOWNSEND est un humain, pas une machine. Humble et modeste mais déchaîné comme à son habitude, il se présente ce soir dans toute sa fragilité et avec toutes ses incertitudes qu’il dissimule pourtant admirablement bien derrière une grande gueule hilare tout en balançant des riffs atomiques.

Mais derrière cette apparente carapace, some days out here are so strange: 2 years away from it and you tend to forget those bits. Today was one of those where I’m thinking I’ve completely forgotten how to tour and play live. No longer qualified? Who knows ?! Lots on my mind, lots of ideas… Last few years coagulating into an identity I can quantify, so looking forward to what comes next. Lightwork acts as a bridge… clean, easy, bright, simple. Thanks for hanging in there over these years.

Ayant récemment exprimé à plusieurs occasions dans la presse spécialisée son admiration pour MESHUGGAH, les qualifiant de meilleur groupe de métal de la planète, on jugera par nous-mêmes dans quelques jours sur cette même scène si HevyDevy est dans le bon ou pas…

Quant à notre 6ème ou 7ème DREAM THEATER ce soir, il fut – il est – le… bon. Leur dernière galette A View From the Top of the World nous a directement tapé dans l’oreille, le côté pompeux, pompant et surtout technique à l’excès ayant été quelque peu remisé à l’écart. Nous avons enfin droit à de solides mélodies supportées par de toujours riches constructions en lieu et place de soporifiques et techniques solis de ceci et d’envolées de cela aussi inutiles que superflus.

A croire que DREAM THEATER vient seulement de comprendre qu’un véritable band se juge à l’aune de ses mélodies et non pas de sa technicité. Un scoop sans doute pour un groupe qui a dû se tromper de priorité depuis quelques décennies, au point de nous imposer une Rockhal en configuration full-seated lors de notre avant-dernier shooting ici-même en 2016 alors que 2019 ne valait à peine mieux…

Bon, reste que James LaBrie se la joue un peu trop diva (ou peut-être coincé du cul) en quittant le feu des projecteurs dès qu’on n’a plus besoin de lui sur scène, comme s’il ne savait pas quoi faire de ses deux mains si ce n’est d’aller se repoudrer le nez backstage à longueur de temps. Si ce n’est qu’un détail pour vous, pour nous ça veut dire beaucoup…

Now online : TYPH BARROW sold out @ Rockhal Esch s/ Alzette – 20 avril 2022

… et aussi avec bien d’autres dans notre galerie-photo on line

Typh BARROW – Rockhal @ Esch-s/-Alzette, 20 avril 2022

Elle est toute chose et presque bouleversée, notre Tiffany Baworowski, émue même jusqu’aux larmes qui perlent au coin de ses yeux au regard si profond : on ne sort pas indemne de deux années d’annulations en série en retrouvant ce soir la scène pour la toute première fois. Initialement prévu en 2020, ce concert reporté pas moins de cinq fois au gré des confinements et déconfinements successifs prend enfin place ce soir dans une Rockhal bourrée jusqu’à la garde. Comment mieux débuter ce Aloha Tour 2020 (puis 2021 et enfin 2022) ?!

Et le Club de la Rockhal, incandescent, de lui rendre comme un seul homme en boomerang cette émotion en lui réservant un accueil et une ambiance somme toute peu habituelle en ces lieux. Qui plus est, le nouveau balcon doté de sa double galerie donne à la salle un cachet moins froid et moins cubique qu’auparavant, tout en augmentant la capacité du Club. Et la Typh d’y monter même le temps d’un morceau, pour sans doute prendre un peu plus encore de hauteur, comme si ses talons n’étaient pas suffisants…

On découvre ainsi une Typh BARROW au répertoire aussi riche et varié que peut l’être sa garde-robe au gré de la soirée. La set-list alterne du mainstream et du plus intimiste, depuis un zeste de jazz qui nous la ramène à ses débuts jusqu’à ses dernières créations dont elle teste l’accueil et la réceptivité ce soir auprès du public. De sa réaction au cours des prochains concerts, telle un banc d’essai, dépendra la play-list de son album en gestation…

Typh est en voix ce soir et celle-ci en phase avec ses multiples tenues, chacune adaptée à la couleur et au timbre des titres qu’elle déroule les uns après les autres. Ses talons-aiguilles (« achats compulsifs » avoue-t-elle) nous réservent les déhanchements les plus sensuels qui soient et la démarche la plus élégante à capter dans l’objectif. Ou quand l’oeil et l’oreille se délectent de plaisirs conjoints et complémentaires : on n’est pas aussi souvent à la fête dans le pit-photo où tête bien pleine et tête bien faite, élégance, charme et talent (talons ?) ne font pas systématiquement si bon ménage sur scène…

Pour un retour sous le feu des projecteurs, celui de Typh BARROW est un retour gagnant : rarement au cours d’un même set, pop, soul, jazz et blues sont aussi harmonieusement mariés par une artiste aussi solaire, aussi sensible et lumineuse. Sautillant de son piano au synthé ou jusqu’au devant de la scène, Typh est secondée par un band qui n’est pas non plus étranger à l’unicité manifeste que forme le tout. Si la priorité est naturellement donnée à The Voice, on peut regretter qu’elle éclipse ou à tout le moins ne mette pas suffisamment en exergue quelques moments de bravoure à mettre à l’actif de ses comparses… La suite ? Par ici dans notre galerie.

LEPROUS + WHEEL @ Rockhal (Esch-sur-Alzette), 08 décembre 2021

Après Alex Henry FOSTER le mois dernier en opening act de The Pineapple Thief à l’Ancienne Belgique, voici venu ce soir le tour d’une autre première partie à nous ébouriffer: WHEEL, en ouverture de LEPROUS. Et nous pouvons nous estimer doublement heureux et chanceux de découvrir ce quatuor scandinave au vu de leurs récentes déconvenues: concert londonien annulé la semaine dernière suite à l’arrivée tardive de leur matos (tracasseries sanitaires administratives) et show parisien annulé avant-hier, leur tour bus ayant été retardé des heures durant à la frontière française pour cause de vérifications… covid.

Cette crise sanitaire sans fin ne nous épargnera donc décidément rien. Quant à nous, estimons-nous ce soir trèèèèès heureux et privilégiés d’assister à ce concert en configuration tout à fait normale (càd pré-covid) à quelques minutes seulement de route de notre cher Royaume où le monde de la nuit et tout le secteur culturel e.a. viennent précisément de repasser sous embargo sanitaire avec son cortège d’annulations.

WHEEL nous réserve la surprise du chef avec un set tout ce qu’il y a de plus toolien. Deux albums seulement à leur actif, mais quels albums ! Dans la plus pure veine de TOOL comme s’ils étaient tombés dans la marmite des Californiens quand ils étaient petits, le quatuor explore des voies complexes, riches et lourdes que les originaux ne renieraient pas, lyrics et longueur des morceaux y compris. La prestation de WHEEL est empreinte d’une maturité et d’un professionnalisme inversement proportionnels au jeune âge de la formation et de sa plus que maigrichonne discographie. La richesse de leurs compositions, la propreté, la puissance, la justesse et la finesse de leur exécution délaissant tous les gimmicks du genre laissent présager le meilleur qui soit pour ce quatuor, pour peu qu’il en plaise aux dieux et surtout au majors du rock’n’roll circus. Ce soir, les maîtres-artificiers avaient pour nom WHEEL.

Cet opening act affecte indubitablement le set de LEPROUS qui, en toute subjectivité, souffre quelque peu de la comparaison alors même qu’ils justifiaient à eux seuls notre présence. Non pas que LEPROUS passe à côté de sa prestation ou rate la montre en or, mais le live accentue manifestement ce qui pourrait déjà agacer certains sur la platine: l’excès de vocalises exacerbe là où elles pouvaient déjà irriter.

A l’instar d’un Glenn HUGHES qu’on apprécie bien plus en studio que sur les planches: à force de trop tirer sur la corde, à force de vouloir trop en faire, bardaf c’est l’embardée – qui fait le malin tombe dans le ravin. D’autant plus regrettable que les compositions de LEPROUS valent bien mieux que cette prestation sur la longueur limite irritante de par ses seuls vocals, déteignant in fine sur le produit fini et le package global. Si l’excès nuit en tout, la sagesse est de savoir jusqu’où ne pas aller trop loin. Et loin, c’est loin de nous l’idée de jeter le bébé avec l’eau du bain – quoique s’il iodle de la sorte…

Preview : WHEEL + LEPROUS @ Rockhal, Esch-s/A. – 08 décembre 2021

Now online: WHEEL & LEPROUS à la Rockhal de Esch-sur-Alzette. Ou quand un opening act déchire à nouveau grave et envoie la sauce – et plutôt une virile samouraï qu’une fade mayonnaise. Premiers instantanés déjà dans notre hall/wall of fame.

ROCKHAL : « Where Music Matters. Because Music Matters  » – Press meeting, 25 novembre 2021

Le Club de la Rockhal fait peau neuve ! Depuis un an, la petite salle de la Rockhal est en travaux pour la garnir d’un balcon, muni de deux travées latérales, augmentant ainsi la jauge et la flexibilité de la salle. Les travaux entrent dans leur dernière ligne droite et permettront d’accueillir, en diverses configurations, un public de 650 à 1.500 personnes. Tadaaaaaaaaaaam ! en primeur les premiers clichés de ces travaux, lors d’une visite guidée du chantier en compagnie de Mme la Ministre de la Culture (Sam TANSON), du Directeur opérationnel du CMA (Centre de Musiques Amplifiées) Olivier TOTH, et du Président de son Conseil d’administration Luc HENZIG.

La Rockhal sera ainsi fin prête pour la kyrielle d’activités culturelles organisées dans le cadre de Esch2022, Capitale Européenne de la Culture. Mais si les concerts sont l’ADN du CMA, celui-ci veut également être créateur de contenu. Ainsi il a joint ses forces avec des acteurs du monde scientifique, l’Université de Luxembourg, le LIST et le Fonds National de la Recherche pour présenter un projet innovant de sonification de données, traitement de celles-ci et transformation en œuvres musicales. Quant à la programmation 2022, elle sera riche et diversifiée, avec un agenda résultat du report de concerts de la période Covid mais aussi d’une programmation proactive qui a su anticiper le retour des tournées internationales et les nouvelles tendances.

Mais what happened in 2020-2021 ? A l’instar des autres autres acteurs culturels et de spectacle, la pandémie a fait souffrir le CMA – le donc bien nommé Centre de Musiques Amplifiées abrité au sein de sa vitrine la plus visible: la Rockhal. Les salles furent vides de longs mois durant, à l’exception de l’installation de mars à juin 2020 d’un vaste Centre de Soins Avancés Covid19. Ensuite, timidement et en coopération avec l’Inspection Sanitaire, une 1ère série de 5 concerts intitulée Because Music Matters a été mise en place début 2021 pouvant accueillir 100 spectateurs par soir.

Au vu du succès des mesures appliquées pour la protection contre la pandémie, des projets plus ambitieux ont été mis en place au printemps avec l’organisation de 2 nouveaux concerts Because Music Matters pouvant accueillir jusqu’à 1000 personnes chacun. En été 2021, une série d’événements live en plein air ont eu lieu à l’occasion de la nouvelle édition du pop-up culturel Rockhal Garden sur la terrasse arborée et colorée du Rockhalcafé. Le Screaming Fields Festival, organisé dans ce même cadre, a pour sa part permis à des jeunes artistes de se présenter sur scène. Depuis quelques semaines, la Rockhal a retrouvé un semblant de normalité avec des premiers concerts à pleine capacité. Enfin, avec le Rocklab, l’un des rôles principaux du CMA s’est poursuivi: dès qu’il le fut possible, ont repris les activités d’encadrement et d’accompagnement des artistes locaux dans leur évolution artistique.

Très tôt dans la pandémie, une nouvelle activité a vu le jour pour soutenir ces musiciens locaux : la production audiovisuelle avec pour objectif de donner aux artistes une plateforme d’expression musicale et de promotion. De cette initiative sont nées les Rocklab Pop-Up Sessions (14 sessions qui ont cumulé 750.000 vues YouTube + Facebook), ainsi que les Rocklab Sessions, la présentation de musiciens locaux et qui racontent leur histoire pour documenter la scène musicale luxembourgeoise : pour soutenir le concept de singer-songwriter, le Grund Club Songbook, et le Be a Hero pour permettre aux plus jeunes de découvrir les musiques amplifiées.

Cependant, le CMA a essuyé de substantielles pertes en 2020 avec la bagatelle de 400.000 €; il en sera tout autant en 2021 et la situation ne va pas s’améliorer à court terme. Devant générer 40% de son budget d’exploitation par les excédents de son activité de concerts, et en l’absence d’un retour rapide à la normale, des déficits sont à prévoir pour les 2-3 prochaines années. Grâce aux réserves accumulées les années précédentes, le CMA a pu limiter les dégâts. Mais, logiquement, le ministère de la culture ne compense pas les pertes du CMA, qui a dû assumer. En 2022, avec des réserves quasiment à zéro, la Rockhal va donc vivre sur la corde raide avec une marge de manœuvre très réduite pour les prochaines années.

Faire attention et analyser individuellement la tenue de chaque concert, tout en ayant peut-être aussi parfois le courage d’en annuler un, sera la ligne directrice parce que celui-ci ne sera pas rentable ou qu’il coûtera tout simplement trop d’argent. La règle sera ainsi d’identifier les artistes qui peuvent générer un excédent financier et qui pourront donc permettre, sur le côté, de financer d’autres artistes sur lesquels la Rockhal sera prête à perdre un peu d’argent du fait que leur présence relève d’un intérêt public.

What’s next in 2022-2025 ? Les mois passés ont été mis à profit pour travailler sur de nouveaux projets et se projeter dans l’avenir. Un premier résultat de cette démarche est la stratégie du CMA (document disponible en nous joignant à contact@intensities-in-10s-cities.eu).
Le premier résultat de la mise en œuvre de la stratégie est la refonte du site internet du CMA, lié à une nouvelle plateforme de billetterie. Ensuite, un Rocklab Membership repensé afin de fédérer les artistes, musiciens et entrepreneurs créatifs du Luxembourg, Gratuit, le membership donne aussi accès à des tarifs préférentiels pour des workshops, masterclasses, etc. organisés par le Rocklab et il constituera la base de l’accès aux salles de répétition et aux autres espaces de création et de travail du Rocklab.

L’avenir, s’il est plombé par une incertitude persistante, laisse toutefois espérer pour le CMA une éclaircie pour autant que les circonstances sanitaires n’assombrissent pas les perspectives de renouvellement et de refonte de bien de ses métiers. Le CMA se devra la jouer fine, imaginative et créative…

The ARISTOCRATS – Rockhal @ Esch – 16 janvier 2020

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Minuit bien sonné: GOVAN et MINNERMANN débarquent au bistrot voisin de la Rockhal, et s’installent à la table voisine de la nôtre pour écluser – comme nous – quelques Guinness jusqu’à la fermeture des lieux. Au moment de lever le camp, on leur serret la pince en leur adressant en guise d’au revoir: « Your Neil PEART tributes were much, very much appreciated: thank you from the bottom of our heart… »
Et de fait, Marco lui a dédié un peu plus tôt dans la soirée son remarquable et excellentissime solo d’inspiration fort peartienne, tandis que plus tard Beller rendait lui aussi un vibrant hommage à RUSH, ce groupe sans lequel beaucoup ne seraient tout simplement pas – pour reprendre ses termes.

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Ceci dit, Nous poser un lapin à quelques heures de l’ouverture des portes, ça on ne nous l’avais jamais fait. Bingo…
Mais soit: les cartes sont entre les mains du management, souverain en matière d’accréditations-photos, et c’est ainsi. Une fois n’est pas coutume, nous assisterons dès lors au show sans nous préoccuper de cadrer correctement notre cliché ni de choisir la bonne vitesse, la bonne ouverture et la bonne exposition de nos shoots.

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Pour reprendre les termes du band, « What do you call an act who blends elements of dirty rock, folk, jazz, and explosions of esoterica into one mind-melding album? » The ARISTOCRATS of course ! Avec Guthrie Govan aux guitares, Bryan Beller à la basse et l’extraordinaire – mais pas plus que ses deux compères – Marco Minnemann aux drums, probablement sommes-nous en présence d’une des meilleures alchimies de rock-fusion instrumentale et exploratoire du circuit.

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Une discipline exemplaire doublée d’une liberté bien cadrée, une classe folle servie par une rare virtuosité, le tour de force du trio débouche sur une production exclusive que le band précise répondre à une règle de base non-négociable: the music must be pleasurable for the listener and it most definitely has to be fun to play. Et le fun est bien au programme de ces deux grosses heures de démonstration, un peu trop même avec un humour qui n’aurait pas déplu aux Monty Python entre tous les morceaux, mais au risque à la longue de casser le rythme de la soirée.
L’excès nuit en tout, mais on leur pardonne – comme on excuse l’incartade du premier de classe boutoneux et à lunettes…

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DANKO JONES + VOLBEAT @ Rockhal, 07 octobre 2019

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"Mutual respect ! Real rockers are here @ 06:50 pm for real rock’n’roll, for REAL r’n’r – Mutual respect !"
Le ton est donné par DANKO JONES, qui récompense l’assistance présente dès l’ouverture des portes en ce tout début de soirée par ce qu’il sait faire de mieux: nous asséner un set parfait, carré, mené tambour battant. Un set carré rondement mené – ou la quadrature du cercle enfin résolue…

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DANKO, vous l’aurez compris, on l’adore. Tant le personnage que ses compos. On a dû décliner l’interview qu’il nous réservait en milieu d’après-midi, et au cours duquel on aurait bien aimé en savoir plus sur ce qui continue à booster le personnage depuis tant d’années, et à le pousser sur les routes encore et toujours. S’il y a bien un gars qui n’a pas changé d’un iota depuis tant d’années, c’est bien DANKO JONES. Et ses compositions. Et son humour. Et son look.
DANKO JONES, c’est un coup de fraîcheur et une cure de jouvence qui (per)dure depuis des années. Sans doute est-il dépositaire de l’élixir de jeunesse universelle – à moins qu’il n’en soit le magique et génial créateur ?

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Le Man in Black demeure toujours aussi explosif sur scène, d’une expression empreinte d’une rare spontanéité et d’une fausse nonchalance aussi inhabituelle que sans doute feinte. Son rock carré, primaire et basique est appuyé par des chorus simples et percutants qui restent dans l’oreille dès la première écoute. L’ensemble délivre une force de frappe aussi redoutable que bon enfant – et sur scène, et sur la platine.

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La formule power-trio reste définitivement la plus épurée et la plus efficace qui soit pour laisser parler la poudre. Pas de longs-couteaux inutiles, pas d’esbroufe superflue, pas de déperdition d’énergie ni de figuration ostentatoire. On en reste aux fondamentaux, l’efficacité et la simplicité primant sur tout le reste. A l’image d’une Mustang qui n’a besoin ni d’électronique ni d’assistance en tous genres pour laisser toute la place à l’énergie brute, à la puissance primale. Et pour faire parler la gomme comme DANKO JONES fait parler la poudre et let the music do the talking.
Pas vraiment du VOLBEAT

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Certes, VOLBEAT a pour lui le public d’une Rockhal où les derniers tickets se sont vendus ce soir au guichet – et à un prix non négligeable. Le genre de prix qui ne rechigne pas le soi-disant rocker lambda qui s’offre un concert par an, voire deux tout au plus. Le genre de public bigarré où toutes les générations, toutes les conditions sociales et tous les genres sont réunis, avec un leitmotiv: le t-shirt noir à l’effigie de leurs idoles. Et un point commun: ce même goût pour le mainstream facile et cette même attirance pour les fredaines entraînantes qui ne resteront pas dans les an(n)ales mais qui font juste du bien par où ça passe au moment où ça passe…

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The Offspring, Nickelback ou Greenday pour n’en citer que quelques-uns drainent une audience similaire, attirée par des refrains simplistes servis toutefois par une artillerie qui se veut lourde. A l’expérience, cette cavalerie n’est cependant pas plus lourde qu’une palourde; elle n’est que volumétrique: elle prend de la place, elle remplit les vides mais n’est en définitive guère consistante et n’a que peu de masse critique. Elle impressionne les bleus mais indiffère les poils…

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Nous avions déjà expérimenté la VOLBEAT touch lors du Sweden Rock Festival 2014. Si c’était alors en clôture de toute fin de festival après un inégalable Ted NUGENT, c’est ce soir après un explosif DANKO JONES, de quoi souffrir à nouveau de la comparaison. VOLBEAT est au rock’n’roll ce que Star Wars est au cinéma d’auteur: ça plaît aux masses, mais ça ne (nous) fait pas grimper aux rideaux. Un peu comme BARONESS qui était en milieu d’affiche, au sens propre entre le marteau DANKO et l’enclume VOLBEAT

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