HELLOWEEN +HAMMERFALL, Rockhal – Esch, 14 septembre 2022

Une fois le grand rideau HELLOWEEN tombé sur l’avant-scène, le spectacle peut commencer. Et quand on parle de spectacle, on parle de spectacle: les drums sont juchées sur une citrouille géante d’un orange éblouissant au pied d’un écran tout aussi surdimensionné, et c’est parti pour un galop effréné. Les consignes shooting sont surprenantes au premier abord (photos durant le 1er morceau uniquement) mais s’avèrent finalement conformes aux habitudes et à la norme, ce 1er morceau (Skyfall) s’étirant sur un bon quart d’heure, rien de moins. Le ton est donné.

Les duos ou duels aux vocals s’enchaînent aux duels et aux duos aux guitares dans des envolées plus folles les unes que les autres: l’énergie insufflée par ses deux binômes aux lead vocals et aux guitares nous offre en alternance de mémorables passes d’armes, tantôt sur l’avancée front stage tantôt de part et d’autre de la citrouille. Cet enrobé-drainant délivre un produit fini plus que complet qui emplit les yeux et rempli amplement le volume d’une Rockhal comme replongée par magie dans le meilleur des eighties-nineties. Evoluant aujourd’hui avec pas moins de sept membres, HELLOWEEN continue d’orner de lettres d’or un style qui n’existerait pas vraiment sans ces Hamburgers: le power metal / speed metal mélodique, pour ces connoisseurs qui aiment cataloguer ces bands qui n’ont quant à eux jamais ô grand jamais demandé à être étiqueté de ceci ou de cela.

Nous avions découvert la joyeuse folie de HELLOWEEN il y a quelques semaines à l’occasion du dernier Hellfest; nous nous étions alors juré de ne pas manquer leur prochain passage. Car HELLOWEEN sur scène, c’est la fête, c’est une bande de joyeux drills, c’est ambiance de carnaval, un joyeux bordel potache organisé qui déménage et emmène son public dans une spirale ascendante de bonne humeur et de douce folie, de riffs et d’envolées qui vont se terminer on ne sait jamais trop où ni comment. Et quand ça s’arrête, on se demande tout simplement ce qui a bien pu se passer…

HAMMERFALL avait déjà bien entamé la partie en délivrant un opening-set de haute tenue. Dans le même registre, les Suédois n’ont rien à envier à la tête d’affiche du jour: si le set débute en retard du quart d’heure peu académique, HAMMERFALL met manifestement les bouchées doubles pour rattraper le temps perdu voire pour se faire pardonner. C’est chose faite à l’issue d’une prestation de près d’une heure, la Rockhal nous offrant presque de la sorte une double tête d’affiche.

Et l’on peut même parler d’une triple tête d’affiche en considérant URIAH HEEP qui célèbre ses 50 ans et plus dans la salle voisine. Il y a des soirs comme ça où l’on ne sait où donner de la tête ni où braquer son objectif. Les affaires ont comme qui dirait (définitivement ?) repris; reste maintenant à espérer que ce n’est pas un feu de paille…

Now online : TOTO – Rockhal, 23 août 2022

Il est de ces valeurs sûres qui portent parfaitement bien leur nom: TOTO est de celles-là. Mais il est également de ces valeurs sûres qui peinent à se renouveler, qui peine se réinventer et qui, trop sûres d’elles peut-être, se reposent trop franchement sur leurs acquis. TOTO est ainsi de ces bands qui vivent à crédit, le crédit de leur (incontestable et incontestée) gloire passée. La Rockhal garnie de sexas dégarnis en est une des illustrations. AOR for ever & TOTO pour rêver: now online (… Hold the Line…) ainsi que dans notre galerie de portraits. Et comme toujours: NO Photoshop. NO Ligthroom. NO raw format. NO overdub – ONLY pure one-shot JPEG.

TOTO – Rockhal d’Esch-sur-Alzette – 23 août 2022

Que serait encore TOTO en 2022 sans un intemporel Steve LUKATHER encore et toujours à la manœuvre ? A l’inverse de bien des formations qui perdurent en affichant diverses configurations au gré des aléas de la vie, celle-ci ne pourra définitivement plus s’appeler TOTO lorsque le bon Steve l’aura quittée. En attendant, profitons de notre bonheur, lequel est rehaussé par la présence de fines gâchettes en provenance de Huey Lewis (basse), de Ghost-Note (drums), de Robert Jon & The Wreck et de Prince (claviers) et enfin de Ringo Starr.

Ces Messieurs-Dames qui garnissent une Rockhal à la jauge honnêtement atteinte sont à l’image des idoles de leur jeunesse retrouvées (les idoles, pas leur jeunesse) : c’est comme s’ils se retrouvaient soudainement à frapper à la porte de la petite maison dans la prairie, et que chacun réalise habiter un corps d’adulte alors que la porte s’ouvre sur un décor qui est celui de leur jeunesse.

C’est ça l’effet TOTO, c’est ça la magie LUKATHER, c’est ça la puissance de feu de feu les frères PORCARO, c’est ça la marque de fabrique des formations et des compositions intemporelles de TOTO, travaillées, ciselées, de haute précision et traversant allègrement les décennies alors que d’autres affrontent les affres des années qui s’écoulent.

L’année prochaine sans doute, dans deux ans peut-être, la bande à LUKATHER nous reviendra c’est certain et les sensations seront les mêmes, intactes, identiques mais chaque fois renouvelées. C’est ça le miracle TOTO. Même si c’est qui peut aussi lasser certains dont nous ne sommes pas encore…

Now online : DEAD DAISIES + JUDAS PRIEST @ Rockhal, 22 juin 2022

… et aussi dans notre galerie de portraits. NO Photoshop. NO Lightroom. NO .raw. Ni bidouillage ni chipotage ni recadrage ni retouche, car on ne badine pas plus avec les photos qu’avec le rock’n’roll: pure one-shot jpeg only!

JUDAS PRIEST + The DEAD DAISIES, Rockhal – 22 juin 2022

Judas Priest Metal Works – Founded: 1970 Birmingham, England, arbore notre pass-photo: tout est dit. Les USA ont Detroit, le Royaume-Uni a Birmingham. La Motor City a accouché de monstres sacrés (de Nugent à Alice Cooper, de MC5 à Iggy Pop en passant par Bob Seger et tant d’autres) tandis que la seconde en Angleterre a enfanté elle aussi de sacrés monstres – Black Sabbath et JUDAS PRIEST pour n’en citer que deux. Dans la fournaise de ces deux cités industrielles, la compétition entre les bands était âpre et faisait rage nuit et jour: c’est à celui qui jouait le plus, le plus fort et le plus longtemps. Survival of the fittest, jour après jour. Marche ou crève. C’est de la sorte que ces bassins industriels, ces berceaux métalliers et métallurgiques à leur heure de gloire ont généré la furie et l’énergie impensables ailleurs – the real rock’n’roll. Dieu soit béni.

Après les adieux de KISS début de ce mois au Sportpaleis pour leur 50ème anniversaire, avant la Final Order de UFO et le Farewell Tour de WHITESNAKE après-demain au Hellfest à l’occasion de leur demi-siècle sur la route également, un quatrième pilier de la scène fête ce soir (et avec deux ans de retard pour la raison que l’on ne nomme plus) ses 50+2 berges et tire de même sa révérence – et quelle révérence : JUDAS PRIEST, les maitres ou les parents de la NWOBHM (à moins que le titre ne revienne à BLACK SABBATH, à IRON MAIDEN, à MOTORHEAD, à UFO, à SAXON ou à tant d’autres qui ont écrit en lettres d’or l’enfantement de la New Wave of British Heavy Metal des seventies ?). Une page se tourne, un chapitre se clôt, désormais plus rien ne sera comme avant – même si la bande à Bruce Dickinson et à Steve Harris, dieux du stade (ou plutôt des stades) continue inlassablement d’écrire l’histoire sans pareille de la NWOBHM. Dieux des stades d’un côté, Seigneur du Cuir de l’autre pour JUDAS PRIEST, make up your choice – pour peu qu’il faille poser un choix.

Une autre légende est à l’affiche ce soir en opening act : The Voice. Glenn HUGHES himself a intégré ce collectif DEAD DAISIES en faisant tant qu’à faire main basse sur les vocals abandonnées par John Corabi et sur la basse délaissée par Marco Mendoza. D’une pierre deux coups. Strike ! 1 pour le prix de 2. Le fidèle Dough ALDRICH, second couteau devenu premier par la force des choses, reste à la manoeuvre: la six cordes toujours bien charpentée, il devient ainsi le pivot du band tout en assurant la stabilité et la continuité des affaires.

The DEAD DAISIES fait le job, ni plus ni moins: un set propret ponctué de deux dispensables reprises purpleliennes (Mistreated et Burn) sans intérêt aucun, hormis pour The Voice laissant ainsi libre cours à ses traditionnelles et tout aussi dispensables vocalises. On préfère sans conteste HUGHES à la basse (où il excelle particulièrement ce soir) plutôt qu’aux vocals (où il irrite un tantinet). Et quoi de plus pathétique que ses traditionnelles et ô combien ridicules génuflexions et courbettes de ballerines à chaque photo-finish de concerts?! Considérations certes superflues mais qui font passer la bande-son des DEAD DAISIES au second plan alors que déjà le PRIEST va débouler sur scène.

La classe totale. Et même la total-class. Dans un décorum metal factory, JUDAS PRIEST éclabousse la Rockhal de sa maestria, de son brio et de sa superbe. Faisant semblant de ne pas y toucher, mine de rien et semblant de rien, HALFORD et ses potes nous délivrent la set-list parfaite, le florilège ultime, la master-class absolue. JUDAS sort par la très grande porte et termine sa carrière au sommet de son art à l’issue d’une magistrale grand-messe, et avec l’intelligence de ne pas commettre la tournée de trop. S’arrêter au sommet de son art, clôturer sa carrière au faite de sa discipline, probablement l’aboutissement et le plus grand signe d’intelligence et de respect que JUDAS PRIEST pouvait offrir à ses hordes de quinquas et de sexas aux crânes désormais chauves et aux bides pour la plupart ventripotents. Et que dire de la projection fugace d’un Glenn Tipton sur l’écran géant le temps d’un court solo ?! Ne manquait qu’un hologramme de KK Downing pour que la boucle soit bouclée.

Quel plus bel adieu JUDAS PRIEST pouvait-il offrir à ses fidèles ? De quelle manière plus élégante et plus distinguée, plus flamboyante et plus magistrale JUDAS PRIEST pouvait-il refermer son tour-book ? Pour qui n’était pas de la cérémonie ce soir, la question restera à jamais sans réponse. Pour qui en était, la question ne se pose plus. Ite missa est. Amen.

Now online : DANKO JONES – Rockhal, Esch s/ Alzette – 29 mai 2022

“It’s easy to write rock songs. » Who would know better than Canadian enfant terrible Danko Jones? Said and done! In the middle of the worst pandemic of modern times, the hard rockin‘ Toronto outfit named after its eloquent leader is releasing its tenth studio album “Power Trio”. Nomen est omen. But the significant title not only sums up the line of approach of the eleven new cuts presented here, the album also celebrates the 25th year anniversary of this uncompromising band.

Elégant et distingué comme à son habitude, tout de noir vêtu, DANKO JONES endosse à nouveau son costume préféré – celui de tueur en série. A moins que ce ne soit finalement que sa seconde peau. Ou, plus probablement encore, sa véritable épiderme et sa plus profonde nature. DANKO JONES nous réserve à nouveau un festival, et pas qu’un Festival du Rire.

Maintenant online et dans notre galerie de portraits, comme toujours PURE ONE-SHOT JPEG only: ni format .raw, ni Photoshop, ni Lightroom, ni aucune retouche. Car on ne bidouille pas plus avec les photos qu’avec le rock’n’roll…

DANKO JONES – Rockhal, Esch s/ Alzette – 29 mai 2022

« On ne mérite pas vos applaudissements, je suis désolé. Je vous avais promis un vrai concert de rock’n’roll, et nous sommes en train de vous délivrer le concert parfait, votre concert de l’année 2022, sans faute aucune, sans fausse note ni même quelques lyrics oubliées. On vous avait promis du vrai rock’n’roll avec des erreurs, des fautes et des plantages, et voilà qu’on vous offre le concert parfait. Désolés, vraiment désolés… » – DANKO JONES, Rockhal – 29 mai 2022, 21h53′.

Sacrée DANKO JONES, va. Toujours pareil à lui-même, toujours fidèle à son caractère déjanté, toujours aussi grande gueule, toujours aussi hilarant – parce que cette audience le mérite, parce que nous le méritons: « Plutôt que jouer hier dans le main hall voisin, un samedi soir, devant 2.500 personnes qui seraient venues les mains dans les poches pour leur sortie hebdomadaire, nous avons préféré jouer devant 850 véritables amateurs de real rock’n’roll qui ont fait le déplacement alors qu’ils bossent demain matin… » gicle-t-il.

Merci Danko, merci ! Déjà qu’un spectateur le charrie en début de set en lui hurlant qu’il ne joue toujours pas dans les WC (sic) – allusion à l’un de ses derniers passages ici-même dans le Club alors qu’un autre groupe jouait dans le Main Hall, salle qu’il annonçait à l’époque avoir déclinée sous prétexte qu’il ne jouait pas dans les WC, lui. No comment.

DANKO JONES, on l’adore. L’Homme tout d’abord – les hommes, devrions-nous dire. Power trio par excellence, dans toute l’acception du terme que cela représente, leur dernier album sorti en pleine pandémie s’intitule tout simplement et tout sobrement « Power Trio ». Tout un programme. Et tout est dit. Ses compositions ensuite: dépassant rarement ou de peu les 3 minutes, il va à l’essentiel, sans fioriture ni détour, rien que l’essentiel et la substantifique moëlle du real rock’n’roll. Du party rock’n’roll devrions-nous dire, car tout est prétexte à la fête avec DANKO JONES.

A commencer par ses compositions qui vous tombent directement dans l’oreille et ses refrains que vous vous surprenez à hurler de concert à la première écoute déjà tant leur simplicité – leur redoutable efficacité – est la marque de fabrique DANKO JONES. Party rock’n’roll, la meilleure définition sans doute d’un style propre à l’énergumène qui se révèle être une véritable bête de scène sans peu d’équivalent: entouré de ses deux acolytes qui assurent une section rythmique tout bonnement criminelle, DANKO JONES joue(nt) les men in black à la dégaine similaire à celle de THERAPY? (… autre power trio qui a sévi ici-même il y a quelques jours, et ce n’est pas un hasard). Il n’existerait pas qu’il faudrait l’inventer, le Danko JONES. Mais son inventeur, aussi génial ou aussi fou soit-il, ne l’aurait jamais imaginé tel que la nature l’a pourtant enfanté.

DANKO JONES a inventé le party r’n’r, la poudre, et la mèche qui va avec. DANKO JONES a inventé le party r’n’r, la bombe, et le détonateur qui l’enclenche. DANKO JONES a inventé la fête sur scène, et le moins que l’on puisse dire est que la contagion gagne chaque audience comme une pandémie qui s’abat sur le monde: redoutable, terrifique et bougrement radicale. Avec des mélodies et des compositions simples voire simplissimes, avec des refrains et des riffs mémorisables par une intelligence unicellulaire, avec des lyrics comme sorties tout droit d’une cour de récréation, la preuve en est avec DANKO JONES qu’il en faut peu pour être heureux. Et ce peu n’a jamais autant valu.

Now online : THERAPY? – Rockhal, Esch-sur-Alzette, 25 mai 2022

Thérapie de groupe, thérapie de groupe… Après que la consultation prescrite ait été annulée plusieurs fois en 2020 puis en 2021, la voici enfin fixée en ce jour béni du 25 mai 2022. Maintenant online ci-dessous et bien sûr dans notre galerie de portraits, comme toujours PURE ONE-SHOT JPEG only: ni format .raw, ni Photoshop, ni Lightroom, ni aucune retouche. Car on ne bidouille pas plus avec les photos qu’avec le rock’n’roll…

THERAPY? – Rockhal Esch/Alzette – 25 mai 2022

Thérapie de groupe maintes fois donc reportée en 2020 puis en 2021 pour les raisons qu’on sait, avant d’enfin prendre place dans notre agenda en ce beau soir de mai 2022. Thérapie de groupe mais aussi thérapie brève avec un set de 80 petites minutes seulement, rappel compris. THERAPY? nous a habitué à des shows aussi intenses que courts, aussi denses que brefs, mais si l’on s’y fait avec le temps on ne s’y habitue pas forcément.

Les power-trios demeurent définitivement la quintessence du rock’n’roll, la configuration primale. Ce triangle parfait, cette triangulation (quint)essentielle guitare-basse-batterie est toutefois une espèce en voie de disparition et d’extinction si l’on s’en tient au constat actuel qui éloigne la musique mainstream d’aujourd’hui de cette forme intangible du rock’n’roll. Les artifices en tous genre tout comme la configuration même de la musique et la structure de son écriture ne répondent plus aux standards du genre. Si le rock’n’roll évolue, certains affirmeront qu’il a tendance à disparaître ou à devenir une niche comme une autre où se retrouvent irréductibles ou nostalgiques. D’autres puristes, au contraire, démontrent que le genre n’a rien perdu de sa superbe, de son énergie et de sa raison d’être: THERAPY? est de ceux-là. Nous aussi…

Une version véritablement dantesque de Diane restera le moment émotionnellement fort de cette soirée tant de fois reportée – une de ces versions, une de ces exécutions qui vous font dresser le poil et transpirer de l’échine. THERAPY? ne se renouvelle pas. THERAPY? ne change pas. THERAPY? ne vieillit pas. THERAPY? n’évolue pas non plus. La théorie de l’évolution explique comment un changement de forme peut survenir par sélection naturelle, mais aussi comment une forme peut être conservée et renforcée car elle permet à l’espèce de survivre dans les conditions d’un milieu donné. THERAPY? pour ses 30 31 32 ans: CQFD.

Now online : MESHUGGAH – Rockhal, Esch/Alzette – 22 mai 2022

Maintenant en ligne, les pionniers du tech-metal extrême venus du grand nord jettent un grand froid sur la Rochhal. Et bien plus dans notre galerie online…