Now online : SLIPKNOT + The BLACK KEYS à la Rockhal de Esch-sur-Alzette

Les jours se suivent et se ressemblent, et il en est de même de la scène de la Rockhal qui accueille pourtant successivement ces 14 et 15 juin 2023 des lascars sans guère de points communs. SLIPKNOT, entre toutes ses têtes d’affiche des plus grands festivals européens, prend le temps et la peine de terrasser de son nu-métal et de son show une salle blindée-massacre. Le lendemain, The BLACK KEYS – également en tête d’affiche de bien d’autres festivals – font davantage dans le root , efficacement secondés d’un redoutable quatuor et supportés par une mise en scène peu commune.

Now online et dans notre galerie de portraits : last & latest footages, shootings & reviews « From backstage to frontstage ». NO Photoshop. NO Ligthroom. NO RAW format. NO numeric nor digital overdub : ONLY pure one-shot JPEG !

The BLACK KEYS – Rockhal @ Esch-sur-Alzette – 15 juin 2023

Accompagnés d’un puissant quatuor sorti d’on ne sait trop où (aussi bien de la Jamaïque que du fin fond du Mississippi Delta selon les morceaux), The BLACK KEYS déboulent humblement sur scène et débutent leur set d’un sobre et suffisant « Good evening Luxembourg ». Un large écran LED à travers lequel transperce ponctuellement le flash de puissant spots donne aux lieux une dimension trompeuse, encore amplifiée par un light-show mobile et savamment articulé du meilleur effet. Mais toute cette mise en scène – finalement sobre et simple – n’est qu’inutile artifice pour un duo (devenu sextet) dont la set-list se suffit amplement à elle-même.

La batterie de Patrick Carney est située au bord de la scène, la vraie attraction scénique du groupe. Auberbach ne se prend pas au sérieux et se tient à sa gauche, le reste du groupe à l’arrière. La setlist couvre les deux décennies d’activité du groupe – de quoi simplement faire le job – jusqu’au rappel et son Little Black Submarines qui secoue enfin le cocotier avant que The BLACK KEYS assènent un grand coup de pied dans la fourmilière avec le survolté Lonely Boy pour clôturer un set tout simplement bon…

SLIPKNOT – Rockhal Esch-sur-Alzette – 14 juin 2023

Cela fait plus d’un quart de siècle que SLIPKNOT joue à faire peur, même si l’on n’a jamais vraiment accroché à cette formule connue mais qui continue de fonctionner. SLIPKNOT est en tête d’affiche de tous – oui, de tous – les festival européens et US, et même pour la 5ème fois en haut de l’affiche du Download pour ce que la presse anglaise rapporte déjà être la prestation la plus aboutie en 20 ans de festival, le meilleur set de deux décennies de décibels @ Castle Donington ! Et malgré tout ça, les gars de l’Iowa font ce soir le détour par la Rockhal, excusez du peu.

21h03, extinction des feux. Des explosions retentissent et des flammes jaillissent non loin du pit-photo, de quoi faire sursauter les quelques photographes que nous sommes. C’est parti mon kiki, dans une furieuse salve d’ouverture de feux d’artifice, de flammes et de riffs qui ouvrent les hostilités. Le décorum est classique avec les deux plateformes installées de part et d’autre de la scène pour accueillir les énormes fûts tandis que la batterie trône au centre..

« Ma voix est HS ce soir, je ne sais pas ce qui se passe, mais pas moyen qu’on annule ce show !» balance un Corey Taylor en forme pourtant olympique avant de suspendre le show quelques instants pour s’assurer qu’un fan tombé au sol allait bien.

Si Taylor a du mal avec sa voix, cela ne s’entend pas – ou guère, au milieu d’une Rockhal qui rugit comme rarement. Les gars sautent et rebondissent sur la scène, sautant des plates-formes, tandis qu’un baril se fait battre à coup de batte de baseball enflammée. Ouais, on en a pour ses sous (97 € quand même au guichet du soir avant que le sold-out ne soit prononcé): SLIPKNOT a marqué un grand coup ce soir, même si l’on reste quant à nous sur le quai à regarder le train passer plutôt que de grimper dans ce redoutable Iowa Express. La prochaine fois, peut-être.

Now online : SABATON + Baby Metal + Lordi @ Rockhal, 25 avril 2023

SABATON n’a jamais fait dans la dentelle (à l’inverse de BABY METAL dont on s’interroge d’ailleurs sur la présence en opening act, mais bon). Mais quand le show des Suédois est agrémenté du décorum scénographique déployé dans toute son intégralité – car les dimensions de la Rockhal le permettent – on ne sait pas trop bien si la pyrotechnie nous emmène douloureusement dans le Donbass ou nous renvoie dans l’enfer de Verdun…

Now online ici même et toujours dans notre galerie de portraits à l’instar de toutes nos précédentes reviews. Et comme toujours en français in ze texte: last & latest footages, shootings & reviews in our specific GALERY « From backstage to frontstage ». NO Photoshop. NO Ligthroom. NO RAW format. NO numeric nor digital overdub : ONLY pure one-shot JPEG !

SABATON + BabyMetal + Lordi @ Rockhal, Esch-s/-Alzette – 25 avril 2023

10 semis… SABATON débarque à la Rockhal avec pas moins de 10 semi-remorques aux couleurs du band, les cabines numérotées de 1 à 10 estampillées « Stockholm ». Les trucks soigneusement alignés à l’arrière de la Rockhal, le spectacle est pour le moins impressionnant depuis les escaliers métalliques extérieurs qui mènent à la coursive intérieure surplombant la salle. Depuis cette passerelle, la vue plongeante sur l’immense scène et le public s’avère toute aussi magistrale, et la pyrotechnie ne fait que sublimer le spectacle qui s’offre à l’objectif des photographes trois morceaux durant.

Comme lors de notre dernier SABATON au Sportpaleis d’Anvers en 2020 déjà, la séance de shooting débute par un briefing pointu d’une quinzaine de minutes à l’extérieur de la Rockhal, non loin de l’alignement des trucks. Set-list à la main, le Press Officer décrit à la bonne douzaine de photographes que nous sommes le déroulement du show, morceau par morceau, en nous précisant pour chaque titre le déroulement de la scénographie, les moments forts et les artifices utilisés, ainsi que les meilleurs angles de prise de vue en fonction du positionnement des Suédois sur scène.

Autant dire mission impossible pour mémoriser toutes ces recommandation et retenir tous ces détails vu l’enchaînement des consignes et des conseils prodigués. Sans parler du fait que les photographes sont splités en deux groupes, l’un accédant au pit-photo pour trois morceaux tandis que l’autre est conduit au balcon surplombant la salle, avant de procéder à une rotation puis redescendre dans le pit pour encore deux morceaux à shooter alors que l’autre contingent remonte au perchoir. Il n’y a pas à dire mais SABATON est soucieux de son image et sait y faire avec les photographes pour leur (nous) offrir manifestement toutes les meilleures conditions qui soient pour opérer.

L’immense scène est (très) discrètement équipée de quantité de canons et autres tubes pyrotechniques, à l’instar du pit-photo à peine moins encombré et qui a tout d’un arsenal de campagne. Le show peut débuter, le déluge de feu et de décibels de même: SABATON déclenche l’offensive et lance ses troupes à l’assaut d’une Rockhal bien fournie qui n’entend d’ailleurs pas faire montre de résistance. Au contraire: l’ennemi s’est rangé aux côtés des assaillants pour mieux encore contribuer à la réussite d’une blitzkrieg tout ce qu’il y a de plus parfaite.

Avec près de vingt cinq années affichées à son compteur, SABATON a lancé en 2022 son « The Tour To End All Tours », en écho direct au titre de leur dernier album en date : The War To End All Wars, dixième album du groupe. Reportée pour cause de covid à l’instar de quantité d’autres tournées, celle-ci débarque avec un an de retard avec à sa tête notre infatigable Joakim Brodén au micro, chanteur co-fondateur du groupe.

Continuant de puiser son inspiration dans les nombreux conflits et guerres qui ont pu ravager le monde durant tant de siècles, SABATON pourrait lasser par la monotonie de sa mono-thématique. Il n’en est pourtant rien, que du contraire: entre respect et hommages aux héros tombés et mise en exergue de la stupidité et de la vanité de la nature humaine – tellement d’actualité – SABATON fait oeuvre tant de pédagogie que de mise en perspective historique. On peut déplorer que la grande majorité du public n’en a certainement cure, à l’instar de la plupart des bands qui drainent les foules bien plus de par leurs compositions que par la qualité et la finesse de leurs lyrics…

Quant à LORDI puis à BABYMETAL qui officiaient successivement en opening-act(s), qu’est-ce qui peut bien attirer les foules dans cette manifeste erreur de casting…?! Les gagnants de l’Eurovision 2016 (parait-il) continuent leur bonhomme de chemin après avoir fêté en 2022 leurs 30 années de carrière – rien de moins. Avec quatorze albums au compteur et un nouveau single sorti en 2023, le groupe emmené par Mr. Lordi continue de se promener à travers les scènes du monde, toujours grimés en (dispensables) vilains monstres sans grand intérêt.

Venu du Japon, BABYMETAL est comme le cheveu (de plus) dans la soupe: un insipide mélange de j-pop et de métal qui continue pourtant manifestement d’attirer un certain public malgré leur genre… euh… improbable: premier band japonais à remplir la Wembley Arena et à se produire à Glastonbury, soit. God save the King: s’il fallait donner du crédit à qui remplit Wembley ou à qui foule les planches de Glastonbury, on ne serait pas encore sorti de l’auberge. Dieu soit loué: n’aurait manqué ce soir que MANESKIN pour boire le calice jusqu’à la lie…

Now online : GOJIRA – Rockhal – 26 février 2023

Les Fransquillons jouent désormais dans la cour des tous grands, et la démonstration de force de ce soir (re)met les pendules à l’heure pour qui en aurait encore douté. Scène gigantesque, écrans LED et light show en conséquence servent une sonorisation également peu commune, d’une impressionnante puissance de feu et d’une qualité hors paire – pas façon oppression thoracique gentillette du sternum mais plutôt celle qui te défonce la poitrine à la manière d’un bulldozer en stationnement sur ton buste. Now online et dans notre GALERY From backstage to frontstage, All the World is a Stage

GOJIRA + Alien Weaponry – Rockhal – 26 février 2023

Hormis de dispensables pataquès de beauf – chassez le naturel, il revient au galop ? – GOJIRA réalise un sans-faute de très exactement 100 minutes dans le main-hall de la Rockhal, après avoir maintes fois déjà rempli son club voisin. Mais ça c’était avant, bien avant que le quatuor ne remplisse les +20.000 places de l’Accor Arena de Paris pas plus tard qu’hier…

Devenu géant de la scène métal outre-Atlantique, GOJIRA décroche maintenant le succès qu’il mérite en Europe, mettant fin à l’adage que nul n’est prophète en son pays. Les Landais poursuivent ainsi la tournée-monstre de leur septième et dernier album Fortitude que la pandémie a interrompu en 2021-2022, tournée à la hauteur de la 12ème place atteinte par ledit album dans le Top 200 du Billboard US.

GOJIRA joue donc maintenant l’égal des plus grandes pointures mondiales, et le barnum en est à l’image. Une scène sur trois niveaux, un écran gigantesque est positionné en arrière-scène des frères Duplantier, et un décompte de 180 secondes précède le début des hostilités. Aussitôt terminé, la pyrotechnie grille nos poils dans le pit-photo tandis que les gars de la sécurité nous éloignent prudemment des canons à serpentins géants avant chaque déflagration – pas facile de shooter au milieu des shrapnells.

Mais l’homme ne se nourrit pas que de show: un déluge de décibels, puissant et dévastateur, s’abat sur la Rockhal après le tohu-bohu déjà du hard-core de EMPLOYED TO SERVE qui ouvrait les hostilités et dont le We don’t need you aurait allègrement pu leur être retourné. S’en suit le ramdam de ALIEN WEAPONRY: débutant leur set par un traditionnel haka tout ce qu’il y a de néo-zélandais, ils poursuivent en maori dans la pure tradition tribale d’un Sepultura.

Puis vint donc le blast beat cataclysmique de Mario qui fait place nette dans la Rockhal, mettant tout le monde d’accord. Si GOJIRA ne fait pas dans la dentelle (ça, on le savait déjà), le quatuor pourrait se renouveler davantage encore, pêchant peut-être par un petit manque de diversité ou de relief (selon nous) parmi des compos nourries au même biberon et toutes sorties du même moule…

Quoi qu’il en soit, la phalange landaise du métal français a de beaux jours devant elle si on en croit l’affluence de ce soir à la Rockhal et l’âge relativement modeste de l’assistance, hormis quelques quinquas et sexas habitués du style et des lieux, la plupart vêtus de leur t-shirt à l’affligeant et habituel ton noir arborant noms et logos coutumiers. Tout a néanmoins une fin (sauf les saucisses, etc. etc.): avant de tous se quitter, 100 minutes de concert plus tard, GOJIRA restera un long moment sur scène pour remercier le public et les deux premières parties, comme pour faire durer plus longtemps encore un moment qui aurait été très peu probable il n’y a que quelques années encore. Un succès artistique spectaculaire et un métal activiste servant un engagement profond pour la cause écologique: total respect, les Frenchies.

Now online : SÓLSTAFIR @ Rockhal, 20 février 2023

Antichristian Icelandic Heathen Bastards… Pleaaaaaase welcome SÓLSTAFIR ! Si ça se comprend en english, la version en idiome islandais dégage également tout son charme et son lot d’exotisme. Une demi-heure de musique folklorique aux chants gutturaux permet d’ailleurs à l’assistance de se familiariser avec cette langue flexionnelle en prélude à l’arrivée du quatuor sur scène, manière d’échauffer (ou d’échauder ?) les esprits. Si l’oreille avertie devine ainsi aisément que la langue islandaise n’a pas subi de grands changements au cours des derniers mille ans, il en est tout autrement de la musique « de là-bas » – et l’on ne parle pas de leur iconique Bjork, bien trop conformiste, lisse et polie comparativement à nos génialissimes Antichristian Icelandic Heathen Bastards. Now online et déjà bien sûr dans notre galerie de portraits…

SÓLSTAFIR + KATATONIA @ Rockhal, 20 février 2023

Une Rickenbacker est toujours annonciatrice d’un moment exceptionnel, d’un show qui va dépoter grave. Ce constat, le plus empirique mais aussi le plus subjectif qui soit, va se voir une fois encore confirmé par celle de SÓLSTAFIR qui ne fait pas exception à notre règle. Et ce n’en est que plus vrai encore quand cette Rickenbacker est confiée au délicat traitement de celui qui a(urai)t été par cinq fois élu « The Sexiest Man of Iceland » (sic), le bien nommé Svavar « Svabbi » Austmann. Ses longues tresses rousses déboulant de dessous son chapeau n’y sont sans doute pas pour rien. Ou pas – allez appréhender les critères esthétiques de ces gens de tout-là-bas-au-nord-au-fond-à-droite.

SÓLSTAFIR n’a en tous cas pas son pareil dans le style qui est le sien, à l’improbable jonction peut-être de Motorpsycho et d’un Motörhead mais ascendant Hawkwind quand il est question de tisser des ambiances lourdes et oppressantes, ou langoureuses et lancinantes tout autant que psychédéliques et obsessionnelles. Les morceaux peuvent s’étirer à n’en plus finir, au point de parfois peiner à en distinguer le début de la fin dans un éternel recommencement ou dans une continuelle redite. SÓLSTAFIR, ou comme une impression d’infini, comme une aurore boréale qui s’étire à n’en plus finir, aussi vaporeuse qu’intangible.

Jusqu’au moment où l’ambiance vaporeuse se dissipe brutalement, très brutalement même, dans une déferlante et un blizzard de décibels qui ramène violemment l’assistance aux contingences existentielles liées au prix de la chope au bar et des énergies fossiles qui ont rendu couteux le déplacement jusqu’à la Rockhal.

Cette ambiance hyperbolique pour le moins particulière, parfois religieuse et hypnotique, parfois tribale et hystérique, est amplifiée par les silences impressionnants qu’impose à l’assistance – d’un seul geste – Aðalbjörn « Addi » Tryggvason, comme pour donner plus de profondeur et plus de puissance encore aux rares passages en sourdine. Assurément Guitry se référait-il à SÓLSTAFIR lorsqu’il lançait son célèbre « Lorsqu’on vient d’entendre un morceau de Mozart, le silence qui lui succède est encore de lui« . Si ce n’est qu’avec nos Islandais préférés, ces silences sont assourdissants.

Faut-il préciser que les bien nommés SÓLSTAFIR n’officiaient « que » en tant qu’opening act d’un dispensable KATATONIA, non sans délivrer un set de pas moins d’une heure quart quand même, excusez du peu. KATATONIA pouvait ensuite venir faire de la figuration, et uniquement de la figuration: il n’y avait que des restes à se mettre sous la dent, et à la dernière note des Islandais la messe était dite. KATATONIA, nimbé dans la quasi pénombre ou au contraire camouflé à contre-jour par de violents et redoutables flashes stroboscopiques, tout est mise en scène pour dirait-on faire ch… les photographes attitrés durant les 3 titres réglementaires. A quoi bon accréditer si c’est pour officier dans de telles conditions…?

Now online : LEPROUS @ Rockhal + ATOMIQUE DELUXE @ Zik-Zak

Pas en grande forme vocale, le Einar Solberg. C’est du moins ce qu’il répète à l’envi ce soir sur la scène du Rockhal Club. Bien que nous ne souffrions pas (encore) de troubles du conduit auditif, il n’en parait fichtrement rien. Norwaygian Power ?!

Tout l’inverse d’un Erwan en forme olympique, dopé à la Maes et à d’autres bières fumées backstage peut-être (sic). ATOMIQUE DELUXE en condition détonante et (un peu) brouillon comme on l’adore, est de retour aux affaires après une bien trop longue traversée du désert. Full review & pix now online et bien sûr toujours dans notre galerie de portraits…