RUSH : 5 de 7. Que dire de plus qui n’a pas encore été dit ou écrit ? Si ce n’est que la salle n’a ni charme ni particularité relevante – c’est un vélodrome – et que nous ne sommes pas particulièrement bien placés non plus. Le concert est d’un standard de qualité qui ne lasse de surprendre. Je comprends mieux Neil expliquant combien il est ardu pour le groupe de s’accorder sur une set list suffisamment complexe que pour faire de chaque soir un défi permanent à relever en terme de performance live, sans pour autant sombrer dans le supplice technico-technique exigeant de leur part une concentration trop extrême leur ôtant par là-même le plaisir de jouer. Celui qui a vu Rush sur scène comprendra – ou plutôt ne comprendra pas – comment un trio peut, à lui seul, faire tout ça ! Le solo de Neil est un poème à lui tout seul, une performance quotidienne étalonnant la référence absolue en matière de percussions…
RUSH : 4 de 7. Notre deuxième venue dans cette Festhalle toujours aussi impressionnante, pour Rush à nouveau. Et toujours autant de GI’s qu’en 1988 parmi le public allemand – dont certains nous envient en apprenant que nous étions la veille à Köln et que nous serons quelques jours plus tard à Stuttgart. Les GI’s : « Why are you here ? ». Nous: « Because we’re here”. Tous ensemble, dans un grand éclat de rire : « Roll the Bones ! ». Comprennent qui pourra… Au 1er ou au 2nd rang où nous nous trouvons pour toute la durée du concert, nous sommes protégés – au propre comme au figuré – par nombre de ces GI’s avec qui nous venons de sympathiser, aussi barraqués que des garde-robes anciennes et qui forment un rempart nous protégeant des mouvements de foules provenant de l’arrière et écrabouillant habituellement les premiers rangs sur les barrières. American Power, yes… Après Londres la semaine dernière, deux Rush en deux soirs : que du bonheur! Ce le sera moins le lendemain au boulot : Long is the road back to Belgium.
RUSH : 3 de 7. Une salle archi-bondée, un public plus que chaud, une audience plus qu’excitée : pas facile de garder sa place au 1er rang. A tel point que l’une ou l’autre fois durant le concert, Geddy et Alex feront montre de leur incompréhension – voire de leur désapprobation – face à cette foule qui a plus du tsunami humain que d’une traditionnal & classical Rush audience. Nous prenons quelque peu de recul, rester devant étant des plus difficiles – et surtout peu confortable : dommage pour les potes qui nous accompagne pour ce qui est une première pour eux. Chaleur étouffante. Le concert est, comme tous ceux de la tournée, une copie conforme de celui de la veille ou du lendemain – Ah ! ce Xanadu qui me donne encore la chaire de poule… ! Quant à Primus en première partie, il m’est toujours aussi difficile de les digérer. L’on verra demain à Frankfurt si ça passe mieux…
RUSH – Roll The Bones Tour: 2 de 7. Nous passons cette journée à faire le pied de grue devant le Mayfair Hotel, espérant pêcher au vol l’un de nos trois Canadiens avant le second show de ce soir à Wembley. La journée passe vite : par le plus grand des hasards, l’hôtel héberge en effet pas mal de célébrités qui y ont élu domicile pour un jour à l’occasion d’un concert Tribute to Freddy Mercury qui se tient quelque part dans la cité ce soir également ! L’on croise dès lors sur le trottoir de l’hôtel, et de mémoire, Lisa Minelli, Tonny Iommi, Zucchero, Spinal Tap, Anthrax et quantité d’autres encore dont je n’ai même plus souvenance – un comble ! A l’exception quand même de l’anecdote du jour : les membres de Def Leppard au grand complet qui s’attendent à nous voir les apostropher en leur demandant un autographe, et qui prennent dès lors les devants en nous gratifiant spontanément d’un magistral : « Do you wanna some autographs, guys ? » ou quelque chose de la sorte. Je pense que notre réponse qui a fusé illico (« No, thanx ! ») les a quelque peu décontenancés, habitués qu’ils sont à faire face à une foule de fans se les disputant ! Un grand moment, un grand moment – ou comment se payer bien involontairement un affront à la méthode anglaise. Shocking. L’on croise quand même brièvement Alex quittant le Mayfair pour un brin de promenade dans Londres, suivi peu après de Geddy embarquant dans une Range Rover conduite par Ruppert Hine himself. Quelques mots échangés, quelques photos fugaces, un rapide autographe – tout se passe assez vite. Quelques photos à la va-vite également…
Le soir venu, le second concert à Wembley est une copie conforme du premier – ce qui n’enlève rien au charme et à la puissance de la chose. Nous nous extirpons rapidement de la salle pour nous rediriger, à notre aise cette fois-ci, vers le Mayfair Hôtel où nous ferons sagement le pied de grue dans l’attente de la limousine ramenant nos deux lascars du concert. Nouvelle rapide entrevue avec Geddy & Alex, Neil ayant pris les devants comme à chaque fois, un chauffeur le ramenant dare-dare au bercail dès le dernier coup de baguette donné. C’est un rituel qui perdure encore : avant même que les lampes de la salle ne se rallument, bondissant de sa batterie pour filer backstage puis rejoindre son véhicule, il est déjà bien loin lorsque le public commence seulement à gagner la sortie… Dernière nuit à London avant de rejoindre le continent demain matin pour la suite des aventures – et pour bosser aussi, quand même !
RUSH: 1 de 7. Autrement dit, premier concert d’une série de sept (!) que nous allons nous offrir en deux semaines de tournée européenne. Quand on aime, on ne compte pas : quatre ans que nous attendons cette tournée… ! Première donc des deux soirées londoniennes du groupe, sold out à Wembley, avec PRIMUS en première partie comme pour toute cette tournée européenne. Nous ne sommes pas parfaitement placés, mais bon : le système anglais étant ce qu’il est, le jeu des places numérotées n’est une bonne chose que pour ceux qui ont la chance – car il faut en avoir – d’obtenir les places aux premiers rangs. Nous sommes quant à nous relégués plus à l’arrière, soit… Superbe concert, avec un light show impressionnant et quelques vieilleries de derrière les fagots qu’ils nous ont ressorties pour l’occasion. Great. GREAT ! L’anecdote du jour, et de taille, reste notre folle course poursuite dans les rues de Londres au beau milieu de la nuit, après avoir pris en chasse la limousine ramenant Alex et Geddy à l’hôtel à l’issue du concert. Les rues de Londres étant désertes à cette heure avancée de la nuit, nous bondissons au volant de mon Honda afin de poursuivre la limousine ramenant nos deux Canadiens depuis Wembley jusqu’à leur hôtel, grillant feux rouges sur feux rouges, conduisant à tombeau ouvert et au plus grand mépris des îlots directionnels et autres sens giratoires ou interdits afin de ne pas perdre le contact avec nos lascars. Se voyant pris en chasse, leur chauffeur augmente encore et encore la vitesse de son véhicule – lui pour qui la conduite à gauche fait partie de son quotidien, pas du mien ! Après donc avoir été l’objet d’une folle course poursuite sans avoir réussi à nous semer, la limousine arrive devant le Mayfair Hôtel – gare terminus. Le chauffeur en sort d’un bond, venant m’apostropher rudement pour ma conduite suicidaire et irresponsable (je cite). Je n’en ai cure – bien que je lui donne par ailleurs entièrement raison… – pour me précipiter moi aussi vers Geddy et Alex qui se dirigent alors calmement tous deux vers le perron de l’hôtel… en nous demandant tout simplement de ne pas prendre de photos. Quelques mots échangés sur le trottoir, poignées de main fugace, et voilà ce moment bien éphémère comme évanoui dans un rêve qui n’aurait même jamais eu lieu… Que d’émotions ce jour, ce soir, cette nuit !
Un seul ticket de concert pour 1991 également, quel dommage que mes archives soient à l’image de ma mémoire : défaillantes et incomplètes – même si d’excellente et bonne volonté ! Ion Anderson, Steve Howe et Cie débarquent à Forest National. Je ne suis pas excessivement emballé par ce show, mais me laisse néanmoins embarquer et entraîner avec plaisir dans le mouvement qui m’y emmène : finalement, tout est bon à prendre et plus on est de fous plus l’after s’annonce conséquente ! De Yes, je n’adore vraiment que Going for the One qui reste pour moi au-dessus du reste ; ils en joueront l’un ou l’autre morceau mais impossible de me remémorer lesquels. Beau souvenir certes, mais il manque assurément pour moi ce qui fait la différence entre la rock’n’roll attitude et un concert de musique… moderne. Il est des groupes pour qui la scène n’est définitivement pas une plus-value eu égard à leur excellence musicale par ailleurs incontestable.
Un seul ticket de concert en 1990 : mais où sont donc passés tous les autres, didju ?! Impossible par ailleurs de me remémorer la totalité de l’affiche de ce mini-festival. Pas facile non plus, même sur internet, de retrouver les bands qui étaient de la partie lors de ce « Super Rock ‘90 » à Mannheim – qui débute à 14h et qui se termine à 22h comme le précise étrangement le ticket ! D’autant que, partis bien tardivement et sur un coup de tête, nous ratons les premiers noms en début d’affiche. Avant que Whitesnake ne monte sur scène en clôture de cette journée, au tour d’Aerosmith de chauffer les esprits. Et surtout les corps… La sono n’est vraiment pas bonne, à moins que ce ne soit le vent violent de travers qui emporte les notes loin de nos oreilles et nous frustre d’autant ? Dommage. Avec la nuit tombante, le vent fait de même pour saluer l’arrivée sur scène de la bande à David Coverdale. C’est la grande et belle époque de Slip of the Tongue succédant lui-même à 1987 : les succès commerciaux consolident le band qui, heureusement, continue live on stage à nous balancer également ses vieilleries qui doivent être inscrites au Patrimoine Mondial de la Culture – si pas de la santé… Whitesnake et Aerosmith au faîte de leur gloire respective: le déplacement en valait la peine, ouch !
Quelques jours plus tard, même endroit même heure, back to the real roots : Aerosmith, avec The Cult en première partie. C’est l’époque de l’immense succès de Pump qui ramène Aérosmith aux devants de la scène (… et du business), pour moi l’époque qui clôture la vraie rock’n’roll attitude de la bande à Steven. Ce que fait Aerosmith depuis lors est insipide, commercial et tristement mauvais – mais ça semble plaire au plus grand nombre, donc continuez les gars. Pour moi, il y a l’avant et l’après Pump, l’avant et l’après 1989 : ce que nos lascars ont composé jusqu’à ce moment est du pur bonheur, c’est dire ce que peut être l’intensité et le niveau de ce concert. Un best of de leur best of. Back to the roots, les gars, back to your roots please…
Pourvu qu’elles soient douces : certes, certes… elles doivent l’être j’en suis certain. Mylène enflamme un Forest National archi-bourré et sold-out de longue date. Ce doit être un de mes premiers et derniers concerts où j’observe une foule bigarrée et hétéroclite au possible : un vrai microcosme où chaque strate de la population, chaque catégorie sociale, chaque génération, chaque couche socio-démographique semble représentée. Un échantillon de rêve pour un institut de sondage ! Quant à mon propre sondage, et après consultation de mes neurones, je peux attester qu’il s’agit là d’une bien belle mise en scène, se rapprochant parfois plus de la comédie musicale ou du ballet que du concert, mais que ne pardonnerait-on pas à la belle Mylène… ? Une expérience pour moi, ce genre de concert « people ». Avec la bière, je pense que Mylène est la seule rousse que j’apprécie…
Le Marktrock à Leuven : une institution ! Est-ce mon premier ? Certainement pas, mais toujours est-il que c’est là la seule trace de mon passage louvaniste bien que nous arpentions et continuons à arpenter les pavés de la ville bien et bien souvent à la mi-août. A l’affiche cette année 1989, parmi des dizaines de groupes se produisant à travers les rues et places de la ville : John Watts, mais avec Fischer Z cette fois. Le reste de l’affiche reste très couleurs locales, mais qu’importe : les scènes, les terrasses, le soleil, le décor, la bière,… le sont également. Et c’est tant mieux !