Non, non: on n’a pas amené Johnny Winter sur scène. Non, on ne l’a pas installé sur sa chaise on stage, non. Certes, on l’a soutenu backstage, mais il a fait seul – seul ! – à tout petits pas incertains les derniers mètres qui le séparaient de sa chaise qu’il n’a pas quittée de tout le concert. Etait-il passé par Banneux avant d’arriver à Dolhain-Limbourg ?! Jeannot Hiver, c’est un poème, un mythe, une légende, une référence, ou une momie, un albinos, un revenant – bref, un peu de tout à la fois. Mais c’est avant tout un grand monsieur qui a toujours un jeu de gratte à vous donner des frissons dans le dos. Et ce son, cette sonorité si caractéristique, cette voix si particulière : oufti ! Son chapeau noir vissé sur la tête, ombrageant la moitié de son visage, n’en fait que ressortir davantage encore sa longue chevelure blanche tombant sur de frêles épaules et des bras maigrichons aux tatouages toujours aussi envahissants. Mâchant ses mots pour mieux sans doute concentrer son attention sur ses 10 doigts qu’il est difficile de suivre, Johnny Winter m’a charmé. Ni plus, ni moins. C’est comme le pape, sans doute: il faut l’avoir vu une fois sans pour autant être forcément accusé de sombrer dans la gérontophilie aigüe. Je suis heureux de ce face-à-face – il y a tellement de pointures qui ont quitté cette bonne vieille terre sans que nous ayons eu l’occasion de croiser nos chemins. Quant à notre Bjorn Berge régional, national et surtout international – j’ai nommé le local de l’étape Jacques Stotzem – il nous a avoué avoir assouvi un de ces phantasmes en ouvrant ce soir pour Johnny Winter. Tant mieux pour lui, ma foi…
L‘Hof Ter Lo s’appelle désormais Trix. Soit. Il n’en demeure pas moins que cette chouette salle n’est pas tout à fait sold out pour ce show de plus de 2h30 (ça change de l’heure et demi avec laquelle Motörhead a expédié vite fait mais très bien fait son set d’avant-hier à Forest National). Long show donc, pour une première en ce qui me concerne et qui découvre (enfin !) sur scène Gov’t Mule. On retrouve au bar Pierre, Paul et Jacques qui, après concert, trouvent l’un le set pas assez jazzy, l’autre pas assez blues et le dernier trop technique et trop froid. C’est vrai que nos Sudistes ont été assez avares de convivialité, de chaleur et d’échanges avec le public, mais comment leur en te(r)nir rigueur après un set pour moi quasi parfait !? Quelle bonne idée ont eue Warren Haynes et Allen Woody (décédé depuis d’une overdose) de quitter le Allman Brothers Band pour monter ce jam band power trio devenu ensuite quatuor ! Ils nous délivrent ce soir un festival de leur puissant rock sudiste méchamment teinté tantôt de blues, tantôt de jazz.
Quelques longs et virulents échanges entre l‘Hammond et la Gibson ou la Les Paul qui se crêpent le chignon et se montent en épingle nous emportent très haut, entre deux soli de guitare jazzy à souhait mais soutenus par une rythmique 100% …rock’n’roll ! Un mélange ô combien audacieux et détonnant, gonflé et boosté du début à la fin par un jeu de basse é-pous-tou-flant de Jorgen Carlsson, rejoint un moment par le clavier qui quitte son imposant Hammond pour s’essayer à la gratte rythmique: oufti ! Gov’t Mule reste assez inclassable, perdu quelque part entre une bonne dose de rock sudiste saupoudré de blues et assaisonné d’un zeste de jazz – à moins qu’ils n’aient réussi l’alchimie d’en faire la synthèse parfaite. C’est ce qui fait certainement tout leur charme et qui les rend si uniques. Je n’ai pas dit parfaits… Quoique.
"We are Motörhead. And we play rock’n’roll" éructe Lemmy en guise de mot d’accueil. Comment mieux dire, même si ca change du traditionnel "We are Motörhead. And we’re gonna kick your ass" ! Après toute une série de concerts sold out à l’Ancienne Belgique ces dernières années, le trio de choc investit la version "club" d’un Forest National quasi rempli – et ça c’est une belle surprise. Le "My voice is fucked" dont s’excuse Lemmy alors qu’il ne s’agit que du second concert de la tournée (!) ne rendra les vocals de ce show que plus gutturaux et plus rauques (rock?) encore – ce qui sied parfaitement au band ! Motörhead, c’est un peu comme un vaccin antitétanique: une bonne dose en intraveineuse au départ et une piqûre annuelle de rappel en ce qui me concerne. A moins que je ne sois tombé dedans en étant petit, à l’image d’Obélix peut-être? Dans la fosse, la double grosse caisse de Mikkey Dee perfore méchamment la poitrine: conjuguée aux râles de la Rickenbacker de Lemmy, les riffs de Phil Campbell semblent presque relégués au second plan. Une rythmique de la mort qui tue ("Killed by death" !). 30 ans, cela fait 30 ans que, jeune ado, je découvrais en rentrant de l’école avec des potes cette véritable perle de métal toujours inégalée qu’est Overkill : et ce concert apocalyptique se termine, comme de coutume, par cette (parox)sismique pièce stroboscopique. Vous en donner un aperçu? Mais bien volontiers – à la condition expresse que vous regardiez ce court extrait dans son intégralité…
http://www.youtube.com/watch?v=0ExNPdj_hkM
Hormis la première partie à bien vite oublier (Spoil Engine), 1h30 de show, c’est manifestement vite expédié, mais c’en devient une norme de plus en plus fréquente à laquelle il va falloir manifestement s’habituer à l’avenir. Vivement donc qu’on remette le couvert en 2010, 2011, 2012, etc. – du moins tant que le dieu rock’n’roll prête vie à Lemmy. Ce qui ne devrait d’ailleurs pas durer…
Affiches et bande-annonce enjoignent l’audience de respecter la plus stricte et formelle interdiction du moindre enregistrement sonore ou visuel (…et encourageant la délation – on est bien avec un management anglais !). Le ton est donné et me fâche: shit ! Même pas de photographes accrédités non plus. Cela valait bien la peine de pénétrer avec mon boîtier dans cette Ancienne Belgique sold out comme toute la tournée nord-américaine qui précède ce périple européen. Mais il y a malheureusement pire encore: Robert FRIPP en première partie de Porcupine Tree ! On ne peut être et avoir été. Une demi-heure digne de figurer en fond sonore d’interlude ou de la mire à la grande époque de la RTB. Assis sur son tabouret, seul au milieu de l’immense scène, Fripp joue des curseurs, manettes et autres boutons de son installation procurant à sa six-cordes des sonorités venues d’ailleurs – et qui auraient mieux fait pour moi d’y rester. Décevant et totalement dispensable au vu de la carrière du maître; triste, pitoyable et pathétique même. Mais ouf ! PORCUPINE TREE monte sur scène à l’heure dite pour secouer l’assistance et donner de la hauteur et de la consistance à cette soirée tant attendue.
Steven Wilson annonce qu’ils joueront – comme prévu – d’une traite et in extenso leur dernier concept-album, et demande au public d’user de patience. Comprenez : attendez 55 minutes avant de vous lâcher (mais c’est évidemment peine perdue…). Cette pièce révèle en live une tout autre dimension que sur le CD et acquière ses lettres de noblesses qui lui manquaient peut-être a priori pour moi afin de succéder dignement à Fear of a Blank Planet. Après un intermède de 10 minutes compte-à-rebours sur écran à l’appui (pause salutaire tant pour le band que pour le public afin de marquer le coup et d’assurer une saine transition, ou plutôt rupture), la seconde grosse heure de show balaiera plus largement leur répertoire, déclenchant par-là davantage de testostérone. Plus de deux heures de bonheur et de perfection, si ce n’est à nouveau un incident technique : après le BadCat de Steven qui rendait l’âme en fin de concert il y a deux ans, c’est le câble de la basse d’Edwin qui cette fois contraint le band à interrompre le set en début de soirée. Sans parler de Steven qui, un court instant, perd le fil conducteur de The Incident et rattrape la mayonnaise en nous gratifiant d’une hilare mimique de dépit en guise d’excuse. Après avoir passé ces deux bonnes heures à même une scène même pas protégée de barrières (une chouette habitude chez nos lascars !), leur faire ironiquement dédicacer tous les cinq l’affiche qui m’a fâché et tailler une courte bavette en leur compagnie est néanmoins la cerise sur le gâteau de cette soirée qui laisse présager une excellente redite fin novembre à Luxembourg. Où l’on s’y donne d’ailleurs rendez-vous. Commentaire de John Wesley dans sa newsletter publiée la nuit même : « Driver turned the heat on in the bus today…woohoo!!! Ancienne Belgique in Brussels, love this gig ». Et moi donc !
Un concert dont la dernière note égrenée s’éteint sous les vivats à 20h40, ce n’est pas tous les jours que ça arrive, mais c’est comme ça qu’ça s’passe non pas chez MacDo mais chez Francis ! C’est donc presqu’un thé dansant, ce dimanche au Spirit: ne manquent que la tarte et la tisane de fin d’aprèm pour s’y croire un court instant – jusque 19h05 en tous cas, moment où MICHAEL SCHENKER apparaît sur scène précédé de son band (pardon: de son GROUP) après avoir fendu la foule des tout grands jours. Car c’est comme ça qu’ça s’passe à Verviers: le band arrive par le pied de la scène. N’empêche, il m’énerve et me gonfle, le Michaël – visuellement parlant s’entend (… si vous me suivez !). Et c’est dommage qu’il m’énerve, car son set est par ailleurs un pur plaisir. Mais c’est ainsi: il est des concerts que je préfère entendre que voir, même si les lead vocals de Gary Barden ne sont plus non plus ce qu’elles ont été (il y a… 30 ans, certes). Il m’énerve donc, le Michael, avec le nez con-ti-nu-el-le-ment sur son manche de guitare du début à la fin du show. Pire qu’un débutant: pas fichu de relever la tête plus de 5 minutes sur toute la durée du concert – si ce n’est lors d’un ou de deux sourires ou background vocals qui lui échappent en relevant le menton (à moins que ce ne soit un rictus labial couplé à une crampe dans la nuque…?).
Mais bon, ne boudons pas notre plaisir: ce n’est pas à cinquante et je ne sais combien de piges qu’on change, et MSG au Spirit est un total événement en soi. Nonobstant donc ce fait, notre têtu teuton de service nous sert un excellent best of de derrière les fagots retraçant son long parcours musical: il n’y a que du bon. Rien à jeter. Les deux rappels concédés à l’inévitable sauce UFO couronnent le tout et clôturent le set en apothéose. Il n’en demeure pas moins que mes commentaires des 10 et 12 juillet 2008 à son égard (voir par ailleurs) restent totalement d’actualité. Alleï, Michaël, je ne te demande pas un moonwalk mais juste un thermostat un peu plus ambiant et un zeste homéopathique de »show" . Don’t forget the attitude, Man ! Jawohl, Herr Schenker ?
THERAPY?: ils ont le rythme dans le sang, et l’on ne peut pas dire qu’ils ont une mauvaise circulation ! Contrairement à mes doigts engourdis par cette bise d’été frigorifiant les articulations, en particulier celles de mon index devant activer le déclencheur de l’appareil photo. La lune est enceinte – pleine et ronde, préférerons certains – pour mieux encore baigner de sa blancheur le bourbier de Wardin dans lequel se trémoussent et pataugent quelques milliers de bottines, bottes et autres Converse mal inspirées. La météo n’est pas aux tongues ni aux marcels, mais bon on est en Ardenne ou on ne l’est pas. Et THERAPY? l’a bien compris, qui avec sa capuche habituelle pour l’un, qui avec son indéboulonnable bonnet pour l’autre – pour une fois bien de circonstance. Si le backstage d’ici – entre deux sapinières, trois vaches et deux sangliers – n’a rien à envier aux meilleurs des festivals, il reste que cet écrin de lumière et de décibels au milieu de nulle part et à côté de rien ne fait qu’accentuer le côté surréaliste de la présence scénique de mes Irlandais (presque) préférés. Un nouvel épisode de la Bataille des Ardennes vient de s’engager et fait trembler Bastogne, mais c’est cette fois l’artillerie lourde irlandaise qui donne le tempo. 75 minutes de Grosse Bertha : que rêver de mieux sur le plateau ardennais, et à défaut de Diane ?! 75 minutes de bonheur et de déluge de feu, savamment mitonnés par HULK auparavant et ensuite puissamment entretenus en after-party par X-MAKEENA puis surtout par les excellents GUNS OF BRIXTON en millieu de nuit. Il ne manquait que la neige (mais ce sera pour la semaine prochaine…)..
Le festival le plus haut de Belgique a frappé fort ce vendredi: l’affiche du samedi ne pourra rivaliser ni en pêche ni en énergie brute avec les bêtes de la veille. JERONIMO, STARVING, LA CASA notamment ne feront que préparer le terrain ce samedi pour le légendaires WAILERS. Il n’empêche, ces derniers ne peuvent cependant pas combler pour moi le grand vide laissé par le plus célèbre des Rastas. Mais le grand Bob aurait-il tenu le coup dans cette froidure estivale ? Il doit bien se marrer, là-haut, en voyant ses potes….
12 heures de faction rock’n’roll avec d’entrée de jeu le gig des PERPETRATORS, trio canadien en droite ligne venu de Winnipeg – ce qu’on ne devinerait pas tant le français dont ils nous gratifient est correct: sympa, les gars ! Chouette set sur la main stage (parlons français comme ces anglophones: sur la grande scène donc) baignée d’un soleil de plomb comme le fil du même nom. Et tant pis pour les absents qui ne savent pas ce qu’ils ratent ! Nos gaillards remettent le couvert en after-party en milieu de nuit sur la scène du Spirit qui leur convient mieux encore que la grande scène du centre -ville. Il n’y a pas à dire, mais rien de tels que l’intimité, la touffeur et la promiscuité d’un club (et quel club !) pour apprécier ce blues-rock-boogie de ce lointain Montana. Mmh: ça hume bon le Canada profond, ici. Vivement qu’on visionne ce concert filmé sous toutes les coutures…
ABBEY ROAD prend le relais, remplaçant au pied-levé un Machiavel ayant déclaré forfait en dernière minute. Moi qui me réjouissais d’enfin voir Machiavel live on stage, non pas que leur production me séduise particulièrement, mais bon: il est des choses qu’il faut en bon Belge avoir vu au moins une fois, et aussi loin que ma mémoire remonte, je ne me souviens pas les avoir vus. Quoique…. ABBEY ROAD coincé entre les PERPETRATORS et Mike SANCHEZ: l’exercice n’est pas aisé, mais le band n’est pas né de la dernière pluie et s’en sort (très) haut la main avec un final à rallonge littéralement ex-plo-sif, comme porté par un public conquis et en pleine Beatlemania. Les Beatles, ce doit être comme le chocolat (ou l’Orval…): même quand on est au régime ou qu’on en est rassasié, on tombe sous le charme, on se laisse aller et l’on se surprend à savourer et à en redemander…!
Mike SANCHEZ, oufti ! La surprise du jour en ce qui me concerne, l’excellente surprise du chef même. L’ayant raté plus d’une fois dans un Spirit surchauffé, je mesure mon erreur. Deux cuivres, une contre-basse, une guitare et une batterie pour accompagner ce fou-furieux posé devant son clavier installé perpendiculairement au public en front de scène. Show chaud. Chaud show. Chaud devant: l’homme hilare et aux doigts magiques nous offre une prestation de toute beauté en mouillant son trois-pièces comme pas deux (pièces) transformé en une éponge imbibée en fin de set. Entre Fats Domino et Jerry Lee Lewis, mon coeur balance! A l’issue d’un court rappel concédé par les organisateurs (je ne sais pas comment le public aurait réagi dans le cas contraire…), il quittera la scène, emportant son clavier sous le bras et fixant rendez-vous au public pour une longue séance de dédicace. Question que j’ai oublié de lui poser: un costume trois-pièces, ça résiste à combien de lavages, M’sieur…?
WISHBONE ASH: les habitués de Verviers sont fidèles au rendez-vous. Les standards qu’ils nous offrent également. Le concert parfait itou, idem la set-list – rien à redire: les professionnels sont de la partie. Mais manque pour moi l’éclat magique, le petit grain de folie, le dérapage contrôlé qui fait d’un concert un véritable show. Le quatuor est irréprochable et prend manifestement plaisir à retrouver Verviers qui le lui rend d’ailleurs bien également, mais manquait l’étincelle – ou plutôt elle n’est restée qu’étincelle et n’a pas allumé mon feu. Next time, maybe, next time…. Sorry guys.
SLADE is not Far Far Away: he’s back home ! »All right everybody, Let your head down, I want to say everybody get on of your seat Clap your hand and step your feet Get down and get with it » ! Le band reste aussi déjanté qu’il y a 6 mois à Limbourg… et autant qu’à sa grande époque certainement. Même si tout cela n’est peut-être qu’artificiel il n’en demeure pas moins que cette spontanéité, cette fraîcheur et ce bol de bonne humeur sans doute bien orchestrée restent d’apparence si naturelle que c’en est un véritable plaisir. Et c’est le principal pour soulever les foules: aucun tube n’est oublié, aucun refrain n’est ignoré des milliers de spectateurs rassemblés au pied de la grande-scène – et ayant connu pour la plupart les semelles compensées et les autres artifices de la plus kitch de toutes les périodes, celle du glam-rock anglais. Oufti, merci les gars !
Le show des PERPETRATORS qui remontent sur scène au Spirit en milieu de nuit pour clôturer la journée n’éclipse pas les autres scènes de la ville, ni surtout les autres bands qui ont arpenté la scène du 66, je pense plus particulièrement à Teddy Beer et son rock décalé (déjanté?), et surtout à Loveless Age: chapeau les filles, votre reprise de Moonlight Shadows du grand Rory…..
On célèbre les 40 ans de Woodstock ce week-end, mais c’est aussi le 30ème anniversaire du Blues Festival de Gouvy: cette faune internationale hétéroclite et bigarée partiellement composée de débris très sixties qui s’ébattent dans le décor si pittoresque du jardin/verger de la Ferme Madelone n’est donc pas qu’une coïncidence ! ALBERT BLUES BAND ouvre les festivités, ou plutôt les hostilités, avec son blues rock pur jus et rugueux saupoudré de quelques cover-medleys bien couillus qui ont le don d’échauffer méchamment les esprits. Le quintet local a tout ce qu’il faut là où il faut pour chauffer un chapiteau et un public qui n’en ont par ailleurs guère besoin (ils en remettront d’ailleurs une couche en milieu de nuit dans le Club pour terminer le festival en beauté avec le maître des lieux himself aux vocals).
Photos (C) – Use only with mention of www.intensities-in-tens-cities.eu
GUITAR RAY et ses Blues Gamblers enchaînent dans une ambiance plus cuivrée méchamment renforcée par un clavier qui emmène le tout vers de hauts sommets frisant parfois presque le big band – si ce n’est une guitare qui survole le tout avec de superbes duels cuivre-clavier-guitare. Chaud devant – normal pour des Ritaux.
Photos (C) – Use only with mention of www.intensities-in-tens-cities.eu
SONNY RHODES et son Blues Band prennent le relais, et quel relais mes aïeux ! Total respect: le quatuor emmené à l’harmonica par R.J. Mischo nous offre 30 minutes d’échauffement à un rythme effréné avant que le vénérable et vénéré septuagénaire n’arrive lentement sur scène tout de rouge et de noir vêtu, assorti à sa guitare, chapeau vissé sur le crâne, aidé par un roadie qui l’aide à s’équiper… Show exceptionnel – chapeau bas, Maître ! Sonny Rhodes quittera la scène sous les ovations d’un public totalement acquis à sa cause à l’issue d’un concert de près de deux heures: à petits pas, il s’en part embrasser un à un ses quatre comparses, aidé en cela par sa canne tremblante qu’il avait déposée à ses pieds, tandis que le quatuor termine le set comme il l’a commencé – en l’absence du patriarche mais à un rythme littéralement endiablé.
Photos (C) – Use only with mention of www.intensities-in-tens-cities.eu
L’enchaînement est tip-top: la soirée se termine par un feu d’artifice – ou plutôt par une bombe: le CARVIN JONES TRIO en provenance lui aussi du Texas. Un mélange explosif de Lucky Peterson, de Poppa Chubby et de Big Sugar – mais en plus déjanté, en plus fou, en plus illuminé et en plus destructeur encore. La Madelone tremble encore de ses riffs. Un tremblement de terre, un séisme, un cataclysme issu d’un croisement bestial entre la descendance de Jimy Hendrix et celle de Franck Marino. Un démon hilare à la Nugent, un ravage qui se déroule tant sur la scène qu’au milieu du public lorsque The Carvinator décide d’y descendre plus d’une fois pour prolonger ses délires scéniques, soutenu par une rythmique époustouflante. Un feu d’artifice, un déluge de décibels, une orgie visuelle, un power-trio de Dieu le Père comme on n’en fait plus guère tant ces boules de nitroglycérine sont dangereuses. Oufti! excellent cru que cette édition 2009 du 30ème sur la grande scène: merci Claude!
Photos (C) – Use only with mention of www.intensities-in-tens-cities.eu
Photos (C) – Use only with mention of www.intensities-in-tens-cities.eu
Aaargh! cette intro qui prend les tripes avec cette seule Gibson accompagnant un quasi a cappella des Fleurs & l’Encens avant que la rythmique n’arrive progressivement sur scène…! Mais à l’instar des trois mousquetaires qui étaient quatre et de la Sainte Trinité qui comporterait bien elle aussi un élément supplémentaire, Michel Drucker Experience n’aligne étrangement qu’un (power?) trio sur la scène de ce BorqTour Festival 2009. MDE sans voix féminine, c’est un peu comme un steak végétarien: ça reste un steak mais ça pourrait manquer un peu de bidoche pour peu qu’on soit carnassier invétéré. Ou, pour être moins trivial et plus en phase, c’est comme une gratte qui n’a que 5 cordes au lieu de 6: il y a quelque chose qui manque, mais ça n’empêche pas de s’en sortir haut la main quand on est à la hauteur. Bon, Saint-Hubert n’est certes pas Woodstock et les barrières Nadar au-devant de la scène borquine n’ont pas souffert le martyr, il n’empêche que si les pavés de la place des Tilleuls n’ont pas volé ils n’en ont pas moins dégusté des décibels. Car là, il n’y a pas à ch… mais la sono était parfaite en qualité et en quantité – de quoi donner à MDE toute la consistance, la rondeur l’ampleur et l’amplitude que les compos méritent. Et de quoi compenser la féminine absence. Quand on affirme que ce n’est pas la destination qui compte mais bien Le Grand Voyage , tout est dit. Dixi.
Photos (C) – Use only with mention of www.intensities-in-tens-cities.eu
Les quatre Chestrolais se produisent en live open air dans une Vallée du Lac noire de monde pour ces festivités du 21 juillet. Dommage que le parterre soit essentiellement composé de poireaux, de bambins, de familles nombreuses, de chiens et de chats ainsi que d’une colonie de manchots (… comme à un défilé du 21 juillet sans doute…) – ce qui, vous l’avouerez, n’est pas le public qui par essence allume le feu (essence, feu,…) ou se la joue stage diving. Mais soit, les compos du quatuor local que je découvre sont loin de me laisser indifférent – que du contraire: de solides riffs entrecoupés de jolis soli bien construits avec une guitare rythmique qui pourrait néanmoins être plus présente et plus consistante pour mieux soutenir encore le tout, de belles et longues constructions manquant cependant parfois de volume (au propre comme au figuré). C’est bien les gars, vous m’avez lââârgement convaincu et sans difficulté aucune de venir vous revoir – et le plus tôt sera le mieux, for sure. Keep on !
Photos (C) – Use only with mention of www.intensities-in-tens-cities.eu