Uli Jon ROTH – Spirit of 66 @ Verviers – 07 octobre 2015

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Une heure du matin : le maestro traverse le Spirit of 66 sous les viva et les applaudissements des quelques derniers clients qui sirotent leur ultime (?) bière au bar. Encore un monstre sacré qui s’en repart fier (ou plutôt fatigué) du devoir accompli ! Et quel devoir: plus de deux heures durant, Uli Jon ROTH nous promène à travers les décennies avec un focus particulier sur le mythique – oui, osons le mot – Tokyo Tapes, le bouquet final de sa glorieuse époque au sein de SCORPIONS avant d’en claquer la porte. Concédons que, musicalement, le band déclinera d’ailleurs au cours de la décennie suivante, la richesse des compositions des Teutons prenant peu à peu l’eau jusqu’à atteindre une certaine daube – osons également le terme – à de rares et ponctuelles exceptions près.

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Il est de ces groupes seventies à l’instar d’Aerosmith ou de Kiss par exemple qui ne demeurent aujourd’hui qu’un pâle reflet de leur grandiloquence d’antan et de leur flamboyance disparue. 1978: le double-live Tokyo Tapes est synonyme pour SCORPIONS d’une période que les moins de 50 ans ne peuvent sans doute guère imaginer en termes de richesse musicale et de créativité débordante. Si ce n’est ce soir avec ce Scorpions Revisited Tour dans lequel le toujours hendrixien Ulrich nous entraîne avec verve mais sans nostalgie aucune. Accompagné de deux autres lead-guitars, excusez du peu, Uli Jon ROTH évite ainsi de nous bassiner les oreilles (déjà malmenées vu le volume sonore) avec ses délires à la Jimi et parfois à la Yngwie, pour se concentrer sur le meilleur du SCORPIONS vintage agrémenté d’un florilège de son Electric Sun.

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Une basse quasi absente en début de show et une guitare rythmique stage right bien trop puissante sur la fin qui troue les tympans, à mettre au passif d’un ingé-son arrivé le jour-même de Suisse par le train pour prendre au pied-levé les manettes de cette fin de tournée sans vraiment connaître les compos: une surprenante confidence du patron des lieux, habituellement moins affable et plus renfrogné… Hormis ce bémol non-imputable au maestro, le toujours aussi my(s)t(h)ique Uli Jon ROTH demeure pour nous dans le 1er cercle : celui des premiers couteaux, et non pas seulement celui des fines gâchettes. Ca tombe très bien quand on trimballe depuis des décennies une dégaine d’indien, avec un bandeau qui fait plus office aujourd’hui de cache-misère qu’autre chose. Tempus fugit, ô tempora, ô mores. Mais quand on n’a plus rien à prouver…

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Now online : Uli Jon ROTH @ Spirit of 66 – 07 oct. 2015

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Glenn HUGHES featuring Doug ALDRICH – Spirit of 66 @ Verviers – 03 octobre 2015

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Avec ses vocalises (parfois) longues comme un jour sans pain et ses jérémiades et logorrhées qui peuvent (parfois) taper sur les nerfs, le risque existe toujours bel et bien avec Glenn HUGHES de peut-être (… parfois…) nous irriter. Mais il n’en est finalement rien ce soir, que du contraire même: The Voice est en forme olympique mais sans nous infliger un abus de cris d’orfraie.

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Le fait qu’il nous confie a-do-rer l’endroit et l’accueil qui lui a est chaque fois réservé par le Francis, semblent ce soir lui donner l’envie de se surpasser et de se dépenser sans compter. Comme dans l’bon vieux temps. Et il n’y a pas à dire mais Glenn HUGHES on le préfère franchement le voir et l’entendre se déchaîner sur sa quatre-cordes plutôt que sur son micro…

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La présence de Doug ALDRICH à ses côtés n’est pas le moindre intérêt de cette soirée sous l’égide du Glenn HUGHES Trio. La combinaison des deux figures séduit, et la mayonnaise a manifestement bien pris entre les deux étendards. La mayo tendrait même ce soir vers l’andalouse ou la banzaï tant la recette est corsée au palais. Que souhaiter de mieux pour assaisonner une set-list des plus équilibrées entre de bons vieux Deep Purple et de plus récents Black Country Communion?!

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Le trio tient allègrement ses deux heures sur les planches, avec en prime 45 minutes d’une première partie bien décoiffante à l’actif d’un remarquable Jared James NICHOLS que nous découvrons. Avec deux impressionnants power-trios à l’affiche ce soir, c’est 2 heures 3/4 de power-music pour la modique somme de 29 € (… boissons non comprises, quand même): qui dit mieux, par les temps qui courent?! Un Spirit of 66 sold out est bien la preuve qu’on peut encore faire des miracles sans pratiquer l’escroquerie manifeste…

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Now online: Steven WILSON @ Rockhal, 25 sept. 2015

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Steven WILSON – Rockhal @ Esch-s/-A. – 25 septembre 2015

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Petit malentendu entre organisateurs, tour management & presse: le concert, annoncé pour 21h00 le matin même encore, débute avec une demi-heure d’avance. Invraicroyable: du jamais vu. Moralité: en pénétrant la Rockhal à 20h40 avec, pensions-nous, une confortable avance, nous voilà amputé des 2/3 du temps imparti pour tirer le portrait de l‘animal. Et que dire des autres photographes arrivés 5 minutes plus tard et restés tout bonnement sur le carreau…?!

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Une tournée mondiale de 15 mois qui passe par deux sold-out au Luxembourg, c’est tout bonnement du bonheur à l’état pur. Who was here 6 months ago, last March I think ? lance un Wilson tout guilleret avant de se reprendre devant la mer de bras levés: Who was NOT here 6 months ago…?! Et de nous promettre quelques variantes dans sa set list évolutive au cas où certains penseraient perdre leur temps ce soir (sic). S’il s’agit toujours bien de parcourir presqu’in extenso son su-per-be et dernier "Hand. Cannot. Erase", Wilson ne manque pas de diversifier la matière première de son répertoire et de l’enrichir de pépites qui nous replongent allègrement et avec délectation jusque dans de savoureux PORCUPINE TREE du millénaire dernier.

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Entouré d’une garde prétorienne à 50% renouvelée comparativement à mars dernier, Steven WILSON distribue ainsi les cartouches à ses lieutenants à l’instar d’un chef d’orchestre – ou plutôt d’un chef de guerre. Tel un maitre de cérémonie, il évolue dans des configurations scéniques à l’image de la diversité de ses productions studios et de l’éventail de ses talents. Et si l’emballage diffère peu ou prou, il en est de même du contenu – ou plutôt non: ça reste du Steven WILSON même si ça peut s’appeler autrement. PORCUPINE TREE avait d’ailleurs débuté comme un projet solo. Aujourd’hui, Wilson dispose peut-être en solo d’un supplément de liberté pour évoluer avec des musiciens d’horizons différents, ce qui lui permet d’appréhender d’autres styles musicaux avec moins de compromis à faire.

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L‘animal a besoin de surprendre et n’aime pas se répéter. Maitre absolu des ambiances contrastées, géniteur hors-pair d’univers parallèles, créateur d’atmosphères complexes et d’émotions contrastées aussi langoureuses et ouatées que brutales l’instant d’après, génial concepteur d’instrumentaux aériens virant aux choeurs avant d’être hachés par d’incisives guitares ou de complexes percussions, Steven WILSON offre ce soir une nouvelle démonstration de son génial talent, de son insatiable et prolifique cerveau à la production gargantuesque.

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Cet homme demeure unique dans le paysage actuel, et s’avère être hors normes depuis bien des années maintenant. C’est bien simple, si Steven WILSON n’existait pas, on n’aurait même pas idée de ce qu’on ne connaîtrait pas. C’est dire dans quelle triste ignorance demeurent présentement quelques milliards d’êtres humains ici-bas…

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An Orange Car Crashed + Off Track + Sarah Tue Moi + Les R’tardataires @ Centre Culturel de Bastogne, 19 sept 2015

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Avec leurs compositions sombres aux lyrics aussi noires que les clairs-obscurs et autres contre-jours de leur light show, ça fait belle lurette que nous avons renoncé à shooter avec succès AN ORANGE CAR CRASHED live on stage: c’est peine perdue en travaillant sans artifice… On les aime pourtant bien les gars de AOCC et combien pouvons-nous apprécier leurs shows, mais non – décidément non – leur tirer le portrait en concert sans tripatouiller les clichés est une véritable gageure (‘font ch**r !). On les préfère donc à la lumière naturelle de leurs soundchecks, on voit au moins ce qu’on entend ainsi que disait le pire sourd…

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C’est comme qui dirait un peu de Limoges en Ardenne avec la prestation de OFF TRACK. Des relents de Ramones, un zeste de Motörhead, un soupçon des Pixies et l’affaire est faite, rondement menée :

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Clair, propre, carré et rentre-dedans: le set des Français s’apparente à une salve de torpilles qui décoiffent les chauves et ravalent les tympans en profondeur, oreilles bien dégagées quoi. Perfecto, les p’tits Fransquillons: vous avez gagné votre ticket retour (non pas chez vous mais retour en terres ardennaises quand vous voulez).

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SARAH TUE MOI continue de jouer son Noir Désir et, malgré quelques problèmes techniques, nous laisse une impression ma foi des plus positives. Ces grands garçons jouent-ils néanmoins les timides ou est-ce une manière de se mettre le public dans la poche en adoptant comme qui dirait la Calimero attitude entre deux morceaux ?

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Allez les gars, affirmez-vous: votre répertoire et vos tripes le méritent amplement. Et si une thérapie (de groupe) vous semble la solution pour gagner un peu en confiance, faites appel à l’équipe…

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Les R’TARDATAIRES ne sont pas vraiment notre tasse de thé, mais il faut leur reconnaître un talent certain. Et même un certain talent pour jouer les ouvreurs non pas de cannettes mais de début de soirée, avec pour difficile tâche de chauffer un public encore clairsemé. Mission ardue mais réussie tant pour eux que pour le Centre Culturel de Bastogne qui s’en tire en définitive avec une mention "Très Bien": une bien belle affiche et une manifeste réussite pour ouvrir cette saison 2015-2016.

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« Le grand malentendu des concerts rock »… (sic)

Une opinion de Cédric Juliensn, professeur d’anthropologie à la H.E. Vinci et de dramaturgie à l’ESA ARTS2:

(…) On n’est pas raisonnable quand on est rockeur. Le rock, par définition, transgresse le "politiquement correct" au profit de la transe dyonisiaque. Les concerts actuels tendraient à l’hypothèse contraire : rien de plus formaté qu’un festival rock. Les concerts actuels incarnent-ils cette expression alternative et progressive amorcée avec Elvis Presley et richement déclinée des Rolling Stones à Kurt Cobain ? Qu’ont encore à nous dire les chanteurs actuels quand leur texte est implacablement censuré sous des mégawatts d’hyper-basses ? Idéologiquement, on ressent comme un malaise à voir le spectateur, littéralement assommé, lever les bras en rythme, claper ou "jumper" hypnotiquement sur ordre de son leader charismatique. Sous des couverts de fun et de fumigènes, cette "cool attitude" s’apparente à des exercices de dressage, à une idéologie néolibérale de la surconsommation, où l’injonction "say yeah ! – Yeah !" primerait sur toute forme de langage – mis à part quelques politesses convenues ("Thanks Brussels") (…).

Texte complet dans le fichier-joint en annexe ci-dessous © La Libre Belgique du jeudi 27 août 2015

ALAIN PIRE & Friends – Nandrin Festival – 27 aout 2015

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Marathon Man, Alain PIRE ? C’est vrai qu’il a un peu de Dustin Hoffman… Cette longue, longue soirée tribute avant son heure posthume est l’occasion de se remettre sous la dent et surtout dans l’oreille un peu de tout, à l’image des fromages belges. En zakouski, l’Alain nous sert le (presque) meilleur de MICHEL DRUCKER EXPERIENCE qu’on n’avait quelque peu délaissé ces derniers temps, tout en se disant qu’on n’aurait pas dû tant la matière première reste un délice de fin gourmet. Pas de SUBSTITUTE malheureusement en hors-d’oeuvre, mais par contre un peu de SUCH A NOISE en amuse-bouche (pas assez, mais il n’y en a jamais assez pour s’en mettre derrière la cravate – ni d’amuse-bouches ni de SUCH A NOISE…).

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Au menu toujours, de l’ABBEY ROAD en veux-tu en voilà en plat de résistance et la carte se poursuit en mentionnant de l’ALAIN PIRE EXPERIENCE par-ci par-là pour qui n’en aurait pas encore à satiété. Le maître d’hôtel et de cérémonie annonce des guests de tout poil, de tout calibre et de toute nationalité en pièce montée pour quelques moments de bravoure r’n’r en guise de trou-normand à destination de ceux qui n’en aurait pas encore assez. Il y en a vraiment pour tout le monde et pour tous les goûts autour du Rémy Bricka de la gratte. Nan, Rémy, on plaisante: n’est pas homme-orchestre qui veut, et porter au dos Marc Ysaye ou Rudy Lenners et leur grosse-caisse n’est pas à la portée du premier velu…

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Bravo donc à Maître Pire qui était au fourneau, et à toute son équipe de fines gâchettes qui officiait en cuisine (blurps) : Marcus Weymaere et René Stock, Marc Ysaye, Jean-Pierre Froidebise, Vincent Fis, Sophie Hercot et Alain Leonard de Shaking the Tree, Pierre Léonard, Karin Clercq, Benoît Poncin, Rudy Lenners, Jérôme Danthinne, Fabio Picci, Etienne Dombret, Jacky Coppens, Didier Dessers, Yves Laloux, Rick Corcoran et Maria d’Orgone Box. Le dernier ferme la porte, siouplait (et c’est valable également pour les Révérends du Prince Albert qui ont brillé par leur absence – à moins qu’ils nous aient échappés, les garnements). On sait désormais qui mentionner sur le faire-part (ou qui convier pour jouer du mellotron durant la tarte et le café à l’issue des obsèques) le jour ou l’Alain Pire passera de vie à trépas…

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11ème Eco-Festival & Territoire CABARET VERT 2015

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Une fois n’est pas coutume – affiche du jour oblige – ce billet ne parlera (quasi) pas music. Mais on s’en explique, tant les à-côtés du CABARET VERT justifient tout également cet écart et motivent cette entorse…
« Au Cabaret-Vert, cinq heures du soir. Depuis huit jours, j’avais déchiré mes bottines aux cailloux des chemins. J’entrais à Charleroi – au Cabaret-Vert : je demandais des tartines, du beurre et du jambon qui fût à moitié froid (…). Elle m’emplit la chope immense, avec sa mousse que dorait un rayon de soleil arriéré (…) » ainsi que s’exprime Arthur Rimbaud arrivant à pied à Charleroi depuis Charleville d’où il était parti.
Et de fait, quel autre festival offre-t-il en France autant de spécialités brassicoles belges se bousculant au portillon d’autres brasseries artisanales locales ?!

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Rodéo trip en Ardenne, annonce très justement l’affiche de ce 11ème Cabaret Vert. Et d’herbe verte, il n’en demeure plus beaucoup à certains endroits du Square Bayard d’où elle semble s’être soudainement métamorphosée en volutes agréablement odorantes…

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L’affiche de ce vendredi 21 août 2015 est majoritairement consacrée au hip-hop, à la house, à l’électro-rock, à l’électro-psyché, à la pop électronique et instrumentale, au deep-house, glitch-hop, bass-music, big beat… Avouons donc que nous ne sommes pas du tout adeptes des platines, DJ’s, machines, ordinateurs et autres pédales à effet interconnectés par de bordéliques dizaines de mètres de câbles. Ce vendredi soir, l’essence rock’n’rollesque guitare-basse-batterie est donc majoritairement absente de cette grand-messe du beat et de la dance qui transforme le Square Bayard en une immense piste de danse à ciel ouvert. Les étoiles en sont témoins, et Dieu s’en porte garant.

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Les DJ’s blacks de JURASSIC 5 from California, le gang des SHOES, Dan DEACON et son complice de Ricain, les New-Yorkais de RATATAT, le duo ZEDS DEAD direct from Toronto, et la tête bicéphale d’affiche (ou la tête d’affiche bicéphale) constituée des deux CHEMICAL BROTHERS ne sont en outre pas des plus photogéniques. Un comble et une frustration pour un objectif qui ne demande qu’à shooter autre chose que des techno-crates derrières leur machinerie… Ciel, une guitare !

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Petite et salutaire exception à cette liste de noms, WAND : le quatuor californien secoue les neurones avec leur rock psyché bien ravageur aux guitares tortueuses, de quoi nous réconcilier un moment avec toute la machinerie ambiante. Mais c’est ainsi : on ne se refait pas et WAND excepté, ce vendredi n’est donc assurément pas rock’n’roll friendly

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Eco-festival & territoire par excellence, le CABARET VERT rime avec produits locaux et artisanaux, bio, économie sociale et solidaire, arts de rue, fanfare, théâtre, BD’s, cinéma, solidarité, mixité sociale, économie locale et durable, village associatif, environnement, humanitaire et culture au sens large du terme. Le grand bazar ardennais du CABARET VERT a derechef tenu toutes ses promesses, et c’est ce qui en fait son charme et sa spécificité. Bravo, Frères Ardennais ! Loin de la surenchère quantitative, le festivalier est ici qualitativement chéri, bichonné et bien nourri & abreuvé – et on ne parle pas uniquement alimentaire. Rimbaud en serait fier, et l’Ardenne peut aussi l’être depuis que les sanglichons français des Ardennes prennent semble-t-il plaisir à oublier le genre pluriel de leur territoire…

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Puis, on ne se lasse pas de reprendre les termes des organisateurs qui vantent l’offre pléthorique de boissons et spécialités gastronomiques locales qui, grâce à une charte de restauration durable et un attachement aux circuits courts, confirment la réputation d’un festival où l’on mange bien et pas cher. Spécialité locale improbable à base de pommes de terre, de lard et d’oignons, la cacasse à cul nu est la super-star du festival. Car ici, oui Môssieur, on bouffe bien, bon et panaché. Puis on se rafraîchit avec de la bibine artisanale ou des jus de fruits locaux, tout ça à des tarifs abordables.

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Ben oui, à défaut de parler musique cette année vu l’affiche électronique de ce vendredi, faut bien qu’on se rabatte sur les à-côtés des scènes:
Du costaud qui tient bien au corps (tentez l’assiette de sanglier, la salade au lard ou le déjà réputé burger ardennais), mais aussi des plats un peu plus chiadés… voire carrément exotiques (frichtis éthiopiens et thé chai à la carte) : le CABARET VERT essaie de satisfaire tous les estomacs qui grognent. Tout ça en continuant de se démarquer par son offre pléthorique de bière locale. Plus d’une centaine de références de boissons (produites à 200 km maximum de Charleville-Mézières) étanchent la soif des festivaliers. Des bières régionales (Oubliette, Stout, Orgemont, Margoulette…) parfois parfumées, belges (Blanche de Namur, Chimay, Chouffe, Orval…) et plus légères (Jenlain). Sans oublier les boissons softs et sa variété de vins développement durable. Si Bacchus avait un QG ce serait sûrement le bar à vin du Cabaret vert et son choix pléthorique de vins sélectionnés par le label Vignerons en Développement Durable qui assure la qualité et l’éthique des vins produits dans le respect des personnes et de l’environnement.

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L’éco-festival & territoire depuis toujours marque son attachement aux circuits courts. Ici, on fait tourner l’économie locale et une charte de restauration durable a été mise en place. Pas de grande marque. Point barre. Chaque stand de restauration ou de buvette s’engage notamment à privilégier les producteurs du cru, à maîtriser sa consommation d’eau et d’énergie ou encore à gérer efficacement ses déchets. Une démarche citoyenne qu’on retrouve dans l’ADN du festival et une volonté de valoriser le patrimoine culinaire local.

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Solidaire, responsable et indomptable, le Cabaret Vert continue de porter les mêmes valeurs depuis sa création. 1.575 bénévoles et des centaines de partenaires fidèles depuis des années font de cet événement un projet à l’image de son territoire, fédérateur et profondément humain. C’est pour ça qu’on l’aime ce satané Cabaret, même que c’est la raison pour laquelle on lui pardonnerait cette soirée électro, hip-hop et house de ce vendredi. Nan, c’est pour rire les sanglichons…!

Brussels Summer Festival 2015 : TRIGGERFINGER – THERAPY? – FLOGGING MOLLY – ROMANO NERVOSO

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