MONSTER TRUCK @ Rockhal, Esch – 29 avril 2019

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MONSTER TRUCK, c’est tout l’inverse de Greta Van Fleet et ce n’est donc que pur bonheur, pur jus et pur rock’n’roll. Car c’est au prix de leur sueur et de leurs nuits sur la route que les Canadiens se sont fait un nom, qu’ils se sont forgé un caractère, qu’ils se sont modelé un style, qu’ils se sont construit une réputation, qu’ils ont imposé leur talent – et quel talent !

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Greta Van Fleet, on n’a rien contre: on a tout contre, a fortiori quand on est face à des gars de la trempe de MONSTER TRUCK. Alors que les frangins Van Fleet ne sont guère moins secs derrière les oreilles, les voilà commercialement propulsés au firmament de la gloire – aussi éphémère que fragile quand elle ne repose sur rien – par la magie d’une campagne marketing digne du meilleur produit de lessive: un véritable panneau dans lequel sont tombés les ménagères du rock’n’roll adeptes des medias mainstream.

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Le succès de Greta Van Fleet est celui des mouches agglutinées sur un ruban adhésif. La force de MONSTER TRUCK, c’est la puissance de l’expérience, la solidité des compositions, la force scénique et plus simplement encore la simplicité, l’efficacité, l’authenticité et la robustesse du concept, depuis les hommes jusqu’à leur production. MONSTER TRUCK, ce n’est pas avec un attrape-mouche qu’on les encadrera. 10 ans on the road, 10 ans d’innombrables et interminables tournées, 10 ans de travail mis et remis sur l’ouvrage, 10 ans à ouvrir pour les plus grands de la scène mondiale, ca forge un tempérament. Ca donne de la consistance. Ca fait de vous quelqu’un, autre chose qu’un pantin médiatique à la solde des majors. Autre chose qu’une façade qui peine à cacher la vacuité d’un logis sans intérêt. Don’t fuck with the Truck !

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Après donc nombre de tournées européennes en tant qu‘opening act, MONSTER TRUCK est de retour pour enfin – enfin ! – briller en tête d’affiche. Et ce n’est là que juste récompense amplement méritée qui a le goût de toute la sueur qu’ils ont laissée sur les scènes et sur les routes européennes toutes ces dernières années. Ce n’est là que juste salaire d’un travail de forçats effectué soir après soir en première partie, job souvent ingrat mais ô combien fondateur et rémunérateur en termes d’expérience et de bouteille.

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Cette expérience et cette bouteille paient ce soir sur la scène de la Rockhal, sans devoir cette fois expédier leur set en vue de faire rapidement place nette pour la tête d’affiche. Devenus headliners, les quatre de MONSTER TRUCK ont embarqué dans leurs bagages des gars d’Edmonton tout aussi remarquables, de la même veine et qui partagent le même bon sens des gens terre-à-terre, la tête sur les épaules, et qui ne se la pètent pas: ROYAL TUSK. En définitive, deux remarquables prestations de gars de là-bas, au fin fond du Canada, qu’aura chaudement apprécié un public qui n’a cependant pas répondu en masse à l’appel. Les absents ont toujours tort et n’en ont qu’à s’en mordre les onglets.

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Now online : MONSTER TRUCK @ Rockhal – 29 avril 2019

Après tant et tant de premières parties, nos chouchous de l’Ontario profond sont encore de retour en Europe pour enfin – enfin ! – une seconde tournée en tête d’affiche, statut digne de leur talent et de leur popularité outre-Atlantique !
MONSTER TRUCK débarque donc pour la ènième fois sur le Vieux Continent, et déboule dans nos contrées comme on laboure un champ là-bas: tout soc dehors ! Ou plutôt profond, bien profond le soc. Et ô combien Rock’n’Roll.

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Autres clichés disponibles dans notre galerie

SABATON – Verdun Chapter – press meeting, 12-14 avril 2019

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Il y a des groupes qui se donnent une image, et il y en a qui sont cette image. SABATON fait indéniablement partie de la seconde catégorie…
SABATON, c’est cinq gars passionnants et passionnés, cinq gars intègres et entiers. Cinq gars d’une extraordinaire simplicité, d’une incroyable gentillesse et d’une sympathie hors du commun. Cinq gars tout ce qu’il y a de plus normal mais qui mènent a contrario une vie qui n’a rien d’anodin ni de banal. Pause. Retour sur deux journées passées en leur si chaleureuse et agréable compagnie.

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Entrés symboliquement en studio le 11 novembre 2018, très exactement le jour du 100ème anniversaire de l’Armistice, SABATON verra son 9ème et dernier album "The Great War" sortir cet été, le 19 juillet 2019. C’est cependant en cette mi-avril déjà que les Suédois décident de frapper fort en présentant à la presse internationale en avant-première leur dernier né. Et pas n’importe où: sur les champs de bataille de Verdun, au cœur même de cette sanglante boucherie, fil conducteur de leur album-concept "The Great War".

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Alternant devoir de mémoire sur les lieux mêmes, listening-sessions de leur nouvel album, visites de hauts-lieux commémoratifs mais aussi autres moments foncièrement plus festifs, SABATON emmène la quarantaine de journalistes que nous sommes autour et aux alentours de Verdun.

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Les quelques historiens chevronnés qui orchestrent leur chaine YouTube « Sabaton History Channel » sont nos guides de 1er choix, pour mieux encore contextualiser et décrire les faits tragiques ou héroïques qui charpentent les 11 morceaux de ce nouvel album. De quoi conférer à ces deux journées et deux soirées passées en compagnie de SABATON le cachet de l’authenticité historique combiné à une expérience conviviale, émotionnelle et musicale sans pareille.

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La passion historique de SABATON pour les hauts-faits d’armes qui ont égrené les différents conflits de l’Histoire n’est pas plus nouvelle que feinte. Pas plus les événements contés dans leurs précédents albums que la scénographie de leurs shows ne sont une démarche marketing camouflant une coquille plus ou moins vide, un corps creux. Non : SABATON, ce sont cinq gars passionnés d’histoire et de conflits, passion qu’ils traduisent en une discographie qui a (aussi) vocation pédagogique – pas uniquement visuelle ni faussement sincère ou hypocritement intéressée.

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Ainsi, deux jours durant, nous avons arpenté en compagnie de SABATON les lieux mêmes qui charpentent leur dernier « The Great War » – dont le morceau « Verdun » n’est pas le moindre – comme si nous déambulions au sein même des coursives de leur album. Faisant œuvre historique en témoignant de l’ignominie et de la folie humaine, les gars de SABATON ont mis en musique les 300 jours de la bataille qui s’est tenue ici-même à Verdun, à raison de 1.000 morts par jour dans les deux camps.

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Parcourir ces sites historiques empreints de tant de souffrance et de drames ne laisse personne de marbre. Recueillement, silences et émotions ponctuent la visite de l’ossuaire de Douaumont, de la Citadelle de Verdun, du Memorial Museum également.
Puis du village détruit de Ornes, où les flocons de neige s’invitent pour le shooting-photo du samedi fin de journée, mais également quelques fans alertés via réseaux sociaux de la présence de SABATON. Un weekend tout en contraste(s) donc entre pélerinage, visites historiques, listening-session et caractère joyeusement festif d’autres moments passés avec le band.

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Joakim nous confiera qu’en tournée, ils ne manquent jamais de vérifier si leur itinéraire entre deux shows ne passe pas à proximité d’un haut-lieu historique. C’est ainsi qu’ils ont précédemment visité Bastogne – dont Screaming Eagle est un vibrant hommage à tous ceux tombés lors de cette Batte of the Bulge – l’Offensive des Ardennes. Quant au frigo qui trône dans la cuisine de Pär, il commence à devenir sérieusement trop petit pour accueillir tous les magnets qu’il achète au fur et à mesure de ses visites de par le monde – nous confie-t-il un brin amusé en achetant à la Citadelle de Verdun un aimant des lieux qui va venir agrandir sa collection et compliquer son problème…

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Chris joint quant à lui l’utile à l’agréable, nous confiant que parcourir le monde en alternant de la sorte moments graves mais aussi séquences foncièrement festives et rock’n’roll est une vie rêvée, même si éprouvante et probablement pas éternelle… Hannes, amateur passionné de bonnes bières, n’est pas le dernier à troquer la Carslberg du bar de l’hôtel contre une Grimbergen blonde qu’on partage ensemble, nous avouant apprécier particulièrement la belgian beer connection. Tommy, enfin, nous livre qu’il attend avec impatience de fouler un jour les planches du Sweden Rock Festival – ce qui sera la moindre des choses.

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Ceci dit, "The Great War" est bien né, très bien né et maintenant dans la boîte – ne (vous) reste plus qu’à attendre le 19 juillet pour le découvrir, ou les premiers concerts de la tournée (f)estivale de SABATON.
Total respect au label Nuclear Blast (Markus Wosgien) et chapeau bas à Replica Promotion (Olivier Garnier, Roger Wessier & Pascale Lacquehay) pour la parfaite et excellentissime organisation d’un remarquable weekend axé autour d’une action promotionnelle comme on n’en fait plus guère en ces temps numériques et dématérialisés…

Now online : press meeting w/ SABATON for next album « The Great War »

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Maintenant en ligne, le récit d’un weekend sur les champs de bataille de Verdun ces 12 et 13 avril 2019 avec SABATON qui célèbre non seulement 20 ans d’existence, mais aussi et surtout la promotion de leur nouvel et 9ème album "The Great War" (sortie prévue le 19 juillet 2019).
Clichés complémentaires de ces deux journées avec SABATON dans notre GALERIE

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Now online : The NEAL MORSE BAND @ Rockhal

Maintenant en ligne, The Great Adventure de la bande à Neal MORSE @ Rockhal de Esch-sur-Alzette ce 27 mars 2019. Grande aventure, belle fumisterie ou bérézina…? Mike PORTNOY doit bien avoir son idée à ce sujet, et probablement pas la même que la nôtre.

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Maintenant ici en ligne. Et clichés complémentaires dans notre GALERIE

The NEAL MORSE BAND @ Rockhal – 27 mars 2019

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Un naufrage. Ce concert est un naufrage…
La bière était fraiche au bar et la compagnie agréable. Dans le cas contraire, nous aurions levé le camp bien avant l‘intermission prévue après une heure de concert, comptant échapper à une seconde partie qui ne pouvait qu’être aussi catastrophique et affligeante que la première. De mémoire, cette poudre d’escampette ne nous avait plus titillé l’arrière-train depuis notre dernier OPETH (à moins que ce ne soit notre dernier DREAM THEATER … ?!) ici même au Luxembourg. C’est dire.

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Comment peut-on encore écrire, en 2019, une oeuvre conceptuelle de la trempe de "The Great Adventure" qui transpire davantage la naphtaline et le ressassé que l’oeuvre majeure ou le sommet créatif…?! Le père MORSE – qui n’est quand même pas n’importe qui – nous balance un nouvel opus progressif aussi passéiste qu’affligeant. Artwork, codes, compositions, sonorités, thèmes, mise en scène,… tout suinte le rock (dit) progressif dans tout ce qu’il a de plus pompeux et surtout de plus pompant. Dans tout ce qu’il a de pire et de prétentieux. Ce double album d’1h40 (composé de deux mouvements principaux, le tout divisé en cinq chapitres) est intégralement joué se soir: on boit le calice jusqu’à la lie. Ca se veut grandiloquent, épique et flamboyant, mais ce n’est qu’insipide, téléphoné et prévisible…

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100 minutes durant, Neal MORSE nous balance sa (re)transcription du roman allégorique chrétien "The Pilgrim’s Progress", écrit par John Bunyan au XVIIe siècle (… nous apprend-on): une histoire, une quête initiatique dans laquelle l’intervention de chaque protagoniste est incarnée par un membre, et donc par une voix. Si l’essentiel des prestations vocales restent assurées par MORSE himself, une part importante est accordée à Bill HUBAUER (keyboards); les parties vocales de Mike PORTNOY restent assez limitées – hormis les choeurs.

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Pourtant, les talents de composition de Neal MORSE qu’on connait pour ses albums précédents sont – ou étaient, devrions-nous écrire – de haute volée. Mais ses envolées n’ont présentement plus rien de grandiloquent ni d’efficace – que du contraire. On ne frise pas le pathétisme, on y sombre corps et âmes. Mention spéciale cependant à Randy GEORGE au jeu de basse impressionnant (mais peu audible dans cette soupe) et à Eric GILLETTE qui fait ce qu’il peut à la guitare pour donner sans esbroufe un peu de consistance à cette bouillabaisse sans faire d’ombre au patron.

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Quelques fulgurances sont tout de même (un tout petit peu) présentes en seconde partie du set – à partir donc de la 100ème minute ! – juste de quoi donner tout le gras nécessaire à la suite du concert et surtout au rappel qui s’en suit encore dans la foulée (d’une demi-heure tout de même): un medley du meilleur effet pour relever un tant soit peu le niveau général et terminer en beauté. Comme quoi, tout n’est pas à jeter chez Neal MORSE – que du contraire – quand il était encore de ce bas-monde et non pas enlevé par ses pilgrims, envoûté par ses lutins et décérébré par ses feu-follets…

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Now online : NO ONE IS INNOCENT @ KuFa

Maintenant en ligne, NO ONE IS INNOCENT @ KulturFabrik, Esch-sur-Alzette – 20 mars 2019
Mais si la peur fait bouger, elle fait rarement avancer…

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NO ONE IS INNOCENT @ KuFa, Esch-sur-Alzette – 20 mars 2019

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Pas grand monde en début de soirée pour BLISS OUT à qui est confiée la délicate mission d’ouvrir pour NO ONE IS INNOCENT dans une KuFa encore quasi vide. Et qui, d’ailleurs, ne débordera pas franchement le moment venu pour la tête d’affiche de monter sur les planches à 21h00 précises. Et jusque 22h05 précises, top chrono. Si la peur fait bouger, elle fait rarement avancer – et elle ne fait en tout cas pas vraiment durer…

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« On a tracé notre route, on s’est jeté dans l’arène. Creusé le même sillon pour exploser les scènes, de la sueur sur les planches et rien calculer en concert, comme si on jouait sa vie, comme si c’était la dernière ! » Cet extrait tiré du titre "20 ans", résume parfaitement la carrière de NO ONE IS INNOCENT, une carrière marquée par des succès, des tempêtes, des coups de gueules, et des combats jamais perdus d’avance. Et un dernier né, Frankestein – qui donne son nom à cette tournée.

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NO ONE IS INNCOCENT est un de ces groupes qui font du bien en assumant pleinement leur message et leur discours gaucho-humaniste, enragé et vindicatif. Mais le décalage est quelque peu violent entre le discours et les faits avec un set pour le moins court à la montre: une prestation de 55′ suivie d’un rappel de 10 petites minutes, c’est un peu short de la part d’un groupe qui se revendique intègre et authentique. Certes, la qualité et l’intensité de cette équipée sauvage étaient de la partie, mais ça n’excuse pas tout…

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NO ONE IS INNCOCENT est puissant et agressif, vomissant sa rage à l’égard de la violence, du colonialisme et de la guerre. Toujours fidèle à son ADN, entre des racines chez Black Sabbath, Rage Against The Machine (dont ils reprennent ce soir un inégalable "Killing In The Name") et The Stooges, les Français savent encore surprendre avec une formule à l’épreuve du temps : riffs implacables, groove, hymnes incarnés et textes revendicatifs.

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Nous découvrons live ce soir – il n’est jamais trop tard – la formule NO ONE IS INNOCENT, manière de s’assurer qu’ils demeurent bien dans le cercle restreint des chefs de clans du rock à grosses guitares. A grosses guitares et à textes – un peu comme si Georges Brassens avait troqué sa gratte pour un Marshall et avait fumé un joint de trop en s’inspirant de la prose de Tagada Jones.

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NO ONE IS INNOCENT peut se prévaloir d’avoir officié en première partie d’AC-DC lors du dernier passage des Autraliens au Stade de France: cette seule référence devrait se suffire à elle-même – quoique le contraste soit violent avec l’affluence réduite de ce soir à la KuFa. Mais comme on dit au bar: qui peut le plus peut le moins…

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Steven WILSON @ Cirque Royal, Bruxelles – 18 février 2019

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Dresser un portrait de Steven WILSON peut s’avérer de prime abord une tâche assez rebutante. Avec ses cheveux ni assez longs ni assez courts, ses fines lunettes de vue, son teint pâle et sa silhouette mince de végétarien, l’homme n’a rien d’une rock star et il ressemble davantage à un étudiant en anthropologie malgré ses 50 et des berges.

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En outre, sans aller jusqu’à donner raison à un chroniqueur qui lui attribuait le charisme d’un bigorneau, on ne peut que rester parfois perplexe devant son jeu de scène (pieds nus, pointant des index énigmatiques vers le public entre deux riffs ou secouant sa main libre dans le vide lorsqu’il chante débarrassé de sa guitare).

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Du côté de sa vie personnelle, ce n’est guère plus enthousiasmant, rien ne filtre, ou si peu. Pas de frasques à se mettre sous la dent, ni de petites amies délurées. Les filtres, d’ailleurs, il en a souvent utilisés au début de sa carrière, en studio pour masquer une voix à laquelle il accordait peu de confiance, sur ses disques en se cachant derrière de nombreux pseudonymes fantaisistes ou sur scène avec des lunettes et un rideau de cheveux qui lui masquaient le visage.

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Les pieds nus viennent encore de là: Steven WILSON avoue une aversion depuis l’enfance pour les chaussures. Au départ, il monta sur scène contraint et forcé et l’accepta comme un mal nécessaire ("a necessary evil"). Jouer pieds nus n’exprimait donc pas une quelconque volonté d’affirmer un style, mais juste le moyen de se sentir le plus à l’aise, ou plutôt le moins mal à l’aise possible.

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Et le riff déboule, incisif et hypnotique, à la fois élaboré et limpide, qui vous happe, vous aspire et vous transporte inexorablement. Ce n’est pas tant vous qui pénétrez la musique de Steven WILSON qu’elle qui investit vos synapses, laissant sur les tympans et le cortex sa marque indélébile, pour le meilleur et… seulement pour le meilleur.

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On peut attribuer à la naturelle réserve de WILSON deux origines. Il s’agit d’une part d’un trait de caractère inné, mais surtout d’une décision bien consciente. Il aurait sans doute pu accomplir les efforts nécessaires pour se mettre davantage en avant mais il ne l’a pas jugé utile, ou plutôt il ne l’a pas jugé en adéquation avec la conception qu’il se faisait d’une carrière d’artiste. La musique, sa musique devrait parler pour lui. C’était cela qu’il voulait livrer au public et rien d’autre, surtout pas, en tout cas, une mise en scène de sa personnalité.

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N’allez pas y voir de la fausse modestie ou une extrême pudeur. En vérité, Steven WILSON considère que toutes les informations privées émanant de sa personne ne pourraient que polluer son oeuvre. Car il sait finalement très bien ce qu’il veut atteindre et ne compte pas distraire l’auditeur avec autre chose que ce qu’il a enregistré. Il reconnait éviter toute cette nouvelle société de l’immédiateté qui permet de tout savoir sur les artistes en les googlelisant parce qu’elle fait disparaître la magie.

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Certes, il est bien conscient de passer pour une sorte de rabat-joie et d’antisocial, mails il le récuse car l’essentiel pour WILSON est de préserver la part de mystère indispensable pour que la magie opère, cette magie qui va faire que le fan va considérer le musicien de rock comme une rock star, comme une icône hors du monde du commun des mortels.

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Il estime simplement en fait que c’est la condition sine qua non pour que la musique touche l’auditeur ainsi qu’elle le faisait dans ces années ’70 qu’il regrette tant. Aussi parle-t-il lui-même comme le fan qu’il est resté lorsqu’il déplore que l’on pouvait savoir ce qu’a pris David Bowie au petit-déjeuner, allant même jusqu’à y voir la mort du rock en tant que mythe.

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Se préserver pour préserver le mystère, voilà quel pourrait être l’un des aspects de la profession de foi de WILSON, non pour devenir lui-même une icône mais simplement pour que son public puisse éprouver des sentiments analogues à ceux qu’il avait pu ressentir lui-même adolescent pour les artistes qu’il admirait alors. Une relation à l’ancienne en quelque sorte, reposant essentiellement sur l’oeuvre elle-même.

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Bien sûr, cette attitude, si elle permet de mettre l’oeuvre en valeur et de préserver son jardin secret, possède un revers: à trop s’effacer derrière sa musique, Steven WILSON n’a pas su attirer l’attention des médias populaires, parce qu’il n’est pas apparu comme l’homme d’exception pouvant captiver les foules, susciter l’engouement. Et pourtant, il réalise des choses exceptionnelles, d’où sa réussite à défaut peut-être de succès.

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Difficile donc de peindre un portrait précis et fidèle de l’individu qui pourrait réparer cette relative injustice puisqu’il manque les matériaux permettant de le concevoir….
Ces extraits, nous nous permettons de les emprunter aux premières pages du remarquable ouvrage de Frank BARDEL "Steven WILSON, the Dark Side of the Prog" (© Editions Camion Blanc – 2017). Ils ne peuvent que vous inciter à en savoir plus en vous invitant au voyage. En vous invitant à plonger dans l’oeuvre multiple et protéiforme du dernier génie conceptuel qu’a probablement enfanté le 20ème siècle..

SLASH @ Cirque Royal, Bruxelles – 23 février 2019 iiii];)’

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Le Cirque Royal, notre Royal Albert Hall à nous Belges, version hard-discount ou low-cost. Mais qu’importe le flacon lorsque le contenu transcende l’enveloppe qui le contient. Car il y a de ces instants uniques, magiques, qui te marquent parce qu’ils ne surviennent que quelques fois au mieux – ou jamais au pire. Parce qu’ils te prennent à froid et par surprise. Par traîtrise, ils t’emmènent dans une dimension que tu ne soupçonnais même pas avant que tu ne franchisses à ton insu cette barrière spatio-temporelle.

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L’envolée hal-lu-ci-nan-te de 10 bonnes minutes dans laquelle SLASH nous emmène ce soir durant ce Wicked Stone – a priori inoffensif – qu’il sublime fait partie de ces moments intemporels, de ces instants qui te marquent de manière indélébile, pour toujours et à jamais. Et ce coup d’éclat chaque soir réinventé par SLASH, chaque soir renouvelé et remodelé, refaçonné selon son humeur du moment, n’est plus une performance: c’est tout simplement un hapax. Un inénarrable et inégalable hapax.

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Les scènes du monde entier sont arpentées par une une flopée de guitaristes, de tous ordres et de tous genres, de tous calibres et de tous formats. Dans cet univers bigarré où le meilleur côtoie le pire, subsistent une poignée de personnages hors-normes, qu’on appelle, pour une toute petite minorité d’entre-eux seulement, guitar-heros. Parmi ces happy-few, émergent encore deux ou trois Guitar Zeus exceptionnels. Et SLASH fait assurément partie de ces élus parmi les élus.

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La scène rock est peuplée d’excellents joueurs, des virtuoses du manche mais parfois piètres compositeurs. Ou de prolifiques auteurs mais, sur scène, aussi soporifiques qu’ennuyeux, comme éteints. Ou qui se révèlent être au contraire à ce points centrés sur la technique de leur « performance » qu’on les croirait concourir pour décrocher l’or olympique. Il y a aussi les surdoués de la six-cordes, mais incapables de te composer un morceau qui a du chien ou de te le jouer avec leur tripes.

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On n’oublie pas non plus ceux aussi qui confondent « play », « perform » et « entertainement » ou – pire – qui les mélangent à mauvais escient. Il y a aussi ceux qui te prennent la guitare comme un manche à balai, et qui s’échinent à te déplacer le plus de poussière possible en un minimum de temps. Et il y a ceux qui s’endorment parfois avant même d’avoir terminé leur demi-partition…
Puis il y a SLASH, seigneur parmi une poignée de quelques autres titans. Hors catégorie.

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Scrameustache parmi les extraterrestres de la six-cordes, SLASH est de ces rares auteurs-compositeurs qui allient le don de l’écriture à l’éclaboussante et insolente irradiation scénique. Soutenue par un jeu hors-norme, la richesse de ses compositions sert un doigté et un toucher qui n’ont d’égales que la maestria et la flamboyance avec lesquelles il nous démontre, une fois de plus ce soir, qu’on ne se bouscule décidément pas au Panthéon de l’Histoire du Rock’n’Roll. Amen.
Objection, votre Honneur ?

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