KISS – Sportpaleis, Anvers – 06 juin 2022

The Final Tour Ever – End of the Road World Tour annonce l’affiche, après que le quatuor ait reporté ses adieux en 2020 et en 2021 pour les raisons que l’on ne nomme désormais plus avant qu’elles ne se reproduisent. Pourtant, les gars nous l’ont déjà faite celle-là, même que c’était très exactement en juin de l’an 2000 alors qu’ils célébraient déjà leur « Farewell Tour« . C’était il y a tout juste… 22 ans, et nous en étions au Canada (Toronto et Montréal) ainsi qu’aux States (Buffalo) en compagnie du Nuge. Nous y assistions avec tout autant de délectation et d’excitation que ce soir. Business as usual

Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse. Et ce n’est pas de flacon dont il est ce soir question, mais de camion-citerne (et accessoirement de semi-remorques). Deux heures durant très exactement, c’est un best of que KISS nous déverse entre deux pétards, trois feux d’artifice, quatre plateformes et cinq explosions, un véritable florilège de 45 ans d’une carrière en dents de scie où le meilleur a côtoyé le pire – si ce n’est que ce soir, seul le meilleur a droit au chapitre et rien que le meilleur. You wanted the best, you got the best ! Pour la 14ème prestation belge de KISS, Paul STANLEY rappelle néanmoins à qui en douterait encore que cette néanmoins première à Anvers sera également la dernière sur le sol belge. The Final Tour Ever, ou bien The End of the Road Tour ou encore The Farewell Tour ? L’avenir nous le dira, même si le band semble en phase pour raccrocher avant la tournée de trop.

Difficile pour qui n’a jamais assisté à un concert – pardon: à un show de KISS de réaliser le mix parfait que le band réussit entre entertainement, show et rock’n’roll. Car à l’instar de Scorpions ou d’autres Aerosmith, nous l’avons écrit quantité de fois, les grimés ont écrit dès les mid-seventies et durant bien, bien plus d’une décennie les plus belles pages du rock’n’roll avant d’ensuite sombrer dans une soupe peu constante alternant donc le meilleur comme le pire. Psycho Circus, sorti à la fin du dernier millénaire, doit être une des dernières pépites à l’actif de KISS, dont l’exécution de son titre éponyme demeure un des nombreux moments de gloire en ce chaud soir du 06 juin 2022.

Doit-on attendre avec impatience la prochaine tournée d’adieu de KISS, ou doit-on redouter que le groupe revienne sur sa parole et nous gratifie de la tournée de trop ? Pour notre part, ces 4ème (Hellfest 2019) et 5ème KISS représentent l’aboutissement ultime d’une carrière marquée d’un panache sans pareil, d’un tape-à-l’oeil souvent excessif, de shows grandiloquents et grand-guignolesques, mais aussi et surtout d’un rock’n’roll où l’entertainement et le second degré ont toujours fait bon ménage. Il n’y a pas à dire, mais le (glam) rock de KISS va nous manquer grave. Pas à vous…?

Now online : DANKO JONES – Rockhal, Esch s/ Alzette – 29 mai 2022

“It’s easy to write rock songs. » Who would know better than Canadian enfant terrible Danko Jones? Said and done! In the middle of the worst pandemic of modern times, the hard rockin‘ Toronto outfit named after its eloquent leader is releasing its tenth studio album “Power Trio”. Nomen est omen. But the significant title not only sums up the line of approach of the eleven new cuts presented here, the album also celebrates the 25th year anniversary of this uncompromising band.

Elégant et distingué comme à son habitude, tout de noir vêtu, DANKO JONES endosse à nouveau son costume préféré – celui de tueur en série. A moins que ce ne soit finalement que sa seconde peau. Ou, plus probablement encore, sa véritable épiderme et sa plus profonde nature. DANKO JONES nous réserve à nouveau un festival, et pas qu’un Festival du Rire.

Maintenant online et dans notre galerie de portraits, comme toujours PURE ONE-SHOT JPEG only: ni format .raw, ni Photoshop, ni Lightroom, ni aucune retouche. Car on ne bidouille pas plus avec les photos qu’avec le rock’n’roll…

DANKO JONES – Rockhal, Esch s/ Alzette – 29 mai 2022

« On ne mérite pas vos applaudissements, je suis désolé. Je vous avais promis un vrai concert de rock’n’roll, et nous sommes en train de vous délivrer le concert parfait, votre concert de l’année 2022, sans faute aucune, sans fausse note ni même quelques lyrics oubliées. On vous avait promis du vrai rock’n’roll avec des erreurs, des fautes et des plantages, et voilà qu’on vous offre le concert parfait. Désolés, vraiment désolés… » – DANKO JONES, Rockhal – 29 mai 2022, 21h53′.

Sacrée DANKO JONES, va. Toujours pareil à lui-même, toujours fidèle à son caractère déjanté, toujours aussi grande gueule, toujours aussi hilarant – parce que cette audience le mérite, parce que nous le méritons: « Plutôt que jouer hier dans le main hall voisin, un samedi soir, devant 2.500 personnes qui seraient venues les mains dans les poches pour leur sortie hebdomadaire, nous avons préféré jouer devant 850 véritables amateurs de real rock’n’roll qui ont fait le déplacement alors qu’ils bossent demain matin… » gicle-t-il.

Merci Danko, merci ! Déjà qu’un spectateur le charrie en début de set en lui hurlant qu’il ne joue toujours pas dans les WC (sic) – allusion à l’un de ses derniers passages ici-même dans le Club alors qu’un autre groupe jouait dans le Main Hall, salle qu’il annonçait à l’époque avoir déclinée sous prétexte qu’il ne jouait pas dans les WC, lui. No comment.

DANKO JONES, on l’adore. L’Homme tout d’abord – les hommes, devrions-nous dire. Power trio par excellence, dans toute l’acception du terme que cela représente, leur dernier album sorti en pleine pandémie s’intitule tout simplement et tout sobrement « Power Trio ». Tout un programme. Et tout est dit. Ses compositions ensuite: dépassant rarement ou de peu les 3 minutes, il va à l’essentiel, sans fioriture ni détour, rien que l’essentiel et la substantifique moëlle du real rock’n’roll. Du party rock’n’roll devrions-nous dire, car tout est prétexte à la fête avec DANKO JONES.

A commencer par ses compositions qui vous tombent directement dans l’oreille et ses refrains que vous vous surprenez à hurler de concert à la première écoute déjà tant leur simplicité – leur redoutable efficacité – est la marque de fabrique DANKO JONES. Party rock’n’roll, la meilleure définition sans doute d’un style propre à l’énergumène qui se révèle être une véritable bête de scène sans peu d’équivalent: entouré de ses deux acolytes qui assurent une section rythmique tout bonnement criminelle, DANKO JONES joue(nt) les men in black à la dégaine similaire à celle de THERAPY? (… autre power trio qui a sévi ici-même il y a quelques jours, et ce n’est pas un hasard). Il n’existerait pas qu’il faudrait l’inventer, le Danko JONES. Mais son inventeur, aussi génial ou aussi fou soit-il, ne l’aurait jamais imaginé tel que la nature l’a pourtant enfanté.

DANKO JONES a inventé le party r’n’r, la poudre, et la mèche qui va avec. DANKO JONES a inventé le party r’n’r, la bombe, et le détonateur qui l’enclenche. DANKO JONES a inventé la fête sur scène, et le moins que l’on puisse dire est que la contagion gagne chaque audience comme une pandémie qui s’abat sur le monde: redoutable, terrifique et bougrement radicale. Avec des mélodies et des compositions simples voire simplissimes, avec des refrains et des riffs mémorisables par une intelligence unicellulaire, avec des lyrics comme sorties tout droit d’une cour de récréation, la preuve en est avec DANKO JONES qu’il en faut peu pour être heureux. Et ce peu n’a jamais autant valu.

Now online : THERAPY? – Rockhal, Esch-sur-Alzette, 25 mai 2022

Thérapie de groupe, thérapie de groupe… Après que la consultation prescrite ait été annulée plusieurs fois en 2020 puis en 2021, la voici enfin fixée en ce jour béni du 25 mai 2022. Maintenant online ci-dessous et bien sûr dans notre galerie de portraits, comme toujours PURE ONE-SHOT JPEG only: ni format .raw, ni Photoshop, ni Lightroom, ni aucune retouche. Car on ne bidouille pas plus avec les photos qu’avec le rock’n’roll…

THERAPY? – Rockhal Esch/Alzette – 25 mai 2022

Thérapie de groupe maintes fois donc reportée en 2020 puis en 2021 pour les raisons qu’on sait, avant d’enfin prendre place dans notre agenda en ce beau soir de mai 2022. Thérapie de groupe mais aussi thérapie brève avec un set de 80 petites minutes seulement, rappel compris. THERAPY? nous a habitué à des shows aussi intenses que courts, aussi denses que brefs, mais si l’on s’y fait avec le temps on ne s’y habitue pas forcément.

Les power-trios demeurent définitivement la quintessence du rock’n’roll, la configuration primale. Ce triangle parfait, cette triangulation (quint)essentielle guitare-basse-batterie est toutefois une espèce en voie de disparition et d’extinction si l’on s’en tient au constat actuel qui éloigne la musique mainstream d’aujourd’hui de cette forme intangible du rock’n’roll. Les artifices en tous genre tout comme la configuration même de la musique et la structure de son écriture ne répondent plus aux standards du genre. Si le rock’n’roll évolue, certains affirmeront qu’il a tendance à disparaître ou à devenir une niche comme une autre où se retrouvent irréductibles ou nostalgiques. D’autres puristes, au contraire, démontrent que le genre n’a rien perdu de sa superbe, de son énergie et de sa raison d’être: THERAPY? est de ceux-là. Nous aussi…

Une version véritablement dantesque de Diane restera le moment émotionnellement fort de cette soirée tant de fois reportée – une de ces versions, une de ces exécutions qui vous font dresser le poil et transpirer de l’échine. THERAPY? ne se renouvelle pas. THERAPY? ne change pas. THERAPY? ne vieillit pas. THERAPY? n’évolue pas non plus. La théorie de l’évolution explique comment un changement de forme peut survenir par sélection naturelle, mais aussi comment une forme peut être conservée et renforcée car elle permet à l’espèce de survivre dans les conditions d’un milieu donné. THERAPY? pour ses 30 31 32 ans: CQFD.

Now online : MESHUGGAH – Rockhal, Esch/Alzette – 22 mai 2022

Maintenant en ligne, les pionniers du tech-metal extrême venus du grand nord jettent un grand froid sur la Rochhal. Et bien plus dans notre galerie online…

MESHUGGAH – Rockhal, Esch s/Alzette – 22 mai 2022

Dialogue fictif:
– Et vous faites quoi dans la vie ? – Je suis chanteur de Zeal & Ardor – Mais n’êtes-vous déjà pas trois ? – Beh… oui. Et alors ? – Et alors, à quoi ça sert ? – Euh… (silence)ZEAL & ARDOR fait donc beaucoup de bruit mais chien qui aboie ne mord pas, ne dit-on pas ? Nous ne mordons pas plus non plus à l’hameçon de ce que d’aucun présentent comme la nouvelle vague ou le futur du genre. Non, définitivement rien de neuf, rien d’original, ni de particulièrement transcendant dans cette play-list somme toute d’une affligeante et bruyante banalité pour un projet musical qui se prétend d’avant-garde métal, négro-spiritual et post-black métal expérimental

Les connoisseurs (dont nous ne sommes pas) considèrent également MESHUGGAH comme les très influents pionniers et représentants du tech-métal extrême. Certes, mais les structures et polyrythmes complexes et polymétriques qu’affichent les Suédois ne nous impressionnent pas plus que le relatif underground de ZEAL & ARDOR. Quant aux 5 bonnes minutes de silence et d’obscurité scénique (ce qui ne change pas grand chose au reste du show) à l’issue d’une demi-heure seulement de prestation, nous ne saurons jamais s’il s’agissait d’un incident ou d’une salutaire pause non-annoncée comme telle. Notre petit doigt nous fait pencher pour la seconde hypothèse…

Décidément, il y a des soirées comme ça où l’on se dit que le r’n’r circus regorge quand même de surprises au spectre surprenant…

Now online : NASHVILLE PUSSY – Arlon – 18 mai 2022

NASHVILLE PUSSY, c’est comme du Jack Daniel’s : ça dépote grave, ça envoie du lourd et on sent par où ça passe, ça te transporte dans des endroits et dans des états dont tu ne soupçonnais même pas l’existence, puis avec un peu d’accoutumance ça ne te donne même plus mal à la tête quand tu en as abusé. Car il y a des abus qui sont tout bénéfice, ou en tous cas bénéfiques.

Now online, et déjà depuis belle lurette dans notre galery

NASHVILLE PUSSY – L’Entrepôt – Arlon, 18 mai 2022

Real fuc***g rock’n’roll. Comment qualifier autrement NASHVILLE PUSSY qui ne fait en définitive rien d’autre que de l’authentique et real rock’n’roll ?! A l’instar d’autres Airbourne & Cie, on revient ou plutôt on en reste aux racines primales et primaires, binaires et bipolaires, basiques et élémentaires, brutales et viriles (?) de la discipline, en ne lésinant ni sur la transpi ni sur le don de sa personne. Ni sur les décibels non plus, Marshall dans le rouge: alors que le set avoisine déjà les 100 db affichés au décibelmètre de l’Entrepôt, Ruyters et Blaine en remettent une couche et enjoignent furieusement l’assistance en la mettant à contribution pour atteindre le niveau (logarithmique) de 105 décibels. Oui, Môsieur.

L’audience est par contre laissée pour compte lorsqu’il s’agit de contribuer à la consommation de Cara Pils (!) et de Jack Daniel’s qui coulent à flot sur scène, et sur les premiers rangs tant qu’on y est. Bas-résilles, cuir, rock’n’roll, fun, déconne, show, transpi, testostérone, progestérone et œstrogènes, décibels et provoc’: si le real rock’n’roll et l’entertainment ont un avenir, ils s’appellent NASHVILLE PUSSY. Et si le real rock’n’roll doit mourir victime de ses excès et de ses frasques, les coupables sont tout désignés et se nomment également NASHVILLE PUSSY.

Gonzo avait vu juste un beau soir de juillet 1977 au Nashville Municipal Auditorium, Tennessee, en prononçant en introduction de Wang Dang Sweet Poontang son désormais célèbre « This is a love song I like to dedicate to all that Nashville Pussy ». Mais si, depuis, la fin de carrière de Gonzo est aujourd’hui celle d’un naufrage annoncé, NASHVILLE PUSSY demeure pour sa part au firmament des étoiles qui continuent a briller confidentiellement pour ceux qui regardent dans la bonne direction, celle d’un rock purifié qui s’est déchargé de tout artifice inutile, fidèle aux principes fondateurs du genre.

Et ce n’est pas GIAC TAYLOR, tout récent projet solo de Panarisi Giacomo (aka Romano Nervoso), qui nous contredira. Mais il nous précise dans l’oreillette que la sonde du sonomètre était installée dans les sanitaires, fermés de l’intérieur. Hein, vous dites? Comment…?

Now online : Devin TOWNSEND & DREAM THEATER – Rockhal – 15 mai 2022

Maintenant en ligne, Devin TOWNSEND (aka le Canadien le plus hilarant et le plus déjanté qui soit) en opening act de DREAM THEATER et de sa performance qui nous a définitivement séduit après tant et tant de tentatives précédentes aux résultats pour le moins mitigés. Tout viendrait à point pour qui sait attendre…? Clichés ci-dessous et quantité d’autres dans notre galerie