Antichristian Icelandic Heathen Bastards… Pleaaaaaase welcome SÓLSTAFIR ! Si ça se comprend en english, la version en idiome islandais dégage également tout son charme et son lot d’exotisme. Une demi-heure de musique folklorique aux chants gutturaux permet d’ailleurs à l’assistance de se familiariser avec cette langue flexionnelle en prélude à l’arrivée du quatuor sur scène, manière d’échauffer (ou d’échauder ?) les esprits. Si l’oreille avertie devine ainsi aisément que la langue islandaise n’a pas subi de grands changements au cours des derniers mille ans, il en est tout autrement de la musique « de là-bas » – et l’on ne parle pas de leur iconique Bjork, bien trop conformiste, lisse et polie comparativement à nos génialissimes Antichristian Icelandic Heathen Bastards. Now online et déjà bien sûr dans notre galerie de portraits…
Étiquette : Solstafir
Une Rickenbacker est toujours annonciatrice d’un moment exceptionnel, d’un show qui va dépoter grave. Ce constat, le plus empirique mais aussi le plus subjectif qui soit, va se voir une fois encore confirmé par celle de SÓLSTAFIR qui ne fait pas exception à notre règle. Et ce n’en est que plus vrai encore quand cette Rickenbacker est confiée au délicat traitement de celui qui a(urai)t été par cinq fois élu « The Sexiest Man of Iceland » (sic), le bien nommé Svavar « Svabbi » Austmann. Ses longues tresses rousses déboulant de dessous son chapeau n’y sont sans doute pas pour rien. Ou pas – allez appréhender les critères esthétiques de ces gens de tout-là-bas-au-nord-au-fond-à-droite.
SÓLSTAFIR n’a en tous cas pas son pareil dans le style qui est le sien, à l’improbable jonction peut-être de Motorpsycho et d’un Motörhead mais ascendant Hawkwind quand il est question de tisser des ambiances lourdes et oppressantes, ou langoureuses et lancinantes tout autant que psychédéliques et obsessionnelles. Les morceaux peuvent s’étirer à n’en plus finir, au point de parfois peiner à en distinguer le début de la fin dans un éternel recommencement ou dans une continuelle redite. SÓLSTAFIR, ou comme une impression d’infini, comme une aurore boréale qui s’étire à n’en plus finir, aussi vaporeuse qu’intangible.
Jusqu’au moment où l’ambiance vaporeuse se dissipe brutalement, très brutalement même, dans une déferlante et un blizzard de décibels qui ramène violemment l’assistance aux contingences existentielles liées au prix de la chope au bar et des énergies fossiles qui ont rendu couteux le déplacement jusqu’à la Rockhal.
Cette ambiance hyperbolique pour le moins particulière, parfois religieuse et hypnotique, parfois tribale et hystérique, est amplifiée par les silences impressionnants qu’impose à l’assistance – d’un seul geste – Aðalbjörn « Addi » Tryggvason, comme pour donner plus de profondeur et plus de puissance encore aux rares passages en sourdine. Assurément Guitry se référait-il à SÓLSTAFIR lorsqu’il lançait son célèbre « Lorsqu’on vient d’entendre un morceau de Mozart, le silence qui lui succède est encore de lui« . Si ce n’est qu’avec nos Islandais préférés, ces silences sont assourdissants.
Faut-il préciser que les bien nommés SÓLSTAFIR n’officiaient « que » en tant qu’opening act d’un dispensable KATATONIA, non sans délivrer un set de pas moins d’une heure quart quand même, excusez du peu. KATATONIA pouvait ensuite venir faire de la figuration, et uniquement de la figuration: il n’y avait que des restes à se mettre sous la dent, et à la dernière note des Islandais la messe était dite. KATATONIA, nimbé dans la quasi pénombre ou au contraire camouflé à contre-jour par de violents et redoutables flashes stroboscopiques, tout est mise en scène pour dirait-on faire ch… les photographes attitrés durant les 3 titres réglementaires. A quoi bon accréditer si c’est pour officier dans de telles conditions…?
Phil CAMPBELL entouré de ses Bastards Sons nous rappelle que la statue à l’effigie de Lemmy ne trône pas ici en vain et que l’exercice musical est bel et bien une affaire de famille. They are Phil CAMPBELL & The Bastard Sons and they play rock’n’roll ! Lili REFRAIN décape à (h)ell(e) seule la Temple Stage derrière son pupitre d’où elle extirpe un son raffiné et expérimental mêlant habilement dark-folk, psychédélisme et ambient – un dédale au-delà des frontières de tout genre, aussi inattendu qu’ensorcelant.
THUNDER se la joue relaxe, simple et efficace, comme s’ils allaient au bureau – la routine sans doute d’un rock’n’roll pur et stylé, jouissif et non édulcoré, preuve que ce quintet de potes a toujours un feu vivace en lui ainsi qu’une soif amicale et inaltérable d’en découdre. Quant à la 50ème (+3) et dernière tournée « Last Orders Tour » de UFO – established 1969 – elle est menée de main de maître par un Phil MOGG qui transpire toujours autant la classe, la distinction et l’élégance à l’anglaise – une carrière et une respectabilité à faire pâlir nombre de ses congénères.
The British touch dans toute sa splendeur sert des hymnes indémodables portés au panthéon du real rock’n’roll et tire sa révérence avec la classe qu’on lui connaît en faisant feu de tout bois pour son chant du cygne. Total respect, Sir.
Les Islandais de SOLSTAFIR restent pareils à eux-mêmes avec un son lourd et pesant venu d’ailleurs – on adore ce black métal atmosphérique que d’aucuns qualifient de post-rock à l’intonation métallique, rock progressif ou encore post-metal (selon les connoisseurs): allez savoir ! Ambiances glaciales et mystiques, riffs étourdissants et chant renversant : une atmosphère magique et unique, tout comme l’est SOLSTAFIR. Tout l’inverse d’HELLOWEEN qui fout le brin et une bien chouette ambiance sur une des deux mainstages avec efficacité, panache et second degré qui fait du bien par où ça passe.
Le temps n’altère pas l’enthousiasme communicatif et la fringance des la machine teutonne toujours aussi bien huilée dès lors qu’il est question de faire résonner des hymnes frétillants. Refrains power metal, speederies sautillantes, envolées lyriques et humour potache assumé : la recette est connue et maîtrisée mais force est de découvrir en ce qui nous concerne qu’elle n’en demeure pas moins imparable. On en redemande !
Les organisateurs de ce premier RAMBLIN’ MAN FAIR ont sorti et poli l’argenterie. Et véritablement mis les petits plats dans les grands en limitant volontairement à only 15.000 festivaliers sur les deux journées (!) la capacité maximale et optimale d’un site pouvant en accueillir au moins 10 fois plus… chaque jour. C’est dire le confort et les conditions idylliques de participation d’un public choyé et gâté aux petits oignons (sauce menthe) de par cette approche qualitative assez unique en son genre.
Ramblin’ jour 1, midnight – fin :
Ramblin’, jour 2 : ainsi sommes-nous bienheureux, aux antipodes des marchands du temple qui transforment la plupart des festivals en pompes à fric. Ailleurs, on profite de l’imbécilité complice du festivalier lambda qui apprécie semble-t-il se transformer volontairement en poule de batterie et/ou en bestiaux tout juste bons à cracher son pognon sur les 50 cm² de terre battue qui lui sont dévolus. Ici non, c’est tout le contraire et de surcroit sur un gazon british please: chapeau-melon bas Messieurs les Anglais de TeamRock Radio, UK, where rock music is born comme vous le dites si bien ("If rock’n’roll is a drug, TeamRock is the dealer ").
Cependant, Angleterre oblige, le soleil radieux d’hier samedi fait place ce dimanche matin à une pluie parfois dense, parfois plus insidieuse et subtile, mais en tous cas continue en ce jour du Saigneurs. Les promoteurs annoncent que le ciel devrait redevenir clément vers 18h00, et le ciel fut: la météo leur donne totalement raison à 18h07’ précises. L’organisation est décidément parfaite…
Bénéficiant d’un accès en primeur au site de ce Festival of Classic Rock, Prog, Blues & Country dès 10h00, c’est dans un parc totalement vide mais sous un costaud crachin que nous assistons aux premiers soundchecks. Et la baffe de la journée sera confirmée à 13h00 lors de la 1ère prestation sur la main stage : BLUES PILLS est une véritable tuerie. Une tuerie, qu’on vous dit ! La claque dans la figure durant le soundcheck, et la baffe officielle et magistrale en lever de rideau du festival: un dimanche qui commence par un tsunami. Coup de cœur absolu pour ce quatuor suédois abondamment programmé par ailleurs sur TeamRock Radio qui ne s’y est pas trompé. Une basse monstrueusement présente qui bucheronne en cadence avec une batterie bombastique, un guitariste aux riffs plus psychés que ça tu meurs. Et aux vocals, mama mia les vocals !
BLUES PILLS, c’est la réincarnation du Grand Funk Railroad qui aurait consommé encore plus d’acide pour virer psyché grave. Les Suédois ont carrément réinventé la recette explosive du r’n’r avec aux vocals une espèce de tigresse plus proche de Janis Joplin dopée aux amphet’ que de Dolly Parton. Cette prestation de 35 (?!) minutes seulement pour débuter le dimanche sur la grande scène vaut tous les bâtons de dynamite du monde. Un quatuor réellement ex-cep-tion-nel, assurément la claque absolue de ce dimanche et THE découverte de la journée (voire du weekend).
Rien qu’à compter le nombre de blondasses qui débarquent backstage en début de soirée pour assister au show de RIVAL SONS, on a compris. On a compris qu’elles cherchent à s’abriter de la pluie. Ou qu’on à affaire à quelque chose de très particulier. Révélation de la décennie et incarnation du renouveau rock’n’roll, ou plutôt plongée en plein revival à mettre à l’actif de frimeurs et de poseurs qui exploitent 5 décennies de r’n’r sans rien véritablement y apporter? L’avenir nous le dira.
Un son de batterie live très Bonham, une guitare qui arrache bluesy-rock 60’s, tout ça est très riche et relevé par un chanteur charismatique. Le fils naturel et/ou spirituel de Jim Morison? Sa quasi-réincarnation en chair et en os mène tout ça de main de maître. Pour notre part, on préfère manifestement écouter RIVAL SONS – et les apprécier – plutôt que de les regarder. Il y a de ces groupes, comme ça, dont l’allure énerve ou irrite alors que musicalement parlant ils méritent un total respect. Peut-être pas (encore) une totale admiration, mais bien un total respect présentement…
SOLSTAFIR : notre coup de cœur / découverte du Sweden Rock Festival 2014 confirme amplement tout le bien que nous pensions d’eux il y a un an. La surprise en moins, c’est néanmoins derechef une prestation qui nous entraîne dans de longs loops parfois hypnotiques d’inspiration à la fois de Monster Magnet et d’Anathema. Pas possible, allez-vous dire ?! Effectivement. Sauf quand on sait marier le feu et la glace, ce qui est un jeu d’enfant quand on provient du pays icelandais du même nom. Élémentaire.
Même scène, autre mo(ve)ment: The TEMPERANCE MOVEMENT : un chanteur qui tient 45’ à ce rythme, on n’en découvre pas tous les jours. Est-ce lui qui entraine le band, ou est-ce le groupe qui le pousse à cette paroxysmique démonstration!? Une combinaison littéralement explosive, comme une espèce de Blues Travellers qu’on aurait tuné ou survitaminé. On a-do-re.
Festif et entraînant, le rock des QUIREBOYS est celui des bistros où l’on danse. Pas le pub-rock guindé de Dr. Feelgood, mais plutôt celui où l’on met un peu moins les formes et où la Guinness coule à flot.
Un clavier qui donne le tempo, et c’est presque c’est tout le Maidstone Mote Park qui se transforme en immense piste de danse-sur-boue: 200% rock’n’roll on stage et 100% frontstage. On a beau se contenir et se dire que ce n’est pas pour nous, mais c’est plus fort que tout: les QUIREBOYS, pinte en main, parviennent à faire dodeliner une enclume et swinguer un paraplégique…
Too old to rock’n’roll, too young to die ? Ian ANDERSON ne pense pas si bien dire: l’homme à la flûte rassemble devant la "Prog Stage" un parterre convenu de cinquantenaires (et plus si affinités) retrouvant probablement les sensations d’une jeunesse en fleurs. Il est de ces mélodies qui traversent plus difficilement que d’autres les âges, les époques et les décennies, et la set list de Ian ANDERSON mâtinée de Jethro Tull en fait ce soir comme qui dirait partie…
Au flûtiste unijambiste, nous préférons les accords rugueux blues-rock des premières heures du Whitesnake en la ronde personne de son digne représentant Bernie MARSDEN. Le marquee estampillé Outlaw Country Stage hier samedi est étiqueté aujourd’hui Blues Stage: même endroit, même matos mais autre style. Et à l’applaudimètre de ce dimanche, la tête d’affiche des lieux Bernie MARSDEN remporte la victoire absolue.
De fait, l’ex-Whitesnake attire la grande foule dans un marquee décidément trop petit pour contenir son énergie et la foule qu’elle draine. MARSDEN nous réserve en outre la surprise d’être accompagné par un autre comparse provenant de la congrégation du Serpent Blanc : Neil MURRAY himself. Autant dire que le chapiteau déborde en cette fin de journée comme la panse d’un bavarois à l’Oktoberfest, et la toile dégouline comme le string d’une escort girl en plein taf.
MARSDEN, tout en rondeur(s) et en bonhomie, nous distille son heavy blues high voltage de derrière les fagots, et la clameur monte encore d’un cran lorsqu’il s’embarque avec Murray dans l’une ou l’autre de ses compos qui ont porté Whitesnake au firmament. Une hystérie collective à en faire pâlir Coverdale himself, fore sure. Avec The SCORPIONS hier, MARSDEN est le seul act à s’offrir un rappel. Non: à nous offrir un rappel…
Après un tel set, après une telle énergie, la tête d’affiche sur la Main Stage Gregg ALLMAN (en UK exclusive siouplait) ne casse pas trois pattes à un canard. Presque pathétique, comme éteint ou momifié, ALLMAN ne brûle plus. Le soufflé est semble-t-il retombé depuis longtemps. Les cuivres et backgrounds ne parviennent pas à faire décoller le vaisseau ALLMAN. Pire, les interminables vides, langueurs et longueurs entre deux morceaux contrastent d’autant plus violemment avec un MARSDEN pathologiquement hyperactif.
Ce grand monsieur qu’est Gregg ALLMAN excelle assurément mais n’est manifestement pas ce soir the right man at the right place at the right moment. Le début de son set est couvert par la clameur de la prestation de MARSDEN qui se termine dans le marquee, pour ensuite être cannibalisé par la puissante sonorisation en provenance de MARILLION qui débute sur la Prog Stage en qualité de 3ème tête d’affiche…
MARILLION, certes irréprochable, ne parviendra cependant pas non plus à faire oublier la prestation de MARSDEN ni celle d’autres belles et grandes pointures qui se sont succédées à l’affiche ce dimanche. Sans revenir sur la bombe BLUES PILLS qui a ouvert les hostilités à 13h05 (quelle étrange heure pour débuter un festival…) et les prestations remarquées du jeune prodige de la gratte Aaron KEYLOCK. Mention spéciale aux Polonais de RIVERSIDE (du Dream Theater en meilleur et moins pompant) et, un ton nettement en dessous, de Pineapple Thief.
Jeudi 5 juin 2014, jour 1 de 3. Notre première – et dernière – participation au Sweden Rock Festival date d’il y a 12 ans déjà, et remonte donc à juin 2002. A l’époque, nous quittions au milieu de la nuit Ted NUGENT dans sa loge de l’Astoria à Londres à l’issue de son seul concert anglais, et prenions directement la direction de la Suède. Deux traversées en ferries et près de 20 heures de route plus tard, nous atteignions le Sweden où le NUGE était pour la première fois à l’affiche. Aujourd’hui, c’est à l’issue d’une septantaine de minutes de vol jusque Copenhague puis de deux heures d’une pittoresque route jusque Norje (entité de Solvesborg) que nous atteignons le site du festival.
En cette fin d’après-midi, il pleut comme vache qui pisse. Un ciel bouché rend la mer d’autant plus grise. La main stage du festival est en bordure même de la route, à une cinquantaine de mètres seulement de celle-ci, sur une portion congrue de terre et de bosquets qui se terminent dans la mer. La pluie s’arrête de tomber et un temps sec reprend le dessus pour notre premier gig de la journée à 18h00 déjà. Au menu de ces trois jours, une belle brochette d’hors-d’œuvre, de mises en bouche et de plats des plus consistants.
Belle surprise d’entrée de jeu que celle des Islandais de SOLSTAFIR suivie d’une autre dénommée TESLA: après un prog savamment léché et des plus construits en provenance du froid, la chaleur des Californiens nous surprend très agréablement malgré une american touch un peu trop connotée hard-FM US mais qui se laisse néanmoins déguster. Peu enclin à succomber aux charmes de ROB ZOMBIE malgré toute notre bonne volonté, nous préférons ceux de URIAH HEEP qui enflamment les seniors du festival (ceux-ci préférant laisser les juniors aux zombies…).
Malencontreuse impasse sur la prestation d’ALTER BRIDGE pour préférer la compagnie d’ALICE COOPER. Mais c’est sur la bande-son des potes à Miles Kennedy que se déroulent les vingt bonnes minutes de rencontre-presse avec un Vincent Furnier qui se prête avec plaisir et sympathie à l’exercice. Hello Kitty! Mais qui avons-nous face à nous: Vincent Furnier ou Alice Cooper himself/herself…? Il brouille les pistes, le diablotin! D’emblée de jeu, ALICE COOPER de préciser qu’il a-do-re les festivals pour la simple et bonne raison que c’est toujours l’occasion pour lui de retrouver des potes parfois perdus de vue depuis longtemps. Comme ROB ZOMBIE qu’il considère comme son "fils le plus désobéissant qui soit" et qui sait que la place lui est toujours offerte sur scène – ce qui se confirmera effectivement en fin de concert avec son apparition pour le bouquet final.
Combien faudrait-il le payer (sic !) pour qu’il joue sur scène un morceau de l’album "Dada"? ALICE COOPER répond par un éclat de rire, précisant toutefois qu’une des seules fois où cela est arrivé c’était pour observer des mines médusées dans l’assistance, comme déconfites face à Former Lee Warmer. De conclure par conséquent qu’il ne peut décevoir son public qui vient principalement pour prendre son pied sur ses morceaux les plus connus, pas vraiment pour découvrir les autres. Soit. La pratique du golf demeure pour Vincent Furnier presque plus addictive qu’est la musique pour Alice Cooper, même s’il reste un musicien avant d’être un golfeur. Et puis, le golf c’est pour la journée; le rock’n’roll pour la soirée. De toute façon, ALICE COOPER n’aime pas le golf (sic). Adorable.
Tandis que nous apprenons que "Dangerous Tonight" reste un de ses morceaux favoris (mais que le jouer sur scène s’avère trop compliqué de par la sophistication et la complexité de l’arrangement), le micro est tendu à une gamine de 5 ou 6 ans. Tout candidement, elle lui demande… sa couleur préférée. Sourire attendri d’Alice Cooper qui lui retourne immédiatement la question pour s’aligner ensuite sur le green qui en ressort, même s’il chuchote comme en aparté que c’est en fait le noir! Eclat de rire général dans une tente de presse pleine à craquer. Légende ou pas, l’histoire de sa rencontre avec Elvis Presley? Sa rencontre chez le King dans les années 70 n’est pas un mythe lorsque celui-ci lui tendit pour l’impressionner un Smith & Wesson .38 ("loaded", précise-t-il) qui trainait sur la table de la cuisine. Se remémorant la scène, ALICE COOPER se gausse: pas impressionné pour un sou ("I am from Detroit, you know!") son petit démon lui frappa l’épaule gauche en lui chuchotant "Tue-le!" tandis que son petit ange-gardien posé sur l’épaule droite lui susurrait: "Non, blesse-le uniquement!". En définitive, arme au poing, sa seule crainte fut qu’un garde du corps entre fortuitement dans la pièce et le dégomme pour protéger le King! Avant de prendre congé et comme pour nous mettre l’eau à la bouche, ALICE COOPER précise que le full show de ce soir comprend quelque chose comme 24 morceaux organisés en trois périodes. Fin de l’acte 1 – sortie enjouée d’Alice COOPER que nous retrouverons plus tard sur scène.
Et de fait, cette fin de soirée voit le centre de la plaine drainer les 35.000 festivaliers accourus des autres scènes. Avec un show plus imposant encore que d’habitude, une mise en scène grandiloquente et comme porté par la foule, par la démesure des lieux ou par la douceur estivale d’une nuit claire, Alice Cooper offre avec ses 3 lead guitars un concert dantesque clôturé par un final d’anthologie. Avec une set list réservant quelques très belles surprises en cours de show ainsi qu’il l’expliquait tout à l’heure, il clôture son set en apothéose par un vibrant hommage aux vintages de son époque qui ne sont plus. Dans l’ordre, tribute aux Doors de Jim Morison tout d’abord – dont il apporte un copie de la pierre tombale sur scène… -, à John Lennon ensuite, puis à Jimi Hendrix et enfin à Keith Moon. Avec ces quatre reprises en bouquet final, il n’en faut pas plus pour achever un public déjà mis à genoux par un show parfait qui bouscule les habitudes. Impressionnant, vous demeurez vraiment impressionnant Monsieur Furnier.
Rétrospectivement, ce concert est probablement le plus puissant, le plus abouti, le plus surprenant et le plus léché de tout le festival. La plus belle réussite du weekend. Cette conclusion est d’autant plus appréciable que nous ne pensions plus pouvoir encore être surpris par ALICE COOPER: réussir à nous prendre à contre-pied et à nous éblouir n’était pas gagné, mais Alice et Vincent l’ont fait… Rideaux.
–> A SUIVRE… TO BE CONTINUED… A SUIVRE