Étiquette : Schenker Michael
Le Michael Shepherd Band ouvre la soirée avec 20 minutes d’avance sur le timing annoncé – deuxième fois d’affilée que la Rockhal nous fait le coup. Et Shepherd et sa clique ont beau être du coin, ce n’est pas une raison pour ne pas laisser les gens arriver de plus loin, non mais ?! Place nette est ensuite faite à l’heure dite pour 77 (aka Seventy Seven): une formation hispanique littéralement explosive qui a le bon goût de secouer le cocotier en alliant panache et compos au napalm.
Ces gamins-là ont dû, enfants, tomber et macérer des années durant dans une marmite de sangria épicée AC-DC, et n’en ressortir que pour sniffer à l’excès du Airbourne pendant toute leur adolescence – de laquelle le batteur semble d’ailleurs à peine émerger. Excellemment gal-va-ni-sants, ces jeunots !
Et que dire de leur r’n’r touch lorsque voilà-t-y pas qu’ils remontent sur scène pour un virulent rappel de Dieu le Père (Madre de Dios ?) alors même que les lumières de la Rockhal se sont rallumées et que la sono d’ambiance crache derechef son Aerosmith dans l’attente de Michael Schenker. Didju dis, ‘ y a pas que la sangria qui est relevée, à Barcelone…!
Le Temple du Rock ne fait pas énormément recette ce soir – cela vaut tant pour le contenant que pour le contenu. Pourtant, avec son dernier opus au titre très mystique "Spirit on a Mission ", Michaël SCHENKER et son Temple of Rock continue néanmoins de nous surprendre. Große ying & yang, Herr Schenker ! Et ce n’est pas faute de ne pas l’avoir (re)vu depuis belle lurette, ni lui ni d’ailleurs cet été ses anciens comparses de SCORPIONS. Ni même tout dernièrement encore son autre alter ego transfuge du band teuton: Uli Jon ROTH.
Entouré à nouveau ce soir de Buchholz et de Herman Ze German, ce ne sont pas moins de 4 piliers historiques du SCORPIONS vintage qui sont à la fête de notre agenda automnal. Yawol ! Et yabon surtout.
SCHENKER déroule un set d’1h35′ sans temps morts aucun… mais pas plus de rappel non plus. Même pas fait le coup de la panne… Le minimum minimorum syndical est de stricte rigueur ce soir, et cela se révèle un peu short pour nous gratifier d’un florilège réellement exhaustif de UFO et de SCORPIONS tout en ne négligeant pas non plus sa production propre. Mais bon, le condensé demeure néanmoins hautement jouissif, bien davantage que peut l’être un concentré à défaut de tomates fraîches. Les vocals démontrent encore leurs limites et demeurent le (seul) point faible de la formation.
Non, nous ne crachons pas dans la soupe, Michael, ni ne mordons la main qui nous tend notre pitance, mais il faut dire ce qui est. Ces relatifs bémols mis à part, SCHENKER himself n’a plus rien à prouver ni en tant que compositeur hors pair ni en tant que musicos: sans esbroufe mais avec flamboyance, il nous démontre à nouveau ce soir qu’il n’a effectivement plus rien à prouver. La véritable étoffe des héros…
Co-fondateur de SCORPIONS avec son frère Rudolf, Michael SCHENKER nous sert ce soir un best of de la plus riche époque des teutons, mâtiné d’un florilège de UFO et d’une sélection raffinée du MICHAEL SCHENKER GROUP. Que demander de plus?!
L’Allemand se pointe (comme les casques du même nom) bonnet vissé sur le crâne sur lequel semble rivées depuis des années ses lunettes de soleil pour (certainement) protéger la laine de la chaleur dégagée par les lustres. Accompagné de ses 6 Gibson Flying V dont 5 refroidissent alternativement dans leur box, Herr SCHENKER réunit derechef son line up exceptionnel « TEMPLE OF ROCK » identique à celui de 2013, ainsi flanqué de ses deux compères historiques de l’époque SCORPIONS, Herman "Ze German" RAREBELL et le flamboyant Francis Botox – pardon: BUCHHOLZ – qui n’a pas changé en 30 ans (mais comment est-ce Dieu possible?).
L’ex-Rainbow Doogie WHITE aux vocals est un peu à la traîne, avec un organe qui peine manifestement en fin de set à force de passer sans cesse du Klaus Meine à du Phil Mogg et vice-versa. Encore davantage que l’année passée au même endroit – et ce n’est pas peu dire – SCHENKER est jovial et rayonnant, enthousiaste même et d’un entrain plus que communicatif. Oui, aussi étrange que cela puisse paraître, il a l’air de s’amuser et de prendre son pied, le Teuton (son pied mari(teu)ton?). A moins que ce ne soit l’effet Gibson Flying bien coincée entre les jambes…?
L’époque semble presque lointaine où nous n’avions droit qu’à son faciès d’enterrement et à sa tronche d’une morbide froideur proche de l’antipathie et du dédain. Mais, comme nous le confie le patron des lieux à l’issue du set, "C’est que Michael SCHENKER a-do-re littéralement se produire au Spirit". Ce qui ne l’empêche cependant pas de prendre la poudre d’escampette et de se sauver en catimini, bien encadré, dès le set terminé. 1h40 plus tôt, "Doctor Doctor" ouvre comme l’avait fait UFO l’année dernière une copieuse set-list, comme pour laisser penser que ce qui est fait n’est plus à faire (ou plus vite fait plus vite quitte, peut-être ?).
Toujours est-il que ces 100 minutes de bonheur ravissent un public comblé composé d’une horde de fans du SCORPIONS de la première heure, à peine plus nombreux que les aficionados de l’ovni UFO et tous réunis par une même délectation pour les compos du MICHAEL SCHENKER GROUP. Et que dire lorsqu’il rend hommage à Ronnie James Dio?! Pour la petite histoire, restera cependant à préciser à Francis Buccholz que Verviers est situé en Belgique et non pas en France. Mais ne soyons pas mauvaise gueule: c’est vrai que nous sommes si loin de l’Allemagne, ici à Verviers…
(Concerts encore antérieurs de Michael SHENKER au Chapitre 1 "The Vintage Years 1978-2011")
Oui, Michael Schenker sait sourire – oui : sourire ! Oui, il sait bouger, oui il sait chanter. Oui, ce mutant peut passer à l’état tout simplement humain. Le grincheux diablotin SCHENKER s’est mué le temps d’un soir en flamboyant Archange Michaël. C’est bien évidemment un sold out qu’affiche le Spirit pour cette soirée "Michael Schenker Group’s Temple of Rock", étape belge de son "Lovedrive Reunion Tour 2013 ". Le Mad Axeman nous gratifie à cette occasion du meilleur – oui, pesons nos mots – du meilleur de MSG avec en prime bien plus encore du top-florilège de UFO et à peine moins du best of de SCORPIONS (il y a un peu plus, je vous le mets?). Oufti, trois concerts pour le prix d’un, qui dit mieux ?!
Flanqué de la rythmique historique (même si pas originelle) de la grande époque de SCORPIONS qui l’accompagnait notamment sur "Lovedrive" (Herman Ze German Rarebell et Francis Buchholz), Michael Schenker nous assène pas moins de la moitié de l’album éponyme de cette tournée. Sans parler d’autres perles scorpiones jamais auparavant entendues, du moins jouées par l’Axeman. "Lovedrive", une saveur proustienne oubliée qui ressurgit comme par magie, me replongeant dans ce we de l’été 1979 passé à la côte belge duquel je revenais, à 14 ans, avec ce 33 tours dans mes bagages. Tempus fuc***g fugit.
Malgré une paire de Marshall installés up-side-down (faudra un jour m’expliquer…), un son puissant et parfait emplit le Spirit soudain pris d’une fièvre testostéronée qui nous ramène au plus fort du meilleur (ou presque) d’une petite page de l’histoire du r’n’r, option classic rock couillu s’entend. La patte de l’Herman Ze German reste acérée, le beat du Francis demeure métronomé, et le doigté du Michael reste… reste… de la mort qui tue – gratiné ce soir du sourire du crémier en plus. Navigation en pleine quatrième dimension, jouissant d’une symbiose parfaite des cinq sens en pleine jubilation. Le patron Schenker aux manettes donne le tempo et guide la manoeuvre d’un simple regard appuyé vers ses comparses ou d’un hochement de tête à peine perceptible. Arc-bouté sur le manche de ses flyings bien calées entre ses jambes, il adopte la posture qu’on lui connait depuis des décennies. Et si ce n’est pas une posture, c’est qu’il est né avec des Dean entre les cuisses, for sure. On a ce qu’on mérite entre les jambes..
Tout y passe, 110 minutes durant : l’espace-temps est absorbé par un trou noir, à l’instar de ces rares soirs où la perfection semble tout simplement être de ce bas-monde, et l’indulgence notoire. D’aucuns avanceront que la rythmique n’était quand même pas celle de "Strangers in the Night" ou que la griffe du frêle (squelettique?) Schenker s’est p(l)atinée avec les ans. Peut-être, mais la rythmique de "Lovedrive" n’est pas moindre, et la platine s’avère plus noble que l’or lorsqu’il s’agit de noces. Et ce soir, ce sont les Noces de Cana à la sauce 2013 et version Spirit of 66: un de ces soirs où l’eau ne se transforme pas en vin mais bien la musique en orgasmique sublimation. Not less, not more. Veni vidi vici, se dit l’archange Michaël – de quoi lui pardonner même l’impolitesse de prendre en catimini la poudre d’escampette sans même venir s’en jeter un au bar en fin de set, c’est dire. Alea jacta est.
Prions maintenant St-Michael que ce ne soit déjà pas le plus beau concert de l’année, celle-ci étant encore bien longue ! Savoir que dans le mois qui vient Uli Jon Roth puis UFO fouleront ces mêmes planches, et l’on se surprend même à se demander de quelles miettes les murs devront se contenter…
On en oublierait presque ABSOLVA qui, à 21h00 tapantes, débutait son set pour chaudement préparer le terrain durant près de 3/4 d’heure : un trio d’excellente facture qui nous offre une bien belle prestation dans la plus pure veine British Steel. S’ils n’ont pas vraiment inventé le style ni la poudre, ils connaissent le dosage adéquat pour la faire parler sans même utiliser de mèche. Comme quoi avec ces Anglais, la formule n’a non seulement pas de beaux restes mais encore mieux : un bel avenir. A suivre, à suivre…
Le cadre de ce premier mini-festival Nancy on the Rocks vaut à lui seul le déplacement : un vaste amphithéâtre de plein-air (une large fosse et de tout aussi amples gradins pour 20.000 spectateurs), une scène aux dimensions impressionnantes et un plein soleil pour couronner le tout. Bref : le décor et le public idéaux pour accueillir SCORPIONS et les guests qui étoffent l’affiche de cet estival festival. Et à propos de guest-stars, il faut de fait attendre l’arrivée sur scène d’Uli Jon ROTH ce soir, le temps d’un seul morceau ("We’ll burn the sky"), pour que SCORPIONS retrouve un court instant sa véritable dimension.
Celle qui l’a fait exploser à la face du monde entier fin des seventies, à l’époque de "Tokyo Tapes" qui voyait alors les Teutons faire encore du vrai et du bon rock’n’roll pour encore quelques albums de génie, avant de virer malheureusement dans ce qui est largement advenu de la guimauve commerciale depuis la moitié des années ’80. Ce n’est pas un jugement de valeur, c’est un simple constat tout ce qu’il y a de plus objectif et impartial – tout comme Annie Cordy ne fait pas plus de rock’n’roll que Nashville Pussy ne fait dans la variété française… "We’ll burn the sky" : magie d’un seul morceau, magie qui nous ramène 35 ans en arrière. Combien dans l’assistance étaient-ils déjà seulement nés…?!
SCORPIONS a commencé sa tournée planétaire d’adieu il y a 2 ans déjà (!), et le show de ce soir dans ces superbes installations en plein air est de la même veine que la set-list du concert de 2010 à Mons en début de tournée (voir www.intensities-in-tens-cities.eu – All the World is a Stage, Chap. 1 "The vintage Years 1978-2011"). Le groupe nous réserve un best of de tout ce qui a fait son succès, ne nous épargnant pas une seule de ses sirupeuses ballades. A cet égard, nous avons quasi droit à la totale, ce qui n’enlève rien à la suave sensualité de l’une ou l’autre de ces remarquables compositions faut-il l’avouer.
Mais l’excès nuit en tout : entrecoupant ces langueurs de titres plus couillus quand même (pour rester dans le sensuel…), SCORPIONS ne puise cependant pas dans son véritable patrimoine musical historique. Dommage – mais il faut concéder que si SCORPIONS attire encore les foules aujourd’hui, c’est parce que son public vient dans sa toute grande majorité pour écouter ce qu’il connait. Et un fond de commerce, ça s’entretient, que diable ! Et puis, on ne donne pas des perles aux cochons.
Nos bouffeurs de choucroute n’en demeurent pas moins une sacrée belle machinerie sur scène (faut dire aussi qu’ils ont de la bouteille). Rudolph SCHENKER, flamboyant, est plus showman que jamais en arpentant de long en large l’immense scène et son avancée au pas de course tout le concert durant. Matthias JABS, un ton un fifrelin en-deça, n’en crève pas moins l’écran, semblant se jouer tous deux – même physiquement – des décennies qui se sont écoulées. A quelle substance (de top-qualité supérieure, cela va sans dire) carburent-ils donc ?! A ce titre, SCHENKER est le champion toute catégorie qui relèguerait le pourtant fringant et alerte Klaus MEINE au rang de brontosaure antédiluvien. Passons sur un batteur qui ne mérite même pas d’être mentionné – le maquillage et la coiffure d’une vieille p… sur une espèce de corps blanchâtre grassouillet, le tout assorti à un jeu du même tonneau (normal pour un batteur) – et concluons sur une note passablement positive et plutôt favorable. Car si la piqûre finale du scorpion n’est pas mortelle, elle reste ma foi des plus agréables aux tympans et à la rétine. Reste à voir si cette interminable tournée d’adieu est belle et bien le véritable assaut final des panzers teutons : "The best is yet to come", clament-ils. Quand on vous dit qu’un fond de commerce ça s’entretient…
Femmes et enfants – et Français moyens – quittent en masse les lieux après cette prestation. Ne reste dès lors plus dans cet amphithéâtre qu’une majorité de rockeux profitant d’une pleine lune complice de ce qui va suivre. Last but not least (et comment donc !), l’ultime set de la journée laisse le champ libre à Uli Jon ROTH qui monte sur les planches pour prolonger la magie de sa (trop courte) prestation avec SCORPIONS une heure auparavant. Il nous replonge avec extase dans la jouissance des plus vrais morceaux qu’il a pu (co-)écrire pour et avec le groupe du temps où il en était encore membre. L’extraordinaire "In transe", et quantité d’autres perles qui semblent avoir bonifié avec les décennies, font passer cette petite heure comme un suppositoire : diantre, il est déjà consommé qu’on y a rien vu ! Avec son look tout droit sorti de Woodstock et sa dégaine d’un autre monde, Uli Jon ROTH reste un ovni capable du meilleur comme du pire (voir Chap. 1 de www.intensities-in-tens-cities.eu The Vintage Years 1978-2011) : ce soir, c’est du meilleur dont il nous gratifie.
L’affiche annonçait "La famille originale de Scorpions réunie pour la piqûre finale", et de fait : Herman "Ze German" RAREBELL rejoint sur scène pour un morceau son vieux comparse d’antan ainsi que, peu après, notre Rudy national : "Please welcome Rudy LENNERS, from Lièèèège" (pour ceux dont les neurones auraient zappé qu’il fut batteur de Scorpions mi-seventies).
Une heure s’est écoulée : Uli Jon ROTH annonce qu’il continuerait bien au-delà du temps réglementaire mais, presque confus, s’excuse timidement mais à regrets de devoir mettre un terme à ce bonheur en arguant du fait que… les hommes de la sécurité doivent rentrer chez eux (sic !). Toujours est-il que les 60 minutes imparties sont écoulées : le temps passe-t-il toujours aussi vite en d’aussi jouissives circonstances ?!
A noter qu’un absent-surprise de taille a légèrement terni la fête, et pas la moindre des guest-stars annoncées : Michael SCHENKER. Evidemment, s’il devait en manquer un, c’est bien le frère au Rudolph ! Il aurait été la cerise sur le gâteau ; un gâteau bien, bien consistant servi dès 18h déjà sous un soleil encore bien haut et chaud et qui annonçait une soirée tout aussi copieuse…
Plus tôt dans la journée donc, Pat McMANUS déboule sur scène fin d’après-midi devant un public encore relativement clairsemé. Cet Irlandais qui nous avoue être né entre Rory GALAGHER et Gary MOORE nous sert un excellent mix qui se situe bien entre ces deux compatriotes, bien que pas de la trempe quand même du premier nommé. Pat McMANUS trio est la bonne et chaleureuse surprise du jour, même s’il est vrai que c’est sans doute la prestation la plus légère – la moins lourde, dirons-nous – de l’affiche. Aérien et mélodique avec quelques sonorités à la Thin Lizzy, l’Irlandais a séduit, même s’il manque assurément une bonne dose de Guinness pour compléter ce bien agréable tableau !
KARELIA enchaîne un show fort particulier, ou qui du moins laisse perplexe. Un style propre, assez difficilement définissable, qui semble toutefois avoir ses inconditionnels dans un public qui commence à arriver en masse et à remplir ce superbe amphithéâtre.
GAMMARAY a la tâche de préparer l’audience avant l’arrivée de leurs compatriotes, SCORPIONS. Ils réussissent ma foi pas mal leur coup avec un heavy metal tout ce qu’il y a de plus conventionnel et basique. Efficace, sans fioriture mais avec une touche de je-ne-sais-quoi, leur set-list réserve quelques surprises pour le néophyte qui se surprend à fredonner l’un ou l’autre refrain facile. Rien de tel, sans doute, pour préparer l’arrivée d’autres fredaines tout aussi faciles en tête d’affiche…
En définitive, une bien belle soirée de festival open-air, sans aucune commune mesure avec l’expérience du weekend dernier à Werchter Boutique (voir ci-dessous). Ah si, quand même : les Frenchies sont plus doués que les Flamoutches pour se faire du blé sur les boissons. 4 € la chope. La quoi ? Pardon : la bière (sic). Est-ce qu’on vend un gros rouge qui tache à ce prix-là, nous ?!
Un concert dont la dernière note égrenée s’éteint sous les vivats à 20h40, ce n’est pas tous les jours que ça arrive, mais c’est comme ça qu’ça s’passe non pas chez MacDo mais chez Francis ! C’est donc presqu’un thé dansant, ce dimanche au Spirit: ne manquent que la tarte et la tisane de fin d’aprèm pour s’y croire un court instant – jusque 19h05 en tous cas, moment où MICHAEL SCHENKER apparaît sur scène précédé de son band (pardon: de son GROUP) après avoir fendu la foule des tout grands jours. Car c’est comme ça qu’ça s’passe à Verviers: le band arrive par le pied de la scène. N’empêche, il m’énerve et me gonfle, le Michaël – visuellement parlant s’entend (… si vous me suivez !). Et c’est dommage qu’il m’énerve, car son set est par ailleurs un pur plaisir. Mais c’est ainsi: il est des concerts que je préfère entendre que voir, même si les lead vocals de Gary Barden ne sont plus non plus ce qu’elles ont été (il y a… 30 ans, certes). Il m’énerve donc, le Michael, avec le nez con-ti-nu-el-le-ment sur son manche de guitare du début à la fin du show. Pire qu’un débutant: pas fichu de relever la tête plus de 5 minutes sur toute la durée du concert – si ce n’est lors d’un ou de deux sourires ou background vocals qui lui échappent en relevant le menton (à moins que ce ne soit un rictus labial couplé à une crampe dans la nuque…?).
Mais bon, ne boudons pas notre plaisir: ce n’est pas à cinquante et je ne sais combien de piges qu’on change, et MSG au Spirit est un total événement en soi. Nonobstant donc ce fait, notre têtu teuton de service nous sert un excellent best of de derrière les fagots retraçant son long parcours musical: il n’y a que du bon. Rien à jeter. Les deux rappels concédés à l’inévitable sauce UFO couronnent le tout et clôturent le set en apothéose. Il n’en demeure pas moins que mes commentaires des 10 et 12 juillet 2008 à son égard (voir par ailleurs) restent totalement d’actualité. Alleï, Michaël, je ne te demande pas un moonwalk mais juste un thermostat un peu plus ambiant et un zeste homéopathique de »show" . Don’t forget the attitude, Man ! Jawohl, Herr Schenker ?
The Nuge: 2 de 4. Arrivée au Melkweg en plein centre d’Amsterdam en milieu de journée. Un sms de Toby Nugent m’arrive peu avant l’ouverture des portes pour me fixer rendez-vous afin de rencontrer Ted dans sa loge en avant concert. Passage backstage puis arrivée dans la Ted Nugent Dressing Room : le Nuge est seul, assis dans un fauteuil à gratouiller sa Byrdland en mâchouillant un cure dent. Il s’interrompt immédiatement pour tendre une virile poignée de main en arborant un large sourire et proposant à boire et à manger – Toby fait le service.
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La rencontre dure une bonne grosse demi-heure en prélude au concert, avec deux journalistes présents également pour un interview. Guère l’occasion d’en placer une, avec le Ted qui est comme à l’accoutumée prolixe et intarissable : une question, une réflexion, et le voilà parti pour 10 minutes de discussion enflammée. Impossible de l’arrêter – c’est à peur d’ouvrir à nouveau la bouche ! Ted se plaint de l’audience essentiellement masculine de tous ses shows européens (et en effet, que de fans féminines aux States !). Mais il se marre surtout en se remémorant et en contant en très long et en plus large encore, illustrant d’images et d’anecdotes à n’en plus finir, le déluge d’hier soir déclenché en Espagne à l’issue de Great White Buffalo qui clôturait son set. Une mini-tornade a ravagé la scène du festival, balayé amplis et baffles, noyé matériel et personnel, déchiré bâches et toiles, avec pour conséquence un festival tout simplement… arrêté à l’issue de la dernière note du Nuge ! Au revoir Deep Purple qui devait lui succéder… Il est fier comme un paon de sa danse de la pluie – qui plus est à l’issue de Great White Buffalo : ça n’aurait pas pu mieux tomber !! Il n’en faut pas plus au Nuge pour se gausser d’être le maître des éléments, le Grand Bison Blanc, le grand Chef Indien qui fait la pluie et le beau temps et qui a la main mise sur les éléments qu’il commande depuis le manche de sa Byrdland. Depuis le temps qu’il le crie haut et fort, il fallait bien un jour que les éléments et les circonstances lui donnent raison ! Il est jovial, le grand Ted, il est hilare et fier de ce qui est arrivé hier en Espagne, il jubile et en est encore plus excité a posteriori… !!
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Mais il est temps de le laisser, le concert débute dans 5 minutes à peine et les clameurs d’impatience du public commencent à se faire entendre… Pause photo avec le Nuge qui demande à son fils de prendre mon appareil pour ce faire, tandis que James E. Brown – le photographe attitré de Ted déjà rencontré il y a deux ans lors de sa dernière tournée européenne – fait de même pour le côté officiel. Moments privilégiés d’intimité et de pur bonheur avant de laisser Ted se préparer pour monter sur scène dans quelques secondes. Petit coucou par la loge voisine saluer Mick (le batteur) et Barry (le bassiste) – qui sont déjà venus faire quelques « Hello » et boire un coup en notre compagnie. Le concert sera – subjectivement – parfait et c’est de deux bonnes heures de show qu’il nous gratifie sans relâche, Byrdland après Byrdland, Les Paul après PRS… Suprême bonheur, insigne honneur et rare privilège que d’être à nouveau invité par Toby à rejoindre le Nuge dans sa loge à l’issue du concert: meeting en avant-concert, et greeting en after-show: que rêver de mieux?!
Il y a comme tout à l’heure à boire et à manger dans le frigo et sur le buffet pour les six invités que nous sommes cette fois à être reçus. La discussion sera bien animée et chaude, conviviale et simple. Lui apprenant qu’il joue après-demain avec ZZ Top, Ted semble tout heureux de recroiser leur chemin, même s’il estime qu’ils ne sont plus aussi bons qu’auparavant (sic). Quand je lui apprends également qu’Europe (!!) partage la même scène, je passe le rictus de dégout et les commentaires désobligeants…!! Ted en profite pour revenir sur sa prestation d’avant-hier en Allemagne au sujet de laquelle je le relance. Il me conte toute sa déception à l’égard de MSG qui jouait si froidement, sans cœur ni tripe, ni cœur ni âme. Quand je lui dis que je trouvais en effet cette prestation vide (empty), Ted rayonne en me gratifiant d’un sourire béat comme si j’avais trouvé LE terme qui convient parfaitement à tous ces musiciens qui ne brûlent plus pour leur musique. Car si effectivement Ted se prévaut de quelque chose, c’est bien de vivre et de brûler pour ce qu’il fait – et il le fait de main de maître, qu’on aime ou qu’on n’aime pas le personnage et surtout ses opinions politiques.
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Le moment est venu de se quitter après une bonne demi-heure d’intenses discussions. Ted – toujours assis dans son divan – nous tend la pince et, véritable moulin à parole qu’il est et a toujours été, de relancer la discussion alors que les deux tiers de ses hôtes viennent de quitter la loge ! Nous nous faisons un plaisir de rester dès lors encore un long, long moment en comité restreint avec Ted qui continue de plus belle sur sa lancée. Même Toby, qui a terminé de rassembler les effets personnels de son père, commence à s’impatienter mais me sourit du coin des lèvres avec un clin d’œil tant il connaît le cirque et la ritournelle habituelle avec son père impossible à arrêter. Et puis, le monde à l’envers : Ted insigne l’ordre à Toby de nous gratifier de backstage pass pour ses deux prochains et derniers concerts de la tournée Européenne au moment de nous quitter cette fois pour de bon ! Notre (nouvelle) qualité de European Ambassadors (sic!) commence fort, sacré Ted, va… Nom de dieu, quelle soirée pleine de rebondissements. Direction notre hôtel, avant une bien bonne et belle journée qui s’annonce dès lors demain à Weert, Hollande.
Un petit florilège du Nuge, filmé dans sa dressing room…?
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Nuge_EuroTour_07.2008__203.mpg
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The Nuge : 1 de 4. Quatre jours de festival avec à l’affiche de ce premier soir Benedictum, MSG, Ted Nugent et Alice Cooper pour cette mise en jambe introductive. A la manière d’une cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, UDO – en sa qualité d’invité d’honneur – allume la flamme qui brûlera quatre jours durant au sommet de l’immense torche dressée pour l’occasion au milieu de la plaine (photos 1 et 2). Le seul intérêt de Benedictum qui inaugure cette immense scène consiste à dévorer des yeux sa chanteuse, bonnet B ou plutôt C, corset noir et plastique aguichante. Pour le reste, circulez : il n’y a rien à voir – ni à écouter d’ailleurs (photo 3). Ca se corse un peu avec Michael Schenker et son MSG, quoique (photo 4). Le concert ne dure en effet pas plus de 30 minutes (au lieu des 60 prévues) du fait que le chanteur est arrivé en retard ! Les organisateurs, pour faire patienter le public, offrent… 20 minutes de bières gratuites aux nombreux bars qui parsèment le site ! La machine MSG s’enraye plus d’une fois, trou de mémoire du chanteur et autres coups de gueule de Michael. Au vu du temps réduit de concert qui leur reste attribué, toute la set-list semble modifiée et chaque nouveau morceau fait l’objet d’une rapide concertation entre les membres du band. Vraiment brouillon, tout ça, et le Doctor Doctor d’UFO qui clôture le set ne fera pas oublier ces mauvais moments…
1. 2. 3. 4.
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Quel choc, quel contraste avec Ted NUGENT qui s’en suit ! Car il s’agit bien de cela: d’un choc. Choc intact et identique à celui de toutes les tournées précédentes qu’il m’a été donné de voir: énorme, kolossal… Enorme comme lors de tout premier concert d’une nouvelle tournée du Nuge. Choc frontal. Concert parfait – en toute subjectivité. Le son de MSC semble tout droit sorti d’un mange disque brouillon à côté des décibels purs et aériens du Nuge. Et quelle prestance, quel charisme, quelle attitude.
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Je retrouve mes habituels potes en provenance d’Allemagne et de Hollande qui sont de la partie également, dont certains étaient déjà en Suède l’avant-veille: le monde est petit. Avec le soleil couchant qui baigne la scène d’une lumière claire et horizontale, le spectacle est de toute beauté. Ted demande d’ovationner Ronnie James Dio dont c’est aujourd’hui l’anniversaire, à l’en croire : « Happy birthday, Ronnie. American love and respect elders ! ». A 60 ans cette année, le Nuge délivre une énergie et un jeu de scène que je ne peux décidément comparer à nul autre – en toute objectivité ici !
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Il est le rock’n’roll, il est l’attitude, il est le spirit, il est la soul, il est la musique, il est THE rock’n’roll… Je retombe de (très) haut à l’issue de sa démonstration. A croire qu’il se bonifie avec l’âge : si ce n’est en tous cas pas flagrant au niveau de ses compositions originales sur CD, c’est incontestablement le cas sur scène. No way, no shit : Uncle Ted’s still (a)live and well. “Thanx you Uncle Ted” comme il se plait à inviter l’assemblée à l’ovationner… en toute modestie, comme depuis 45 ans de scène et son 6000ème concert au compteur célébré ce 4 juillet à Detroit: quelle autre date, quel autre lieu aurait mieux convenu?!
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Je quitterai les lieux peu après le commencement du concert d’Alice afin d’éviter les embouteillages : long is the road back to Belgium. Et puis, après avoir déjà vu tant de fois Alice Cooper – qui ouvrait précédemment pour le Nuge, inversion de rôle ce soir – je ne m’attends à aucune surprise. Pire : Alice pourrait même me sembler sérieusement fade après Ted – et de ça, je ne veux pas…
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Retour vers la Belgique un peu terne, mon backstage pass ne m’attendait pas à l’entrée VIP ce soir – il y a eu un couac avec le tour management. Mais ça m’a d’autre part évité de me torturer les neurones en cherchant comme à chaque fois l’éternelle question/réflexion intelligente, originale et percutante à balancer à Ted en lui serrant la pince en guise de début de conversation…! Never mind, l’ultime cri long, continu et agonisant empli de feedback qu’il tire de sa Gibson Byrdland ’66 avant de la poser au pied de la batterie en fin de prestation me reste dans les oreilles, avec plein les yeux le Nuge qui quitte la scène pour mieux (me) revenir le surlendemain…
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J’arrive un peu tard pour la prestation des Ugly Buggy Boys (mais nom de Dieu, que font-ils ici ?!) et pénètre dans l’antre juste pour assister à la fin de la prestation de Thunder – pas une grosse perte en ce qui me concerne ! La prestation de Rose Tattoo me rappelle ma première – et dernière – rencontre avec le nain tatoué, c’était en ouverture du concert de ZZ Top à Arlon il y a déjà bien longtemps. Mais c’est bien UFO qui s’en suit que je ne veux pour rien au monde rater. Comme lors de tout festival, une bonne partie du public n’est présent que pour l’un ou l’autre morceau. C’est bien le cas ici encore avec le Doctor, Doctor qui enflamme un public de gros nazes qui vibrera encore une fois plus tard à l’unisson lors du I want you to want me de Cheap Trick qui enchaîne ensuite. Et il faut croire que les ricains de Cheap Trick ne jouent que pour leurs invités backstage – une horde de pin-ups de derrière les fagots il faut l’avouer – tant le public ne verra tantôt que leur profil droit, tantôt que leur profil gauche, tout affairés qu’ils sont à faire les beaux en direction du backstage left et/ou right. N’empêche, quelques classiques du style Dream Police ou Need your love ne me laissent pas de glace ni de bois – dommage que ces instants soient trop peu nombreux… Status Quo, fidèle à eux-mêmes, complètent ce tableau avec un boogie qui, qu’on aime ou qu’on n’aime pas, amène inexorablement tout le monde à hocher de la tête en cadence et à se dandiner au rythme de leur rock carré – et pour être carré, il n’y a pas plus quadrilatère. Deep Purple clôture la soirée avec un show qui m’a tout l’air d’un parfait copier-coller de leur prestation de l’année précédente, en ce compris leurs fringues, leur jeu de scène, leur set-list, leur light show, leurs gimmicks. Bref, c’est pour moi la déception de la journée – au point que je quitte les lieux avant même la fin de leur show, ce qui a l’avantage de m’éviter de surcroit les bouchons…