AIRBOURNE – Rockhal (Esch-sur-Alzette, GD Lux) – 17 juillet 2014

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Il y a toujours une première fois pour tout. En ce qui nous concerne, ce concert d’AIRBOURNE est notre première – bien des fois envisagée mais toujours reportée. Et quelle première, Madre de Dios! Nous savions que le rock’n’roll existait encore, frais et spontané, enjoué et dégoulinant, basique et sans compromission, mais nous ne savions pas à quel point cette fraicheur était effectivement puissante. Puis-san-te !

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AIRBOURNE, c’est back to the roots. C’est le retour aux fondamentaux, le retour aux sources, brutes et bestiales mais raffinées. Spontanées mais pas brouillonnes ni bâclées. AIRBOURNE, c’est le Jardin d’Eden: tout y est pur et sans fard, tout y est innocence et bon enfant, tout y est vierge et naïf. Tout y est à la fois intemporel et éphémère, violent mais pas méchant, doux mais piquant.

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AIRBOURNE, c’est le Moïse sauvé des eaux: l’avenir d’un peuple, qui en est ses racines mais également son futur. AIRBOURNE nous a séduit, faut-il le cacher?! Non, la candeur, la bonne humeur, la spontanéité et la fraicheur d’AIRBOURNE que nous connaissions sur CD nous ont littéralement subjugué sur scène.

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Comment est-il possible, après 60 ans de rock’n’roll, de ne pas être en fait retourné plus tôt à ses fondamentaux, à ses accords basiques, à son tempo binaire et à son cri primal…? La sueur est toujours bonne conseillère, et avec AIRBOURNE c’est en m³ qu’il faut en compter les litres. Tout comme c’est au bulldozer qu’il faut dénombrer les décibels oscillant entre 100 et 110, avec comme étalon le Marshall: 24 + 12 = 36. Back to the roots, qu’on vous dit. Hein? Quoi? Comment…?.

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On en oublierait presque AC ANGRY qui officiait en première partie. A force de les voir endosser ce rôle ici-même, c’est qu’on s’y habituerait presque. On s’y habitue, mais on ne s’y fait pas encore tout à fait, dirons nous…

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YES – Rockhal (Esch-s/-Alzette) – 20 mai 2014

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Ah ! ces seventies: entre grandeur et décadence, entre prog et punk, entre kitch et rococo, entre patchouli et herbe… Tantôt long comme une belle route sinueuse, tantôt pompant comme un pompeux Te Deum, YES – grandiloquent – réussit le périlleux exercice d’enchaîner un triptyque risqué de près de 3 heures (20’ d’intermission comprises): Close to the Edge en entrée, Going for the One en plat de résistance et The Yes Album comme dessert. Le pousse-café est à l’arôme Roundabout en guise de rappel.

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Les sensations sont en quelque sorte comme celles au moment de mourir (parait-il): on voit redéfiler tout le film de sa vie. C’est le cas ce soir pour une bonne partie de ceux qui replongent ainsi dans leur insouciante jeunesse. Steve Howe et Chris Squire n’ont rien perdu de leur superbe, de leur doigté et de leur maestria. Alan White non plus: remarquable. Mais quelle désolation – certes toute relative – de les contempler comme éteints, comme fatigués dirait-on. Brûlent-ils encore pour leur musique, ou cette tournée mondiale n’a-t-elle pour seul objectif que de renflouer leur bas de laine ? Se produire live leur procure-t-il encore une once de plaisir ou ne jouent-ils les automates que par nécessité ? Ou par habitude peut-être après tant d’années, sans flamme ni jouissance communicatives. Excellents et redoutables players qu’ils sont demeurés, ils ne sont manifestement pas ce soir remarquables performers, et toute la nuance est là du moins pour nous. Ce constat n’enlève rien à la qualité (quasi) irréprochable de leur prestation et du rendu parfait de ces trois chefs-d’oeuvres des plus complexes, avec mention spéciale au digne successeur de Ian Anderson à l’organe pourtant irremplaçable. Aux antipodes de Geoff Downes qui passe la plupart de son temps dos au public – et ce n’est pas plus mal vu sa dégaine de vieille chochotte sur le retour à la Kottak

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Des sièges disposés dans une grosse moitié de la Rockhal déjà trop vaste vu l’assistance, et une partie de ceux-ci restés en outre inoccupés, YES ne parvient qu’à emplir moyennement le cubage et le volume des lieux. Il faudra attendre Starship Trooper et plus encore le rappel pour que le public finisse (timidement) par se lever, que Squire décroche un fugace sourire (si, si, nous l’avons vu !) et que l’Hibernatus Howe se démomifie tout partiellement. A se demander sur le moment quelle est finalement la plus-value d’un concert où ni le visuel ni l‘entertainment ne contribuent à magnifier la bande-son. Celle-ci, parfaite et presqu’irréprochable, demeure cependant faiblarde par moments – mais faute en grande partie à la configuration des lieux sans doute, pas aux Anglais de service.

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Reléguer en outre les (six) photographes accrédités tout au fond de la salle, sur la galerie technique qui flirte à 20 mètres du sol avec les hauteurs du plafond mais surtout à une centaine de mètres de la scène, et tout est dit : avec tant de prétention dans le chef du management, on est décidément loin du r’n’r spirit et de la r’n’r attitude. Dommage. YES n’accepte de photos convenables qu’au moyen de téléobjectifs à 15.000,- € ? Ce sera alors sans nous – question de principe avant même de moyens : comme si shooter depuis le frontstage était empiéter sur la zone de confort du band. Messieurs, sauf votre respect, si la compagnie vous dérange à ce point, pensez à changer de job à la fin de cette tournée, non?! Ou calfeutrez-vous en studio, là où votre excellence s’exprime avec tant de brio. A certains égards (et à certains égards uniquement), tout fout l’camp moi j’ vous l’ dis, même si les nostalgiques s’en retourneront ce soir en érection, les inconditionnels de YES satisfaits, et ceux découvrant pour la première fois le band sur scène également. Entre le chaud, le froid et le tiède, notre mitigeur hésite en toute objectivité quant à la température du bain : on va appeler le plombier. Et se refaire défiler le triptyque de notre vie en l’attendant…

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PS : un merci tout particulier à Eric Bussienne qui nous a (ac)crédité : Steve Howe est manifestement plus enclin à lui accorder un interview d’excellente facture qu’à se laisser tirer le portrait. Dont acte.

JOHN MAYALL – 80th Anniversary Tour – Rockhal (Esh-sur-Alzette, GD Lux) – 17 avril 2014

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Serait-ce le Rémy Bricka du blues english, notre John MAYALL ?! Ce serait manifestement là faire injure – non : insulte – au multi-instrumentiste qui fête ses 80 ans (!) sur scène ce soir au Luxembourg. Passant du clavier à l’harmonica, des vocals à la Fender, MAYALL impressionne du haut de ses huit décennies. Combien peuvent se targuer de son pedigree et de son parcours – et surtout de sa longévité et de son état de conservation en 2014 ?! Combien de ses semblables a-t-il enterré au propre comme au figuré, (ab)usant sans doute pour sa part moins de substances illicites probablement. Combien de comparses a-t-il également propulsé au firmament de la gloire, demeurant quant à lui dans une plus modeste pénombre pour le commun des mortels ? De Eric Clapton à Jeff Beck, de Walter Trout à Jack Bruce, de Peter Green à Mick Taylor, de Coco Montoya à Buddy Whittington : tous ont connu la gloire et le succès après être passés entre les mains du sorcier MAYALL.

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Nous pénétrons dans la Rockhal sans prêter plus attention à un modeste stand installé dans le hall d’entrée durant la prestation de la 1ère partie (dispensable) de Kid Colling. Tenu par un senior des plus anonymes, il nous faudra faire demi-tour pour réaliser qu’il ne s’agit pas moins du sieur MAYALL himself ! Installé à côté d’un écriteau, il promotionne son dernier CD en jouant le vendeur ambulant : à 80 berges et avant même de grimper sur les planches, ça impose d’autant plus le respect. Total respect, même.

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Nous l’observerons ensuite avec un regard amusé remballer sa camelote alors que le 1er set se termine. Il fend son public par l’entrée principale de la salle pour rejoindre ensuite le backstage. Une vingtaine de minutes plus tard – 20 minutes d’intermission teintées de Rush estampillé seventies (!) – l’octogénaire à l’allure débonnaire se retrouve face à son public pour l’emmener dans une set list couvrant pas moins d’un demi-siècle. Quelques belles passes d’arme avec ses trois comparses plus tard, le patriarche honore une dernière fois son public mature (mûr ?) par un groovant Room to Move. Total respect again, Mr. MAYALL : c’est ce qu’on dû vous dire et répéter à l’oreille vos fidèles admirateurs alors que vous rejoigniez derechef votre stand dans le hall d’entrée, accompagné cette fois de vos trois comparses des Bluesbrakers pour une nouvelle séance de vente/dédicace. Adepte du circuit court – la vente directe du producteur au consommateur, sans intermédiaire – vous avez réussi à marier circuit court et court-circuit: high voltage blues’n’roll, on adore ! Longue vie à vous, Sir MAYALL, God Bless The King.

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SAXON – Rockhal (Esch-s/-Alzette ; GD Lux) – 23 février 2014

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Un réglage défectueux ou malencontreux, et hop! une série de mauvais clichés pour la postérité. Qu’il en soit donc ainsi, mais bon…
Un inconvénient du frontstage est de succomber à la tentation de jeter un oeil sur les set-lists scotchées à même la scène, et rarement lisibles depuis le 1er rang. Mais c’est en la présente circonstance l’occasion de s’assurer que le « morceau à la demande » en cours de show (Motorcycle Man réclamé en l’occurrence ce soir par le public) est bel et bien absent de ladite set-list. Celle-ci ne comprend à cet égard que la seule mention « Requests ». Dont acte…

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Le grand Biff au look de yéti à la crinière blonde mouille bien sa chemise, il faut le lui reconnaître. Il met tout son cœur et toute son énergie à entretenir un bien chaleureux dialogue avec a so great looking audience (?!) qui, pourtant, n’a pas sorti le fin du fin de sa garde-robe. Majoritairement composée de bedonnants et/ou dégarnis ex-adolescents de l’époque fin seventies / début eighties, l’audience se replonge 35 ans plus tard dans cette vague British Steel aux relents d’Iron Maiden, Judas Priest et autres Riot ou Def Leppard. A l’inverse de la set-list, la grande carcasse de Biff semble insensible aux outrages du temps (même si celui-ci a sorti ses effets) et c’est une espèce de grand bond dans le passé que ce grand blond nous offre sans compromission.

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Certains courants hard-rock d’il y a 30 ou 35 ont pris de l’âge, et toutes les tendances ne sont pas égales face aux ravages du temps. Il en est ainsi de la veine SAXON, qui sonne définitivement eighties – même son dernier album n’échappe pas au naphtélène. La légendaire efficacité du band n’a rien perdu de sa poigne, mais il flotte comme un parfum de naphtaline dans la Rockhal – et l’excès de naphtaline, c’est bien connu, peut provoquer chez certains des crises de tachycardie. Ce soir, la nôtre a duré 1h45 – ce qui est en soi un très bon signe! Sans doute cette crise aurait-elle duré plus longtemps encore si nos faux vikings avaient été suivi par la bande à Lemmy – double affiche Motorhead – Saxon annulée en novembre dernier déjà de par la défection du premier nommé (voir ci-dessous). SAXON est venu, SAXON a vu, SAXON a vaincu : le band ne nous a réservé aucune surprise, a fait son job et est reparti comme il était arrivé. On n’en demandait pas plus, et nous n’en avons pas eu plus : la meilleure façon de ne pas être déçu n’est-elle pas de ne pas en attendre de trop? Juste ce qu’il faut – et on l’a eu. Et même un peu trop de AC Angry en première partie, d’ailleurs…

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Neil YOUNG featuring Crazy Horse – Rockhal (Esch-s/-Alzette, GD Lux) – 11 juillet 2013

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Il nous faut reconnaître, chers Amis, que nous vivons la première – et probablement la dernière – décennie durant laquelle nous avons le rare privilège de côtoyer sur scène des monstres sacrés, que d’aucuns appelleront péjorativement mais de manière peut-être réaliste des papys du rock. A cet égard, Neil YOUNG fait partie des premiers nommés, avant d’être peut-être catalogué plus tard dans la seconde catégorie lorsqu’il n’aura plus le feu sacré dont il fait une brillantissime démonstration ce soir encore. Dans les décennies à venir, ceux qui arpenteront encore la scène à 60, 70 ans ou plus si affinités ne seront plus que des has been ou que de simples performers tout ce qu’il y a de plus banal, l’Histoire du Rock ne pouvant se répéter et ne gratifiant du titre de monstre sacré que ceux qui ont eu la primeur de cet instant, de cette génération, de cette décennie.

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Comme pour se faire pardonner de nous avoir fait subir un inter-mède inter-minable avant de monter sur les planches, le bougre d’Ontario débute par un flamboyant "Love and only love" – LE morceau qui m’a explosé à la figure in illo tempore, découvrant par-là toute la puissance, toute la démesure et toute la Neil YOUNG‘s touch. Ce prélude à une première heure d’anthologie sera suivi d’une seconde heure un peu plus inégale – moins électrique, dirons-nous – avec quelques langueurs/longueurs dispensables. Le tout plus que saupoudré de quelques morceaux de bravoure tirés de sa dernière galette featuring Crazy Horse qu’il retrouvait pour l’occasion et qui l’accompagne ce soir live on stage. Clin d’oeil à l’actualité ou coïncidence de derrière les fagots, le show débute par l’hymne grand-ducal. Neil YOUNG, Crazy Horse et une partie du crew, découverts, se tiennent au garde à vous ou main sur le coeur face à un public pour le moins interloqué, un immense étendard tricolore drapant le fond de scène. Humour made in Ontario ou manière de célébrer à la mode canadienne la première véritable crise politique de l’histoire du Grand-Duché…?!

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On ne se refait pas, et Neil YOUNG particulièrement à son (grand) âge. A l’exception des moments où les vocals imposent sa présence au micro face au public, le Jack Nicholson du rock passera tout le reste des 2h25′ de concert à mouliner méchamment face-à-face avec ses deux comparses guitare-basse. Parfois presque manche contre manche, les trois compères se tiennent dans un triangle d’un mètre carré tout au plus (calculez-en le côté en sachant qu’il s’agit d’un triangle équilatéral dont la base est disposée parallèlement et au pied du podium de la batterie…). Le son et les harmoniques que le YOUNG sort de sa Gibson demeurent extraordinaires durant ces interminables et jouissifs moments de délire-distorsion et ces dérapages parfaitement contrôlés – à l’image d’une Corvette survitaminée en plein drift, basculée à 45° dans une courbe sans fin à 300 à l’heure. On en redemande, on en redemande – même si quelques têtes grises dans l’assemblée quittent les lieux en cours de set, semblant sans doute trouver le bougre quelque peu trop bruyant/brouillon en comparaison d’autres moments plus intimistes du style "Blowing in the Wind". YOUNG reste fidèle à lui-même, et c’est pour cette raison que la Rockhal a fait salle pleine ce soir: "Thank you, audience" sera quasi le seul mot que l’homme au chapeau adresse personnellement au public qui l’aura vu ce soir davantage de profil ou de dos que… de face. Chapeau bas, Monsieur YOUNG : vous restez (presque) parfait. Keep on Rockin’ in the Free World !

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BLACK LABEL SOCIETY – 11 juin 2012 – Rockhal de Esch-sur-Alzette (G.D. Lux)

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80 minutes de concert, sans même rappel (!), ce n’est pas banal – et c’est heureux. Franchement chiche, le Jeffrey Phillip Wielandt (alias Zakk WYLDE), voire même carrément radin. Ce n’est pourtant pas faute de nous en mettre plein les mirettes et plein les oreilles : pas moins de 20 amplis Marshall aux lampes scintillantes tapissent la scène de part et d’autres des drums, posés sur autant d’enceinte estampillées (feu) Sir Marshall, sans compter les 4 modules disposés devant le podium de la batterie ! Y a pas à dire mais point de vue tableau, ça en jette un max dans le club de la Rockhal. Pareil ravissement ne m’avait pas été offert depuis longtemps. Et pour compléter le tableau, trois impressionnants barbus et chevelus déboulent sur scène à 21h37, dont le moindre n’est pas le Zakk himself. Qu’il est loin le temps où ce freluquet d’à peine 20 ans officiait discrètement dans l’ombre d’Ozzy Osbourne lorsque je découvris son jeu de guitare déjà cataclysmique un beau soir de 1989 à Forest National ! Le petit Zakari Wyland est depuis devenu l’impressionnant Zakk WYLDE, et la métamorphose est tout bonnement effrayante tant en regard de son jeu, de son style que de son look à la carrure de bûcheron canadien. Rehaussé de sa coiffe indienne à la Nuge durant les deux premiers morceaux, son faciès n’en est que plus impressionnant encore, avec sa chevelure aussi longue que sa barbe rasta tombant jusqu’au nombril.

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Passant de la guitare au synthé (!), sa voix est énorme, sauvage et agressive pour parfois devenir mélancolique. Zachary est un musicien, compositeur, interprète, multi-instrumentaliste et improvisateur de talent. Néanmoins, le long solo qu’il nous assène (dont il nous assomme, plutôt), aussi soporifique que superflu – voire même franchement nul et inutile – est à la charnière d’un trop court set dont l’intensité et la densité de la seconde moitié sont un cran en-dessous d’une première demi-heure explosive. BLS reste le Zakk Wylde Band tant ses trois comparses ne sont que de simples faire-valoir, avec toutefois une mention particulière pour le bassiste dont le jeu est cependant écrasé par le rouleau compresseur des deux guitares et de la batterie. 80 minutes après le baisser du rideau (à l’effigie du BLS bien évidemment), le tsunami prend fin. Soulagement pour les tympans fragiles, mais déception pour le portefeuille : la minute d’over-décibel devient décidément de plus en plus onéreuse avec certains groupes, faudrait revoir ça les gars…

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AC ANGRY assurait préalablement la première partie, en envoyant la sauce en hors d’oeuvre qui convenait parfaitement au plat consistant et de résistance qui s’en suivait. Carré et brut de brut. Les barbus (et/ou chevelus) en nombre ce soir dans la Rockhal ne s’y sont pas trompés – et les dégarnis et les rasés de près non plus d’ailleurs.

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(Autres reviews de Black Label Society @ Intensities in Tens Cities – All the World is a Stage, Chap.1 :
The Vintage Years 1978-2011).