Now online : Alex Henry FOSTER – Cologne/Köln – 27 juillet 2024

Ainsi donc Alex Henry FOSTER et ses Long Shadows est aujourd’hui devenu un de ses groupes qui trouvent désormais leur pleine démesure sur scène et non plus (uniquement) dans le cocon ouaté des studios. L’explosivité live de FOSTER succède dorénavant à la finesse et à la délicatesse de ses productions. Pour en avoir été témoin par deux fois en deux semaines, ce n’est plus (et n’a jamais été) une coïncidence mais un fait tout simplement avéré…

Now online et toujours dans notre GALERY Intensities in 10s Cities : From Backstage to Frontstage, All The World Is A Stage. Et, as usual, pas de chipotage ni de bidouillage avec les photos comme vous en voyez partout ailleurs. Non: ici, c’est NO f*cking Photoshop. NO damn Ligthroom. NO bullshit RAW format. NO holy crap numeric nor digital overdub. NO a.i. feature (artificial intelligence sucks) : ONLY pure one-shot JPEG. Parce que shooter live, c’est comme le real rock’n’roll: c’est spontané, c’est brut de décoffrage et surtout ça doit le rester.

Alex Henry FOSTER – Die Kantine (Köln) – 27 juillet 2024

C’est presqu’en (grande) famille et entre (nombreux) amis qu’Alex Henry FOSTER termine en beauté ce soir sa tournée européenne là-même où il a posé ses valises durant ses dernières semaine. Die Kantine, à Cologne, a en effet fait office de camp de base pour le band, le temps qu’il écume festivals et autres scènes au cours de cet European Tour Ascending in Bright Lights 2024 somme toute relativement modeste avec 11 dates mais dont l’intensité compense la quantité.

La version complètement allumée de The Hunter résume à elle seule ce soir la dimension nouvelle dans laquelle a désormais pénétré Alex Henry FOSTER and the Long Shadows. Mieux: elle renverrait presqu’au rang de comptine pour enfants la version de 20 minutes tout juste enregistrée par Rockpalast le mois dernier au Freak Valley Festival 2024FOSTER officiait en haut de l’affiche. Et, un moment durant lorsque Ben délaisse sa gratte pour rejoindre la seconde batterie, l’effet est d’autant plus bluffant et percutant avec deux batteurs pour le prix d’un. Et que dire de cette ligne de basse aussi grasse qu’hypnotique ?!

Dommage que la météo pour le moins pluvieuse ait contraint le groupe à se replier indoor dans le (superbe) club de Die Kantine alors même que le concert était prévu – tout comme il y a 2 ans – à l’extérieur, dans le vaste biergarten qui n’attendait que ça. Qualitativement, sans doute y gagne-t-on un peu en termes de sono (et FOSTER joue FORT ce soir) mais y perd-on probablement aussi quelques miettes d’une soirée estivales sous les étoiles et dans la touffeur d’une nuit d’été avec de bien rafraichissantes Kölsh moussues à souhait. Tout comme il y a donc deux ans, FOSTER termine de la sorte en beauté sa tournée européenne en invitant – entrée gratuite – celles et ceux qui le suivent fidèlement (au propre comme au figuré) depuis peu ou depuis toujours, même si ce toujours ne peut être que récent vu la relative jeunesse du band qui a succédé à la période My Favourite Ennemies.

Car il est comme ça, notre Alex: généreux, entier, et surtout amoureux fou de la vie et de ses Brothers & Sisters qui, tous ici présents ce soir, donnent sens à sa démarche musicale. Celle-ci se rapprocherait même d’une célébration, d’une communion et d’un partage total d’une approche musicale peu commune et comparable à aucune autre: FOSTER ne suit aucune trace ni ne marche dans aucune empreinte. Il trace ni plus ni moins le chemin, et bien davantage encore live on stage que sur ses disques.

Bien des têtes croisées il y a 2 semaines à Loreley ont fait tout comme nous le déplacement à Köln: c’est que ça ne se refuse pas, une invitation signée Alex Henry FOSTER. Par deux fois d’ailleurs depuis Loreley, un petit message personnel de sa part nous a signifié combien il tenait à notre présence. Car FOSTER ne conçoit manifestement pas de célébrer entre amis si tous ne sont pas de la partie et de la party. Célébration, concélébration et communion sont en effet les maîtres-mots de ces 2h45′ d’intensités émotionnelles, musicales et fraternelles partagées dans un même esprit, dans une même démarche, dans un même partage, dans un même voyage…

Now online : The [Final] Night Of The Prog Festival (feat. Alex-Henry FOSTER,…) – Loreley – 19 juillet 2024

Sacré Alex-Henry FOSTER, va ! Après nous avoir fait faux-bond l’année dernière pour raisons de santé, le coquin, c’est avec brillance, magnificence, éclat et somptuosité qu’il a éclaboussé la 1ère journée de cette 14ème et ultime édition du Night Of The Prog Festival au coeur de ce site sans pareil de la Loreley, sur les hauteurs du Rhin Romantique.

Maintenant online et toujours dans notre GALERY Intensities in 10s Cities : From Backstage to Frontstage, All The World Is A Stage. Et, as usual, pas de chipotage ni de bidouillage avec les photos comme vous en voyez partout ailleurs. Non: ici, c’est NO f*cking Photoshop. NO damn Ligthroom. NO bullshit RAW format. NO holy crap numeric nor digital overdub. NO A.I. feature (Artificial Intelligence SUCKS) : ONLY pure one-shot JPEG. Parce que shooter live, c’est comme le real rock’n’roll: c’est brut de décoffrage et surtout ça doit le rester.

NIGHT of the PROG Festival (feat. Alex-Henry FOSTER, RIVERSIDE, ARENA,…)- Loreley – 19 juillet 2024

Ainsi donc 2024 sonne le glas du Night Of The Prog Festival, 14ème du nom mais qui n’aura pas survécu à de probables aléas financiers s’il faut en croire les informations qui circulent. Triste nouvelle pour un festival peu commun dont un décor sans pareil sert surtout de toile de fond : le légendaire site de la Loreley en surplomb d’un Rhin aussi romantique que majestueux sur lequel, comme l’année passée (merci la météo), un soleil rougeoyant se couche pour noyer tout l’amphithéâtre naturel d’une lumière tout simplement atomisante.

Il y a de ces moments uniques où lumières et sons se marient pour magnifier l’instant comme jamais, et c’est ainsi sur la bande-son d’Alex-Henry FOSTER que se déroule le spectacle d’une Loreley tout simplement transcendée. Quel autre meilleur moment de la journée Alex-Henry FOSTER aurait-il pu choisir pour exécuter son set qui, dans le soleil couchant, revêt une nouvelle dimension ? Quel autre meilleur moment de la journée et quelle autre meilleure bande-son le soleil aurait-il pu choisir pour tirer superbement sa révérence après une journée caniculaire par plus de 30° ?

Alex-Henry FOSTER – qui justifie principalement et à lui seul notre présence ici – était le grand absent de l’édition précédente en nous posant un sacré lapin, son opération du coeur réalisée en urgence ayant eu pour conséquence d’annuler sa tournée européenne 2023 mais aussi et surtout de le sauver d’une inéluctable mort. Mais il n’en est plus rien cette année avec un FOSTER en toute grande forme qui nous livre un set bien, bien énergique : le contexte Night Of The Prog aurait en effet pu nous laisser craindre une set-list plutôt atmosphérique, aérienne et soft voire plombante en phase avec l’ADN « prog » du festival éponyme, mais FOSTER a au contraire choisi l’option cocotier en nous secouant par une programmation bien enlevée et bien électrique, ouf.

Le public ne portera pas cette fois du bout des bras tendus un Alex qui le fend néanmoins, lui offrant en sacrifice sa guitare rouge qui partira loin, très loin dans le public en gémissant de mille accords provenant de centaines de doigts courant sur son manche. L’instrument demeure relié à son propriétaire par quelques dizaines de mètres d’un câble électrique verdâtre que FOSTER laisse glisser entre ses doigts à l’instar d’un pêcheur donnant du mou à sa ligne pour mieux ferrer sa proie. La subtile fusion que partage Alex Henry FOSTER avec son public demeure cette espèce de symbiose permanente entre ce qu’il reçoit comme ondes positives et ce qu’il offre comme harmonie(s) : c’est du donnant-donnant multisensoriel ou le plaisir de recevoir découle de l’amour de donner. Alex Henry FOSTER et ses Long Shadows restent définitivement un band à part, une fratrie à part, une famille à part quand il s’agit de communier à l’unisson (… amen). Déjà hâte d’être dans deux semaines à Cologne pour une bénéfique repasse du câlice…

ARENA qui enchaîne est d’autant plus soporifique que le band fait le choix d’un prog aussi mainstream que téléphoné, synthétisant à lui seul tous les clichés répulsifs qui valent tant de critiques à un genre pour le moins éculé si l’on s’en tient à de telles démonstrations. Ce n’est certes pas l’avis général de l’assistance qui garnit et remplit ce superbe amphithéâtre extérieur, en réservant à ARENA un accueil et un succès franchement surprenant: on n’est manifestement pas aux Nights Of the Prog pour rien.

La tête d’affiche du jour, RIVERSIDE nous réserve par contre la surprise du chef et même la surprise du jour en livrant un set ô combien puissant, rythmé et bien plus couillu et enlevé que les quelques titres qui nous sont familiers. On se rapprocherait par moment de Porcupine Tree qu’on n’en serait pas surpris. La basse de Mariusz Duda emplit l’amphithéâtre comme nulle autre pareille, gloire à l’ingé-son qui réussit là une prouesse peu commune : offrir à la quatre cordes toute la place qu’elle mérite quand son jeu est digne d’intérêt – ce qui est présentement le cas ce soir.

Le soleil est couché depuis bien longtemps lorsque les lampions de la fête s’éteignent, laissant le site baigné d’une lumière lunaire rendant la Loreley plus fantomatique encore. C’était le 1er soir du 14ème, dernier et ultime Night Of The Prog Festival – triste fin mais ô combien flamboyante, joyeuse, festive, explosive et franchement réussie.

Alex Henry FOSTER – Die Kantine, Köln – 28 juillet 2022

Kommunion im Biergarten… Que n’a-t-on déjà pas dit ni écrit au sujet d’Alex Henry FOSTER et de ses inséparables Long Shadows ici ou encore ? Au risque de nous répéter, nous laisserons donc Alex Henry sautiller en plein air d’une table à l’autre de ce biergarten, qui plus est sans renverser trop de Kölsch comme en attesteront les vidéos disponibles sur le net. Nous laisserons surtout Alex Henry nous transporter et nous emmener dans ses longues envolées lyriques et symboliques, et nous ouvrir une fenêtre dans le ciel où chacun s’engouffre le temps de cette longue kommunion qui passe sous le radar de bien des médias mainstream…

Que n’a-t-on déjà pas dit ni écrit au sujet d’Alex Henry FOSTER et de son songwriting haut de gamme ? Au risque de nous répéter, nous préférons donc ne pas trop nous étendre (autrement qu’en photos) sur les deux heures et vingt minutes que durera ce voyage-ci. Cinq semaines après la précédente mise en orbite qui s’était tenue ici-même, le Captain FOSTER accompagné de son fidèle équipage a décidé de manière impromptue de renouveler cette kommunion. Même endroit, même heure, mais pas le même prix: pour que cette kommunion frise la perfection, Alex Henry régale. Ce soir, c’est lui qui invite, gratos, pour que dalle. Et comme si ce n’était pas suffisant, le maitre de cérémonie offre également à la planète entière ce live-streaming en direct. Parce qu’offrir, parce que partager, parce que communier ne sont pas de vains mots pour le Captain FOSTER. Ce sont même ses fondamentaux.

Le bonheur est comme un baiser, vous devez le partager pour en profiter. Le bonheur, il n’est réel et n’est complet que quand il est mutualisé : Kommunion im Biergarten aurait pu être le titre de l’affiche ce soir. A défaut de figurer tel quel pour qui ne l’aurait pas anticipé en poussant la grille de ce biergarten, c’en sera le thème et le fil conducteur, c’en sera le prétexte et le résultat, la cause et la conséquence. Si la musique est un moteur de propagation des sentiments et des sensations, les compositions de FOSTER en sont alors une turbine d’élévation et d’émotions…

Les concerts prévus à Zurich et à Budapest viennent d’être annulés en dernière minute, à la grande désolation de FOSTER. Sans doute faut-il trouver dans ces annulations une motivation supplémentaire, une énergie décuplée et une source de force insoupçonnée chez Alex Henry pour faire de cette Kommunion im Biergarten un moment de plus grande intensité encore. Ses Long Shadows, entraînés dans ce tourbillon sans fin, déposeront les armes en fin de soirée après avoir donné plus qu’ils ne pensaient eux-mêmes avoir en eux. Comme chacun ici, Brothers & Sisters – Kommunion im Biergarten.

Des mots même de FOSTER, la version allongée à la fois explosive et lancinante de The Hunter, presque sans fin et en éternel loop de trouvailles rythmiques et mélodiques, sera sa performance la plus sexy et la plus soul qu’il ait jamais livrée, qu’il ait jamais donnée, qu’il ait jamais offerte. Sans doute a-t-il, sans doute ont-ils, sans doute a-t-on atteint ici un climax, un point de non-retour, un apogée, un acmée à jamais gravés dans nos cellules neuronales ? Parce que ce soir, sous un ciel étoilé et dans la douceur de cette belle nuit d’été teutonne, c’est non seulement windows in the sky mais c’est aussi et surtout cadeau. Kadeau. Und Kommunion im Biergarten. Prosit.

Alex Henry FOSTER – Trix, Anvers – 15 juin 2022

1h40’ de voyage initiatique et introspectif, de narration symbolique et d’échappées mélancoliques, mystiques et métaphysiques. Ainsi pourrait-on qualifier la prestation d’Alex Henry FOSTER par cette soirée étouffante de pré-canicule sur Anvers, et pour peu que qualifier ait un sens dès lors qu’on parle ici d’ondes positives, d’échanges, de vibrations, d’émotions, de sensations, de sentiments et de larmes.

Lorsqu’Alex descend au milieu des siens pour partager hugs, accolades et autres étreintes, l’homme communie avec son audience, à moins que ce ne soit elle qui intercède par projection auprès d’une autre dimension, auprès d’une autre sphère, par l’intermédiaire d’un autre monde…

Un moment partagé avec Alex Henry FOSTER & The Long Shadows est plus qu’un voyage avec soi-même, c’est une exploration de soi-même au rythme de loops synthétiques et guitaristiques, survoltés par des percussions et par une texture rythmique hétéroclite et hétérogène où se mêlent clarinette et batteries, choeurs et coeurs.

Alex torture ses guitares a l’instar de l’être torturé qu’il est, exprimant de la sorte les combats intérieurs qu’il a menés et gagnés comme il gagne et domine sa 6 cordes. Celle-ci ne peut que s’exécuter dans de longues et mélancoliques plaintes ou au contraire nous transporter à la vitesse de la lumière dans de surnaturelles envolées et dans d’éclaboussantes distorsions survitaminées soutenues, amplifiées, démultipliées par ses Long Shadows qui font bien plus qu’accompagner et porter FOSTER

Alex Henry FOSTER tourne pour la première fois sur le Vieux Continent en tête-d’affiche. Son audience est encore confidentielle mais la qualité de celle-ci prévaut sans conteste sur sa quantité, Brothers & Sisters. La Famille FOSTER ainsi constituée s’agrandit de soir en soir, de concert en concert, et nul ne sait où cette salvatrice Arche de Noé civilisationnelle va nous emmener. Nous avons embarqué, et là est l’essentiel. Là où va nous emmener Alex Henry FOSTER est un détail car l’important n’est pas la destination mais le voyage. Ite missa est.

Jamais n’avions-nous vécu une telle 1ère expérience lorsqu’Alex Henry FOSTER envahit la scène de l’Ancienne Belgique à Bruxelles l’hiver dernier. Nous nous étions alors juré de réitérer ce voyage, pour que d’initiatique il devienne palingénésie et métempsycose. C’est chose faite ce soir – thank you, Bro.

Preview : The PINEAPPLE THIEF & Brother Alex Henry FOSTER @ Bruxelles, 27 octobre 2021

Retour à notre chère Ancienne Belgique après bien plus d’un an et demi de pause sanitaire loin d’avoir été salutaire. Et pour quelles prestations d’anthologie livrées par un certain mais surtout hallucinant et irradiant Alex Henry FOSTER (vous connaissiez ? nous, que nenni) en éblouissant opening act de The PINEAPPLE THIEF ! Il y a des soirs comme ça où les étoiles s’alignent comme par magie sans crier gare, le jour même ou (feu ?) Porcupine Tree envoie d’étranges signaux dans le cyber-espace et d’interpellants signes cabalistiques sur les réseaux sociaux… relayés par Gavin HARRISON himself. Il y a de ces coïncidences qui ne peuvent en être, isn’t it?

(… clichés en primeur dans notre Hall of Fame)

The PINEAPPLE THIEF + Alex Henry FOSTER – Ancienne Belgique @ Bruxelles, 27 octobre 2021

Il y a de ces soirs où l’on n’imagine pas l’ombre d’un seul instant qu’une perle vous attend dans un écrin dont vous ne soupçonniez même pas l’existence: Alex Henry FOSTER est de celles-là. Il y a de ces atmosphères, de ces ambiances et de ces rencontres d’une densité telle qu’elles ne peuvent pas davantage se narrer: on ne peut que les vivre, et Alex Henry FOSTER en fait aussi partie. Au point que The PINEAPPLE THIEF peut ensuite venir et même être mauvais – ce qui fut tout sauf ça, que du contraire – FOSTER même s’il n’officie qu’en première partie aura fait notre soirée. Non: notre année. Pour ce qui est donc de la tête d’affiche, les bourrins de seconde zone argumenteront que The PINEAPPLE THIEF ne fait qu’exploiter le filon et la veine laissée en jachère depuis la dissolution de PORCUPINE TREE il y déjà 10 ans de cela. Et quand bien même serait-ce le cas, réussir un tel exercice n’est pas donné au premier surdoué venu. Bruce Soord et son timbre de voix, tout autant que les harmonies en background vocals, ne feront que renforcer cette sensation et cette filiation…

Mais ces raccourcis mal venus feraient fi de la présence de Gavin HARRISON aux drums depuis 2016, chaînon manquant (ou plutôt liant) entre les fûts de (The) PORCUPINE TREE et les drums de The PINEAPPLE THIEF (tiens, tiens, TPT en abrégé tous deux, vous m’en direz tant…). Sa frappe et sa polyrythmie si particulière, reconnaissables entre mille, demeurent un exercice de très haut-vol et renforce s’il le fallait encore la complexité de ces compositions à tiroir, architecturées telles des pyramides : une base large et solide pour pointer tout en finesse vers l’infinité du ciel.

Qu’on le veuille ou non, certaines sonorités de cet alt-prog-rock hors catégorie sont frappées du sceau Steven WILSON avec un son solidement ficelé, sans samples trop simples ni autres trucs bidon. L’explication que ce même Wilson ait signé The PINEAPPLE THIEF sur l’un de ces labels se suffit sans doute à elle-même. Mais s’en contenter serait faire fi de l’empreinte incontestable de Gavin HARRISON qui a littéralement métamorphosé un voleur d’ananas qui, auparavant, nous indifférait presque.

Pour leur seconde venue à Bruxelles, The PINEAPPLE THIEF est un des premiers bands étrangers et d’envergure à fouler de nouveau les planches de l’Ancienne Belgique post-covid. Sa configuration full-assise, sans même un semblant de fosse ni de pit-photo, rend les lieux plus intimistes que d’habitude, même si celle-ci nous l’avons perdue depuis plus d’un an et demi. Nos jetons-boissons qui trainaient dans un fond de tiroir depuis lors ont toujours cours: une chance qu’il y ait encore des valeurs sûres qui ne se déprécient pas…

A propos de valeur sûre (au Canada) ou à confirmer (en Europe), de quel tabernacle sort donc cet extraordinaire, cet extraterrestre Alex Henry FOSTER qui officie en première partie avec ses Long Shadows?! Premier band d’outre-Atlantique a fouler les planches de l’AB depuis mars 2020, ces Montréalais au savoureux accent nous en mettent plein les mirettes en nous plongeant dans une atmosphère et dans une ambiance littéralement hors du commun.

Trois compositions seulement (ou n’en était-ce finalement que deux…? (*)) occupent le terrain des 40 minutes de post-rock avant-gardiste qui lui sont dédiées, mais quelle occupation toute en subtilité et toute en finesse. Quelle prestation toute en densité, toute en overdub, toute en texture et toute en loop. Un set éblouissant, atmosphérique, hypnotique, lancinant, hallucinant, instinctif, expérimental, aérien et à la fois musclé et parfois noisy. Nous venions pour The PINEAPPLE THIEF mais repartons le coeur gros comme ça, empli d’une émotion dont nous a submergé cet inénarrable Alex Henry FOSTER & The Long Shadows.

Depuis longtemps une prestation ne nous avait-elle plus confronté à une telle emphase, à une telle communion, à autant d’intensité, de grandeur d’âme, d’amour, de pudeur et d’émotions. FOSTER, par sa présence irradiante et un charisme rare, synchronise et orchestre tel un guide ses envolées improvisées où chacun de ces Long Shadows semble à la fois partie d’un tout et organisme à part entière. En un mot comme en cent, ce diable de Montréalais nous a sans conteste réservé la surprise live de l’année.

Les blaireaux de seconde zone dont mention en début de cette review ne manqueront certainement pas d’imputer au contexte pandémique cette plus haute marche du podium que nous attribuons à FOSTER, classement certes tout subjectif et qui n’a de toutes façons pas lieu d’être. Rendez-vous est néanmoins donné lors de sa tournée d’été 2022 pour qui voudra confronter ses sensations et par dessus tout fusionner son karma avec celui d’Alex Henry et ses Long Shadows… Pas le temps d’attendre ? Découvrez alors ici sa vision spirituelle du monde et de la musique (interview de juin dernier).

(*) Alex Henry FOSTER nous précisera quelques jours plus tard: « While it wasn’t sure how many songs were in our 40-minute set, I can confirm that it was 2 and a half. I say that, because the first one, titled “Ouverture” was meant to be used as an intro and merge into the first song, the unreleased “Slow Pace of the Winds”. The other half of our set was destined to our song “The Hunter (By the Seaside Window)”« .

(… autres instantanés consultables dans notre Hall of Fame)