SÓLSTAFIR + KATATONIA @ Rockhal, 20 février 2023

Une Rickenbacker est toujours annonciatrice d’un moment exceptionnel, d’un show qui va dépoter grave. Ce constat, le plus empirique mais aussi le plus subjectif qui soit, va se voir une fois encore confirmé par celle de SÓLSTAFIR qui ne fait pas exception à notre règle. Et ce n’en est que plus vrai encore quand cette Rickenbacker est confiée au délicat traitement de celui qui a(urai)t été par cinq fois élu « The Sexiest Man of Iceland » (sic), le bien nommé Svavar « Svabbi » Austmann. Ses longues tresses rousses déboulant de dessous son chapeau n’y sont sans doute pas pour rien. Ou pas – allez appréhender les critères esthétiques de ces gens de tout-là-bas-au-nord-au-fond-à-droite.

SÓLSTAFIR n’a en tous cas pas son pareil dans le style qui est le sien, à l’improbable jonction peut-être de Motorpsycho et d’un Motörhead mais ascendant Hawkwind quand il est question de tisser des ambiances lourdes et oppressantes, ou langoureuses et lancinantes tout autant que psychédéliques et obsessionnelles. Les morceaux peuvent s’étirer à n’en plus finir, au point de parfois peiner à en distinguer le début de la fin dans un éternel recommencement ou dans une continuelle redite. SÓLSTAFIR, ou comme une impression d’infini, comme une aurore boréale qui s’étire à n’en plus finir, aussi vaporeuse qu’intangible.

Jusqu’au moment où l’ambiance vaporeuse se dissipe brutalement, très brutalement même, dans une déferlante et un blizzard de décibels qui ramène violemment l’assistance aux contingences existentielles liées au prix de la chope au bar et des énergies fossiles qui ont rendu couteux le déplacement jusqu’à la Rockhal.

Cette ambiance hyperbolique pour le moins particulière, parfois religieuse et hypnotique, parfois tribale et hystérique, est amplifiée par les silences impressionnants qu’impose à l’assistance – d’un seul geste – Aðalbjörn « Addi » Tryggvason, comme pour donner plus de profondeur et plus de puissance encore aux rares passages en sourdine. Assurément Guitry se référait-il à SÓLSTAFIR lorsqu’il lançait son célèbre « Lorsqu’on vient d’entendre un morceau de Mozart, le silence qui lui succède est encore de lui« . Si ce n’est qu’avec nos Islandais préférés, ces silences sont assourdissants.

Faut-il préciser que les bien nommés SÓLSTAFIR n’officiaient « que » en tant qu’opening act d’un dispensable KATATONIA, non sans délivrer un set de pas moins d’une heure quart quand même, excusez du peu. KATATONIA pouvait ensuite venir faire de la figuration, et uniquement de la figuration: il n’y avait que des restes à se mettre sous la dent, et à la dernière note des Islandais la messe était dite. KATATONIA, nimbé dans la quasi pénombre ou au contraire camouflé à contre-jour par de violents et redoutables flashes stroboscopiques, tout est mise en scène pour dirait-on faire ch… les photographes attitrés durant les 3 titres réglementaires. A quoi bon accréditer si c’est pour officier dans de telles conditions…?

Now online : LEPROUS @ Rockhal + ATOMIQUE DELUXE @ Zik-Zak

Pas en grande forme vocale, le Einar Solberg. C’est du moins ce qu’il répète à l’envi ce soir sur la scène du Rockhal Club. Bien que nous ne souffrions pas (encore) de troubles du conduit auditif, il n’en parait fichtrement rien. Norwaygian Power ?!

Tout l’inverse d’un Erwan en forme olympique, dopé à la Maes et à d’autres bières fumées backstage peut-être (sic). ATOMIQUE DELUXE en condition détonante et (un peu) brouillon comme on l’adore, est de retour aux affaires après une bien trop longue traversée du désert. Full review & pix now online et bien sûr toujours dans notre galerie de portraits…

ATOMIQUE DELUXE – Zik-Zak, Ittre – 17 février 2023

La version 2.0 d’ATOMIQUE DELUXE n’a rien perdu de son rock toujours aussi puissant et mélodique, mis au service de textes finement ciselés, drôles, acides, ironiques et percutants, qu’il s’agisse de détricoter l’actualité, les relations humaines ou de peindre des personnages singuliers. Et la dernière galette de nos Liégeois d’adoption n’y déroge pas – un EP fraichement sorti à l’automne dernier en prélude à un prochain CD. Durant bien trop d’années passées loin des radars, ATOMIQUE DELUXE a traversé une période éprouvante, portant le deuil de leur regretté ami et bassiste, subissant le départ de leur guitariste, et affrontant une pandémie qui n’a pas non plus aidé malgré deux tournées pré-covid en… Russie.

Mais aujourd’hui ATOMIQUE DELUXE est enfin de retour sur les planches avec sa superbe, sa verve, sa puissance et son humour à deux balles, même s’il y aurait probablement lieu de re-huiler un tantinet les automatismes et le stage-management un peu rouillé par les chopes renversées sur scène quand pas tout simplement réclamées à corps et à cris tout le set durant (blurps). Le tout relatif bordel ambiant qui en résulte ne fait finalement qu’apporter la Deluxe touch qui nous a tant manquée ces dernières années, et dont la voix éraillée d’Erwan en est le stigmate le plus flagrant mais qui le rend plus attachant encore dans l’effort.

Dans le Breton, tout est bon, si l’on en croit les lyrics du Cochon 311 adaptées pour la circonstance (ah ah ah, Erwan, petit comique va !). Si l’on n’échappe par bonheur pas aux désormais classiques du 1er album d’ATOMIQUE DELUXE – une vraie réussite qui n’a pris une ride, pas une – Erwan et sa bande fait néanmoins l’impasse sur Latex pourtant tant et tant réclamée par le public lors du rappel qui n’en est pas un – dommage. La compensation est toutefois au rendez-vous avec la découverte en exclusivité de quelques nouvelles pépites pas encore pressées ni sorties, toutes plus décapantes et plus déjantées les unes que les autres et qui nous promettent bien des plaisirs le moment venu.

ATOMIQUE DELUXE (quatuor devenu aujourd’hui quintet), c’est de la dynamite, particulièrement quand les trois guitares s’y mettent à l’unisson. Mais c’est aussi et surtout de l’humour – souvent fin, m’enfin pas toujours – et de la tendresse, de la délicatesse mises en boîte. En boite d’explosifs bien évidemment, et les Liégeois n’ont assurément pas oublié quand et comment en allumer la mèche. Y a pas à dire, mais dans leur créneau, on n’a pas encore fait mieux dans le monde libre…

LEPROUS – Rockhal – 13 février 2023

Notre premier et dernier LEPROUS ici-même en 2021 nous avait réservé la surprise du chef en la personne(s) de WHEEL qui officiait en première partie. On ne peut pas être gagnant à tous les coups dès lors que les jeunes Anglais de MONUMENTS ne parviennent pas à rééditer l’exploit, nonobstant la richesse et la relative complexité de leurs compositions.

Elles ne nous laissent pas indifférents, mais pas autant soit dit en passant que le spectre spectaculairement large du lead vocals qui balaie une étendue de registres peu commune bien que pas toujours opportune. Et pour être exhaustif, nous ne nous étendrons pas davantage non plus sur KALANDRA qui ouvrait précédemment les hostilités en tout début de soirée: notre tasse de thé n’est tout simplement pas faite de la même graine, ce qui n’enlève rien à la qualité de chacune.

LEPROUS fait le boulot, ni plus, ni moins. Les constructions parfois alambiquées des Norvégiens ont tout pour plaire – même si se revendiquer de Porcupine Tree est manifestement un tantinet exagéré – jusqu’au moment où les lead vocals, encore une fois elles, déversent régulièrement la goutte d’eau horripilante qui fait déborder le vase.

Un peu à la manière d’un Glenn Hughes qui se fourvoie dans ses vocalises les plus irritantes qui soient, faisant comme retomber le soufflé. Le chant de Einar Solberg, s’il dispose certes d’une tessiture peu commune, ne fait pas oublier que LEPROUS fait donc du prog bon teint. Ce qui est à la fois le meilleur compliment comme le pire…

Now online : ACCEPT – La Madeleine, Bruxelles – 15 janvier 2023

ACCEPT sans Udo, c’est un peu comme AC-DC sans Bon Scott dirons certains – dont nous étions. Mais il y a aussi un peu de Rudolf Schenker en la cheville ouvrière de Wolf Hoffmann, et ça ne se limite pas qu’aux grattes. Au final, du flamboyant à l’affiche et pas que du décibel, et un bain de jouvence aussi bénéfique aux oreilles qu’aux mirettes. Now online, et comme toujours dans notre GALERIE DE PORTRAITS depuis belle lurette…

ACCEPT – La Madeleine, Bruxelles – 15 janvier 2023

ACCEPT sans Udo, c’est un peu comme AC-DC sans Bon Scott dirons certains – dont nous sommes, ou plutôt étions. Mais combien de bands peuvent-ils se prévaloir d’avoir conservé le même line-up quatre ou cinq décennies durant – voire davantage encore ? Jusqu’il y a peu, nous tirions bien bas notre chapeau à ZZ TOP jusqu’au moment du pire, lorsque les Texans poursuivirent leur tournée 2021 alors que Dusty Hill pas encore rigide et même pas encore six pieds sous terre, fut remplacé au pied levé – du jour au lendemain – pour ne pas hypothéquer la bonne continuation du business on the road. The show must go on, and money too. A gerber – et pourtant, combien appréciions-nous le trio…

Mais ACCEPT sans Udo reste bel et bien ACCEPT. La longue attente faisant suite à nos précédents rendez-vous manqués avec les Teutons trouve aujourd’hui son aboutissement. Le premier de ces rendez-vous manqués remonte au millénaire dernier il y a presque… 40 ans déjà (horreur !), en ouverture des Monsters Of Rock de 1984. Le retard encouru par notre autocar blindé de jeunes headbangers avait eu pour conséquence de nous faire pénétrer dans le stade de Karlsruhe une fois la prestation d’ACCEPT tout juste terminée. Les Allemands jouaient à l’époque à domicile, ouvrant pour AC-DC, Van Halen, Mötley Crüe, Dio, Ozzy et Gary Moore – excusez du peu. Beaucoup plus récemment, ce fut la pandémie qui en 2021 et 2022 reporta à ce soir de janvier 2023 notre véritable premier rendez-vous enfin réussi avec ACCEPT.

Il y a un peu de Bruce Willis dans l’allure de Wolf Hoffmann, même si certains diront que tous les chauves se ressemblent. Il y a surtout un peu et même beaucoup de Rudolp Schenker dans les gimmicks et dans le jeu de ce fringuant sexagénaire. De quoi rendre en définitive cet ACCEPT de très, très haute facture, pour le plus grand bonheur du bon peuple d’âge tout aussi respectable venu en masse dans cette ô combien chaleureuse Madeleine bruxelloise. Bon sang ne saurait d’ailleurs mentir quand on s’appelle ACCEPT, isn’t it Chicken Shack ?!

Au gré des splits et des reformations successives qui ont égrené l’histoire et le line-up du groupe, Wolf Hoffmann demeure assurément le dernier des Mohicans, toujours à la signature de la plupart des compos. De quoi sauvegarder intactes l’âme, le son, la ligne et le cachet ACCEPT. Secondé par une deuxième lead guitar – et même pas une troisième gratte cantonnée davantage dans le rôle de rythm guitar – Hoffmann fédère et rassemble, galvanise même, avec doigté et respectabilité.

Les deux lead guitars se relaient sur le podium ou plutôt le marche-pied posé au devant des planches, tantôt côte à côte, épaule contre épaule, tantôt monopolisant l’avant-scène à tour de rôle. La set-list est longue comme un jour sans pain et nous promène au gré des décennies: ACCEPT n’entend pas nous laisser sur notre faim, même si les habituels ronchons de service (des boomers grincheux et des has-been ringards drapés dans les fringues usés et défraichis de leur adolescence) estiment que la présence d’Udo aurait quand même eu son petit effet. « C’était bien mieux avant, mon bon monsieur…« .

Pas d’esbroufe, pas de frime, pas de tape à l’oeil : tout est ici au service d’une redoutable efficacité d’un sextet qui n’a définitivement pas besoin ni de flonflons ni de show ni de chichi – sans parler des manières. Quand on a des choses à dire, superflu d’enrober le discours par d’inutiles circonvolutions. Droit au but. Plus de quatre décennies qu’ACCEPT connait et l’air et la chanson: long live rock’n’roll ! Raison de plus pour passer sous silence le plus que dispensable open-act, « The Iron Maidens » – qui ne mérite même pas le caractère gras – alors même que Phil CAMPBELL était initialement prévu en compagnie de ses bien-nommés Bastards

… With love from Brussels : the hottest December w/ CLUTCH & AIRBOURNE

En ligne – online: notre second rendez-vous 2022 avec AIRBOURNE (au Cirque Royal cette fois) ce 16 décembre 2022 nous a dé-fi-ni-ti-ve-ment réconcilié avec le quatuor Aussie qui nous avait franchement et grandement laissé sur notre faim ces derniers temps. Mais toute cette déception n’est donc plus que souvenirs et histoire ancienne, Dieu soit loué (& Allah est grand) ! Quant à notre second CLUTCH de l’année, une semaine plus tôt dans cette même capitale mais dans une Ancienne Belgique bien peu garnie cette fois, les Ricains continuent de réinventer ce hard-rock-blues-stoner sans pareil depuis des décennies, mais sans trop faire recette ce soir (allez comprendre et expliquer ça à nos lascars du Maryland…).

Now online, et bien évidemment dans notre galerie de portraits

AIRBOURNE + Blues Pills – Cirque Royal, Bruxelles – 16 décembre 2022

AIRBOURNE nous a donc ce soir définitivement réconciliés, et il était moins une car ce 16 décembre 2022 est le concert de la (toute) dernière chance. Ca passe ou ça casse: les Australiens n’ont pas droit, n’ont plus droit à l’erreur au vu de nos derniers faces-à-faces au HellFest, au Cabaret Vert, à Leuven (Het Depot) ou encore à Luxembourg (Den Atelier) ces dernières années. Tous ces derniers gigs nous ont très franchement laissés sur notre faim de loup, tant les langueurs et les longueurs, tant les passages à vides et les moments creux nous pesaient et réduisaient à néant toute l’énergie par ailleurs indéniablement dégagée par le quatuor – et quelle énergie !

Rien de tout cela ce soir dans un Cirque Royal copieusement rempli et plus séduisant que jamais avec sa fosse libérée de tout fauteuil (et Dieux sait si ces fauteuils rouges en ont vu du beau monde !). AIRBOURNE nous offre enfin le galop effréné que nous n’attendions plus, une bonne heure et demi durant (rappel compris) sans reprendre son souffle, sans relâcher la bride un seul instant, sans même temporiser ni tâcher de reprendre haleine une seule seconde.

AIRBOURNE nous ramène ce soir aux plus belles heures de ses premières années, de nos premières amours partagées il y a bien longtemps déjà. Mustang fougueux ou train fou, le convoi est lancé à folle allure comme sans pilote, le canasson sans bride, l’écume aux lèvres, la locomotive crachant toute sa fumée. Convoi-fou sans pilote ? Non, pas vraiment: omnipotent et omniprésent, concentrant tous les regards et tous les projecteurs, Joel O’Keeffe est quasi seul à la manoeuvre, pilote exclusif de ce convoi de l’enfer, éclipsant et reléguant dans l’ombre – au propre comme au figuré – ses trois complices qui, pourtant, abattent un taf de titan. Un peu comme s’ils jouaient tous trois dans une division inférieure tandis que O’Keeffe brille au firmament de la Champions League. Au point que c’en deviendrait presque dérangeant, cette mise en avant permanente, cette espèce d’égocentrisme ou d’individualisme exacerbé.

AIRBOURNE est-il encore un collectif et un véritable band, ou plutôt devenu une bande de comparses interchangeables et de faire-valoir à la solde d’un tout-puissant et omniprésent O’Keeffe occultant la (sa) troupe, concentrant projecteurs, regards et… objectifs ? La prochaine étape sera-t-elle celle d’un changement de nom, du style O’Keeffe & Airbourne avant de laisser tout simplement place à O’Keeffe à l’instar de tant d’autres bands dont l’appellation d’origine a disparu pour mieux renaître sous le patronyme de leur leader? Si tant de groupes ont ainsi joué le rôle de tremplin pour quantité de carrières semi-individuelles, AIRBOURNE ce soir est redevenu l’AIRBOURNE qui nous a tant et tant séduit, retrouvant son ADN et sa vraie et totale dimension.

A moins que… à moins que ce dernier concert d’une longue, très longue et éprouvante année 2022 où les Autstraliens ont enchaîné tournée sur tournée soit, ce soir à Bruxelles, le bouquet final et la dernière bataille dans laquelle le groupe jette tout, sans compter, sans mesurer, sans économiser ni rien garder en réserve pour un lendemain qui n’a plus rien à exiger d’eux. Merci AIRBOURNE de nous offrir un tel bouquet final, devant un tel public, dans une salle aussi mythique et exceptionnelle. Aucun autre scénario ni aucune autre affiche n’aurait mieux convenu pour terminer en véritable apothéose cette année 2022.

Cerise sur le gâteau, un BLUES PILLS de derrière les fagots garnit l’affiche en première partie: un opening act aussi intense que court malheureusement, avec notre belle et sensuelle Elin Larsson en forme olympique comme toujours, prête à en découdre. Le set s’avère cependant aussi bref et frustrant qu’un coïtus interruptus, comme s’il fallait mieux se retenir pour AIRBOURNE

CLUTCH – Ancienne Belgique – Bruxelles – 11 décembre 2022

Une bien tristounette Ancienne Belgique affiche ses longues tentures qui camouflent si bien – ou si mal – les deux étages de galeries latérales ainsi que le balcon désespérément vides, signe que le bon peuple venu ce soir est bien plus qualitatif que quantitatif. N’en déplaise à ceux qui ont raté ce rendez-vous, CLUTCH ne s’en formalise pas et nous délivre un set tout bonnement… parfait. Pas bon ni moyen, pas plus excellent qu’historique: simplement parfait, juste parfait.

GREEN LUNG avait fait le nécessaire en première partie, chauffant une salle qui n’en avait pas besoin avec un hard-rock rafraichissant et renouvelé qui semble tout juste inventé la veille. Ou comment somptueusement réussir à réinventer l’eau tiède ou le fil à couper le plomb sans avoir l’air d’y toucher. Leur doom métal à l’ancienne dégage une ambiance particulière que renforce un organiste qui entend bien arracher le papier peint ce soir, et qui seconde admirablement un guitariste vraiment doué bien que ne payant pas de mine avec son look baba-lunettes-bandeau. On navigue entre les début du Sabbath, les premiers pas du Heep et les balbutiements du Purple – pour situer le vértable coup de force de ces jeunes Britanniques.

Quant à CLUTCH, les gars font le boulot et continuent leur petit bonhomme de chemin sans faire de vagues mais sans jamais lasser non plus. Sans vagues ni remous, mais toujours avec autant d’efficacité Neil Fallon monopolise l’avant scène et concentre tous les regards devant ses trois compères, relégués à l’arrière-plan, concentrés, têtes baissées sur leurs instruments pour un meilleur rendu encore malgré leur déconcertante tranquillité. CLUTCH balance la sauce sans relâche, enchaînant les morceaux à la volée, parcourant sa discographie que les spécialistes pourront mieux disséquer que votre serviteur. L’effet CLUTCH qui nous avait secoué le cocotier au HellFest l’été dernier a remis le couvert en nous décoiffant le crâne dégarni – et c’est bien pour cela que nous étions là. Mission accomplie de part et d’autre.

Now online : PORCUPINE TREE – Oberhausen – 06 novembre 2022

12 ans… Il aura fallu attendre 12 ans pour que le noyau dur de PORCUPINE TREE reprenne la route du live autour du magicien Steven WILSON. 12 ans d’attente pour un frisson de 2 heures 40′ d’une démonstration sans nulle pareille. 12 ans d’attente pour que des dizaines de milliers d’aficionados fassent enfin leur coming out en réservant à la bande à Wilson un accueil digne de ce qu’elle (il) mérite depuis 1984. Le Petit Poucet est devenu Gargantua. David s’est métamorphosé en Goliath. Mais dans le fond, pour les fidèles de la première heure, rien – strictement rien – n’a changé. Et Steven Wilson encore moins, flamboyant Lilliputien au beau milieu de l’immense scène de la Rudolph Weber Arena qui n’est même pas trop grande pour lui, tout juste à la taille de son génie. Now online, et dans notre galerie de portraits…