Lemmy à l’AB, ça alors ! Quoi: déjà 30 ans d’existence?! Et dire qu‘Overkill me semble être sorti en microsillon dans les bacs des disquaires l’année dernière seulement…! Même si cela devient un rituel presqu’annuel, un concert de Motörhead ne se rate pas. Par principe. Pour le plaisir. Et parce qu’il en est tout simplement ainsi. Celles et ceux qui ne peuvent malheureusement pas comprendre ce concept et cette lapalissade n’ont qu’à en être la prochaine fois. Ce sera leur premier concert Motörhead d’une longue, longue, longue série… ou le premier et le dernier d’une courte, courte, courte série !
Il n’y a pas que le patron des lieux qui est sur son cul (je cite son prospectus : Alors, là… je suis scié !… qui aurait pu imaginer une « association » pareille ?… à ne pas manquer !). Pour ceux qui suivent – comme moi – Carmine Appice, il faut savoir qu’il s’était entouré récemment lors de ses deux Guitar Zeus d’un bassiste hors paire (et je pèse mes mots) qui est aussi un redoutable co-compositeur : Tony Franklin. La toute toute première note du Guitar Zeus n°1 m’avait immédiatement tapé dans l’oreille, me faisant dire sur le champ que j’avais là entre les mains une perle rare, un véritable joyau. Lorsqu’ensuite Carmine décide de s’associer le temps d’un CD à Pat Travers, on pense déjà rêver. Mais que Carmine emmène dans l’aventure Tony et que tous trois se retrouvent live on stage à Verviers, là on est en plein délire. En plein délire. Cette soirée reste tout bonnement mémorable de par sa densité et de par le set que nos trois lascars nous livrent, mais également de par le caractère éphémère et donc rarissime de cette association en chair et en os qui la rend d’autant plus exceptionnelle et unique. Je n’en suis pas encore revenu. Et je n’ose même pas espérer revoir ce trio magique un jour sur scène…
Nouvel endroit en bordure du village pour ce festival rural et bon enfant qui, mine de rien, prend chaque année un peu plus de bouteille et d’ampleur: pour sa neuvième édition, le Ward’in rock a délaissé son traditionnel verger. Offrant confort et espace aux festivaliers, convivialité et plein de bières, vous obtenez un des évènements à ne pas manquer en Luxie. Le public ne s’y est pas trompé : 5000 personnes sont venues acclamer Starflam, Dog Eat Dog, Hollywood Porn Star notamment au milieu de stands aux allures de petits chalets offrant moulte boissons à des prix raisonnables. Elle est pas belle la vie ? Tu boiras bien quelque chose ? Une vodka ? Une p’tite kriek ? Ou alors un maitrank des scouts de Bastogne ? Allez santé ! L’Ardeur d’Avance fera-t-elle de ce petit poucet un ogre respecté et respectable… ?
A heavy day in the park, annonce le ticket. Et de fait: sous un soleil de plomb, nous relions Nijmegen pour y passer une heavy journée dans le parc en plein centre ville. Et il n’y a que de belles et grosses pointures à l’affiche de ce heavy day in the park. Nous nous concentrons sur deux des quatre scènes, et notre premier combo de la journée est PAPA ROACH qui laisse bien vite place à MOTORHEAD.
SLAYER prendra ensuite la relève : quand je dis que c’est une journée heavy, c’est une heavy journée ! Aussi lourde que le soleil tapant sur les têtes… Le cheveu dans la soupe qui s’en suivra s’appelle VELVET REVOLVER qui tente tant bien que mal – mais sans jamais y parvenir – de prendre dignement le relais de Gun’s & Roses.
Mais les compositions du Velvet ne sont pas à la hauteur et qu’on l’aime ou non, Axel Rose reste un pivot essentiel du band. Sans lui, c’est comme Thin Lizzy sans Phil Lynott, c’est comme AC-DC sans Bon Scott, c’est comme un pastis sans glaçon, c’est comme une belle fille sans cervelle (quoique…). Ma surprise de la journée, et je pèse mes mots, est la prestation d’AUDIOSLAVE : la claque du jour. Un véritable grand et beau moment avec Chris Cornell aux vocals. De quoi introduire magistralement la grosse pointure de la soirée : BLACK SABBATH, featuring le line-up original et originel. Ozzy est fidèle à lui-même dans toute sa splendeur – ou dans toute son horreur, c’est selon… – Tony Iommi est implacable et parfait, et la rythmique avec Geezer Butler et Bill Ward assure sans faille : du tout, tout, tout grand Black Sabbath, c’est sûr !
RAMMSTEIN qui clôture les festivités (et par la même occasion le festival) reste un moment, disons, particulier même si musicalement nous ne sommes pas dans la même catégorie ni dans le même registre. Pyrotechnie et mise en scène flamboyantes et fumeuses sont bien au rendez-vous, et le show dans toute sa splendeur est conforme aux attentes du public. Reste maintenant que, musicalement parlant, nous verrons dans quelques années si nos lascars passent la redoutable et implacable épreuve du temps : celle qui fait que l’Histoire – et le public – se souvient de vous…
Je me souviens comme si c’était hier de ma première rencontre avec Wishbone Ash: c’était en première partie de Rush à Frankfurt lors de la tournée Hold Your Fire. J’adore ces duels de guitares, même si nous ne sommes pas dans le registre de Lynyrd Skynyrd ni de Molly Hatchet ni de Blackfoot ni de tous ces groupes sudistes à la sonorité si particulière qui a fait leur renom. Mais il n’empêche que la formule Wishbone Ash a également tout pour me plaire, et ils semblent particulièrement apprécier le Spirit puisqu’ils y enregistreront l’année suivante leur DVD live – tout comme une kyrielle d’autres bands d’ailleurs. C’est dire si l’ambiance, l’atmosphère et l’âme qui habitent les lieux valent leur pesant d’or.
Après Rush hier soir en Hollande, le changement est conséquent et puissant avec les Ugly Buggy dans l’intimité d’une soirée d’anniversaire ce soir en Brabant Wallon ! Ou comment passer de l’impressionnante machinerie Rush à l’amateurisme et à la non moins sympathique spontanéité de nos potes. C’est vrai que depuis bien longtemps ne n’est plus Geddy qui se couche sur scène avec sa (contre) basse en équilibre au-dessus de lui. Show pour show, œil pour œil, dent pour dent… !
Quoi de mieux qu’un peu de blue grass / blues / boogie pour passer une agréable soirée d’anniversaire en charmante compagnie ? C’est quand même fichtrement plus décoiffant qu’un crapuleux DJ ou qu’un animateur naze de seconde zone ! Superbe ambiance que celle qu’insufflent nos lascars – particulièrement la version revisitée de Smoke on the Water qui déchaîne les foules. Retenez les filles, retenez les filles (… d’autant que pour la plupart c’est le seul morceau qu’elles connaissent… même si elles l’attribuent à Lynyrd Skynyrd ou aux Rolling Stones, on n’est plus à ça près). Ah! oui, je dois préciser que le batteur ici n’est pas celui d’origine…
Certes, ce n’est pas un concert en tant que tel, mais comment ne pas intégrer ce petit clin d’œil dans les événements rock’n’roll de cette année 2004 qui touche à sa fin ? Chouette surprise en effet que celle de découvrir dans ma boîte-aux-lettres un courrier en provenance de Ted Nugent le jour-même de mes… 40 ans ! Surprise qui m’est faite et qui me va droit au cœur, qui ne saurait pas non plus tomber plus à point : merci, merci à celles qui en sont à l’origine et qui se retrouveront dans ces lignes…
Rush 9 de 9. Nous terminons cette tournée européenne en même temps que Rush qui clôture en Hollande son R30 World Tour ce soir à l’Ahoy de Rotterdam. Nous sommes encore quelques-uns uns à monter chez les Kaas pour cette ultime soirée. Arrivant d’extrême justesse dans Rotterdam après quelques bouchons et égarements, et surtout une file interminable pour accéder au parking, nous pénétrons dans l’Ahoy juste avant l’extinction des lumières… et de l’inénarrable et habituelle clameur qui s’en suit – quelle que soit la salle, quel que soit le public, quel que soit le pays où le rituel se répète inlassablement soir après soir. Nous sommes en general admission, et c’est très, très, très bien ainsi pour approcher la scène. Comme lors des huit concerts précédents, le crew participera à la bonne ambiance et à la bonne humeur générale au moment de 2112 lorsque les « Pirates of Syrinx » arboreront le drapeau à la tête de mort depuis la console de mixage. Il en est de même tous les soirs lorsqu’un roadie (ou un guest, c’est selon) se pointe sur scène déguisé en pirate ! La clôture du concert – et donc la clôture de la tournée mondiale – est l’occasion de voir débarquer sur scène et à la totale surprise de nos trois lascars c’est sûr, quelques beautés locales pas piquées des hannetons, les bras chargés de tulipes qu’elles éparpillent à tout va sur scène et dans le public. Manière de clôturer en beauté une tournée de toute beauté également, annonçant un repos bien mérité c’est certain. Chapeau, les gars, chapeau bas. Mais que devez-vous bien avoir en tête à ce moment précis… ? Nous, c’est un fait, petit coup de bambou et de blues à l’issue de neuf si fantastiques soirées. See ya, Ol’ Chaps. And welcome back home.
Rush 8 de 9. Encore une journée de travail sérieusement écourtée pour être à l’heure dans cette Festhalle de Frankfurt. Nous assistons là à notre troisième concert de Rush en ces murs historiques, voire tristement et sinistrement historiques s’il fallait remonter au 3ème Reich. Véritable cerise sur le gâteau, l’entièreté du show est filmé par le biais de caméra VHD (very hight definition) et enregistré en Dolby 5.1. Les maîtres d’œuvre sur scène : Rush. Les orfèvres à la technique : une société belge (!) qui est la référence européenne si pas mondiale en la matière : Outside Broadcast. Le dvd intitulé simplement et sobrement R30 sort deux ans plus tard, en 2006 – R30 en référence évidemment à l’intitulé de la tournée, et donc au 30ème anniversaire de RUSH tout simplement.
Le public est d’autant plus chaud qu’il sait qu’il fait désormais partie de l’Histoire de Rush. Le travail des cameramen, perchistes et autres techniciens est assez remarquable à observer, et la salle est anormalement illuminée d’un nombre incalculable de spots aux couleurs chatoyantes de telle sorte que toute l’audience soit également sous les feux des projecteurs – au propre comme au figuré – et dès lors bien visible sur le dvd. Tout cela rajoute encore à la magie du moment. Le dvd ne reprend malheureusement pas l’intégrale du concert, mais seulement deux heures sur trois – y a-t-il plus beau et plus poignant souvenir que celui de posséder l’enregistrement live de ces instants magiques ?! La salle est fichtrement belle à l’écran, sans que cette esthétique particulière ne m’ait pourtant frappé l’esprit sur le moment même. Soirée magique donc, nuit courte, les oreilles sérieusement atteintes malgré tout – à moins que ce ne soit les poches sous les yeux…