"La seule chose en Belgique qui unit les Wallons et les Flamands, c’est le football… et K’s CHOICE !" – voilà qui est dit et bien dit (pour les amateurs de foot et de K’s Choice à tout le moins). Ou comment la Sarah BETTENS accompagnée de son frère Geert se met le public dans la poche sous un déluge d’applaudissements !
Faut dire que nos quatre jeunes Américains d’A FRAGILE TOMORROW en première partie, débordant de spontanéité et de simplicité, s’étaient déjà fait de la même manière quelques centaines de potes dans l’audience en narrant de manière ô combien humoristique les péripéties de leur arrivée – épique – à Bastogne: leur gps les conduit de fermes en fermes avant de finalement les amener à la salle Jean XXIII enfin ! Sarah BETTENS et son Geert de Bro. les rejoignent le temps d’un morceau, avant de prendre ensuite légitimement possession de la scène pour un set d’une bonne heure vingt – le minimum syndical.
Pas de "fosse" à l’avant-scène, les Bettens souhaitant pour la circonstance une salle docile et assise – tout comme eux, aussi statiques face à face avec un public désormais caméléon. Soit. C’est vrai que le set n’est pas des plus amplifiés ni des plus remuants, s’assimilant davantage à une (trop) sage prestation bien policée, toute en douceur et presqu’en tendresse. Une efficace incursion dans le répertoire des Black Keys avec une adaptation réussie de leur "Lonely Boy" fournit la touche le plus rock’n’roll (façon de parler) d’une soirée où donc douceur, intimité et ouate sont les mots d’ordre.
Le papier de verre n’est pas de circonstance ce soir, et ceux qui espèrent du K’s CHOICE davantage amplifié et tonique en restent pour leurs sous et sur leur faim (fin ?). A l’image d’un piano vintage sur scène, que personne n’aura remarqué n’être finalement qu’une coquille vide, un leurre abritant un synthé tout ce qu’il y a de contemporain. Un contraste tout à l’image (et au son) de cette soirée..?!
After cancelling twice an european tour a few months ago in 2013, this winter tour 2014 is cancelled again.
Sad but true. God bless Lemmy !
It is with great regret that Motörhead has to announce the cancellation of their European tour, scheduled to start February, 2014. Many concerted, diligent and focused efforts were made by founding member, and international icon, Lemmy Kilmister to deal with a range of health issues relating to diabetes. While there has been undoubted progress, Lemmy and the band were advised by doctors that it was still too soon to resume full touring activities, and so for the good of the future, the band and Lemmy reluctantly agreed to cancel. No-one is hurting more over this than Lemmy, and he feels the aggravation and inconvenience of every ticket, and every method of transportation, already paid for by loyal fans in anticipation of the tour. Being a road warrior of over 50 dedicated, non-stop years, it is equally distressing for him to be unable to occupy the top lounge of the trusty tour bus (his spiritual home) but Lemmy recognizes that his long-term health must win. It goes without saying that Lemmy profusely apologizes for inconveniences caused, but he does want everyone to know that he is continuing on the road to a full recovery, and that the prognosis long-term is very good. – January 24, 2014.
♠ MOTORHEAD / SAXON European Autumn Tour 2013 : cancelled ♠
Après que MOTÖRHEAD ait déjà interrompu rapidement sa tournée d’été, nouvelle annulation de la tournée automne/hiver due aux complications de l’état de santé de notre Lemmy…
From the tour management & record cie – for immediate release:
« I have to sadly let you know that Motörhead has had to postpone the forthcoming European tour until early next year, 2014. We have made the decision because I am not quite ready to hit the road yet, and am working my way back to full fitness and rude health. Don’t worry – I’m not about to start promoting veganism and alcohol-free beverages, but it is fair to say that I personally have been reconfiguring areas of my life to make sure I can come back fitter and stronger than ever.
It disappointed me tremendously to have to say I wasn’t quite ready to hit the road yet, but not nearly as much as it would’ve disappointed me to go out, play some average shows and watch my health give way long before the tour was over! When people come to see a Motörhead tour, they expect a Motörhead show, and that is exactly what you will get as soon as I am fit and ready to rumble.
Your patience and understanding is appreciated…and know that I’m getting stronger and stronger every day, so watch out next spring Europe and we will see you then.
Thank you all,
Lemmy – Oct.30th, 2013 »
AC-DC qui joue désormais sans Bon Scott est-il un tribute à AC-DC ? Le dernier show de LED ZEPPELIN sans John Bonham était-il dès lors le fait d’un tribute band ? Quand BLACK SABBATH tourne sans Bill Ward, est-ce pour autant un ersatz du Sabbath ? Il en est de même pour le Rory GALLAGHER’s Gerry McAVOY’s Band of Friends : Rory GALLAGHER est de retour sur les planches ici-bas, point barre – et si ce n’est (quand même) pas le cas, c’est tout comme !
Ses comparses historiques le lui rendent bien durant près de 2 heures époustouflantes de bonne humeur, de complicité et de sueur en veux-tu en voilà. « Mon français est de la merde, my german is scheiße, my English is shit but my Irish is very good ! » : le ton est donné et il en sera de même toute la soirée avec un McAvoy plus excité que jamais. Pour leur part, les quelques Flamands ne doivent pas spécialement apprécier l’imitation gutturale et burlesque (satirique ?) de leur dialecte par McAvoy manifestement en verve et en très, très grande forme ce soir ! Ses clins d’yeux au Marcel pour qui il fait notamment entonner un « Happy Birthday » collectif se couple à d’autres souvenirs partagés d’anecdotes vécues aux côté de Rory. Quand on écoute McAVOY en narrer une remontant à 1973, un frisson nous parcourt l’échine en pensant qu’il y a 40 ans, le fidèle Gerry était déjà sur les planches aux côtés du Patron. Et avec la même Fender Precision Bass désormais vintage qui porte les stigmates de quatre décennies d’outrages et la patte (ou plutôt la griffe) de chacun des albums de Rory.
Si Ted McKenna à l’impressionnant pedigree est arrivé pour sa part sur le tard à leurs côtés, le sourire comme gravé de naissance que son faciès arbore en permanence amplifie naturellement les éclats de rires et autres signes extérieurs de très, très grand contentement complice qu’expriment McAvoy & Marcel « Rory » Scherpenzeel. Ces trois là nous en foutent plein la g… et il s’en faut de peu de recevoir un coup de manche dans les gencives alors qu’ils jouent au plus près du public comme pour mieux communier avec le Boss et ne faire qu’un en hommage au regretté Rory. "Il" est bel et bien présent parmi nous ce soir, au milieu, au-dessous, devant, derrière, partout… Rory n’aura jamais fait le disque de trop, que du contraire : sans doute le mythe réside-t-il dans cet état de fait. Des pointures pareilles celebrating the music of Rory GALLAGHER qui chaussent aussi large, ça ne se trouve pas chez le premier cordonnier venu : blood and guts, était-ce le concert de l’année au Spirit… ?
Avec Alain en concert, il y a PIRE sur scène ! Ah ah ah ! on a dû la lui faire 1000 fois celle-là, mais jamais nous, alors hein bon… Il était une époque (révolue) où la musique n’était pas encore devenue un produit de consommation de masse. Elle n’était pas non plus vomie de manière virtuelle et dématérialisée où qu’on aille, où qu’on soit, quoi qu’on fasse, à tout moment et à toute heure du jour et de la nuit. A cette époque, les groupes qui perçaient n’étaient dès lors pas le fruit du hasard, ni l’oeuvre de manchots, ni de fils-à-papa ni de pistonnés de majors. Ni des bourrins mal dégrossis ou pas encore secs derrière les oreilles comme tous ceux qui encombrent aujourd’hui les réseaux, le net et les radios. SUCH A NOISE faisait partie de ceux-là, de ces groupes qui en avaient dans le froc. Et on peut encore dire ce soir, sans forcer le trait, qu’on n’a sans doute pas fait grand chose de mieux en Belgique ces dernières décennies dans ce créneau. C’est assurément le moment fort de cette soirée-anniversaire au cours de laquelle Alain PIRE décide de passer le cap des 3×20 entouré sur scène de ses groupes actuels, jeunes ou moins récents !
SUCH A NOISE, c’est un power-quatuor aux compos percutantes, entre les mains expertes de pointures inutiles de nommer ici – ce serait leur faire injure. C’est assurément LE concert de la soirée-quadruple shows qui retient le jubilaire plus de 3h30 sur scène en compagnie de ses comparses plus ou moins interchangeables se succédant au gré des formations qui s’enchaînent.
Effets 3×20 ou pas à mettre au passif de l’intéressé, toujours est-il que pas de pulvérisation de guitare ce soir sur les planches du Spirit: un concert de SUBSTITUTE qui ne se clôture pas en apothéose par My Generation et désintégration de guitare est-il vraiment un concert de SUBSTITUTE…? La question reste posée. La set-list mentionnait pourtant bien le titre, alors allez savoir si le vieux voulait se préserver les reins pour le reste ou quoi ou qu’est-ce…
Alain Pire Experience s’en suit avec un bien trop bref aperçu qui ne fait que nous donner l’eau à la bouche de ce que sera le prochain album de ce tout nouveau projet. Place enfin à ABBEY ROAD pour terminer en fanfare cette soirée. N’auront manqué ce soir sur les planches du Spirit que Michel Drucker Experience, Huy!, Les Révérends du Prince Albert, Flouze (avec ou sans Jo Lemaire), Burning Plague, etc. Mais il aurait alors fallu une nuit entière pour faire honneur à la prolixité de l‘animal. Pour ces 70 ans peut-être. Avec Alain sur scène, il y a Pire en concert disions-nous donc…
3ème festival en 8 jours: notre haute-saison (f)estivale se termine en force et en beauté avec le bouquet final du Ward’in Rock Festival. La Grande Famille des bénévoles & organisateurs nous réserve derechef un accueil qui fait du Wardinne ce qu’il est devenu au fil des (17) années de son existence: une vaste garden party à laquelle on se rend en famille. Synonyme de convivialité, de simplicité et de chaleur bien ardennaise tant front-stage que back-stage, on y retrouve avec plaisir(s) d’années en années les mêmes têtes. L’affiche proposée est au demeurant toujours aussi éclectique, leitmotiv pour drainer la toute grande foule sur le Plateau.
CALI éclabousse la soirée du samedi avec une prestation tonitruante et véritablement détonante. Transformé en véritable bête de scène, excité comme une puce, le show qu’il offre aux 5.000 festivaliers est une over-dose sur-vitaminée que finalement bien peu de showmen – et apothicaires – français sont en mesure de délivrer. Le qualificatif "rock’n’roll" n’est même pas usurpé pour ceux – comme nous – qui se prennent dans la figure un étonnement à l’image de l’énergie communicative dont il éblouit l’assemblée.
CALI est là en véritable entertainer mais aussi en excellent public-relation devenu maître dans la technique d’entretenir malicieusement et de promouvoir habilement son image. Et si c’est en misant sur la consentante et lâche complicité de votre serviteur, pourquoi s’en cacher…?!
Cependant, le fait que CALI ait passé une bonne partie de la journée sur le site avant même sa prestation de fin de soirée est synonyme de la simplicité et de la chaleur du gars qui ne se prend toutefois pas la tête: notre coup de coeur / découverte de cette seconde soirée du Ward’in 2014 !
Coup de coeur prévisible et attendu de la veille: EIFFEL, qui méritait (très) haut la main de figurer en tête d’affiche sur la mainstage en lieu et place de celle du marquee. L’espace de la "petite" scène est trop réduit que pour contenir toute la rage boulimique du quatuor français manifestement en forme, les gredins.
Au menu de cette prestation explosive: un Nico toujours aussi impressionnant et showman à la guitare nous réservant les meilleurs effets qui soient en jonglant pieds et mains avec ses pédales, une Estelle percutante à souhait et des percussions toujours aussi claquantes entourant un Romain en leader quant à lui toujours aussi charismatique.
Charismatique, voilà un terme qui lui convient parfaitement. Rencontré l’année dernière déjà au festival Terres-Rouges chez le Grand-Duc (voir lien ci-contre), il conserve toujours le souvenir de notre courte rencontre – et n’a pas perdu non plus son sens de l’humour d’ailleurs. A moins que notre look l’ait franchement definitively marqué pour qu’il s’en souvienne à ce point!?
EIFFEL est devenu grand et adulte, au point de rendre maintenant superflues et franchement déplacées les éternelles références à NOIR DESIR (ou allusions à NO ONE IS INNOCENT) dont "on" continue à les affubler: fuck off! Coincés dans le programme entre les deux autres têtes d’affiche plus soft et propres du vendredi, les Français tamponnent de leur cachet real rock’n’roll cette première journée du Ward’in.
L’énergie brute de CHATEAU et sa merveilleuse section de cuivre font trembler le marquee le samedi. Z’iront loin, ces petits gars – s’ils arrêtent de laisser tomber leur guitare et de casser les cordes de leur basse – à moins que ce ne soit effectivement là le signe d’une énergie à peine contenue et difficilement canalisable?!
Les constructions complexes et alambiquées de BRNS marquent notre objectif et notre ouïe: avec un peu plus de décontraction et d’échanges avec l’audience, sûr qu’on aurait davantage encore pris notre pied.
Gibier et délices de la mer au menu : les locaux d’ARDENNE HEAVY et leur hure (!) explosent les tympans en nous offrant un bon pâté ardennais et font de nous de la tête-pressée avant que la carte nous dirige vers les fruits de mer avec les Anglais de KING PRAWN et à nouveau une section cuivre des plus ronflantes. Les rois de la crevettes anglais étrennent même sur scène un tout nouveau morceau dont les lyrics à ce point fraîches défilent sur l’iPod nécessaire au lead singer. Partager ensuite backstage un Jack Daniel’s dans la fraîcheur de fin de soirée avec ces Anglais et ces Ardennais demeure la meilleure manière de clôturer une bien belle édition: "After a day drinking ferociously strong Belgian beer, Ward’in festival is still able to stand up for some wildstyle…" posteront-ils le lendemain…
La veille avait permis à PUGGY de déchainer une foule semblant n’être venue en grande partie que pour ces trois beaux âtres qui, musicalement, restent toutefois totalement inoffensifs. Plaisants certes, les trois playboys, mais au doux venin inoffensif à l’instar d’un trio d’eunuques en virée au bordel. Saluons néanmoins le Matcheu qui, after show, passe une éternité à signer autographes et à répondre en toute gentillesse à mille questions que lui posent une grappe de jeunes fans backstage: attitute franchement impressionnante de patience, de gentillesse, de douceur et d’attention, aux antipodes de certains qui feraient bien d’en prendre de la graine.
Peu auparavant, le grand échalas de SAULE occupe les lieux sans démériter, que du contraire même: le dusty man tient toutes ses promesses avec en sus la palme de la simplicité sur scène.
Loin de nous l’idée de passer sous silence et de jeter le voile sur d’autres formations, mais il est vrai qu’à côté de l’énergie époustouflante de SKARBONE 14 et plus particulièrement celle de son bassiste, les sets de (notamment) Balimurphy et de Pale Grey font – comme leur nom l’indique et en toute sévère subjectivité – pâle figure…
Rendez-vous pour une 18ème édition en 2014, mêmes endroits & mêmes heures front & backstage, hein les gars?! On ne va quand même pas s’arrêter en si bon chemin, non peut-être: alleï, remets une drache, c’est moi qui régale… !
ARNO 1er, couronné il y a quelques décennies déjà, reste Maître et Seigneur non seulement d’Oostende mais également de notre scène nationale – même si le titre de Saigneur lui conviendrait nettement mieux ce soir vu une set-list résolument (méchamment?) rock’n’roll. Le band bien couillu qui l’accompagne est un rouleau compresseur de tout premier ordre et sert un ARNO qui se la jouerait presque destroy s’il se laissait vraiment aller comme on pourrait l’imaginer.
C’est toujours une surprise avec l’Ostendais sur scène, ne sachant jamais ce qu’il peut nous réserver d’un soir à l’autre, le meilleur comme le pire. C’est assurément et à nouveau le meilleur qu’il nous offre sur la mainstage de Verviers, mêlant un son lourd et gras à son humour inversement fin et léger – quoique. Prenant même le risque d’expurger de sa set-list ses tubes les plus mainstream, deux TC-MATIC de derrière les fagots font néanmoins exception. Au vu de l’accueil qui leur est réservé, putain, putain, ARNO, t’es vachement bien !
Elliott MURPHY précède ARNO sur cette même mainstage en début de soirée. Le flibustier de la gratte reste toujours aussi sympathique, chaleureux et simple lorsqu’il s’agit d’adresser quelques mots en français à l’audience. Quelques reprises (Neil Young,…) ponctuent un set propret et sans surprise, presque plat et sans moments forts ni longueurs non plus d’ailleurs. Un set à l’image du bonhomme: sans vague ni effluve, sans un mot plus haut que l’autre, à l’instar d’un long fleuve (trop?) tranquille à qui on ne la fait plus et qui en a vu d’autres…
A l’affiche de ce dernier jour également – et parmi la septantaine d’artistes au programme de ces 3 jours – l’IRISH COFFEE de William Souffreau (les Deep Purple ou Uriah Heep.belges du début des… seventies!) revient mollement aux affaires, tandis que la pas-si-douce-que-ça Colline HILL joue également les intermèdes sur des scènes annexes. Nonobstant tous ces bons moments, un dimanche verviétois gris qui fleure l’automne et pue la rentrée, ça fout un peut les boules quand même…!