Neil YOUNG @ Sportpaleis Anvers – 09 juillet 2019

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Masterpiece… Intemporel… Ni plus, ni mois.
Le parrain du grunge est un des derniers monstres sacrés du r’n’r circus – et on ne parle pas ici des momies vivantes du folk (aka Bob Dylan) ou autres clowns (Garfunkel & Cie) dans le domaine de la variété grand public…
Du haut de ses presque 74 ans, Neil YOUNG demeure toujours aussi irradiant et charismatique sur scène. Neil YOUNG était à Woodstock il y a 50 ans, et nous balance encore un demi-siècle plus tard un best of de 2h30 (oui: 2h30 !) qui balaye un florilège de sa longue carrière. Choisir, c’est renoncer, et papy YOUNG a dû sacrifier quelques pièces d’anthologie pour faire rentrer le tout dans ce set d’une pourtant remarquable durée. Un Forest National plein à craquer aurait néanmoins été préférable à un Sportpaleis au dernier balcon vide et à l’acoustique perfectible. Mais peu importe: cette courte tournée 2019 d’une quinzaine de dates seulement, américaines et européennes confondues, a le remarquable privilège de pointer la Belgique sur la carte du monde estampillée Neil YOUNG. Cadeau à la Belgique: YOUNG n’avait plus joué sur scène "On The Beach" de 1974 depuis 16 ans, et ce morceau n’avait plus été interprété depuis les années 1970 avec un groupe complet.

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Qui d’autre mieux que Dominique Simonet pour témoigner de ce concert, comme il le fait dans La Libre Belgique de ce 10 juillet ? (article © LLB sous le titre "Neil YOUNG sauvage et impérial à Anvers: le Canadien a livré une prestation sublime, au Sportpaleis, ce mardi soir"). Jouissons de sa prose :
"A 73 balais, avec son parcours phénoménal et son répertoire colossal, Neil YOUNG n’a évidemment plus rien à prouver, sauf qu’il est toujours là et bien là. Il l’est. Une fois encore, le Canadien en a fait une brillante démonstration au Sportpaleis d’Anvers, mardi soir. Hey hey ? Rock’n roll is here to stay !

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"Après quelques dates comme pour s’échauffer aux States, Neil Young a abordé l’Europe fin juin avec son groupe favori du moment, Promise of the Real (…). C’est le groupe formé par Lukas Nelson qui préside à cette tournée. Lukas, né à la Noël 1988, ainsi que son frère cadet Micah, guitariste et fils de Willie Nelson comme lui, font figure de jeunots à côté de pépère, mais ils ont déjà bien intégré le code vestimentaire : chemise a carreaux ou T-shirt fripé.
"Liquette quadrillée et T-shirt noir maison en coton bio vendu 35 euros au stand merchandising à l’entrée du Sportpaleis, le Loner est fidèle à lui-même. Sous son chapeau informe émerge un buisson de rouflaquettes. Le tout tient sur des chaussures de sport-rando improbables, qui assurent une réelle stabilité à ses vieilles quilles. Il en faut bien, avec l’éruption musicale qui se prépare.
"Dans un Sportpaleis aux tribunes pas pleines mais au parterre bien garni de fans en fusion, Neil Young a déployé un concert à la structure somme toute traditionnelle : une première partie électrique, une passe de quelques titres acoustiques et puis on remet la prise pour un final endiablé (…). Manche au clair, la Old Black hurle, mugit, gémit, chuite, beugle, se tord de douleur et de plaisir à la fois. C’est là qu’on voit que les Promise of the Real sont peut être des gamins, mais pas de la bleusaille. Pas de coup de Trafalgar pour les enfants Nelson, qui ont du répondant et font un fameux boulot après de Young. On le verra encore souvent pendant ces 2h30 de musique, notamment sur « Cinnamon Girl », un chanson, comme bien d’autres, d’un temps où ils n’étaient pas nés (…).

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"Quatre accords ascendants, autant en descendant, et le tour est joué. Ces chansons à la Young ont tout pour devenir des hymnes et ouvrir à de longs développements de guitare, l’essence même de l’art youngien. Sur des tempos mi-lents (ou mi-rapides selon le point de vue), cela prend vite une allure entêtante confinant à fascination hypnotique (…).
"Mardi soit à Anvers, 20 titres ont été joués sur deux heures trente, ce qui fait sept minutes et demie par chanson. En moyenne… A part les écrans latéraux, maquillés en vieilles téloches à tube cathodique, le décor est réduit à sa plus simple expression : un buste de chef indien que Neil trimballe toujours avec lui en tournée, comme un fétiche. Pour lui, l’essentiel, sa raison d’être là, c’est la musique, point barre. Il y en a qui aiment que le chanteur raconte des histoires, sa vie, des blagues, fasse son show. Neil Young, son show, c’est lui. On l’entendra juste demander au public, comme à chaque concert, « How are you doin’ ? » (…).

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"Et puis c’est parti pour un final de folie, lancé par le très parlant « Fuckin’Up », suivi de l’accusateur « Cortez the Killer ». Les hymnes rock « Hey Hey, My My (Into the Black) » et « Rockin’ in the Free World » emportent la salle au comble de l’excitation (…). Neil Young reste le musicien absolu, l’un des derniers porte-drapeaux d’une contre-culture qui s’étiole. Même pas fatigué après plus de deux heures. Et quelle belle façon de dire au revoir que « Roll Another Number » (for the Road) », très inspiré, avant une petite danse du groupe, sautillant en rond comme des sportifs après un bon match. Un match brillant en l’occurrence (fin de citation ©).

Neil YOUNG featuring Crazy Horse – Rockhal (Esch-s/-Alzette, GD Lux) – 11 juillet 2013

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Il nous faut reconnaître, chers Amis, que nous vivons la première – et probablement la dernière – décennie durant laquelle nous avons le rare privilège de côtoyer sur scène des monstres sacrés, que d’aucuns appelleront péjorativement mais de manière peut-être réaliste des papys du rock. A cet égard, Neil YOUNG fait partie des premiers nommés, avant d’être peut-être catalogué plus tard dans la seconde catégorie lorsqu’il n’aura plus le feu sacré dont il fait une brillantissime démonstration ce soir encore. Dans les décennies à venir, ceux qui arpenteront encore la scène à 60, 70 ans ou plus si affinités ne seront plus que des has been ou que de simples performers tout ce qu’il y a de plus banal, l’Histoire du Rock ne pouvant se répéter et ne gratifiant du titre de monstre sacré que ceux qui ont eu la primeur de cet instant, de cette génération, de cette décennie.

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Comme pour se faire pardonner de nous avoir fait subir un inter-mède inter-minable avant de monter sur les planches, le bougre d’Ontario débute par un flamboyant "Love and only love" – LE morceau qui m’a explosé à la figure in illo tempore, découvrant par-là toute la puissance, toute la démesure et toute la Neil YOUNG‘s touch. Ce prélude à une première heure d’anthologie sera suivi d’une seconde heure un peu plus inégale – moins électrique, dirons-nous – avec quelques langueurs/longueurs dispensables. Le tout plus que saupoudré de quelques morceaux de bravoure tirés de sa dernière galette featuring Crazy Horse qu’il retrouvait pour l’occasion et qui l’accompagne ce soir live on stage. Clin d’oeil à l’actualité ou coïncidence de derrière les fagots, le show débute par l’hymne grand-ducal. Neil YOUNG, Crazy Horse et une partie du crew, découverts, se tiennent au garde à vous ou main sur le coeur face à un public pour le moins interloqué, un immense étendard tricolore drapant le fond de scène. Humour made in Ontario ou manière de célébrer à la mode canadienne la première véritable crise politique de l’histoire du Grand-Duché…?!

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On ne se refait pas, et Neil YOUNG particulièrement à son (grand) âge. A l’exception des moments où les vocals imposent sa présence au micro face au public, le Jack Nicholson du rock passera tout le reste des 2h25′ de concert à mouliner méchamment face-à-face avec ses deux comparses guitare-basse. Parfois presque manche contre manche, les trois compères se tiennent dans un triangle d’un mètre carré tout au plus (calculez-en le côté en sachant qu’il s’agit d’un triangle équilatéral dont la base est disposée parallèlement et au pied du podium de la batterie…). Le son et les harmoniques que le YOUNG sort de sa Gibson demeurent extraordinaires durant ces interminables et jouissifs moments de délire-distorsion et ces dérapages parfaitement contrôlés – à l’image d’une Corvette survitaminée en plein drift, basculée à 45° dans une courbe sans fin à 300 à l’heure. On en redemande, on en redemande – même si quelques têtes grises dans l’assemblée quittent les lieux en cours de set, semblant sans doute trouver le bougre quelque peu trop bruyant/brouillon en comparaison d’autres moments plus intimistes du style "Blowing in the Wind". YOUNG reste fidèle à lui-même, et c’est pour cette raison que la Rockhal a fait salle pleine ce soir: "Thank you, audience" sera quasi le seul mot que l’homme au chapeau adresse personnellement au public qui l’aura vu ce soir davantage de profil ou de dos que… de face. Chapeau bas, Monsieur YOUNG : vous restez (presque) parfait. Keep on Rockin’ in the Free World !

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Neil YOUNG – 18 juin 2001 – Gent

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Si mes souvenirs sont bons, c’est Novastar en première partie qui tente de chauffer la halle aux bestiaux, mais seuls les néerlandophones – majoritaires évidemment – semblent se prendre au jeu : c’est-à-dire les trois quarts de la salle quand même. La toute grande foule est bien là pour le Grand-Père du grunge – titre à la con décerné par un quelconque média, repris ensuite par tous… Au milieu d’une scène transformée en un décor intimiste avec lampes à pied et lumières tamisées, Neil débarque avec son Crazy Horse pour nous emmener dans plus de deux heures et demie de bonheur total. Mon morceau fétiche du moment Love & Only Love est pour ma part le point d’orgue de cette soirée extraordinaire – au vu de son immense répertoire, rien ne me garantissait que Neil intégrerait ce morceau dans sa set list. Quelle prestation, mes aïeux : une grande soirée, mémorable et dense, intense et puissante. Neil dégage ce quelque chose qui fait que même après avoir quitté la scène après son set, celle-ci reste imprégnée de sa présence et de son empreinte. Thanx, Neil, thanx : you’re great !