Étiquette : Rockhal Esch
Certains sold-out font particulièrement chaud au coeur, et sont plus poignants que d’autres. Celui d’ARNO ce soir à la Rockhal de Esch-sur-Alzette fait partie de ceux-là. C’est un grand ARNO qui foule la scène et qui nous offre du tout, tout grand ARNO. Celui qui nous émeut en l’écoutant chanter. Celui qui nous fait rire en l’écoutant conter. Celui qui nous fait danser en l’écoutant jammer.
Son nouvel album "Human Incognito" encore tout chaud sous le bras, ses nouvelles pépites n’en sont que plus fraiches et plus vierges encore en live. A l’instar de l’odeur qui baigne la boulangerie au petit matin alors que les miches sont à peine sorties du four.
Et de miches, il en est toujours beaucoup question avec ARNO, passant de la tête de bite de Mireille Mathieu (sic) aux gros roberts de sa grand-mère, sautant des miches aux moules, s’ébrouant des filles du bord de mer jusqu’aux putains (d’européens), sans oublier de s’émouvoir – de nous émouvoir – sur les yeux de sa mère qui elle aussi adore le noir.
Son dernier chef d’oeuvre délivre en live une puissance terrible et redoutable à l’image du remarquable band qui l’entoure, et ses nouvelles compositions demeurent le fidèle reflet de l’homme: hétéroclite et imprévisible, passant de la poésie à l’anarchie, des pulsions aux émotions. ARNO réalise comme toujours la magie de l’alchimie, celle de tout ingérer et de tout intégrer dans le melting-pot de 5 décennies d’un répertoire tantôt iconoclaste, tantôt si profond.
Putain, putain, c’est vachement bien un concert d’ARNO le jour même du 25ème anniversaire de la disparition de l‘Homme à la Tête de Chou: on aurait voulu mieux faire qu’on n’y serait pas parvenu. Que surtout l’alcool conserve bien des années encore la voix de notre ARNO national, et que les fumées continuent de tanner sa silhouette fatiguée et chiffonnée, et le plus longtemps sera le mieux. Après tout, il est presque tout ce qu’il nous reste de national avec la fête et les frites. Le reste est entre temps devenu fédéral.
Le Michael Shepherd Band ouvre la soirée avec 20 minutes d’avance sur le timing annoncé – deuxième fois d’affilée que la Rockhal nous fait le coup. Et Shepherd et sa clique ont beau être du coin, ce n’est pas une raison pour ne pas laisser les gens arriver de plus loin, non mais ?! Place nette est ensuite faite à l’heure dite pour 77 (aka Seventy Seven): une formation hispanique littéralement explosive qui a le bon goût de secouer le cocotier en alliant panache et compos au napalm.
Ces gamins-là ont dû, enfants, tomber et macérer des années durant dans une marmite de sangria épicée AC-DC, et n’en ressortir que pour sniffer à l’excès du Airbourne pendant toute leur adolescence – de laquelle le batteur semble d’ailleurs à peine émerger. Excellemment gal-va-ni-sants, ces jeunots !
Et que dire de leur r’n’r touch lorsque voilà-t-y pas qu’ils remontent sur scène pour un virulent rappel de Dieu le Père (Madre de Dios ?) alors même que les lumières de la Rockhal se sont rallumées et que la sono d’ambiance crache derechef son Aerosmith dans l’attente de Michael Schenker. Didju dis, ‘ y a pas que la sangria qui est relevée, à Barcelone…!
Le Temple du Rock ne fait pas énormément recette ce soir – cela vaut tant pour le contenant que pour le contenu. Pourtant, avec son dernier opus au titre très mystique "Spirit on a Mission ", Michaël SCHENKER et son Temple of Rock continue néanmoins de nous surprendre. Große ying & yang, Herr Schenker ! Et ce n’est pas faute de ne pas l’avoir (re)vu depuis belle lurette, ni lui ni d’ailleurs cet été ses anciens comparses de SCORPIONS. Ni même tout dernièrement encore son autre alter ego transfuge du band teuton: Uli Jon ROTH.
Entouré à nouveau ce soir de Buchholz et de Herman Ze German, ce ne sont pas moins de 4 piliers historiques du SCORPIONS vintage qui sont à la fête de notre agenda automnal. Yawol ! Et yabon surtout.
SCHENKER déroule un set d’1h35′ sans temps morts aucun… mais pas plus de rappel non plus. Même pas fait le coup de la panne… Le minimum minimorum syndical est de stricte rigueur ce soir, et cela se révèle un peu short pour nous gratifier d’un florilège réellement exhaustif de UFO et de SCORPIONS tout en ne négligeant pas non plus sa production propre. Mais bon, le condensé demeure néanmoins hautement jouissif, bien davantage que peut l’être un concentré à défaut de tomates fraîches. Les vocals démontrent encore leurs limites et demeurent le (seul) point faible de la formation.
Non, nous ne crachons pas dans la soupe, Michael, ni ne mordons la main qui nous tend notre pitance, mais il faut dire ce qui est. Ces relatifs bémols mis à part, SCHENKER himself n’a plus rien à prouver ni en tant que compositeur hors pair ni en tant que musicos: sans esbroufe mais avec flamboyance, il nous démontre à nouveau ce soir qu’il n’a effectivement plus rien à prouver. La véritable étoffe des héros…
Petit malentendu entre organisateurs, tour management & presse: le concert, annoncé pour 21h00 le matin même encore, débute avec une demi-heure d’avance. Invraicroyable: du jamais vu. Moralité: en pénétrant la Rockhal à 20h40 avec, pensions-nous, une confortable avance, nous voilà amputé des 2/3 du temps imparti pour tirer le portrait de l‘animal. Et que dire des autres photographes arrivés 5 minutes plus tard et restés tout bonnement sur le carreau…?!
Une tournée mondiale de 15 mois qui passe par deux sold-out au Luxembourg, c’est tout bonnement du bonheur à l’état pur. Who was here 6 months ago, last March I think ? lance un Wilson tout guilleret avant de se reprendre devant la mer de bras levés: Who was NOT here 6 months ago…?! Et de nous promettre quelques variantes dans sa set list évolutive au cas où certains penseraient perdre leur temps ce soir (sic). S’il s’agit toujours bien de parcourir presqu’in extenso son su-per-be et dernier "Hand. Cannot. Erase", Wilson ne manque pas de diversifier la matière première de son répertoire et de l’enrichir de pépites qui nous replongent allègrement et avec délectation jusque dans de savoureux PORCUPINE TREE du millénaire dernier.
Entouré d’une garde prétorienne à 50% renouvelée comparativement à mars dernier, Steven WILSON distribue ainsi les cartouches à ses lieutenants à l’instar d’un chef d’orchestre – ou plutôt d’un chef de guerre. Tel un maitre de cérémonie, il évolue dans des configurations scéniques à l’image de la diversité de ses productions studios et de l’éventail de ses talents. Et si l’emballage diffère peu ou prou, il en est de même du contenu – ou plutôt non: ça reste du Steven WILSON même si ça peut s’appeler autrement. PORCUPINE TREE avait d’ailleurs débuté comme un projet solo. Aujourd’hui, Wilson dispose peut-être en solo d’un supplément de liberté pour évoluer avec des musiciens d’horizons différents, ce qui lui permet d’appréhender d’autres styles musicaux avec moins de compromis à faire.
L‘animal a besoin de surprendre et n’aime pas se répéter. Maitre absolu des ambiances contrastées, géniteur hors-pair d’univers parallèles, créateur d’atmosphères complexes et d’émotions contrastées aussi langoureuses et ouatées que brutales l’instant d’après, génial concepteur d’instrumentaux aériens virant aux choeurs avant d’être hachés par d’incisives guitares ou de complexes percussions, Steven WILSON offre ce soir une nouvelle démonstration de son génial talent, de son insatiable et prolifique cerveau à la production gargantuesque.
Cet homme demeure unique dans le paysage actuel, et s’avère être hors normes depuis bien des années maintenant. C’est bien simple, si Steven WILSON n’existait pas, on n’aurait même pas idée de ce qu’on ne connaîtrait pas. C’est dire dans quelle triste ignorance demeurent présentement quelques milliards d’êtres humains ici-bas…
Les oreilles encore bourdonnantes de la prestation de Judas Priest il n’y a même pas 24 heures au même endroit, nous pénétrons dans l’antre du célèbre n°5, Avenue du Rock’n’Roll à Esch-sur-Alzette (… une adresse pareille, ça ne s’invente pas). Le charme de notre Monsieur Muscle de la 6/12/18 cordes a manifestement plus d’effets sur le sexe (dit) faible que la calvitie d’Halford hier soir vu l’affluence féminine de belle(s) tenue(s). Mais il n’est pas vraiment question de charme(s) en ce qui nous concerne: le face-à-face avec SLASH fut à chaque fois une véritable claque dans la figure, et ce soir ne fait à nouveau pas exception.
Au risque de nous répéter, SLASH demeure assurément un personnage hors du commun: flamboyant et magnétique à la fois, il irradie les scènes qu’il foule et la foule (qu’il) aimante. Il transcende ses morceaux déjà géniaux conçus par un cerveau gargantuesque. Il se roulerait une clope seul au milieu d’une scène vide, assis sur un tabouret dans le noir le plus absolu, qu’il réussirait encore à dégager ce quelque chose qui magnétise tout ce qui bouge. SLASH a l’étoffe des Héros, la prestance des Empereurs, l’inspiration des Génies et le doigté des Orfèvres.
Il ne se contente non seulement pas d’être déjà un génial et prolixe compositeur, tout aussi prolifique qu’inspiré, mais il faut en plus qu’il nous éclabousse. Car c’est bien sur les planches que ses compositions revêtent toute la démesure de son génie. Sa version live démesurément folle et inspirée de Rocket Queen demeure à chaque fois un moment de bravoure renouvelé pendant les plus de 20 minutes que dure sa démonstration de force: toujours la même, et pourtant chaque fois différente. La magie fonctionne encore et toujours, et même de plus belle serions-nous tenté d’écrire. SLASH, c’est la maestria à l’état pur, l’esbroufe au kilo, la grandiloquence en concentré et la flamboyance en veux-tu en voilà.
Saul "SLASH" Hudson transforme en or tout ce qu’il touche et en diamants tout ce qu’il conçoit et compose. C’est l’alchimiste des temps modernes: sorcier en studio et magicien sur scène, ce type est un extra-terrestre. Et ses Conspirators menés tambour battant par Myles fucking Kennedy sont devenus le rouage intime d’une machine parfaitement huilée qui tourne toutes aiguilles dans la zone rouge 130 minutes durant.
Même pas un blanc pour souffler. Même pas un court temps mort pour récupérer, même pas une pause pour recharger les batteries ou réapprovisionner le magasin de la sulfateuse à un ou deux manches: un concert de SLASH, c’est des morceaux qui s’enchaînent sans même vous laisser le temps de réaliser qu’on est passé de l’un à l’autre. Ce sont 130 minutes d’un train fou lancé à pleine vapeur, au point de s’inquiéter de la manière avec laquelle il va réussir à s’arrêter. Vous n’avez jamais vu SLASH ? Sans doute vous manque-t-il le frisson d’une expérience hors normes… Oui, au risque de nous répéter derechef, SLASH est un génie, une véritable bête de scène, un de ces fous-dangereux qui donnent à la folie ses lettres de noblesse et sa raison d’être.
Merci Luxembourg, merci…: un des 10 ou 12 mots lâchés par la Bête ce soir en prenant plaisir à ne pas quitter directement la scène à l’issue de son set, comme pour profiter le plus longtemps possible encore de cet échange complice de fluide. SLASH, nous c’est quant tu veux, hein: même si la surprise de l’emballage n’est plus vraiment là (…quoique…), c’est pour profiter plus encore du contenu.
Non, la BWOHM n’est pas morte – même si elle est en phase terminale de sa perpétuelle apogée. La British Wave of Heavy Metal a secoué la planète à la fin des seventies et au tout début des eighties en prenant la relève des Black Sabbath et autres icônes fondatrices. Elle disparaitra avec ses derniers dinosaures, qu’il se nomment Iron Maiden, qu’ils s’appellent Saxon ou qu’ils se prénomment encore JUDAS PRIET pour n’en citer que quelques étendards encore bien verts. Avec le JUDAS à l’affiche ce soir, c’est donc une page d’Histoire qui se lit à livre ouvert sur la scène de la Rockhal. Et au terme "dinosaures", nous préférons quant à nous l’appellation "valeur sûre" ou "monstre sacré"…
Quelle autre vague, quelle autre tendance, quel autre genre musical a en effet pu traverser autant de décennies en renouvelant d’une part continuellement son public devenu maintenant intergénérationnel, et en conservant d’autre part intacte toute sa force de frappe (au propre comme au figuré) ainsi que son succès de foule? Même les plus grand festivals mainstream européens et nord-américains ont de tous temps conservé comme headliner ces légendaires noms de la BWOHM, que cette British Wave Of Heavy Metal soit de la première heure ou de la seconde vague…
Le groove metal de Five Finger Death Punch est une honnête pâtée pour les rock’n’roll dogs présents ce soir à la Rockhal, et pour les chiennes toutes de noir et de cuir revêtues. Une demi-heure est néanmoins suffisante pour rôder les tympans avant un cours intermède houblonné. L’immense drap estampillé JUDAS PRIEST qui masque la scène tombe ensuite à l’heure précise, découvrant un impressionnant décorum principalement constitué d’écrans LED. Outre quelques animations, ils exhiberont surtout les pochettes de la vaste discographie dans laquelle les prêtres de Judas puisent ce soir, baladant leur public à travers les glorieuses périodes de leur carrière constituée de hauts et de plus bas.
La Harley Davidson que chevauche Rob HALFORD en fin de set tient de la scénographie et de l’iconographie JUDAS PRIEST qui a traversé les âges sans ride aucune prendre – ce qui n’est pas particulièrement son cas. Son cuir non-chevelu n’est pas de l’étoffe de celui de ses oripeaux, mais qu’importe le flacon pour autant qu’on ait l’ivresse. Celle, à l’instar d’une madeleine de Proust, qui nous replonge une centaine de minutes durant dans l’étuve d’un Forest National plein comme un oeuf par un beau, grand et mémorable soir de 1983 (peut-être parce qu’un certain Ted NUGENT en partageait l’affiche?). Après tout qu’importe, la BWOHM a encore de beaux restes et est promise à la poursuite d’un bel avenir – même si celui-ci n’est que fonction de l’espérance de vie de ceux qui la constituent… A l’image d’une vieille pute dont la bouteille compense peut-être la vieillesse, mais qui n’a plus rien non plus à prouver.
Quand on connaît la manière avec laquelle l‘animal gère son droit à l’image, se faire accréditer n’est pas la moindre des choses – que nenni ! Et ce ne sont pas tous les détenteurs d’un smartphone qui se sont fait confisquer le leur par la security alors qu’ils tentaient de prendre l’un ou l’autre cliché à la dérobée durant le set qui nous contrediront. Leur restera néanmoins comme souvenir les selfies pris dans la file de 150m qui s’agglutine devant la Rockhal à l’ouverture des portes…
Parmi tous les projets que Steven WILSON mène en parallèle depuis le début de sa prolifique carrière solo, il en est un qui a pris plus de consistance et d’ampleur que d’autres: PORCUPINE TREE. Il y a cependant fort à penser que le porc-épic ne piquera plus à l’avenir, à en comprendre les dernières déclarations de son fondateur et leader. Trop à l’étroit dans le carcan d’un groupe où il lui faut composer avec d’autres, la carrière de WILSON est en effet de longue date tiraillée entre son prolixe parcours en solitaire et ses différentes formations menées de concert(s) – qu’elles s’appellent Blackfield, ou No-Man, ou encore Bass Communion, Storm Corrosion et bien évidemment Porcupine Tree,… Sans parler de ses occupations de producteur pour bien d’autres formations encore.
PORCUPINE TREE est mort (quoique pas encore enterré), vive Steven WILSON ?! Disons que la différence ne saute pas aux yeux ni surtout aux oreilles, tant ce va-nus-pieds de Wilson se confond(ait) avec PORCUPINE, tant la symbiose au sein du porc-épic débouchait sur de savantes et puissantes co-constructions qu’on retrouve quasi telles quelles dans la production solo de ce multi-instrumentiste hors paire.
Est-ce tout le Luxembourg qui est ici réuni ce soir ? plaisante d’entrée de jeu Steven WILSON s’adressant à une Rockhal bien sold out. Et il colonise de fait une assemblée qui lui était par ailleurs soumise dès avant la 1ère note. Son dernier opus Hand. Cannot. Erase., encore tout chaud dans les bacs, est délivré in extenso, entrecoupé seulement par deux intermèdes (estampillés Porcupine Tree notamment) en son plein mitan. Et il en sera de même après un semblant de rappel derrière un voilage-écran qui sépare désormais la scène du public, afin de servir deux heures de show allongé d’autres shit (sic) tirées de son répertoire qui – ainsi qu’il l’explique – se fondent et se marient parfaitement avec le concept, l’ambiance et l’atmosphère (frame) de son dernier opus.
A quand remonte notre dernier concert avec un son d’une telle pureté, d’une telle puissance, d’une telle limpidité et d’une perfection telle, dans une salle à l’acoustique expressément conçue à cette fin ? La richesse, l’émotivité et l’émotion que dégage l’oeuvre – sombre – de cet extraordinaire Wilson méritent sans conteste ce standard tout à fait hors norme. Des frissons nous en parcourent encore l’échine, tant un tel package composition-scénographie-sonorisation relève de l’expérience rare, unique et ô combien prégnante. Même si en la circonstance Steven Wilson semble se concentrer sur les lead vocals et background (guitars, bass & keyboards), distribuant davantage les munitions à ses comparses que jouant son Rémy Bricka.
Il est des soirs où la conjonction des astres donne à l’expérience en cours son caractère tout à fait exceptionnel et extra-ordinaire. L’éclipse solaire, les grandes marées et l’équinoxe ont conjointement concouru, cette semaine, à faire de ce concert le phénomène paroxysmique par excellence, l’événement si pas (bien sûr) de la décennie du moins de l’année. Steven Wilson vient assurément de franchir une étape supplémentaire sur le chemin qui le mène au panthéon des compositeurs hors normes, intemporels, à la créativité inaccessible et à l’explosivité inintelligible. Un génie conceptuel, point barre… Et puis, vous en avez déjà vu beaucoup de concerts qui se terminent par un générique de 10 minutes ?
La force et l’énergie d’EPICA, mais également la richesse et la puissance de leurs mélodies, nous avaient littéralement charmés fin 2014 à la Kulturfabrik. Pourtant, le genre grandiloquent, élégance, mélodrame et grandeur symphonique ne sont pas du tout notre tasse de thé. Pour preuve, notre précédente expérience pour le moins mitigée en la matière portait précisément comme nom l’année dernière… WITHIN TEMPTATION.
Nous observions l’été dernier donc, backstage et d’un oeil franchement distrait, ces parait-il incontestables figures de proue et leaders du genre qui officiaient au Sweden Rock Festival 2014. Le contexte ne se prêtait-il pas à l’exercice? La lumière ambiante et estivale ternissait-elle leur prestation? Avions-nous la tête ailleurs…? Toujours est-il que la démonstration ne nous avait à l’époque franchement pas convaincus. Et ce soir à la Rockhal d’Esch-sur-Alzette, le constat est plus atterrant encore. Certes, la voix puissante de soprano de Sharon den Adel se marie admirablement bien aux sonorités symphoniques du band… mais le très pompeux vire rapidement au franchement trop pompant.
Une configuration "parterre assis" n’encourage en outre pas une effusion et une profusion de réactivité de la part d’un public qui semble tout aussi surpris que nous de voir les lampes se rallumer au bout de 50 petites minutes seulement. Cet entracte (?!) pour le moins inopportun et en tous cas aussi prématuré que salvateur a définitivement raison de nous : cette décevante prestation se résume à une mise en scène artificielle dont l’éclat surfait ne suffit pas à compenser la platitude des mélodies, la faiblesse des constructions et la redondance des compositions. Soyons cependant respectueux des organisateurs répondant aux attentes d’un large public friand de ce type de "sons & lumières" qui se prête bien à la configuration des lieux, se dégustant sagement assis et le cul religieusement serré comme à la messe. Mais, rockeurs et rockeux de tous cuirs et de tous poils, circulez: il n’y a rien à voir… (ni à entendre).
(Vu notre accrédition-presse without photo-pass, seules deux vues d’ensemble ci-dessus ont été tirées depuis la table de mixage en fond de salle. Les cinq autres clichés proviennent quant à eux du backstage du Sweden Rock Festival 2014 alors que le groupe rejoignait ses pénates…).