Ted NUGENT – 7 juin 2006 – Dublin (Irlande)

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The Nuge 4 de 5. Une semaine plus tard, direction Dublin (merci Ryanair !) pour le quatrième gig du Nuge. Entre Guiness et autres laggers, entre visite de la ville et photos aux côtés de la statue de Phil Lynott (installée devant le pub à bières "Bruxelles" – ça ne s’invente pas !), nous nous dirigeons à notre aise vers Vicar Street – le nom du club où se produit le Nuge ce soir. Nous y retrouvons l’une ou l’autre habituelle tête en provenance d’Allemagne et de Hollande. Mon pass m’attend : c’est que le rendez-vous avec le Nuge est prévu pour ce soir.

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En première partie, un indigène du cru, seul sur scène avec sa gratte sèche, qui nous joue quelques morceaux unplugged dont même un Ted Nugent : surréaliste ! Et chapeau l’artiste, car il faut le faire… Le Nuge arrive sur scène peu après (il est vrai qu’il n’y a pas beaucoup de matos à déménager à part un pied de micro…) pour un set de Dieu le Père. Il n’y a pas à dire mais le Nuge se laisse littéralement aller lorsqu’il est face à une audience anglophone : humour, feintes, anecdotes, one-man-show et propagande sans commune mesure avec un show face à une audience a priori non anglophone. Contre la scène, nous sommes aux premières loges. Le Nuge joue comme s’il était à domicile devant 35.000 personnes alors même que nous ne sommes pas 1.000 dans ce club loin d’être rempli. Impressionnant et remarquable de le voir se donner de la sorte en face d’une audience aussi clairsemée… Une cigarette lancée sur la scène par un imbécile ne l’interrompt pas. Que du contraire : il la renvoie fissa vers son expéditeur en la coinçant entre les semelles de ses souliers et d’un bond, pieds joints en avant, l’expédie vers son propriétaire – le tout en continuant de faire ses gammes bien évidemment. Une des photos que je prends ce soir là restera – deux ans plus tard – de long mois l’unique cliché de la homepage du site de Ted Nugent à l’occasion de sa tournée 2008. Well, well, well : merci pour l’hommage et la reconnaissance me mettant en concurrence directe avec ses photographes attitrés pourtant présents ! Je ne résiste pas au plaisir de vous la livrer (en basse résolution ici…).

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Mon rendez-vous avec le Nuge tourne en eau de boudin à l’issue du concert. Un malentendu avec son nouveau Tour Manager – que je ne connais pas et que je n’ai donc jamais rencontré – en est la raison. Pensant que je suis une fille, c’est par conséquent une greluche qu’il recherche mais en vain dans la salle une fois le concert terminé, sans me remarquer et moi sans l’identifier en tant que tel. J’ai bien mon pass pourtant visiblement apposé sur le revers de ma veste – comme deux autres privilégiés qui font comme moi le pied de grue – mais ce n’est le simple détenteur d’un pass qui est attendu et recherché: c’est moi en chair et en os… mais au féminin ! Rencart loupé donc – shit ! Mais comme tout est bien qui finit bien, on récupère la sauce le lendemain matin par mail: on remettra le couvert le surlendemain en Hollande à l’occasion du dernier show de cette tournée européenne. Nuit blanche à la Guiness dans les pubs de Dublin (enfin, jusqu’à leur fermeture…) puis au café noir à l’aéroport en attendant le vol du petit matin pour Charleroi. Retour au boulot dès… midi, après un petit somme symbolique dans l’avion du retour : Working hard, playing hard

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Ted NUGENT – 28 mai 2008 – Stuttgart (All.)

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The Nuge 3 de 5. Troisième concert du Nuge en trois jours : il est des moments heureux dans la vie… Nous retrouvons à nouveau à Stuttgart quelques têtes connues en provenance d’Allemagne et de Hollande principalement. Comme à chaque concert pratiquement, comme dans chaque pays… Ce concert est – mais je ne le saurai qu’après – le meilleur de la tournée, tant la fusion, l’osmose et la communion sont totales entre le public et le Nuge. Ted nous délivre le set qui tue, le gig de la mort : passion, chaleur, humour, soul, attitude, spirit, tout est de nature à vibrer, et l’on sent qu’il vibre autant que son public. Ses Byrdland et autres Peavey déchirent la nuit, trouent les tympans mais surtout, surtout, emplissent la salle de cette soul et de cette attitude, de ce spirit of the wild. Vécu depuis le premier rang, ce moment d’une extraordinaire intensité transpire par tous les pores – le Nuge au sommet de son art, le Nuge naturel comme pas deux, le Nuge qui brûle, qui se consume, qui vibre…

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Comme il est des choses qui peuvent être différentes sur Terre après un événement particulier qui boulverse l’ordre des choses, l’échelle des valeurs, les principes élémentaires…

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Ted NUGENT – 27 mai 06 – Schwung Rock Festival (+ Thunder + Status Quo + Dio + Alice Cooper)

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The Nuge 2 de 5. Thunder est en train de jouer lorsque nous arrivons à Roeselaere, mais ça ne vaut assurément pas le déplacement . Vite vite au bar retrouver les potes pour faire passer la pilule: surtout, surtout ne pas s’abîmer les oreilles avant Ted Nugent ! Il n’y a rien à faire, mais un concert du Nuge dans le cadre d’un festival ne sera jamais aussi intense et puissant que lorsqu’il est seul à l’affiche et a les coudées franches dans une salle qui lui est tout acquise. Ce n’est certes pas un mauvais concert du tout – que du contraire – mais après sa prestation d’hier à Hamburg, le comparatif ne tient pas la route. Arborant hier un drapeau allemand planté aux côtés de la batterie, c’est aujourd’hui un drapeau belge qui flotte : cool de voir le Nuge sous nos couleurs ! Une heure de concert seulement dans une halle à bestiaux que je m’étais pourtant juré de ne plus jamais fréquenter – mais le Nuge qui se produit exceptionnellement en Belgique mérite cette entorse à la règle. L’intensité est puissante et le show parfait, malgré une acoustique perfectible. Mais cela ne prive pas Ted de balancer quelques vannes par-ci par-là, et je suis surpris du répondant de la salle : je ne suis assurément pas le seul Belgian Fan… Riffles, wafles, chocolates and FN Browning : voici son résumé quant au confetti que représente la Belgique à l’échelle mondiale.

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Le set du Nuge terminé, retrouver Ronnie James Dio sur scène reste un véritable plaisir – une des plus belles voix du rock, assurément. Mais après le Nuge, que tout est tristement fade : post coitum animal triste. Alice Cooper qui enchaîne sur scène reste un régal: fidèle à lui-même, grand-guignolesque et théâtral à souhait – et ces mots valent tout leur pesant d’or lorsqu’on sait de quoi on parle. Status Quo bouclera la soirée d’une manière prévisible et téléphonée qui n’enlève cependant rien au plaisir. Et puis, ce mur de Marshall et d’enceintes de couleur majoritairement blanche a cette touche et ce cachet si particulier qui fait qu’on se dit que ça va déménager – il n’y a pourtant pas de connexion logique entre la vue et l’ouïe, mais c’est ainsi. Vite vite rentrer : le Nuge m’attend demain à Stuttgart.
Comme hier à Hamburg, à nouveau pas de ticket d’entrée à joindre à cet article en guise d’illustration – voilà ce que c’est que d’être invité par le Nuge !

Ted NUGENT – 26 mai 2006 – Hamburg (All.)

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The Nuge 1 de 5. Tournée européenne du Nuge qui s’offre l’Angleterre, la Scandinavie puis le reste du Vieux Continent. Je me contenterai de quelques dates seulement, et bien malgré moi – boulot oblige. En route pour Hambourg qui n’est pas vraiment la porte à côté mais une demi-journée nous suffit pour rallier le nord de l’Allemagne. Nous arrivons devant la Fabrik et y retrouvons les quelques habituels habitués en provenance de Hollande et de Germanie. Ce club de capacité moyenne est une ancienne usine nichée en plein centre ville et rénovée en bien chaleureuse salle de spectacle. Pas très fonctionnelle avec ses poutres, ses poutrelles et ses piliers, elle n’en demeure pas moins pleine de charme, de chaleur et de convivialité. Mon ticket m’attend à l’entrée – cadeau du Nuge. Passée la première partie (un groupe allemand bien frais et sympathiquement remuant), arrive le Nuge sur scène pour plus de deux heures de plaisir total et d’orgie de décibels, de Byrdland et de PRS. Mais avant tout de soul, de chaleur, d’humour – bref : d’attitude.

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A l’instar du bon vin, plus le Nuge vieillit meilleur encore il est. Mais surtout, plus ses références, ses sonorités et ses gimmick deviennent soul et Motown, se revendiquant de Mitch Ryder, de James Brown et de toutes les racines noires américaines qui ont fait de Detroit le berceau du rythm & blues noir US. Le concert est géant – a fortiori au premier rang où je me trouve. Quelle prestance, quel charisme, quel rayonnement… La tornade passée, c’est ébouriffés que nous reprenons la route pour nous arrêter et dormir quelques heures à Bremen avant de poursuivre notre périple plein sud pour le concert du lendemain… en Belgique, s’il vous plait.

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Ted NUGENT – 31 décembre 2004 – « Hometown »

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Certes, ce n’est pas un concert en tant que tel, mais comment ne pas intégrer ce petit clin d’œil dans les événements rock’n’roll de cette année 2004 qui touche à sa fin ? Chouette surprise en effet que celle de découvrir dans ma boîte-aux-lettres un courrier en provenance de Ted Nugent le jour-même de mes… 40 ans ! Surprise qui m’est faite et qui me va droit au cœur, qui ne saurait pas non plus tomber plus à point : merci, merci à celles qui en sont à l’origine et qui se retrouveront dans ces lignes…

Ted NUGENT – 8 juin 2002 – Sweden Rock Festival

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Ted Nugent 2 de 2: Une nuit blanche au volant pour filer depuis Londres sur la Suède via Calais, la Belgique, l’Allemagne, le Danemark et enfin la Suède où nous arrivons vers minuit.

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L’été suédois est splendide, le paysage traversé également. Mon premier contact avec ce pays nordique me laisse une impression grandiose. Nous passons la nuit à la belle étoile, dans un sous bois distant de quelques kilomètres seulement du lieu du festival. Le ciel est clair en ce milieu de nuit, la température anormalement douce ; impressionnant ! Nous parvenons sur les lieux du festival en milieu de matinée, dans un décor champêtre de rêve et sous un soleil de plomb : la journée s’annonce d’ores et déjà longue et chaude, chaude et longue !

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Au moment de me diriger vers les guichets afin d’aller y chercher mon pass (… je suis à nouveau invité par le Nuge), c’est son Tour Manager que je n’avais pas vu qui, m’apercevant, m’accoste tout de go et me refile le précieux sésame : le monde à l’envers, presque ! Mon backstage pass "TED NUGENT GUEST – Access Red Stage" bien visiblement accroché, nous pénétrons dans l’enceinte du festival.

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Quatre scènes bien distantes l’une de l’autre, dans une espèce de clairière légèrement vallonnée au milieu de sous bois de pins et autres résineux. Un décor idyllique pour un festival dont l’affluence est limitée à 25.000 personnes pour des raisons de confort et de sécurité : surréaliste ! Nous étrennons notre backstage sur la scène principale en assistant depuis les coulisses au concert de Magnum. Un chouette moment : durant le solo de batterie, les guitariste, chanteur et bassiste en train de se fumer une cigarette en devisant joyeusement backstage entre eux comme s’ils étaient à la pause-café au bureau… Et lorsqu’est venu le moment de quitter la scène à l’issue de leur set, nos compères s’en retournent dans leurs appartements les mains dans les poches et la cigarette au bec, indifférents aux cris de rappel et applaudissements du public qui réclame son rabiot. Nous déambulons backstage et croisons les différentes formations à l’affiche, jusqu’au moment où arrive le Nuge et tout le clan Nugent. On se serre la pince et échangeons quelques mots sur l’herbe avant de nous séparer et nous fixer rendez-vous à plus tard. "Dr Rock", animateur d’une Classic Rock Radio locale me demande de lui tirer le portrait en compagnie du brave Ted qui se plie au cérémonial. Je m’exécute aussi… à la condition expresse qu’il me fasse ensuite parvenir le cliché par mail !

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Je reste un bon moment avec Sasha et Toby, laissant Shemane et Rocco suivre le Nuge dans une des cabines-containers climatisées faisant office de dressing room pour chacun des bands présents. Je rate le concert de Motorhead qui se tient sur la seconde scène, préférant rester dans le Village VIP afin de ne pas rater le Nuge lorsqu’il sortira prendre l’air. Et de Motorhead je ne rate que l’image, pas le son : la sono est à ce point puissante qu’il est difficile de se parler alors même que la scène où se produit Lemmy est distante de deux ou trois cents mètres. C’est dire si Lemmy is still Lemmy ! Quelques photos prises pendant ce temps dans villageTommy et Marco (la rythmique du Nuge),

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les fantasques d’Hanoï Rocks entourant la marraine du festival, Mme Lynott herself (la maman de Phil),

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et même Max Cavalera qui est tout excité comme moi d’observer le Nuge monter sur scène le moment venu, précédé de Toby et du Tour Manager, suivi de femme et autres enfants (quand on parle du clan Nugent, ce n’est pas un vain mot). Toutes ses Byrdland sont bien au rendez-vous, prêtes à exploser…

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Le concert du Nuge sera – subjectivement – excellent, et je m’empresse de repartir backstage quelques instants avant la fin du show pour assister à sa descente de scène.

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Il s’en retourne d’un pas pressé vers sa dressing room distante d’une centaine de mètres escorté par son Tour Manager, sa femme et le fiston, n’arrêtant pas d’éructer son autosatisfaction en me prenant à témoin, sous l’oeil amusé de Max Cavalera encore et toujours là (sur le cliché à l’arrière plan)…

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Je reste pas mal de temps à discuter avec la famille Nugent qui déambule dans la douceur – pardon : dans la chaleur – du soir tombant. Et c’est aussi une façon de parler, au vu de la luminosité ambiante au plus profond même de la nuit. Lorsque Ted les/nous rejoint, c’est au moment quasi de quitter les lieux pour d’autres cieux – en l’occurrence leur hôtel avant de regagner les States le lendemain. Je reste en leur compagnie en assistant le moment venu à l’embarquement de tout le matos et de tout le personnel dans le bus. Et au moment où celui-ci s’apprête à démarrer après avoir embarqué la famille Nugent, les musicos, le crew, le Tour Manager (et même le Manager historique de Ted, Dough Banker, qui a fait expressément le déplacement depuis les States), au moment donc où le bus se prépare à effectuer ses premiers tours de roues, le grand Ted de se lever de son siège pour… descendre et venir me saluer en me serrant la pince en guise d’adieu – ou plutôt d’au revoir. Surréaliste. Que ceux qui prétendent que le Nuge est un mec difficile et inabordable tournent sept fois la langue dans leur bouche – plus convivial et plus simple que ça, tu meurs !

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Michael Katon rivalise avec une invasion de moustiques sur une petite scène annexe: les moustiques auront finalement raison de moi… La soirée se termine par Saxon sur scène dont la sono troue littéralement la quiétude nocturne sous un ciel encore clair au plus profond de cette nuit estivale nordique. Quelle journée ! La nuit est courte, allongé tantôt dans la voiture garée au milieu de l’aire de camping, tantôt dans l’herbe lorsque les premiers rayons du soleil chaufferont la carrosserie. Une longue route nous attend pour redescendre plein sud, la tête pleine de souvenirs, les oreilles pleines de décibels, les yeux pleins d’images…

Ted NUGENT – 6 juin 2002 – London Astoria, UK

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The Nuge 1 de 2. Ted débarque en Europe après… quatorze (14 !) années d’absence sur le Vieux Continent : que rêver de mieux ? Quatorze années d’absence pour deux concerts seulement : pas question de manquer ce come back unique et inénarrable ! On débarque à Londres pour découvrir l’Astoria, un club… gay qui est également un haut lieu du rock à London.

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Mon pass m’attend, comme de bien entendu, pour saluer le Nuge en fin de concert. Nous sommes déjà cependant quelques-uns uns à l’attendre à la sortie du soundcheck en fin d’après-midi, et j’adore la surprise de Ted en m’apercevant : « Hey ! What the fuck are you doing here ?! ».

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Le concert du soir est véritablement exceptionnel : le répondant de la salle est tel qu’il galvanise notre Nuge, et le tout vécu au premier rang est tout bonnement poignant.
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Ted n’arrête pas d’échanger traits d’humour et autres vannes à l’attention du public anglais qui le lui rend bien. Ce n’est plus un concert, c’est un véritable dialogue – parfois de sourds (au propre comme au figuré !!). Bob Quandt, le tour manager, vient me chercher à l’issue du concert afin de venir saluer le Nuge. Je suis impressionné comme lors de ma toute première rencontre avec Ted au moment de franchir la porte de sa dressing room. Nous sommes trois à avoir le privilège d’être présents – et je suis heureux de retrouver sa fille Sasha qui est également de la partie comme elle me l’avait annoncé – retrouvailles, accolades, embrassades. Mais est également présente Shemane, Mme Nugent, dont je fais la charmante connaissance autrement qu’à distance comme il y a 6 ans à Detroit. Sont également de la partie les deux fistons, Toby (qui devient progressivement bras droit – garde du corps – tour manager) ainsi que le plus jeune, Rocco : le Nuge Clan au grand complet ! Nous restons une bonne demi-heure presqu’en famille à boire et manger ensemble tout en écoutant le Nuge raconter combien il est heureux de retrouver l’Europe, et d’annoncer que le Vieux Continent se souviendra longtemps de son passage éclair (Blitzkrieg – dixit Gonzo) cette année – ou plutôt de son débarquement, comme il se plait à souligner la date anniversaire de celui de Normandie que nous commémorons ce 6 juin !

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Nous quittons tous ensemble les lieux par une porte dérobée à l’arrière du bâtiment, moi précédant toute la famille Nugent qui s’engouffre immédiatement dans un gros monospace garé juste devant la porte, sous les flashs crépitant de fans profitant des deux mètres séparant le van de la porte de sortie pour tenter d’immortaliser le moment sur la pellicule… Grande soirée, à nouveau. Grande soirée. On reprend la route pour emprunter le premier ferry du jour à Douvres au petit matin: c’est que je dois être en Suède demain pour le show n°2, and a long way

Ted NUGENT – 24 juin 2000 – Buffalo (USA)

Ted Nugent 3 de 3 – Buffalo, état de New-York, USA. Les routes qui longent le lac Ontario, serpentant de criques en criques, ondulant de collines en collines, sont tout bonnement splendides. De villages en villages – tous plus charmants les uns que les autres – entre forêts, lacs et collines, le décor est digne d’un David Crocket – les Rocheuses en moins. Vastes propriétés perdues au milieu de nulle part, plages, forêts, collines, soleil : tout y est. Je passe la frontière Canado-américaine, expliquant non sans mal que je ne fais qu’un court séjour de 24 heures aux States pour un concert le soir même : un peu bizarre pour un Européen qui vient d’arriver sur le Nouveau Continent et qui repart le surlendemain ! Buffalo n’est pas ce qu’on peut appeler une belle ville : c’est un succédané de l’Amérique urbaine dans toute sa splendeur – ou dans toute son horreur, c’est selon.

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Le concert du soir à l‘HSBC Arena de Buffalo sera dantesque – peut-être parce qu’il signifie pour moi la fin de mon trip ? Quittant ma place VIP pour rejoindre les coulisses à l’issue du concert, le Nuge ne sera pas au rendez-vous. Le Tour Manager – je le revois encore sincèrement désolé – m’explique que, dès la fin du concert, Ted a eu la subite et légitime envie de rejoindre son chez lui pas très distant afin de profiter des deux jours de pause que la tournée lui accorde. Soit ! Dommage – je me retrouve avec Tommy Aldridge à boire un pot, mais il manque manifestement quelque chose à cette soirée – ou plutôt quelqu’un.

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Je quitte les lieux avant la fin du show de Kiss et passerai une nouvelle nuit dans ma voiture de location. Au programme du lendemain, visite de quelques réserves indiennes (manière de rapporter quelques cadeaux-souvenirs) avant de repasser la frontière canadienne et rejoindre l’aéroport international de Montréal. Petit stress lors d’un contrôle plus que pointilleux des agents de la douane américaine : ils m’imposent une fouille poussée, cherchant des stupéfiants ou que sais-je. Les bras et les jambes écartés, m’appuyant des mains face au mur du bureau de douane, un énorme molosse me renifle toutes les parties du corps pour finir avec ses deux pattes antérieures posées sur mes épaules, me reniflant le cou tandis que ses maîtres lui hurlent des ordres incompréhensibles. J’ai tout à coup des images qui défilent à toute vitesse dans ma tête : Midnight Express, une arrestation injuste et une incarcération arbitraire, l’incapacité de s’expliquer, un avion raté, un séjour prolongé bien malgré moi… Tout ça pour trois concerts de Ted Nugent. Mais tout est bien qui finit bien, et j’arrive finalement juste à temps à l’aéroport pour découvrir que mon vol pour Bruxelles via Paris est… annulé. Une grève des aiguilleurs du ciel français en est la cause. Empoignade à l’aéroport de Montréal où tous les passagers pour Paris – comme moi – se disputent et en viennent presqu’aux mains pour négocier à la hâte avec une autre compagnie desservant l’Europe un retour vers le Vieux Continent. Ambiance ! Je parviens à arracher un billet pour un vol qui décolle peu de temps après pour Amsterdam, laissant sur le carreau plusieurs dizaines (centaines ?) de passagers continuer leur recherche d’un vol transatlantique… Trois concerts en trois soirs, invité par le Nuge himself – thanx Ted & keep on rockin’

Ted NUGENT – 23 juin 2000 – Toronto (Canada)

Ted Nugent 2 de 3. La route qui m’emmène de Montréal à Toronto est bien agréable – la météo est au beau fixe. J’arrive en début d’après-midi à Toronto et me guide sans trop de peine jusqu’à l’Air Canada Center après m’être renseigné à l’une ou l’autre reprise avant d’acheter finalement un plan des lieux ! Je redécouvre fin d’après-midi tout le complexe implanté au pied de l’immense tour, symbole même de Toronto – l’effet est aussi impressionnant que lors de ma première venue. Le soir venu, mon VIP pass m’attend aux guichets à l’entrée de la salle, et je pénètre dans les lieux après la prestation de Skid Row : inutile de me presser, passons du bon temps à l’extérieur en profitant du soleil couchant, ma place VIP m’est réservée…

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Le concert du Nuge sera bien différent de celui de la veille : en vieux briscard qu’il est, il amène ses comparses à le suivre au cours de ses improvisations et de ses enchaînements surprises ! Quelle bête, quel monstre…

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A la fin de son set, et à l’inverse de la veille où j’étais seul, nous serons sept ou huit à le rejoindre autour d’un buffet dressé au milieu d’un vaste salon cossu. Tous ces invités sont d’avides chasseurs à l’arc, membres d’une association canadienne que Ted supporte fidèlement. La discussion est longue, très longue et animée ; elle tournera essentiellement autour du sujet, entre soft drinks et autres mets délicats en provenance du buffet.

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Au bout d’une quarantaine de minutes au cours desquelles je tente de suivre les subtilités des échanges sans trop intervenir, Ted me consacre un bon bout de son temps, réalisant je pense que ce sujet de conversation n’est pas ma tasse de thé ni mon fort : nous dévions rapidement sur des sujets plus rock’n’rollesques… Avant de se quitter, il tient absolument à ce que quelqu’un nous prenne en photo tous les deux avec mon appareil – une habitude bien sympa chez lui – et dont il ne gratifie personne d’autre ce soir à part moi. On se salue, on se quitte et l’on se dit à demain. Je rejoins la salle pour les dernières notes de Kiss – tant qu’à faire. La soirée se terminera bien tard, regagnant pour ma part une aire d’autoroute où je dormirai quelques petites heures à nouveau à l’arrière de ma voiture de location, sous un déluge dantesque, après avoir tâché de trouver la route qui m’emmène vers les States, en l’occurrence Buffalo – état de New York.

Ted NUGENT – 22 juin 2000 – Montréal (Canada)

Ted Nugent 1 de 3. Mon dernier concert du Nuge remonte à quatre ans déjà. Et c’était déjà outre-Atlantique… Quatre ans que j’attends en vain son retour sur le Vieux-Continent. A défaut, je me décide à retraverser l’Atlantique pour 3 concerts en 3 soirs dans le nord-est du continent américain, à la fois au Canada et aux USA. Etant à nouveau invité par le Nuge himself, l’avion me conduit en droite ligne de Bruxelles à Montréal. Voiture de location, et direction la banlieue montréalaise pour passer une nuit réparatrice dans ma voiture dont j’ai rabattu les sièges arrière. Priorité numéro un : me remettre du décalage horaire et attendre avec impatience le lendemain pour le premier show au programme, à mon programme. Après une journée de flânerie dans les rues de la métropole québécoise, direction le Molson Center (ou plutôt le Centre Molson), ex-Bell Center (pardon : Centre Bell) où se tient la grand messe du jour.

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Le Nuge est en milieu d’affiche pour ces trois soirs d’affilée, avec Skid Row qui ouvre en début de soirée et Kiss qui clôture les festivités à l’occasion de sa tournée d’adieux (?). Mon VIP pass m’attend effectivement comme convenu au will call de l’aréna. Mais non sans peine : le guichetier ne trouve en effet pas l’enveloppe à mon nom, et ces recherches s’éternisent alors même que le concert de Skid Row est déjà bien entamé. Je commence sérieusement à stresser. Après plusieurs vaines tentatives, je l’invite à appeler Bob Quandt, le Tour Manager de Nugent, afin de régler le problème lorsque j’hérite enfin de mon pass qui m’attendait effectivement… mais à un mauvais nom. Me voici dorénavant baptisé… Yves Montand !! Il me faut toute ma diplomatie et toute ma force de persuasion (ma rage du désespoir ?) pour faire comprendre au guichetier que le pass à ce nom – le seul pass en sa possession – m’est bien destiné !

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Je rejoins dare-dare les places VIP en bordure de scène et la magie joue à nouveau : le choc du premier concert du Nuge est bel et bien au rendez-vous. J’ai beau m’y préparer, j’ai beau m’y attendre, mais non : le choc, la surprise et le coup de fouet me surprennent à nouveau – à ma plus grande surprise et pour mon plus grand plaisir. Un concert du Nuge reste un moment unique, inimitable et d’une intensité sans pareille. Je suis à nouveau sur mon cul. Et je tombe à nouveau de haut, de très haut.

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Plusieurs fois durant le concert, le Nuge se tourne en direction de notre tribune et adresse un petit signe à l’un ou l’autre d’entre-nous … Dès le concert fini, je rejoins l’endroit convenu où Bob Quandt, le Tour Manager, m’a fixé rendez-vous pour venir saluer le Nuge. Escorté de deux impressionnants vigiles qui me conduisent dans les dédales souterrains du complexe, j’arrive dans les appartements du Nuge.

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A savoir : un vaste salon où est dressé un copieux buffet, des fauteuils et autres divans, le tout jouxtant une ou deux dressing rooms où je ne tente pas l’accès. J’y attends Bob qui me présentera peu de temps après au Nuge. Je retrouve également sur place l’immense (par le talent) Tommy Aldridge – le batteur du Nuge depuis deux tournées – ainsi que son bassiste, tous deux en train de se sustenter et de se rafraîchir. Je m’installe confortablement dans un des divans à leur côté, les imite et nous taillons une petite bavette ensemble. Le Nuge arrive peu après, sortant manifestement de sa douche, et vient à grandes enjambées saluer chaleureusement le seul intrus dans cet environnement : moi ! Hey ! Are you lost in Quebec ?! me lance-t-il gaillardement !

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On se serre la pince, et nous restons tous quatre quelques temps à deviser aimablement autour du buffet tandis que j’entends les basses du concert de Kiss qui vient de commencer traverser les murs. Combien dure notre rencontre ? Je n’en sais trop rien. Longtemps – mais jamais assez. Je lève le camp en même que l’assemblée, eux rejoignant leurs bus et moi m’en retournant dans l’aréna pour prendre part à la fin du concert de Kiss – mon premier concert de Kiss. Well, well : oui, Kiss a fait du rock’n’roll – et même du très bon r’n’r – avant I was made for loving you. Il y a une vie avant la vie, et il y a du bon et du vrai Kiss avant ce méga tube planétaire mielleux et guimauve, avant ce coup de maître commercial surfant sur la vague disco. Je quitte rapidement les lieux, juste avant la dernière note de Kiss, pour conduire quelques miles et m’arrêter dans la proche banlieue montréalaise : enfin une vraie nuit dans un vrai lit dans un vrai motel après une vraie journée du tonnerre. Oufti !