Space Lord Motherfucker – mais ce soir en version live uncut / uncensored dans un Garage de Saarbrücken qui ne fait étrangement pas le carton plein. Pourtant… pourtant MONSTER MAGNET reste et demeure Space Lord, King of Stoner, Master of Space. Quel band plus emblématique pourrait-il incarner le plus puissante synthèse qui soit du rock, du psychédélisme, du space et du stoner…? Aucun. Punt aan de lijn. Now online et toujours dans notre galerie de portraits : last & latest footages, shootings & reviews « From backstage to frontstage ». NO Photoshop. NO Ligthroom. NO RAW format. NO numeric nor digital overdub : ONLY pure one-shot JPEG !
Étiquette : Monster Magnet
Le t-shirt estampillé Hawkwind que porte Windorf en montant sur scène donne immédiatement le ton, à l’instar de son froc sans forme ni allure qui tombe en accordéon sur ses imposantes pompes de chantier. Il n’est pas ici pour prendre part à un défilé de mode ni pour faire de la simple figuration, le Dave, il est en configuration usine, genre haut-fourneau, mode coulée continue et métallurgie lourde. Windorf n’a jamais fait dans la dentelle mais sa broderie finement ciselée pèse pourtant bien, bien lourd…
On n’est jamais déçu d’un MONSTER MAGNET. Jamais. Et ce soir ne fait pas exception dans un Garage qui n’a étrangement pas fait carton plein. MONSTER MAGNET ne déçoit donc jamais, et sa puissance de feu n’a d’égale que sa rémanence au fil des ans, entre deux tournées : un set de même pas une heure et demi mais qui a été mené comme à l’accoutumée tambour battant, sans temps morts aucun, tout juste de quoi reprendre son souffle entre deux rafales. Et encore, à peine le temps prennent les lascars de nous laisser recouvrer nos esprits que le train fou est déjà reparti à l’assaut d’un nouveau col : puissance collective pour un impact maximal.
L’impétueux et tempétueux Windorf semble traverser les âges sans en prendre, tout comme d’ailleurs ses fidèles acolytes qui l’entourent depuis bien longtemps maintenant. Plus soudé et plus compact que jamais, d’une cohésion sans faille, MONSTER MAGNET nous offre une set-list qui s’apparente davantage à un very-very-best-of qu’à autre chose. Un concert-sauna comme on n’en fait plus beaucoup, du moins avec des pointures qui n’ont plus rien à prouver.
Quand on n’a rien plus à gagner, lorsqu’on n’a même rien à perdre, on se lâche. Et quand on se lâche, quoi de plus paroxysmique que le lâcher-prise made in MONSTER MAGNET ? Surviennent alors les moments les plus improbables, les plus spontanés, les plus puissants et les plus musclés, tels l’impact d’un mur du son qui s’adjoint les services d’un tsunami.
A force de ne pas (trop) se renouveler, certains plongent et disparaissent. Au contraire de MONSTER MAGNET qui ne fait que repousser toujours plus loin, toujours plus haut son stoner sismique dont ils demeurent aujourd’hui plus encore qu’hier l’étendard, la référence, le porte-drapeau d’un genre dont les acteurs ne manquent pas mais qui ne font qu’attendre leur heure (de gloire). Gloire aux Pères Fondateurs dont les élèves ne sont pas près de dépasser les Maîtres. Amen.
SAINT AGNES, the band for those who dare to be different – annonce la réclame. Comme quoi la publicité n’est pas toujours mensongère. Les quatre Londoniens emmenés par leur tigresse transforment cet opening-act en un joyeux bordel aussi bruyant que finalement festif entre post-punk et vintage rock’n’roll délavé à l’acide. Un court set à l’image des gambettes de sa chanteuse: émoustillant et affriolant.
MONSTER MAGNET poursuit inlassablement son job, années après années, tournées après tournées, avec la même rage et avec le même enthousiasme qu’au premier jour où ces gars nous ont foutu une râclée. C’était il y a bien longtemps déjà, c’était au millénaire dernier – c’est dire.
En leur qualité de synthèse quasi-parfaitement aboutie du heavy metal, du space rock et du rock psychédélique, les fers de lance du stoner ne nous ont jamais déçu, jamais. Ce soir ne sera pas encore la première fois, Le Trix est d’ailleurs ce genre de salle moyenne parfaitement agencée et conçue pour concentrer à la fois l’énergie et le son de MONSTER MAGNET, à l’instar d’un réceptacle taillé sur mesure- comme une boite de pilchards: condensé vs concentré.
Il y en a qui se lèvent chaque matin en se demandant de quoi sera fait leur quotidien, n’aspirant à être plus vieux de quelques heures que pour retrouver l’endroit d’où ils émergent au son du réveil. Il y en a d’autres au contraire qui aspirent également à être bien vite à la nuit tombée, mais pour donner du sens et de la consistance à leur journée: Wyndorf et ses musicos doivent être de ceux-là, à l’image d’une mèche qui se consume dans le seul but de ne plus être après avoir tout donné…
Le miracle du Feu Sacré est décrit par les chrétiens comme un miracle se produisant chaque année à l’église du Saint-Sépulcre à Jérusalem, le Samedi Saint précédant la Pâque orthodoxe. Cet événement amène des milliers de pèlerins à se réunir dans l’église du Saint-Sépulcre pour recevoir ce saint feu et allumer les cierges qu’ils ont apportés. La foule arrive nombreuse dans la matinée du Samedi Saint et se regroupe dans l’église autour du sépulcre. Tandis que le Patriarche est à l’intérieur de la chapelle, l’église est plongée dans la pénombre mais parcourue par un murmure assez fort…
Les fidèles rassemblés chantent « Seigneur, prends pitié » (Kyrie eleison en grec) jusqu’à ce que le Feu Saint descende. L’atmosphère est très tendue. Quand la lumière jaillit, le patriarche allume la brassée des 33 bougies qu’il a emportées avec lui, puis il sort avec ses bougies allumées et brillantes dans l’obscurité. Un grondement de jubilation résonne dans l’église. Les fidèles s’écrient alors « Axios! » (Il est digne!). La flamme est transmise aux fidèles dans l’église à partir de ces bougies. Les témoins rapportent que « le feu se transmet à très grande vitesse » dans toute l’église, certains affirmant que parfois « les cierges s’allument spontanément ».
Puis MONSTER MAGNET quitte la scène, et les lumières du Trix se rallument pour permettre à la multitude de regagner ses pénates. C’est qu’on bosse demain matin, nous…
Maintenant en ligne, nos désormais vieux fourneaux de MONSTER MAGNET dans toutes leurs oeuvres et qui envoient sévère @ Anvers.
Et bien sûr en compagnie de quantité d’autres instantanés dans notre désormais fameuse galerie de portraits…
Notre prescription annuelle de MONSTER MAGNET arrive bien précocement, cette année. Et ce n’est que pur bonheur de commencer 2019 du bon pied: celui qui te fait dire que ces 80′ de stoner et de space rock vont te perforer le poix-chiche à tous les étages – comme dirait l’autre. De quoi s’assurer que Dave Windorf conserve la forme et, mieux encore, bonifie avec les décennies. Trois en l’occurrence, sous la bannière de l‘aimant monstrueux.
Une demi-heure de retard sur fond musical de Black Sabbath: on aime, mais point trop n’en faut quand on est là pour autre chose. Puis vient l’heure H, le moment M et la seconde S, où les lumières s’éteignent pour faire place aux ténèbres et à une sono qui monte en puissance aussi méchamment que brusquement. On est là pour ça, et on bascule bien vite corps et âme (et tympans) du côté obscur du powertrip…
La set-list privilégie ce soir le côté heavy et space de MONSTER MAGNET, reléguant au second plan son volet plus obscur et psychédélique qui nous hypnotise et séduit tant: on est plus Black Sabbath, Stooges, MC5, et Grand Funk Railroad ce soir à Esch, que Velvet Underground, Hawkwind ou Neurosis.
Spacelord Wyndorf reste le moteur d’une formation au line-up maintenant stabilisé depuis quelques années et tournées, et c’est tout bénéfice pour l’efficacité live du band: sa force de frappe en est d’autant plus convaincante que la machinerie est huilée à la perfection et que les gars savent quoi attendre des autres.
On retrouve la marque de fabrique MONSTER MAGNET au cours d’un set mené tambour battant une heure durant, sans reprendre son souffle entre les morceaux qui s’enchainent sans temps mort aucun. Quelques minutes de salutaire répit annoncent sur la fin un rappel d’une vingtaine de minutes mené lui aussi à un train d’enfer, reléguant highway to hell à un vulgaire stairway to heaven.
MONSTER MAGNET demeure une valeur sûre et notre chouchou, disons-le tout net. Son côté "étendard du stoner rock" rend le band toutefois trop mainstream pour certains adeptes du genre qui ont tendance à snober ses pères-fondateurs pour porter leurs héritiers au pinacle. Mais c’est comme pour tout: la jeunesse pense inventer le monde et ce qui va avec, avant de prendre de la bouteille et réaliser que celui-ci existait bien avant leur enfantement. Et même avant leur conception, ajoutera-t-on pour les plus virulents…
Maintenant en ligne, notre prescription annuelle de décibels et de stoner avec les vétérans du genre.
A écouter certaines mauvaises langues, MONSTER MAGNET serait-il devenu trop mainstream…?! Que nenni. Que nenni – et que du contraire surtout, que le bon peuple non-influençable se rassure.
C’est même tout le contraire. Comme si l’on devenait de plus en plus séduisant (… et bruyant) en prenant de l’âge, c’est-y pas beau tout ça non peut-être…?
MONSTER MAGNET @ KulturFabrik – Esch-sur-Alzette, 24 janvier 2019 – now online !
WYNDORF est un seigneur. Ses acolytes, des saigneurs.
Maintenant en ligne, les maîtres absolus du stoner rock (ascendant heavy space rock batârdisé psychedelic rock) en démonstration de force à Leuven – sold out @ Het Depot.
La référence absolue, incontestable et incontestée pour qui l’ignorerait encore: MONSTER MAGNET – ou qui aurait raté un épisode entre les ravages de la camisole de force et les effets de la cure de désintox…
Phénoménal ! MONSTER MAGNET est tout bonnement phé-no-mé-nal @ Leuven et nous emporte dans une véritable et folle chevauchée, nous entortille dans un sprint endiablé de Dieu le Père. C’est une course-poursuite contre le raisonnable, une hallucinante déferlante, une avalanche, un tsunami: comment décrire un show d’une telle intensité et d’une telle densité surtout ?!
Pas une seconde de répit ne ponctue le continuum des 65 premières minutes d’un set fondu d’une pièce, comme d’un seul tenant. MONSTER MAGNET déverse une coulée-continue dont on se demande quand et comment elle va prendre fin. De tous les shows du MAGNET que nous avons pu prendre dans les gencives, celui-ci est probablement encore un cran au-dessus de tous les autres.
Dave WYNDORF, irradiant, demeure au centre de toutes les attentions, tantôt dégainant plus vite que son ombre, tantôt distribuant les cartouches aux fins tireurs qui l’entourent. Mais que seraient ses comparses sans ce Space Lord hors-pair qui éructe ses ordres à une salle qui ne demande qu’à s’y plier, Motherfuckers?!
Une interruption qui nous semble aussi longue qu’un mois de Tournée Minérale ponctue le seul moment de répit de ce 1er set de ouf, avant un rappel aussi dense et lourd qu’une coulée de plomb en fusion. Mené tambour battant et volle gaz, cet encore conclura au bout d’une vingtaine de minutes de brain washing un set de quasi une heure et demi.
Comment en demander plus à MONSTER MAGNET qui a manifestement choisi l’intensité et la densité plutôt que la formule All You Can Eat où l’on fait durer le plaisir car on ne sait pas où le trouver ni comment le donner ? MONSTER MAGNET sort une fois de plus le grand jeu, comme à chaque tournée ou quasi.
Sans compromission, sans compromis, sans concession, MONSTER MAGNET assied sa domination, étale sa maestria et nous éclabousse chaque fois de sa puissance de feu. Sans se prendre la tête ni se monter le bourrichon, les gars continuent manifestement de prendre leur pied avec l’enthousiasme des premiers jours, avec le luxe de l’insouciance et avec la décontraction de ceux qui n’ont plus rien à prouver. Ou de ceux qui ne se chauffent manifestement pas du même bois que nous pauvres charnels !
Dave WYNDORF et sa bande démontrent ainsi (sans conteste) qu’ils demeurent (sans contestation) les maîtres absolus de la formule stoner-space-heavy-rock psyché. C’est de la tête et des épaules qu’ils dominent la discipline, reléguant loin derrière eux leurs premiers challengers. Mais ce n’est pas seulement cet état de fait qui force l’admiration: le mérite de MONSTER MAGNET est aussi de se maintenir à ce top-niveau depuis des lustres, sans jamais nous décevoir ni sur platine ni sur les planches, et en dupliquant une formule qu’ils parviennent néanmoins à renouveler systématiquement on ne sait trop comment.
PENDEJO en 1er opening act confirme l’excellentissime bonne surprise que la band nous avait réservée il y a quelques années déjà. Un second cuivre vient aujourd’hui renforcer encore cette alliance de heavy cuivres aussi originale que diantrement efficace, didju ! De quoi rendre plus banale et plus terne encore la prestation sans grand intérêt de TABLE SCRAPS en tant que 2ème opening band.
Leffinge. Une petite bourgade qu’on dirait de poupées, retranchée à 10 km de la côte et d’Ostende. A 10 bornes de chez Arno, quoi… Dans la pénombre de la nuit tombante, la mignonne placette garnie de pavés humides et méchamment glissants est d’architecture tout ce qu’il y a de plus conventionnel, typée Flandre profonde: propre et nette. Ilot de lumières vives et d’animation, les lieux comportent une devanture qui contraste avec cette quiétude ambiante: De Zwerver, un café tout aussi propret que d’aspect parfaitement conforme à ce décor de carte postale. Verdomme, se serait-on trompé d’adresse tant l’endroit semble incongru ?! MONSTER MAGNET n’a quand même pas traversé l’Atlantique et choisi ce bistro de gros village, dans cette arrière-boutique d’un improbable arrière-pays, pour honorer la Belgique de sa seule date (sold out depuis des mois) sur ce sol si peu national qu’il en est devenu flamand ?!
De fait, une fois la porte du café franchie, l’aspect et la dégaine de cette foule bigarrée se révèlent être en parfaite adéquation avec le lieu effectivement recherché. Le code vestimentaire et la musique d’ambiance ne laissent en outre planer aucun doute. Nous poussons jusqu’au fond du bistro et là, surprise: une large porte donne sur un Centre Culturel insoupçonnable depuis la route, et une vaste salle de concerts/spectacles moderne et fonctionnelle digne des plus grandes cités s’offre à notre regard interloqué. Bienvenue en Flandre, waar Vlamingen (& euros) thuis zijn.
Les quatre albums que MONSTER MAGNET a signés sous le label A&M représentent pour nous la quintessence du plus pur stoner & spacerock qui soit. Et comme un hasard (ou un bonheur) ne vient jamais seul, c’est précisément l’époque que cette tournée judicieusement intitulée Celebreting the A&M years met en scène – la boucle est bouclée.
Jusqu’il y a très peu et de longues années durant, notre thérapeute nous avait imposé un MOTORHEAD annuel. A défaut de posologie suffisante ou en cas de problèmes d’approvisionnement, la Faculté nous avait également prescrit l’un ou l’autre MONSTER MAGNET en guise de placebo. La bande à feu Lemmy n’étant plus, il y a fort à penser que le placebo va désormais supplanter la prescription initiale désormais administrée à dose tout aussi soutenue. Restera à lever le voile dans les années à venir sur un mystère qui perdure: la guitare de Wyndorf est-elle finalement branchée ou pas…?
Space Lord, en cette veille de Pâques, faite que Dave Wyndorf et ses quatre lémuriens ne soient pas brutalement arrachés à notre affection et qu’ils poursuivent longtemps encore leurs salvatrices exactions et leurs sanglantes incursions par chez nous (waar Vlamingen & euros thuis zijn). Le beffroi de Bruges en tremble encore d’effroi, et même la mer qui s’était retirée bien, bien loin à marée basse alors qu’elle était pourtant montante n’est toujours pas revenue. Les moules se sont refermées, et même les mouettes ne rient désormais plus: le monstre a tout magnétisé.
SCORPION CHILD a traversé l’Océan dans les bagages de MONSTER MAGNET pour briller dans le même registre. Un clavier hypnotique à dose létale, un mélange toxique de métaux lourds, de Krautrock, de psychédélisme et de stoner injectés dans un hard-rock bluesy en est la parfaite illustration sonore.
Même la bande-son d’Uncle Acid durant l’intermission affichait la même insolente lourdeur. Mother fucker, pas étonnant que la terre est plate et basse dans la région avec autant de densité concentrée au même endroit…