The Final Fucked Up Tour (avant la fin du monde), tournée presque sans fin, fait halte dans le berceau du rock’n’roll à Bruxelles, Forest National. A quoi ressemble plus un concert de SHAKA PONK qu’un concert de SHAKA PONK ? Réponse: un concert de SHAKA PONK. Oui, mais celui-ci à Forest est en soi unique, parce que Forest National l’est tout autant. Now online et toujours dans notre GALERY Facebook « From backstage to frontstage ». NO Photoshop. NO Ligthroom. NO RAW format. NO numeric nor digital overdub : ONLY pure one-shot JPEG
Étiquette : Forest National
Aaaah, Forest National ! Le « chaudron bruxellois » – ainsi dénommé au temps de sa grandeur et de sa splendeur – gardera toujours une place particulière dans notre coeur. Car il n’y a qu’un Forest National et que s’y sont écrites quelques unes des plus mémorables pages (belges) de l’épopée du rock’n’roll. Ou en tous cas de la nôtre. Et puis il y a cette fosse, mythique, même si l’on regrette à chaque fois ce sol désormais plat depuis bien trop longtemps maintenant en lieu et place de la légère inclinaison – que les moins de 50 ans ne peuvent connaître – qui offrait une visibilité si parfaite d’où qu’on soit. Et ces gradins, tout aussi légendaires, la bête noire de quantité d’ingénieurs du son (on ne les compte plus) qui s’y sont cassé les dents et qui nous ont cassé les oreilles.
Ces ingés son qui n’ont jamais, ô grand jamais su et pu amadouer l’acoustique impactée par ces gradins, offrant au public des prestations au son aussi pourri que pitoyable qu’on ne compte plus non plus. Forest National, le juge de paix des ingénieurs du son ! Forest National, pourtant choisi par Aerosmith en 1993 pour retransmettre en direct sur la bande FM (et en mondiovision, siouplait – nous sommes en 1993!) son concert bruxellois. Aerosmith apparait au grand complet dans le public, au sommet de ces gradins juste avant le concert, pour se faire tirer le portrait avec cet arrière-plan sans pareil du chaudron bruxellois. Ah ! Forest National, tout un poème, tout un pan d’histoire…
Et ce soir, les oiseaux gazouillent dans la salle. La sono nous plonge en effet presqu’en pleine forêt (nationale) dans l’attente de l’arrivée de SHAKA PONK: bande-son des Français qui les accompagne chaque soir de leur tournée, ou musique d’ambiance propre aux lieux peut-être ? Puis c’est au tour de SHAKA PONK de profiter du cadre: le groupe débarque au beau milieu du public dans les gradins par la porte d’accès que nous avons empruntée quelques minutes auparavant, puis se fraye un chemin entre les rangées de sièges pour ensuite descendre lentement les escaliers sous les hourras des 7.000 aficionados.
Ils arrivent enfin dans la fosse et fendent le public comme Moïse les eaux de la Mer Rouge. Trois morceaux durant, Frah et Sam allumeront le feu depuis un modeste podium planté au beau milieu de la fosse tandis que le reste du band bucheronne ferme sur la scène où la scénographie se dévoile au fur et à mesure que le set grimpe en intensité.
Tournée d’adieu des Monkeys, donc. Début 2022, Frah, Sam et toute la bande annoncent travailler sur un ultime album (le septième, plus politique et plus engagé que jamais) avant une tournée d’adieu, chacun ayant envie de passer à autre chose. Voici donc la date belge qui clôt une aventure entre punk et métal commencée en 2002. Les Parisiens ont réussi leur pari d’être toujours actuels et de toucher trois générations tout en se servant d’un matériau musical que beaucoup pourrait trouver daté malgré la présence numérique du singe Goz et de sonorités électros. Lucide, SHAKA PONK réalise qu’ils ont tout dit, que ce soit en anglais ou en français. Mieux vaut donc arrêter avant de se répéter, voilà qui est tout à leur honneur.
Avec une tournée de 87 dates quasi sold out qui a débuté en octobre dernier et qui durera plus de 12 mois, SHAKA PONK n’est pas du genre à faire les choses à moitié. La scène est bien chargée, et deux chorales de chanteuses en robes blanches rejoindront les planches pour quelques morceaux en fin de set. Le « cercle pit » aura déjà eu lieu, lancé par un Frah en son plein mitan après avoir à nouveau rejoint le centre de la fosse et laissant Sam sur la grande scène. Engagés et portant à bout de bras leurs nobles causes (écologiques et autres), c’est donc ainsi et par la grande porte, au sommet de leur art et de leur engagement, que SHAKA PONK tire sa révérence belge. Merci à vous, météore ou OVNI du paysage musical francophone. And don’t forget the rock’n’roll!
PS : pas de pit-photo ce soir, les photographes accrédités devant shooter depuis la fosse au milieu du public, et uniquement depuis la fosse. Pas top comme conditions. Puis validation obligatoire des clichés par le management avant diffusion. Nos clichés ici présentés n’ont cependant pas tous été validés. Mais dès lors que ledit management a fermé les yeux sur de (superbes) photos prises par des confrères depuis des endroits non-autorisés, il ne nous en tiendra sans doute pas rigueur. Equité, équité…
Canicule à Bruxelles.
Etuve à Forest National.
Chaudron dans la fosse…
Maintenant en ligne (ainsi que comme toujours dans notre galerie), les triomphales 50 piges que fêtent nos barbus préférés sur les planches bruxelloises en ce 25 juin 2019. Mais un son pourrave et un set minimaliste ternissent une prestation pourtant de très haute tenue qu’ils nous ont offerte pas plus tard qu’il y a 3 jours au HELLFEST….
Il y a quand même des choses peu commodes qui nous arrivent par la grâce du dieu Rock’n’Roll: sans nouvelle du management de ZZ TOP quant à notre demande d’accréditation-photo, nous nous présentons néanmoins à tout hasard au guichet-presse de Forest National en expliquant innocemment mais en toute sincérité la situation, appareils photos toutefois ostensiblement en bandoulière. Et les officiels de la prod de nous accréditer fissa sans autre forme de procès, si ce n’est en nous demandant de leur décliner notre identité. Allez comprendre ! Puis zou, direction le pit-photo d’une salle dont les rideaux du second étage ont été tirés – mauvais présage…
Un son pourrave et une prestation en demi-teinte altèrent le souvenir encore tout frais d’un set de Dieu le Père il y a trois jours seulement au HELLFEST. Le "Juge de Paix" que demeure ce vieillissant Forest National a encore une fois fait son office de bourreau pour les ingénieurs du son à la manoeuvre ce soir. Ils se sont pris une mauvaise tatane dans les gencives, notre mythique Forest leur rendant la tâche toujours aussi rude.
La sonorisation est à l’image du mercure dans le thermomètre: peu acceptable, voire à la limite du supportable. Le Texas peut avoir du bon, mais il y a des limites à la décence tant en termes de température ambiante que d’acoustique…
Ainsi donc, nos Tres Ombres – established in 1969 – n’ont pas marqué d’un sceau indélébile leur 50ème anniversaire sur les planches bruxelloises. Cette tournée mondiale jubilaire se solde sur le sol belge par un show (trop) propret et sans surprise (aucune), qui laisse même un goût de trop peu: 60 minutes d’un set millimétré et pas spontané pour un sou, suivi d’un modeste rappel de 10 minutes avec un – quand même – inégalable La Grange tempéré d’un tristounet Tush pour clore sans panache un show sans relief.
Il y a 38 ans, nous assistions à l’un de nos tous premiers "vrais" concerts lors de la tournée de 1981. Près de 40 ans plus tard, le plaisir de retrouver le trio reste identique et intact, mais modéré par une longue séries d’autres shows plus marquants et plus mémorables que les Texans nous ont dans ce laps de temps réservés. Et en fait partie la prestation de ZZ TOP pas plus tard qu’il y a trois jours sur la mainstage du Hellfest, où le trio a infligé une véritable raclée aux 60.000 festivaliers présents dans la fournaise de Clisson. Comme quoi il y a des jours avec et des jours sans (… d’ailleurs, qui parmi nous arrive guilleret et joyeux tous les matins au taf, hein ?!).
N’est toutefois pas donné aux premiers rockeux venus le luxe de fêter 50 années non-stop sur les routes. Et soyons magnanimes: dans une configuration inchangée depuis 5 décennies (un record à faire figurer au Guinness Book?), les barbus continuent quand même de nous balancer leur intemporel rock tantôt bluesy, tantôt redneck ou boogie à faire sauter la prothèse de hanche de mamie. ZZ TOP fait aussi encore chauffer dans les caleçons, avec ces quelques pièces d’anthologie qui ramènent immédiatement à notre souvenir les images de filles aux jambes élancées, de belles bagnoles et autres pépées. C’était l’âge d’or des clips musicaux, c’était l’âge d’or de MTV, c’était nos golden eighties.
Allez, soyons bons princes…
De tous les showmen de la planète rock’n’roll, Rudolph SCHENKER demeure au fil des décennies et sans hésitation aucune dans notre top 3 de toutes les bêtes de scènes à shooter. Entertainer sans pareil, cette icône à l’envergure du phénix et à l’aura du sphinx nous laisse naïvement croire qu’il découvre chaque soir l’adrénaline de la scène, la testostérone des planches, la jouissance du live et la jubilation du face-à-face avec son public… comme à l’heure de son tout premier show.
70 ans… Oui, notre septuagénaire SCHENKER du haut de ses 70 berges reste fidèle à lui même: sans fard, sans faux-semblant et sans même simuler (ou alors si parfaitement – comme les meilleures qu‘on paie bien cher). Ses performances et sa r’n’r attitude renvoient les meilleurs showmen à leur ouvrage. Avec l’énergie d’un jeune fauve débridé, la fougue d’un chien enragé ou tout simplement avec le punch d’un trentenaire en pleine force de l’âge, il écrase de sa flamboyance ce que la galaxie du rock a enfanté de plus spectaculaire. SCHENKER est au rock’n’roll ce que les berlines allemandes sont à l’automobile: on regarde, on admire, on s’incline, et on essaye surtout de ne pas trop la ramener avec sa caisse en carton. Pigé?
Lors de la tournée d’adieu de SCORPIONS en 2012, nous nous interrogions sérieusement sur le bien-fondé de cette décision: qu’allaient donc pouvoir bien faire ces bêtes de scène une fois le rideau baissé? MEINE avouant à l’époque qu’ils avaient du mal à trouver la porte de sortie (sic), cet aveu était déjà pour nous annonciateur avant l’heure d’un come-back plus ou moins rapide sous les feux de la rampe.
Nous n’avions donc pas tort puisque depuis lors, nous avons pu jouir déjà de deux tournées mondiales de ce phénoménal band au succès tout aussi intemporel et transgénérationnel que difficilement explicable rationnellement. Les moins de 55 ou 60 ans ne peuvent guère réaliser que la période la plus créative, la plus créatrice et la plus novatrice de SCORPIONS s’étend de 1972 à 1982: ils ont alors indélébilement marqué l’ère hard-rock de l’Hémisphère Nord.
A l’issue de cette glorieuse décennie – la plus rock’n’roll du band également – les teutons ont partiellement viré leur cutis au profit d’un genre nettement plus commercial et surtout plus mainstream. Mais comment leur en vouloir au vu des quelques perles rock’n’rollesques qui ont néanmoins ponctué leur production plus mielleuse qu’intéressante depuis lors…?!
Les concerts de SCORPIONS se suivent et les tournées qui s’enchaînent se ressemblent. Mais pourquoi pas, après tout ?! C’est un peu comme assister à un meeting aérien: on sait ce qu’on va voir, on sait ce qu’on va entendre, mais on s’y rend néanmoins pour en avoir plein les mirettes. Pour la sensation de la poitrine qui cogne sous les coups de butoir. Pour les vibrations du vrombissement dans les tripes. Et aussi pour le frisson coupable qui l’accompagne et te parcourt l’échine….
Avec une set-list tout ce qu’il y a de plus classique, ô combien conventionnelle et sans prise de risque aucune, avec un visuel sans nouveauté particulière mais toujours aussi éblouissant, SCORPIONS connait depuis longtemps (très longtemps même) la recette du succès. Leur talent réside dans le fait qu’ils ne parviennent néanmoins pas à nous en dégoûter. Même pas d’indigestion ni de saturation…
La symbiose SCHENKER – MEINE continue de fonctionner à merveille. JABS assure de plus belle en se concentrant autant sur sa partition que SCHENKER n’assure le show en sus. Le triste et pitoyable épisode KOTTAK a quant à lui pris fin avec l’arrivée de Mikkey DEE il y a 2 ans suite à la disparition de Lemmy et de la dissolution de facto de MOTORHEAD. De quoi booster de plus belle l’équipage SCORPIONS qui rendra comme chaque soir un émouvant et puissant hommage à Mister Kilmister avec un Overkill d’excellente facture, mais sans toutefois jamais arriver à la cheville du tibia de la jambe du maître.
On sait déjà à quoi ressemblera notre prochain concert de SCORPIONS. Néanmoins, on sait pertinemment bien qu’on en sera encore. Encore et toujours. Une fois de plus…
Mention spéciale à Adrian Van den Berg accompagné de ses MOONKINGS en ouverture de soirée. Avec une set list copieusement empruntée au Serpent Blanc dont il a quitté les rangs il y a déjà 20 ans de cela, le subterfuge est presque parfait. Les vocals nous laisseraient presque penser à un Coverdale en méforme, nous laissant l’étrange (mais pas désagréable) impression d’être face à WHITESNAKE en open act de SCORPIONS. Le batave n’a décidément pas quitté le Snake les mains vides, c’est certain…
Bulletin "Très Bien", cher Adrian Vandenberg. Hormis votre show qui débute avec 10′ d’avance sur l’horaire annoncé et la préposée Public Relations qui s’égare dans les dédales de Forest National, ne parvenant pas à conduire les photographes que nous sommes jusqu’au pit front-stage ! Heureusement que nous connaissions le chemin pour le lui montrer…
… alors que certains ont fait leur temps, d’autres traversent les âges, plus charismatiques et plus flamboyants que jamais, sans que les années ne semblent avoir prise sur eux. C’est injustice que tout le monde ne soit pas égal face au temps qui passe…
Maintenant en ligne, full review & live coverage de SCORPIONS qui, le 04 avril 2018, foulaient derechef les planches de notre Forest National – un classique du genre, dont on ne se lasse décidément pas. Et ce n’est pas du haut de ses 70 balais que Rudolph SCHENKER nous démentira. C’est grave, Docteur…? Ou serait-ce par bonheur contagieux?
Ainsi donc TOTO initie sa tournée mondiale ce 27 janvier 2016 depuis Bruxelles devant un parterre qui n’a de rock’n’roll que son seul aspect bigarré. Dans l’assistance, certains semblent s’être trompés d’adresse, d’autres d’époque, d’autres de soirée. Mais bon, sans doute s’offrent-ils ce soir LEUR sortie-concert de l’année – voire de la décennie – en guise de cure de jouvence certainement. Ils ne manqueront pas de raconter pendant des mois et des mois à qui veut les entendre: « Vous pensez bien ma petite dame, TOTO était de retour à Forest ». De retour, ou sur le retour… ?
"Leaving to start the Toto World tour today! Brussels, 1st stop.. here we come! I am SO ready for this! 2016 is gonna be killer!", tweete Lukather. Il est vrai que depuis la disparition de la fratrie Porcaro, Steve Lukather reste le patron de la formation, leader qu’il a finalement toujours été au gré des flux et des reflux. Car TOTO, c’est comme les grandes marées d’équinoxe: ça s’en va et ça revient (air connu), et quand on ne les voit plus, on sait qu’elles vont de toute façon rappliquer tôt ou tard.
Il faut attendre la 25ème minute et « Hold the Line » (évidemment…) pour que le public daigne lever son c… et remuer le popotin. Si l’on compte les 20 minutes de retard encouru avant le lever du rideau, il est donc 20h45 lorsque Forest National semble sortir de sa léthargie et de sa torpeur. Nous étions trop jeune au milieu des seventies pour jouir du spectacle de certains (… suivez mon regard) qui exigeaient de dévériner l’ensemble des sièges de Forest National avant de s’y produire, alors qu’aujourd’hui d’autres à l’instar de TOTO imposent en 2016 une configuration tristement full-assise de la salle. A quoi rime d’ensuite inviter le public à se lever et à se remuer les fesses?! Allez-y comprendre quelque chose…
TOTO, on les préfère presque finalement en version studio (où ils excellent), à moins que ce ne soit le côté statique et trop lissé du band qui nous chagrine quelque peu lorsqu’il se trouve sous le feu des projecteurs. TOTO en live, c’est beau, c’est propre, c’est grand, c’est technique. C’est nickel-chrome et ciselé comme du marbre de Carrare ou du 20 carats. C’est tellement beau et propre que ça en viendrait presqu’à manquer de vie, d’erreurs, d’hésitations, d’improvisation.
TOTO manque de fausses notes et de dérapages incontrôlés parce que la perfection manque de rock’n’roll attitude tout simplement. TOTO manque de gras et d’aspérité. De rugosité. En fin de compte, la perfection, ce n’est pas toujours folichon (…dit-on également de nous…). A moins que ce ne soit finalement nous qui nous nous soyons ce soir trompé d’adresse, d’époque, de soirée…??
Reviews TOTO 1987 – 1995 – 1998 – 1999 @ Intensities in Tens cities – Chap 1: The Vintage Years.
La NWOBHM peut elle encore porter le titre de "new" 35 ou 40 ans après avoir été baptisée de la sorte ?! Oh que oui: grosse claque dans la figure, magistrale gifle… The God of Metal n’a pas déçu et les nouveaux (?) saigneurs ne peuvent que dignement porter leur fière appellation qui ne nous avait pourtant pas explosé dans la face au printemps dernier à Luxembourg. Une scène bruxelloise aux dimensions imposantes dressée presqu’au milieu de la fosse de Forest National rend la cuvette d’autant plus propice à une effusion de décibels pour cette grand messe dont les prêtres de Judas sont définitivement passé au rang de dieux.
Une mise en scène et un light show impressionnants achèvent un tableau époustouflant servi par une sono proche de la perfection. JUDAS PRIEST nous sort le grand jeu et la recette – pourtant éculée avec les décennies – n’a pas pris une seule ride. Que du contraire : avec les années passant, le formule s’est encore tonifiée et le breuvage corsé davantage, à l’instar d’une soupe de grand-mère ou d’une choucroute dégageant un fumet plus puissant encore quand longuement réchauffée à feu doux.
JUDAS PRIEST demeure synonyme de heavy metal grandiloquent dans toute sa pleine démesure musicale et scénique, mais néanmoins tout en finesse et en (relative) sobriété. Ou quand un ogre joue le fin gourmet. British steel & master class, ni plus ni moins.
Cuir, clous, cravache, chaînes et canne – le grand barnum du heavy metal est fidèle à ce qu’on attend de lui : une grand messe noire aux tempos lourds et méchants, mais sans esbroufe ni tape à l’œil, si ce ne sont peut-être les (trop?) nombreuses tenues d’Halford qui virilisent davantage encore la rétine. Rien que du pur et du naturel, sans fard ni faux semblant, ni anabolisant ni artifice. Le heavy metal dans toute sa splendeur, dans toute sa spontanéité, dans toute sa virilité mais en toute (relative) simplicité et sans show (sang chaud ?).
Pas besoin de faire mieux que nature lorsqu’on est l’alpha et l’oméga de la discipline. Nous ne sommes pourtant pas les premiers adeptes de la discipline, c’est donc dire l’impression dévastatrice que nous laisse cette soirée orgiaque mais cependant – et paradoxalement – toute en retenue. Voire même peut-être tout en retrait pour ce qui est d’Halford qui semble avoir laissé le leadership à Hill, le petit nouveau.
Cette prestation époustouflante de JUDAS PRIEST rend d’autant plus décevante le petite heure d’UFO officiant en open-act. Nous attendions pourtant avec énormément de plaisir ces retrouvailles, mais celles-ci sont gâchées par une sonorisation pourave et un show sans âme ni grande conviction malgré tout le respect que nous vouons à l’Ovni.
Assurément la moins bonne prestation d’UFO à laquelle il nous ait été donné d’assister, mais assurément pas au point de mériter ces désormais traditionnels sifflements de Flamoutches lorsque les artistes ont la courtoisie de s’essayer à quelques mots de français. C’en devient une minable et déplorable habitude, que l’on soit à Forest National ou à l‘Ancienne Belgique.
Les quasi septantenaires d’outre-Manche étaient donc à la fête ce soir, et sur leur thirty one siouplait. Ce n’est pas la prestation très moyenne du très élégant Phil Mogg (plaisantant sur ses problèmes – bien visibles – de dentition) ou celle du peu sémillant Bob Halford (qui n’avait pas la tchatche) qui terniront un tableau final. De jeunes loups en auraient rajouté pour faire déborder le vase, mais pas JUDAS PRIEST qui connaît les effets néfastes du trop plein: plus on en renverse, moins on en boit…