Ecoutez voir ! Le Steven WILSON nous délivre deux heures et demie d’une scénographie de projections, hologrammes et animations servant à la perfection un son immersif en 4D, sublimant de la sorte l’éclectisme et l’étendue de son répertoire: spectaculaire à tous points de vue, what else ?! Avec ou sans feu- Porcupine Tree qui continue d’exister par procuration à travers sa set-list, Steven WILSON demeure ce qu’il est: un véritable extraterrestre.
Hormis l’incartade humoristico-pop un brin racoleuse de “Permanating" avec laquelle il se fait plaisir, le lyrisme et la dextérité des autres titres que nous offre Steven WILSON continuent de marier pop-rock et expériences progressives, mais sans jamais sombrer dans d’inutiles démonstrations. Les compositions à tiroir sont complexes, la technique instrumentale est énorme, l’énergie déployée l’est tout autant: on ne change pas une formule qui gagne.
9 mois après son dernier passage ici-même, lui tient particulièrement à coeur de ne pas reproduire le même show – qu’il promène à travers le monde depuis plus d’un an. Particulièrement affable ce soir, WILSON partage sa conception du rock et de l’évolution de la musique mainstream, vouée à toujours plus de technologie et d’électronique. Pour prendre le contre-pied, il se fait un plaisir de présenter aux moins de 25 ans (!!) un objet de plus en plus rare dans ce show-business, ou dont l’usage de moins en moins sensuel s’assimile davantage aujourd’hui à de la simple et froide technicité: une… guitare électrique – en l’occurrence sa légendaire Fender martyrisée par le temps et les tournées.
En grattant un peu, les propos de Steven WILSON sont tout sauf simplistes, à l’instar de ses compositions qui ont vocation à dépasser les catégories et les étiquettes dont il se gausse. Mieux encore: il prend un malin plaisir à forcer le trait de tous ces stéréotypes que véhicule sa fan-base, des fans de progressif aux inconditionnels de métal en passant par les aficionados de Prince dont il ne cesse de réitérer son admiration…
An evening with Steven WILSON reste une expérience multi-sensorielle hors du commun qui fait dresser le poil. Ce face-à-face avec cet extra-terrestre à la production aussi prolifique qu’intarissable revêt sur scène une dimension toujours aussi insoupçonnée et sans cesse renouvelée: ce n’est pas cette enième expérience qui nous fera écrire le contraire, au risque de se répéter ou de manquer de qualificatifs…