UFO – 13 décembre 1997 – Nidrum

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Un brouillard à couper au couteau pour rallier Nidrum au beau milieu de nulle part aux confins de la Belgique – et je pèse mes mots. Un village, un café isolé et sa salle… Et UFO qui s’y produit : surréaliste ! Il y a bien un ou deux groupes qui ouvrent les hostilités en début de soirée, mais pas moyen de retomber sur leur nom. Vient UFO : Pete Way, Phil Mogg, Michael Schenker et leurs comparses : le line-up original et originel au grand complet, on croit rêver. Le gig est d’autant puissant que le club est intime et chaleureux. Et le public, majoritairement germanophone ou plutôt germanique même, chaud comme tout. Doctor Doctor, Lights Out, Rock Bottom, et tous leurs classiques y passent : exceptionnel. Et le pot qu’on prend au bar avec eux à l’issue de leur démonstration ne fait que rajouter de l’intimité et de la chaleur à cette soirée qui n’en manquait décidément pas. Ouh ! que notre retour sera long et lent…

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LYNYRD SKYNYRD – 23 octobre 1997 – Bruxelles

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Bruce Dickinson sans son Maiden, c’est comme un nain sans culotte : pas terrible terrible… Par contre, mes Sudistes préférés sont de retour. Et l’AB se prête à merveille à leur show. Les standards sont passés à la moulinette, les morceaux plus récents également. Free Bird, Simple Man, Sweet Home Alabama, etc : il ne manque qu’une Budweiser en main, quelques chapeaux de cow-boys dans la salle et le vrombissement de gros V8 à l’extérieur pour s’imaginer dans le Deep South de là-bas (si on n’a pas le KKK, on a Vlams Block…). Quel bonheur, quelle fraîcheur, et quel plaisir de voir ces gars prendre leur pied sans compter. Oufti, quelle soirée…!

Antilliaanse Feesten – 10 août 1997 – Hoogstraeten

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3 jours et 2 nuits de musique antillaise au Caribbean Festival (carabine festival ?!) d’Hoogstraeten. Tentes montées, barbecues installés, frigos bourrés : trois jours de canicule, de festival et de camping au son de cette musique teintée de soleil mais surtout de cocktails et de ripaille (…pour la rime uniquement). A ma connaissance, le seul festival où les bars à cocktails sont bien plus nombreux que les bars à bières. Le seul festival belge où les visages pâles sont en minorité. Proximité, promiscuité, promis cuité… Le seul festival où aucun(e) de nous n’a souvenance du nom du moindre des artistes présents – c’est vrai qu’il s’agit de nom peu familiers, dirons-nous, pour les rockers que nous sommes. Bref, trois jours de bonheur et de saine (?) fatigue au sein du plus grand festival européen de musique antillaise.

AEROSMITH – 29 mai 1997 – Flanders Expo

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Troisième concert ce mois-ci. Cette fois dans un hall à bestiaux pour un show à l’image de ruminants ! Décidément, Aerosmith est bien triste et tristounet, décevant même. La soupe commerciale qu’ils nous assènent comme des automates, sans cœur ni passion, en viendrait-elle à déteindre sur leur jeu de scène qui en deviendrait presque soporifique et d’une prévision tristement téléphonée ? Dommage, dommage, tant de clichés ressassés. Ressaisissez-vous les gars, ou alors recyclez-vous dans la mélasse… Déjà que la salle n’est pas en soi des plus terribles, s’il faut en outre que la musique ne décolle pas, wallons-nous ?

The WHO – 10 mai 1997 – Forest National

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10 jours plus tard, je tombe bien bas – The Who. Ou la fin d’un mythe ? Assister à un concert des Who en 1997 avec les images en tête d’un Pete T. qui bondissait de gauche à droite de son jeune temps, et avec le souvenir d’un Roger D. flamboyant en pleine jeunesse, quel décalage entre la réalité et le mythe ! Forest est plein comme un œuf, et moi déçu comme un bœuf. Mais bon, s’il faut que jeunesse se passe, il faut également que vieillesse se fasse. Mais soit, je pourrai dire à mes petits enfants que j’ai vu les Who…

BOOGIE TOWN – 1er mai 1997 – Louvain-La-Neuve

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Back to the roots: back in LLN ! Tennis Club du Parc, à l’affiche cette année: Fred & The Healers, Glory Hogs, Monster Mike Welch, Jim Suhler, Guy Forsyth, Mick Taylor, Doctor John. Pas le souvenir de tout (ce qui n’est pas en soi mauvais signe…), mais surtout le souvenir d’une bien belle journée en bien bonne compagnie accompagnée de bien des draches : la fine équipe est là, et LLN is still LLN.

MOTORHEAD – 17 février 1997 – Bruxelles

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The Ace of Spade is back ! Et quelle n’est pas ma surprise, une ou deux heures avant le show, de voir Lemmy, tout débonnaire et de cuir noir vêtu (avec ses Santiags… blanches, of course !) déambuler seul en rue. Les mains dans les poches et la cigarette au bec, il passe devant moi alors que je suis en train d’apéroter en terrasse au coin de la Bourse. Pas le réflexe de l’interpeller – ou plutôt : le bon réflexe de ne pas l’importuner. Quoique… Mais pourquoi donc ne lui ai-je pas proposé de boire un pot avec moi, manière de tuer le temps ensemble avant l’heure H (ou plutôt l’heure M – comme Motörhead)?!

Ted NUGENT – 31 décembre 1996 – Detroit, USA

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Retour vers Detroit, la Motor City bien nommée, et plus précisément downtown: Joe Louis Arena. Je dois me pincer en poussant les portes de la salle, en me persuadant que je suis bien là, que je suis bien ici, que c’est bien le soir du New Year’s Eve Whiplash Bash du Nuge. Cela fait des années (des décennies ?) qu’il gratifie son Michigan natal d’une mini tournée entre Noël et Nouvel An avec cette soirée de réveillon en point d’orgue, en apothéose.

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Et j’en suis. Qui plus est, assis dans les places VIP à côté de… Charlie Hunn, son ancien guitariste devenu depuis cadre chez Ford. Alice COOPER assure toujours la première partie et chauffe admirablement bien la salle. Celle-ci est énorme, immense, gigantesque, et se remplit au fur et à mesure que le premier groupe (des gars du cru) joue déjà.

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L’assemblée est bariolée : des rockers purs et durs mais toutes générations confondues, des familles entières venues avec papa, maman et les enfants, et surtout – surtout – un public féminin comme ces derniers soirs, à l’inverse de ce qu’on peut connaître en Europe. Quel bonheur quand, pour chauffer l’assemblée, ces blondes à forte poitrine (!), assises sur les épaules de leur copain ou de leur copine, commencent à relever leur t-shirt pour exposer leurs généreux attributs aux exclamations et acclamations de la salle ! C’est à celle qui déclenchera la plus longue clameur… Ambiance américaine, peu concevable en Europe. Et, plus surprenant encore, en cours de soirée, ces centaines de couples arrivant en smoking et en longue robe de soirée, venant assurément terminer leur réveillon ici sur place, ou s’offrant un break au milieu de leur nuit de nouvel an avant de repartir vers de nouvelles aventures ! Le clan Nugent au grand complet est toujours là, et le Nuge prend le relais après qu’Alice Cooper ait chauffé monstrueusement la salle. Arrivée de Ted sur scène sur son… bison: impressionnant et surréaliste. Le concert du Nuge sera un moment d’anthologie – avec les douze coups de minuit en point d’orgue, paroxysme, quand descendront du plafond des milliers de ballons multicolores dans un déluge de décibels et d’explosions de lumières et de fumigènes après que le grand Ted ait lancé à toute la salle un compte à rebours pour les 30 dernières secondes de l’année. Ce décompte se termine par un magistral « Happy Fucking New Year ». Un feu d’artifice explose… en intérieur: une première pour moi ! Délire dans la salle, tout le monde s’embrasse, se serre la pince, chante, hurle, crie… avant que le concert ne recommence de plus belle. Et avec quoi ? Avec Motor City Madhouse. Le coup de massue ! Le plus grand moment de tous : Motor City Madhouse joué live à Detroit, Motor City. S’il ne fallait retenir qu’un moment, ce serait celui-ci. Le public n’en peut plus – l’hystérie totale – la communion – la fusion – l’osmose.

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Le retour vers mon minable motel de banlieue pour une dernière nuit avant le retour vers l’Europe me sortira de mon rêve pour me ramener dans une réalité bien plus glauque et misérable : celle d’une métropole américaine comme une autre, celle d’une ville tout court : pauvre, salle, minable.

Ted NUGENT – 29 déc. 1996 – Saginaw City, USA

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Un problème de ticket me fait repasser par les Tedquarters à Jackson – l’occasion de revoir tout le staff qui n’a qu’une question à la bouche : « How did you find the show yesterday ? Did you enjoy it ? ». Comme si la réponse n’allait pas d’elle-même ?! En route pour Saginaw et le second concert – on m’a promis un backstage qui m’attend aux guichets : je me pince pour y croire, tâchant de contenir mon excitation de peur qu’un pépin ou qu’un imprévu ne transforme ce rêve en cauchemar…

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Saginaw City, Michigan : le Nuge est bien à l’affiche du Civic Center avec, qui plus est, Alice COOPER en première partie, autre régional de l’étape ! Ce n’est d’ailleurs pas vraiment une première partie (deux groupes locaux s’en chargent) mais bien un double concert ! Je quitte bien vite ma place VIP pour descendre dans la fosse et vivre le show tel qu’il doit être vécu : de front. Alice est exceptionnel et ne cesse d’annoncer la couleur tout au long de son set (« Everybody’s here for The Nuge, everybody ! ») – ce que le Nuge lui rendra bien des fois en demandant à plusieurs reprises durant son propre show des acclamations pour Alice : ils sont bel et bien de bons vieux complices depuis des décennies, et cela ne m’apparaît tangiblement qu’aujourd’hui. Le set du Nuge sera – subjectivement – parfait. Que dis-je ?! perfectissime ! Mais rien à faire : ma main ne quitte pas ma poche où se trouve mon « After Show Pass » en prévision de mon accès backstage en fin de concert ! Il me faudra attendre une bonne demi-heure après le show avant d’être admis backstage par le Tour Manager qui vient me chercher à la demande de Sasha Nugent.

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Rapide présentation (« Where do you come from ? What’s your name ? » etc.) avant qu’il ne me guide dans les dédales de l’arena jusqu’à la dressing room du Nuge. Gasp !!
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Me voilà dans l’antre, pincez-moi svp, pincez-moi FORT ! Le Nuge, sorti il y a peu de sa douche semble-t-il, est installé dans un fauteuil, seul dans la loge, en train de manger une assiette froide. A notre vue, il se lève d’un trait et vient me saluer en me serrant vigoureusement la pince tandis que son Tour Manager procède aux présentations d’usage : surréaliste ! Le Nuge repart bien vite s’installer afin d’achever son assiette, m’invitant par la même occasion à l’accompagner. Le buffet est dressé sur la table, à boire et à manger : que des légumes et de la charcuterie, et des soft drinks – jus de légumes ou jus de fruits. Et me voilà installé dans le fauteuil jouxtant celui du Nuge, tous deux en train de manger et boire tout en devisant. Enfin, quand je dis en discutant, c’est un grand mot pour qui connaît le Nuge : une question de 5 mots entraînant une réponse de 5.000, une réflexion d’une phrase suscitant une répartie de 500 phrases, le Nuge est bien fidèle à lui-même : intarisable et passionné – un vrai moulin à paroles qu’il n’est pas aisé d’interrompre ! La conversation passant de la musique à la chasse et des armes à la politique, voilà-t-y pas que le grand Ted de m’expliquer les différentes législations européennes en matière de chasse à l’arc. Surréaliste ! Belgium se résume pour lui à FN (non pas Forest National mais bien Fabrique Nationale), aux gaufres, aux chocolats et à… Cat Scratch Fever (cf. la pochette intérieure de l’album du même nom). Et se remémore, rigolard en la narrant, l’histoire de ce journaliste belge qu’il a foutu violemment hors de sa chambre d’hôtel à Bruxelles en plein interview pour je ne sais plus quelle obscure raison que je n’ai pas bien comprise – je n’ose pas lui faire répéter de peur que cela m’arrive également ! Une heure de bonheur avec le Nuge seul en tête-à-tête dans sa loge, si ce n’est l’arrivée de sa fille Sasha – grâce à qui je suis là – qui nous rejoint en cours de conversation pour finalement ne plus nous quitter. L’heure avançant, vient le moment de mettre un terme à ce rêve éveillé : Ted me gratifie d’un autographe sur une affiche prise à la va-vite dans le hall d’entrée (« My Belgian Bloodbrother»!). Nous sortons tous trois du complexe par une porte dérobée à l’arrière du bâtiment afin d’éviter les dizaines de fans qui font encore le pied de grue à la "sortie des artistes". Dernières poignées de mains et accolades avant que le Nuge n’embarque dans sa Jeep Wrangler de laquelle il prend tout simplement le volant pour repartir chez lui, Jackson Mi., au beau milieu de la nuit et comme qui dirait après une journée de turbin. Comme dans sa loge (passablement défraîchie, soit dit en passant), nous sommes bien loin des clichés du show biz, bien loin des strasses et des paillettes, des pépées et de tout le toutim… Impressionnant, le Nuge: aussi calme et pondéré qu’enflammé et excité, posé ou passionné et passionnant selon les moments et les sujets. Quant à moi, je rentre à mon motel pas très éloigné de la salle, me demandant si tous les événements de cette soirée sont bien… réels.

Ted NUGENT – 27 décembre 1996 – Kalamazoo, USA

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Une telle invitation ne se refuse pas, jamais… ! Même si elle date en réalité de cinq ans auparavant (1991), j’entretiens la marmite à feu doux pour maintenir le fumet d’actualité. Bruxelles – Chicago – Detroit : est-ce bien raisonnable de s’offrir un tel mini-trip outre Atlantique pour 3 concerts du Nuge ? Hé bien oui, la réponse est définitivement oui : cela est tout à fait raisonnable, sinon je ne l’aurais pas refait une seconde fois quatre ans plus tard… ! Detroit sous la neige : pas facile de se remettre à la boîte automatique dans la Ford de location pour rejoindre Jackson, Michigan, et le quartier général de Ted où j’ai rendez-vous : Tedquarters!

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Je pousse la porte et fais connaissance de tout le Nuge Staff. Ma boîte de Belgian Chocolates a bien résisté au voyage et n’est que la moindre des gratitudes. Je poursuis ma route jusque Kalamazoo, Mi., où se tient ce soir mon premier concert.

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Nuge Country : partout Ted Nugent depuis Detroit ce matin : à la radio, à la tv, dans les journaux, sur affiches, dans les conversations dans les bistrots,…. Je comprends mieux aujourd’hui l’appellation Michiganiacs !! Kalamazoo – Gibson’s homeland : que rêver de mieux comme cadre pour mon premier concert du Nuge dans son fief ?! Installation dans un minable motel à un jet de pierre de la salle, puis direction l’antre.

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J’ai oublié le nom des deux premiers groupes qui assuraient la première partie, mais qu’importe c’est pour le Nuge que tout le monde est présent. Je suis au premier rang pour être aux premières loges et vivre pleinement ce nouveau face-à-face, là où il se doit : à proximité de la Bête ! L’ambiance est torride, le public déchaîné – il faut voir ce qu’est un show du Nuge sur ses terres ! Je suis en nage à l’issue du concert et ne réalise pas encore totalement la baffe que je viens de recevoir – ni même le fait que je suis au beau milieu du Michigan pour l’annuel Ted Nugent’s Whiplash Bash, la traditionnelle mini-tournée qu’il effectue depuis des lustres entre Noël et Nouvel An dans son Michigan natal, avec en apothéose le New Year’s Eve Whiplash Bash à Detroit le 31 décembre pour y célébrer les 12 coups de minuit: c’est pour dans quatre jours…