Après Rush hier soir en Hollande, le changement est conséquent et puissant avec les Ugly Buggy dans l’intimité d’une soirée d’anniversaire ce soir en Brabant Wallon ! Ou comment passer de l’impressionnante machinerie Rush à l’amateurisme et à la non moins sympathique spontanéité de nos potes. C’est vrai que depuis bien longtemps ne n’est plus Geddy qui se couche sur scène avec sa (contre) basse en équilibre au-dessus de lui. Show pour show, œil pour œil, dent pour dent… !
Quoi de mieux qu’un peu de blue grass / blues / boogie pour passer une agréable soirée d’anniversaire en charmante compagnie ? C’est quand même fichtrement plus décoiffant qu’un crapuleux DJ ou qu’un animateur naze de seconde zone ! Superbe ambiance que celle qu’insufflent nos lascars – particulièrement la version revisitée de Smoke on the Water qui déchaîne les foules. Retenez les filles, retenez les filles (… d’autant que pour la plupart c’est le seul morceau qu’elles connaissent… même si elles l’attribuent à Lynyrd Skynyrd ou aux Rolling Stones, on n’est plus à ça près). Ah! oui, je dois préciser que le batteur ici n’est pas celui d’origine…
Certes, ce n’est pas un concert en tant que tel, mais comment ne pas intégrer ce petit clin d’œil dans les événements rock’n’roll de cette année 2004 qui touche à sa fin ? Chouette surprise en effet que celle de découvrir dans ma boîte-aux-lettres un courrier en provenance de Ted Nugent le jour-même de mes… 40 ans ! Surprise qui m’est faite et qui me va droit au cœur, qui ne saurait pas non plus tomber plus à point : merci, merci à celles qui en sont à l’origine et qui se retrouveront dans ces lignes…
Rush 9 de 9. Nous terminons cette tournée européenne en même temps que Rush qui clôture en Hollande son R30 World Tour ce soir à l’Ahoy de Rotterdam. Nous sommes encore quelques-uns uns à monter chez les Kaas pour cette ultime soirée. Arrivant d’extrême justesse dans Rotterdam après quelques bouchons et égarements, et surtout une file interminable pour accéder au parking, nous pénétrons dans l’Ahoy juste avant l’extinction des lumières… et de l’inénarrable et habituelle clameur qui s’en suit – quelle que soit la salle, quel que soit le public, quel que soit le pays où le rituel se répète inlassablement soir après soir. Nous sommes en general admission, et c’est très, très, très bien ainsi pour approcher la scène. Comme lors des huit concerts précédents, le crew participera à la bonne ambiance et à la bonne humeur générale au moment de 2112 lorsque les « Pirates of Syrinx » arboreront le drapeau à la tête de mort depuis la console de mixage. Il en est de même tous les soirs lorsqu’un roadie (ou un guest, c’est selon) se pointe sur scène déguisé en pirate ! La clôture du concert – et donc la clôture de la tournée mondiale – est l’occasion de voir débarquer sur scène et à la totale surprise de nos trois lascars c’est sûr, quelques beautés locales pas piquées des hannetons, les bras chargés de tulipes qu’elles éparpillent à tout va sur scène et dans le public. Manière de clôturer en beauté une tournée de toute beauté également, annonçant un repos bien mérité c’est certain. Chapeau, les gars, chapeau bas. Mais que devez-vous bien avoir en tête à ce moment précis… ? Nous, c’est un fait, petit coup de bambou et de blues à l’issue de neuf si fantastiques soirées. See ya, Ol’ Chaps. And welcome back home.
Rush 8 de 9. Encore une journée de travail sérieusement écourtée pour être à l’heure dans cette Festhalle de Frankfurt. Nous assistons là à notre troisième concert de Rush en ces murs historiques, voire tristement et sinistrement historiques s’il fallait remonter au 3ème Reich. Véritable cerise sur le gâteau, l’entièreté du show est filmé par le biais de caméra VHD (very hight definition) et enregistré en Dolby 5.1. Les maîtres d’œuvre sur scène : Rush. Les orfèvres à la technique : une société belge (!) qui est la référence européenne si pas mondiale en la matière : Outside Broadcast. Le dvd intitulé simplement et sobrement R30 sort deux ans plus tard, en 2006 – R30 en référence évidemment à l’intitulé de la tournée, et donc au 30ème anniversaire de RUSH tout simplement.
Le public est d’autant plus chaud qu’il sait qu’il fait désormais partie de l’Histoire de Rush. Le travail des cameramen, perchistes et autres techniciens est assez remarquable à observer, et la salle est anormalement illuminée d’un nombre incalculable de spots aux couleurs chatoyantes de telle sorte que toute l’audience soit également sous les feux des projecteurs – au propre comme au figuré – et dès lors bien visible sur le dvd. Tout cela rajoute encore à la magie du moment. Le dvd ne reprend malheureusement pas l’intégrale du concert, mais seulement deux heures sur trois – y a-t-il plus beau et plus poignant souvenir que celui de posséder l’enregistrement live de ces instants magiques ?! La salle est fichtrement belle à l’écran, sans que cette esthétique particulière ne m’ait pourtant frappé l’esprit sur le moment même. Soirée magique donc, nuit courte, les oreilles sérieusement atteintes malgré tout – à moins que ce ne soit les poches sous les yeux…
Rush 7 de 9. Nous sommes cette fois cinq à rejoindre la Konig Pilsener Arena d’Oberhausen pour ce concert qui est le plus proche de la Belgique – ceci expliquant cela. Il s’agit de quitter le boulot fissa pour arriver à Oberhausen à temps – c’est-à-dire en évitant les inévitables bouchons de fin de journée sur les autoroutes allemandes. Nous y parviendrons non sans stress, les bouchons se situant à hauteur de Liège. Nous sommes relativement bien placés dans le bas des tribunes latérales de la Pilsener Arena – car il s’agit encore une fois de places numérotées, seul le floor étant en general admission. A l’inverse des six shows précédents en Angleterre, le concert n’est pas sold out et il reste quelques places éparses dans les gradins. Les flammes et autres artifices pyrotechniques ne seront pas dignes de l’Angleterre non plus – sécurité locale oblige, sans doute. Le reste est globalement un copier-coller des six précédents concerts, ce qui n’enlève rien – mais alors là, strictement rien – au plaisir que ces trois heures de décibels et de visuels peuvent procurer au corps, à l’esprit, à l’oreille, à l’oeil et aux neurones – Rush: the thinking man rock band. L’accueil allemand a été à la hauteur des espérances du groupe, et si pas du groupe en tous cas des nôtres. Back to Belgium… après quelques Konig Pilsener évidemment: on ne bosse pas demain – ouf !
Rush 6 de 9. Qu’est-ce qui doit être plus coûteux et plus épuisant pour un groupe et son crew que de procéder au montage et aux préparatifs d’un concert dans une salle où il s’est produit 3 jours plus tôt après avoir entre-temps effectué plus de 1000 km et assuré deux autres shows ?!
Nous quittons l’Ecosse pour, nous aussi, redescendre plein sud vers Birmingham et sa NEC Arena : nous terminons, nous aussi, l’English Leg de cet European 30th Anniversary Tour par un concert de toute beauté. Oui, de toute beauté… C’est étrange, cette sensation de déjà vu, déjà connu, déjà venu lorsque nous arrivons sur place – il ne manque vraiment que le fait d’être installés au même endroit dans l’aréna et la confusion serait totale ! Dès le show terminé, nous bondissons dans ma voiture pour nous frayer un passage dans les traditionnels bouchons et reprendre dare-dare l’autoroute vers Douvres.
C’est qu’une place nous attend dans le premier ferry qui quitte l’île pour le continent aux environs de 5 heures du matin. Nous y parvenons en frôlant la panne d’essence. Nous passons les deux heures suivantes au bar à bord, ou à bord au bar : impossible de fermer l’œil après une telle semaine, une telle expérience, une telle aventure. Impossible et même pas envie d’essayer… même si une importante réunion m’attend pourtant fin de matinée au bureau !! J’y arriverai de justesse après une nuit blanche et une douche au lance-pierre chez moi, manière de paraître un minimum frais. Et dire que la tournée européenne n’est pas terminée !! Nous apprendrons par la suite, en lisant le récit de Neil, qu’il était à bord du même ferry que nous… à la différence près qu’il dormait à poings fermés dans son bus stationné en cales. Nous lirons également qu’il débarque comme nous à Calais pour prendre le guidon de sa moto et rallier l’Allemagne en passant par… l’Ardenne pour passer la nuit à Luxembourg ! Comme quoi nos routes auraient pu se croiser plus d’une fois encore.
Rush 5 de 9. Toujours plus haut, toujours plus au nord : bienvenue en Ecosse ! L’autoroute est superbe et nous incite à emprunter ensuite d’aussi splendides routes nationales pour profiter encore plus du décor qui s’offre à nous.
Ce n’est pas encore l’Ecosse profonde, mais cet avant-goût me charme au possible. Nous nous offrons quelques haltes dans de charmants villages, entre pubs typiques en bordure de ports de pêche et autres bourgades au milieu d’écrins verts aussi bucoliques et propices à de bons moments. Si ce n’est l’accent des autochtones… pas forcément compréhensible au premier abord. Ni même au second d’ailleurs ! Nous prenons nos quartiers dans un hôtel de la banlieue de Glasgow avant de flâner dans le centre ville et rejoindre le Scottich Exhibition Convention Center – la non moins connue SECC Arena à l’architecture si particulière rappelant l’opéra de Sydney.
Ah ! si tous ces concerts nous permettaient un placement libre, comme il est de coutume ailleurs. Mais non, toutes ces dates anglaises s’organisent pour nous autour d’un placement numéroté qui ne nous octroie pas toujours – c’est le moins qu’on puisse dire – les meilleures conditions qui soient pour profiter pleinement du show. Notre trio semble manifestement apprécier se retrouver en terres écossaises et le concert nous semble d’autant plus chaleureux et spontané. A moins que ce ne soit l’effet The MacAllan que Neil s’est vu offrir par les producteurs locaux ?!
Nous croisons une nouvelle fois quelques têtes connues avec qui nous échangeons à l’issue du concert, en nous donnant rendez-vous à Birmingham le lendemain pour la dernière date anglaise de la tournée. Le bistrot voisin de notre hôtel nous fournira notre dernier bon souvenir écossais de la tournée…
Rush 4 de 9. Direction Manchester le lendemain et sa non moins célèbre MEN Arena pour notre concert n°4. Ou comment visiter l’Angleterre sous un angle différent. Entre fast-food, snacks, pubs et autres écarts à la diététique et à la vie saine, nous arrivons à l’aréna pour y retrouver à nouveau quelques têtes connues et déjà croisées à London et à Birmingham. C’est d’ailleurs ces même têtes que nous avons rencontrées également sur la route au gré de nos pérégrinations, ravitaillements essence et autres arrêts-pipi… Manchester réserve un accueil exceptionnel à Rush qui le lui rend bien : la soirée est de toute beauté. Comme la Vie en ces jours heureux – happy days. Dommage que ces pubs anglais ferment à une heure indue ne permettant même pas d’y étancher sa soif dés le concert terminé en se remémorant et se narrant les meilleurs moments passés.
Rush 3 de 9. Nous profitons du temps, de la météo et de notre itinéraire d’hôtels en gîtes et de motels en taudis pour visiter l’Angleterre profonde. Nous arrivons à Birmingham et allons découvrir sa célèbre NEC Arena. Par le plus grand des hasards qui n’en est pas un, Eucon04 (autrement dit : la European Rush Convention 2004) se tient dans un des halls voisins de la NEC le soir même du concert.
Nous y passons une bonne partie de l’après-midi, restant néanmoins sur notre faim au vu de ce qui y est proposé pour le prix demandé… si ce n’est que j’y fais connaissance de mon sosie / alter ego anglais, tant au niveau des fringues que de la tronche : surprenante, la photo (que je me garde, vous auriez trop bon !).
Le concert du soir est un moment de grande intensité. Que dire de plus ?! Le son est parfait, le show est sans faille, la set-list est d’enfer, le public est grandiose. Que demande de plus le peuple ?! Toute la tournée étant (évidemment) sold out, le second concert de Birmingham ne se tient pas le lendemain mais quatre jours plus tard, engagements antérieurement pris par ailleurs dans le nord du pays… ! Le coffre de ma voiture rempli de chips, de bières et d’autres mets hautement diététiques est un excellent bistrot permettant de patienter le temps que les bouchons se résorbent à la sortie du vaste parking…