Rush 7 de 9. Nous sommes cette fois cinq à rejoindre la Konig Pilsener Arena d’Oberhausen pour ce concert qui est le plus proche de la Belgique – ceci expliquant cela. Il s’agit de quitter le boulot fissa pour arriver à Oberhausen à temps – c’est-à-dire en évitant les inévitables bouchons de fin de journée sur les autoroutes allemandes. Nous y parviendrons non sans stress, les bouchons se situant à hauteur de Liège. Nous sommes relativement bien placés dans le bas des tribunes latérales de la Pilsener Arena – car il s’agit encore une fois de places numérotées, seul le floor étant en general admission. A l’inverse des six shows précédents en Angleterre, le concert n’est pas sold out et il reste quelques places éparses dans les gradins. Les flammes et autres artifices pyrotechniques ne seront pas dignes de l’Angleterre non plus – sécurité locale oblige, sans doute. Le reste est globalement un copier-coller des six précédents concerts, ce qui n’enlève rien – mais alors là, strictement rien – au plaisir que ces trois heures de décibels et de visuels peuvent procurer au corps, à l’esprit, à l’oreille, à l’oeil et aux neurones – Rush: the thinking man rock band. L’accueil allemand a été à la hauteur des espérances du groupe, et si pas du groupe en tous cas des nôtres. Back to Belgium… après quelques Konig Pilsener évidemment: on ne bosse pas demain – ouf !
Rush 6 de 9. Qu’est-ce qui doit être plus coûteux et plus épuisant pour un groupe et son crew que de procéder au montage et aux préparatifs d’un concert dans une salle où il s’est produit 3 jours plus tôt après avoir entre-temps effectué plus de 1000 km et assuré deux autres shows ?!
Nous quittons l’Ecosse pour, nous aussi, redescendre plein sud vers Birmingham et sa NEC Arena : nous terminons, nous aussi, l’English Leg de cet European 30th Anniversary Tour par un concert de toute beauté. Oui, de toute beauté… C’est étrange, cette sensation de déjà vu, déjà connu, déjà venu lorsque nous arrivons sur place – il ne manque vraiment que le fait d’être installés au même endroit dans l’aréna et la confusion serait totale ! Dès le show terminé, nous bondissons dans ma voiture pour nous frayer un passage dans les traditionnels bouchons et reprendre dare-dare l’autoroute vers Douvres.
C’est qu’une place nous attend dans le premier ferry qui quitte l’île pour le continent aux environs de 5 heures du matin. Nous y parvenons en frôlant la panne d’essence. Nous passons les deux heures suivantes au bar à bord, ou à bord au bar : impossible de fermer l’œil après une telle semaine, une telle expérience, une telle aventure. Impossible et même pas envie d’essayer… même si une importante réunion m’attend pourtant fin de matinée au bureau !! J’y arriverai de justesse après une nuit blanche et une douche au lance-pierre chez moi, manière de paraître un minimum frais. Et dire que la tournée européenne n’est pas terminée !! Nous apprendrons par la suite, en lisant le récit de Neil, qu’il était à bord du même ferry que nous… à la différence près qu’il dormait à poings fermés dans son bus stationné en cales. Nous lirons également qu’il débarque comme nous à Calais pour prendre le guidon de sa moto et rallier l’Allemagne en passant par… l’Ardenne pour passer la nuit à Luxembourg ! Comme quoi nos routes auraient pu se croiser plus d’une fois encore.
Rush 5 de 9. Toujours plus haut, toujours plus au nord : bienvenue en Ecosse ! L’autoroute est superbe et nous incite à emprunter ensuite d’aussi splendides routes nationales pour profiter encore plus du décor qui s’offre à nous.
Ce n’est pas encore l’Ecosse profonde, mais cet avant-goût me charme au possible. Nous nous offrons quelques haltes dans de charmants villages, entre pubs typiques en bordure de ports de pêche et autres bourgades au milieu d’écrins verts aussi bucoliques et propices à de bons moments. Si ce n’est l’accent des autochtones… pas forcément compréhensible au premier abord. Ni même au second d’ailleurs ! Nous prenons nos quartiers dans un hôtel de la banlieue de Glasgow avant de flâner dans le centre ville et rejoindre le Scottich Exhibition Convention Center – la non moins connue SECC Arena à l’architecture si particulière rappelant l’opéra de Sydney.
Ah ! si tous ces concerts nous permettaient un placement libre, comme il est de coutume ailleurs. Mais non, toutes ces dates anglaises s’organisent pour nous autour d’un placement numéroté qui ne nous octroie pas toujours – c’est le moins qu’on puisse dire – les meilleures conditions qui soient pour profiter pleinement du show. Notre trio semble manifestement apprécier se retrouver en terres écossaises et le concert nous semble d’autant plus chaleureux et spontané. A moins que ce ne soit l’effet The MacAllan que Neil s’est vu offrir par les producteurs locaux ?!
Nous croisons une nouvelle fois quelques têtes connues avec qui nous échangeons à l’issue du concert, en nous donnant rendez-vous à Birmingham le lendemain pour la dernière date anglaise de la tournée. Le bistrot voisin de notre hôtel nous fournira notre dernier bon souvenir écossais de la tournée…
Rush 4 de 9. Direction Manchester le lendemain et sa non moins célèbre MEN Arena pour notre concert n°4. Ou comment visiter l’Angleterre sous un angle différent. Entre fast-food, snacks, pubs et autres écarts à la diététique et à la vie saine, nous arrivons à l’aréna pour y retrouver à nouveau quelques têtes connues et déjà croisées à London et à Birmingham. C’est d’ailleurs ces même têtes que nous avons rencontrées également sur la route au gré de nos pérégrinations, ravitaillements essence et autres arrêts-pipi… Manchester réserve un accueil exceptionnel à Rush qui le lui rend bien : la soirée est de toute beauté. Comme la Vie en ces jours heureux – happy days. Dommage que ces pubs anglais ferment à une heure indue ne permettant même pas d’y étancher sa soif dés le concert terminé en se remémorant et se narrant les meilleurs moments passés.
Rush 3 de 9. Nous profitons du temps, de la météo et de notre itinéraire d’hôtels en gîtes et de motels en taudis pour visiter l’Angleterre profonde. Nous arrivons à Birmingham et allons découvrir sa célèbre NEC Arena. Par le plus grand des hasards qui n’en est pas un, Eucon04 (autrement dit : la European Rush Convention 2004) se tient dans un des halls voisins de la NEC le soir même du concert.
Nous y passons une bonne partie de l’après-midi, restant néanmoins sur notre faim au vu de ce qui y est proposé pour le prix demandé… si ce n’est que j’y fais connaissance de mon sosie / alter ego anglais, tant au niveau des fringues que de la tronche : surprenante, la photo (que je me garde, vous auriez trop bon !).
Le concert du soir est un moment de grande intensité. Que dire de plus ?! Le son est parfait, le show est sans faille, la set-list est d’enfer, le public est grandiose. Que demande de plus le peuple ?! Toute la tournée étant (évidemment) sold out, le second concert de Birmingham ne se tient pas le lendemain mais quatre jours plus tard, engagements antérieurement pris par ailleurs dans le nord du pays… ! Le coffre de ma voiture rempli de chips, de bières et d’autres mets hautement diététiques est un excellent bistrot permettant de patienter le temps que les bouchons se résorbent à la sortie du vaste parking…
Rush 2 de 9. Après une journée de flânerie dans les rues de London, nous parvenons à Wembley Arena en début de soirée. Mieux placés qu’hier, nous profitons d’autant mieux de ce second show manifestement meilleur également. Le public est partiellement identique à celui de la veille dans la mesure où nous croisons quantité de visages qui nous seront mieux connues encore par après, lorsque nous les reverrons au gré de notre expédition anglaise. Nous ne sommes manifestement pas les seuls allumés – comme d’aucun semblent le penser en nous voyant nous fixer comme objectif 9 concerts à peu de chose près identiques en une quinzaine de jours à travers la moitié de l’Europe ! Comme si assister à plusieurs concerts était une totale absurdité… au même titre que de jeter à la poubelle un CD après l’avoir écouté une fois (pourquoi en effet écouter plusieurs fois un CD dont chaque écoute est identiquement semblable à la précédente ?), ou se refuser à regarder à nouveau un film remarquable sous prétexte qu’on l’a déjà vu une fois auparavant – voire ne pas relire un bouquin passionnant pour la simple et bonne raison qu’on en connaît la trame et l’épilogue ? N’importe quoi… Le medley introductif me laisse à nouveau sur mon cul – quelle bonne idée j’ai eue de ne pas lire au préalable la set-list du show pourtant consultable sur internet depuis la tournée américaine précédant l’étape européenne ! A l’occasion de l’anniversaire de Neil, le crew dépose un gâteau orné de bougies sur un des amplis jouxtant sa batterie : la caméra située en-hauteur nous en fait un excellent zoom. Auparavant, une partie du public a entonné un « Happy Birthday to you, Neil » au moment convenu par le fan club anglais qui a posté à cette attention plusieurs messages, annonces et directives sur son forum… C’est heu-reux et com-blés que nous rejoignons notre hôtel après une soirée de toute beauté.
Rush 1 de 9. En provenance directe de l’Ardenne Profonde, nous débarquons à Londres pour le premier des 6 concerts que Rush donne au Royaume-Uni pour le 30ème anniversaire de la sortie de leur premier album: c’est le R30 European Tour. Au programme de notre tournée européenne à nous : l’intégrale de la tournée anglaise ainsi que trois autres shows sur le continent, soit 9 concerts sur les 15 qu’ils donneront en Europe.
Ce premier soir à Wembley n’est pas le meilleur qui soit : le son n’est franchement pas terrible, à moins que cela ne soit essentiellement dû à l’endroit où nous nous situons, en milieu de sol sur le parterre – rempli de chaises comme à l’accoutumée, shit ! La soirée est cependant de toute beauté, et l’entrée en matière vaut à elle seule le déplacement. Alors que la plupart des groupes gratifient leur audience d’un medley en fin de concert et le plus souvent lors du rappel, nos gaillards nous balancent le leur d’entrée de jeu ! De fait, comment mieux ouvrir les hostilités de leur 30ème anniversaire autrement qu’en nous balançant un melting pot, un pot pourri, un florilège – un medley, quoi ! – retraçant 30 ans de carrière ?! Un long, long, long moment instrumental qui met le feu aux poudres et qui annonce parfaitement la couleur : Rush brille encore d’originalité. La soirée est magique, et les retrouvailles avec nos trois lascars nous laisse présager une tournée qui s’annonce parfaite. Les trois heures de show passent comme un suppositoire, et nous nous retrouvons fin de soirée dans un pub voisin sans même nous en rendre compte, partageant nos impressions avec les hordes de pères et mères de famille présents…
J’arrive un peu tard pour la prestation des Ugly Buggy Boys (mais nom de Dieu, que font-ils ici ?!) et pénètre dans l’antre juste pour assister à la fin de la prestation de Thunder – pas une grosse perte en ce qui me concerne ! La prestation de Rose Tattoo me rappelle ma première – et dernière – rencontre avec le nain tatoué, c’était en ouverture du concert de ZZ Top à Arlon il y a déjà bien longtemps. Mais c’est bien UFO qui s’en suit que je ne veux pour rien au monde rater. Comme lors de tout festival, une bonne partie du public n’est présent que pour l’un ou l’autre morceau. C’est bien le cas ici encore avec le Doctor, Doctor qui enflamme un public de gros nazes qui vibrera encore une fois plus tard à l’unisson lors du I want you to want me de Cheap Trick qui enchaîne ensuite. Et il faut croire que les ricains de Cheap Trick ne jouent que pour leurs invités backstage – une horde de pin-ups de derrière les fagots il faut l’avouer – tant le public ne verra tantôt que leur profil droit, tantôt que leur profil gauche, tout affairés qu’ils sont à faire les beaux en direction du backstage left et/ou right. N’empêche, quelques classiques du style Dream Police ou Need your love ne me laissent pas de glace ni de bois – dommage que ces instants soient trop peu nombreux… Status Quo, fidèle à eux-mêmes, complètent ce tableau avec un boogie qui, qu’on aime ou qu’on n’aime pas, amène inexorablement tout le monde à hocher de la tête en cadence et à se dandiner au rythme de leur rock carré – et pour être carré, il n’y a pas plus quadrilatère. Deep Purple clôture la soirée avec un show qui m’a tout l’air d’un parfait copier-coller de leur prestation de l’année précédente, en ce compris leurs fringues, leur jeu de scène, leur set-list, leur light show, leurs gimmicks. Bref, c’est pour moi la déception de la journée – au point que je quitte les lieux avant même la fin de leur show, ce qui a l’avantage de m’éviter de surcroit les bouchons…
Encore une soirée mémorable entre blues, rock et blues-rock au Spirit. Walter Trout nous livre un set parfait, en tous cas pour moi qui ne connais de l’intéressé que l’un ou l’autre de ses grands standards. Le Spirit n’est pas rempli à craquer, ce qui rend l’atmosphère d’autant plus respirable et qui permet au Walter de venir serrer les pinces plus à l’aise en fin de soirée en partageant une chope au bar… Car c’est aussi ça, le Spirit.
Avec The Lizards en première partie et Vinny Appice himself aux drums, la soirée est un must incontournable. Et la claque est au rendez-vous le moment venu pour la bande à Tim Bogert et Appice (Carmine, pas le frangin Vinny) de monter sur les planches du Spirit. Un bon vieil Hammond complète le décorum sur scène – tableau d’un groupe dont un de leurs disques fut ma première (oui, ma toute première) location au Discobus lorsque je devais avoir 12 ou 13 ans ! Bogert, sous ses faux airs de papy du rock’n’roll (il ne lui manque que la pipe et les pantoufles) dégage une folle énergie aux côtés de ses trois comparses : vraiment, vraiment impressionnant ! La magie des sons, des sonorités et du look d’époque (batterie léopard, foulards,…) complète ce tableau surréaliste procurant des frissons dans le dos : Vanilla Fudge là juste devant moi, à un mètre de mon objectif, avec Carmine Appice aux percussions. La soirée est magique et le Xième rappel (le concert n’en finit plus…) vaut à lui seul son pesant d’or lorsque Vinny vient rejoindre son frère Carmine au-devant de la scène (pléonasme pour qui connaît l’endroit…) pour un duel à la petite caisse, assis face à face sur un tabouret !
Moment surréaliste qui annonce un nouveau rappel d’anthologie avec l’incomparable Da ya think I’m sexy que Carmine a composé en son temps pour Rod Stewart (qu’il accompagnait aux drums). Mais la version du beau Rod n’est que de la roupille de sansonnet à côté de l’originel et de l’original made in Carmine aux commandes du Fudge. Une soirée comme le Spirit en n’a peu connue, for sure… D’ailleurs, le programme du mois n’annonçait-il pas : « Un rêve!! » ?