Après un concert historique au même endroit en juillet dernier (voir article), The Voice of Rock est de retour à Verviers – et c’est heureux pour tous ceux qui comme moi n’ont pu être de la partie cet été tant les places sont parties rapidement. Et l’effet est de taille : celui qui a été une des chevilles ouvrières du Gros Bleu au moment de sa plus belle et de sa plus pure splendeur rock’n’rollesque est pour un soir à Verviers. Et peu importe si l’ample chevelure ondulante n’est plus de la partie, la mienne non plus ! Les décibels sont au rendez-vous. La chaleur et l’ambiance itou… En fermant les yeux, on croit presqu’entendre Deep Purple featuring Glenn Hughes. Sa voix est restée totalement intacte et pure; elle en est devenue un instrument – et pas unplugged ! The Voice of Rock n’est pas un titre usurpé, nom de Dieu ! Ô que non.
Une soirée qui me laisse partiellement sur ma faim (fin ?) : Doc Holliday se targue de l’étiquette et du drapeau sudiste sans pour autant arriver, à mon humble avis, à la cheville de Lynyrd Skynyrd, de Molly Hatchet, de Blackfoot, des Outlaws et de tant d’autres encore. Mais soit, ne jetons pas l’eau du bain avec le bébé – et vice-versa. Le meilleur moment de cette soirée reste néanmoins celui où nous faisons la connaissance de ces trois Parisiens habitués réguliers des lieux – forcément, puisque le Spirit à lui seul peut se targuer d’offrir une affiche hebdomadaire contre laquelle toute la France entière réunie ne peut rivaliser (et ce n’est pas moi qui le dit : cela sort de la bouche même de ces Parisiens que je ne contrarie pour l’occasion pas !). Avant qu’ils ne reprennent la route pour Paris à l’issue du concert comme ils le font régulièrement, nous leur offrons une dernière chope (bien belge). Et comme lors des Noces de Cana, les bières se multiplient (presqu’) à l’infini, le maître des lieux nous proposant de terminer gracieusement le fût avant les deux semaines de fermeture estivale du club qui débutent à l’instant même. Il ne nous en faut pas plus pour jouer les prolongations jusqu’au bout de la nuit – quelle fête nationale française pour ces Parigots…! D’ailleurs, sont-ils bien rentrés ? Jamais plus revus depuis lors…
The Nuge – 5 de 5 : Parti un peu tard, je me fais surprendre par les bouchons entravant les derniers kilomètres qui me séparent du site du festival implanté dans la campagne hollandaise de Lichtenvoorde. Le temps de passer par la zone VIP prendre possession de mon backstage pass, je n’arrive au pied de la scène principale que pour les dernières minutes du concert de BLACKFOOT. Shit, shit et shit : cela m’attriste réellement d’avoir raté l’essentiel de leur set, les gaillards occupant une grande place pour moi parmi les meilleures formations sudistes au même titre que Lynyrd Skynyrd, The Outlaws, Molly Hatchet ou 38 Special pour n’en citer que quelques-uns uns (photo 1). Etant déjà backstage au moment de la venue de Ted NUGENT sur le site, je taille une bavette avec son fils Toby qui prépare son arrivée… et qui se marre d’autant plus de ma mésaventure irlandaise de la veille que nous nous étions croisés plus d’une fois sur place ! Moi, je me marre en voyant les affaires de scène de son père qui sèchent au soleil après, je présume, un lavage de dernière minute ce jour : pompes et chapeau qui profitent comme nous de la clémence météo de Hollande… ! (photo 2). Rapides salutations avec Ted avant qu’il ne poursuive la conversation avec Greg T. Walker, fondateur de Blackfoot en 1969, sous l’œil amusé de son batteur Mick Brown à l’arrière-plan: ils semblent s’apprécier vraiment, les lascars, cool ! (photo 3). Que tout cela est de bon augure en regard du programme de la main stage (photo 4) !
1. 2. 3. 4.
Le moment venu pour Nugent de monter sur scène, je reste backstage durant toute la grosse heure quart que dure sa prestation : que rêver de mieux ? A ma droite les membres de BLACKFOOT (photo 5), de WHITESNAKE (Tommy Aldridge et Doug Aldrich derrière les guitares du Nuge – photo 6), à ma gauche ceux de URIAH HEEP (photo 7) et de STATUS QUO (photo 8). Et puis, c’est chouette de revoir Tommy Aldridge maintenant batteur de Whitesnake alors qu’il était derrière les fûts du Nuge lors de notre dernière conversation à Montréal en 2000: le monde est décidément petit dans le petit microcosme de la bonne musique !
5. 6. 7. 8.
Bref, que du beau monde autour de moi pour un concert du Nuge de très haute tenue : quelques dizaines de milliers de personnes doivent encore s’en souvenir ! Etant aux côtés de Marylin Brown (une des deux photographes officiels attitrés du Nuge) au moment où elle tire cette photo, c’est sans vergogne et tout à son honneur que je la garde en guise d’illustration – son grand angle donnant un meilleur résultat que mon simple objectif (gasp ! la seconde photo de ce blog qui n’est pas de moi…!).
Le show est de toute beauté et le Nuge est impressionnant, électrisé par les dizaines de milliers de spectateurs qui lui font face: ce n’est plus un duel, ce n’est plus un one-man-show, c’est tout simplement Noël en été, c’est Bizance en Hollande, c’est le nirvana sur terre… Bref – un show du Nuge comme les autres, ni plus ni moins finalement, pourquoi est-ce que je m’emballe de la sorte ?!
Après un petit rafraîchissement pour le rappel, c’est avec Great White Buffalo que le Nuge termine – traditionnellement – sa prestation, arborant sa coiffe indienne avant de se précipiter backstage encadré par son fils. Photo de famille prise sur le vif, captée en pleine action: une de mes plus belles photos live pleine de spontanéité, de vérité, de simplicité, de vie – une photo tellement vraie et tellement nature. Father & Son: family spirit…
Le Nuge quitte les lieux un peu plus tard dans la soirée et repart comme il est arrivé. Après quelques derniers échanges et autre poignée de main, il pose pour une ultime photo au moment où il embarque dans la voiture qui est synonyme de fin de la tournée européenne, de fin de l’aventure, et de fin de l’histoire pour moi. Suite au prochain numéro. Ou plutôt lors de la prochaine tournée…
Et en l’attendant, un petit extrait vidéo…:
Fields_of_Rock_06.2006.MPG
Flash-back sur la journée écoulée. Déambulant dans la zone VIP derrière les deux principales scènes, je croise un certain nombre de fois les membres de Blackfoot qui semblent passer leur journée comme moi, à prendre du bon temps, boire un coup et passer de scène en scène observer ceux qui partagent avec eux l’affiche du festival (photo A). Vraiment sympas et cools, ces mecs, vraiment ! La rythmique du Nuge, Mick Brown (photo B) et Barry Sparks taillent une bavette avec un des musicos de Whitesnake (photo C), ceux de Status Quo boivent un pot à l’ombre d’une tonnelle avec Uriah Heep, les membres de Journey s’entretienent avec ceux Blackfoot attablés (photo D); Vandenberg échange avec Whitesnake (photo E) et Doug Aldrich s’échauffe à la gratte avant de monter sur scène (photo F). David Coverdale s’en va se poudrer le nez (photo G) tandis que les roadies profitent d’un repos bien mérité .. sous la scène (photo H). Et moi au milieu de tout ce beau monde…
A B C D E F G H
Le set de Whitesnake est impressionnant, vécu backstage aux côtés notamment des membres de Status Quo et de Blackfoot toujours aussi intéressés par les prestations de leurs co-listiers. Vandenberg fera une apparition éclair en guest, le temps d’un ou de deux morceaux. L’anecdote du jour : la tonnelle de 2 m² de David Coverdale installée backstage en plein milieu du jeu de quille, au mitan de tout le matos de Deep Purple, équipée d’une commode et d’un matériel de maquillage à faire pâlir de jalousie Barbie elle-même ! Avant le rappel, David et ses compères se retirent backstage le temps de souffler quelques instants – quelques longs instants que David passe dans les bras de sa femme qui en profite pour lui refaire une retouche maquillage…
Status Quo prend ensuite le relais sur la scène principale tandis que Journey puis Uriah Heep se relaient sur la seconde scène. L’anecdote Status Quo ? Je l’adore : durant le solo de batterie qui ponctue le concert, les guitaristes et bassiste se retirent backstage laissant toute la scène pour le seul batteur en train de taper sur ses fûts. Francis Rossi, venant se placer à côté de moi, en profite pour griller une rapide cigarette derrière les amplis et m’adresse un grand sourire en frottant sa joue du revers de la main, me signifiant ainsi dans un langage universel « La barbe ! » en me montrant d’un mouvement de tête son collègue en train de s’échiner à la batterie ! Humour anglais, sans doute. Excellent !
Depuis le matin, le backstage est envahi par le matos de Deep Purple qui encombre le passage en prévision du concert qui clôture la journée. Le plus impressionnant est le clavier – pardon : les claviers – qui occupent une place non négligeable à côté de la batterie. Les autres valises, caisses et box marqués de l’effigie de tous les groupes de la journée – voire de l’un ou l’autre musicien en particulier – est un patchwork à l’esthétique particulière mais ô combien parlante pour qui sait où il est.
Je quitte les lieux avant la fin du show de Deep Purple, non pas que mon backstage me gêne – que du contraire ! – mais les bouchons du matin me font dire que ce n’était que de la roupille de sansonnet à côté de ce qui se trame pour ce soir. Et puis, après tout, le Nuge est venu, il a vu, il a vaincu: à quoi bon rester plus longtemps…?!
The Nuge 4 de 5. Une semaine plus tard, direction Dublin (merci Ryanair !) pour le quatrième gig du Nuge. Entre Guiness et autres laggers, entre visite de la ville et photos aux côtés de la statue de Phil Lynott (installée devant le pub à bières "Bruxelles" – ça ne s’invente pas !), nous nous dirigeons à notre aise vers Vicar Street – le nom du club où se produit le Nuge ce soir. Nous y retrouvons l’une ou l’autre habituelle tête en provenance d’Allemagne et de Hollande. Mon pass m’attend : c’est que le rendez-vous avec le Nuge est prévu pour ce soir.
En première partie, un indigène du cru, seul sur scène avec sa gratte sèche, qui nous joue quelques morceaux unplugged dont même un Ted Nugent : surréaliste ! Et chapeau l’artiste, car il faut le faire… Le Nuge arrive sur scène peu après (il est vrai qu’il n’y a pas beaucoup de matos à déménager à part un pied de micro…) pour un set de Dieu le Père. Il n’y a pas à dire mais le Nuge se laisse littéralement aller lorsqu’il est face à une audience anglophone : humour, feintes, anecdotes, one-man-show et propagande sans commune mesure avec un show face à une audience a priori non anglophone. Contre la scène, nous sommes aux premières loges. Le Nuge joue comme s’il était à domicile devant 35.000 personnes alors même que nous ne sommes pas 1.000 dans ce club loin d’être rempli. Impressionnant et remarquable de le voir se donner de la sorte en face d’une audience aussi clairsemée… Une cigarette lancée sur la scène par un imbécile ne l’interrompt pas. Que du contraire : il la renvoie fissa vers son expéditeur en la coinçant entre les semelles de ses souliers et d’un bond, pieds joints en avant, l’expédie vers son propriétaire – le tout en continuant de faire ses gammes bien évidemment. Une des photos que je prends ce soir là restera – deux ans plus tard – de long mois l’unique cliché de la homepage du site de Ted Nugent à l’occasion de sa tournée 2008. Well, well, well : merci pour l’hommage et la reconnaissance me mettant en concurrence directe avec ses photographes attitrés pourtant présents ! Je ne résiste pas au plaisir de vous la livrer (en basse résolution ici…).
Mon rendez-vous avec le Nuge tourne en eau de boudin à l’issue du concert. Un malentendu avec son nouveau Tour Manager – que je ne connais pas et que je n’ai donc jamais rencontré – en est la raison. Pensant que je suis une fille, c’est par conséquent une greluche qu’il recherche mais en vain dans la salle une fois le concert terminé, sans me remarquer et moi sans l’identifier en tant que tel. J’ai bien mon pass pourtant visiblement apposé sur le revers de ma veste – comme deux autres privilégiés qui font comme moi le pied de grue – mais ce n’est le simple détenteur d’un pass qui est attendu et recherché: c’est moi en chair et en os… mais au féminin ! Rencart loupé donc – shit ! Mais comme tout est bien qui finit bien, on récupère la sauce le lendemain matin par mail: on remettra le couvert le surlendemain en Hollande à l’occasion du dernier show de cette tournée européenne. Nuit blanche à la Guiness dans les pubs de Dublin (enfin, jusqu’à leur fermeture…) puis au café noir à l’aéroport en attendant le vol du petit matin pour Charleroi. Retour au boulot dès… midi, après un petit somme symbolique dans l’avion du retour : Working hard, playing hard…
The Nuge 3 de 5. Troisième concert du Nuge en trois jours : il est des moments heureux dans la vie… Nous retrouvons à nouveau à Stuttgart quelques têtes connues en provenance d’Allemagne et de Hollande principalement. Comme à chaque concert pratiquement, comme dans chaque pays… Ce concert est – mais je ne le saurai qu’après – le meilleur de la tournée, tant la fusion, l’osmose et la communion sont totales entre le public et le Nuge. Ted nous délivre le set qui tue, le gig de la mort : passion, chaleur, humour, soul, attitude, spirit, tout est de nature à vibrer, et l’on sent qu’il vibre autant que son public. Ses Byrdland et autres Peavey déchirent la nuit, trouent les tympans mais surtout, surtout, emplissent la salle de cette soul et de cette attitude, de ce spirit of the wild. Vécu depuis le premier rang, ce moment d’une extraordinaire intensité transpire par tous les pores – le Nuge au sommet de son art, le Nuge naturel comme pas deux, le Nuge qui brûle, qui se consume, qui vibre…
Comme il est des choses qui peuvent être différentes sur Terre après un événement particulier qui boulverse l’ordre des choses, l’échelle des valeurs, les principes élémentaires…
The Nuge 2 de 5. Thunder est en train de jouer lorsque nous arrivons à Roeselaere, mais ça ne vaut assurément pas le déplacement . Vite vite au bar retrouver les potes pour faire passer la pilule: surtout, surtout ne pas s’abîmer les oreilles avant Ted Nugent ! Il n’y a rien à faire, mais un concert du Nuge dans le cadre d’un festival ne sera jamais aussi intense et puissant que lorsqu’il est seul à l’affiche et a les coudées franches dans une salle qui lui est tout acquise. Ce n’est certes pas un mauvais concert du tout – que du contraire – mais après sa prestation d’hier à Hamburg, le comparatif ne tient pas la route. Arborant hier un drapeau allemand planté aux côtés de la batterie, c’est aujourd’hui un drapeau belge qui flotte : cool de voir le Nuge sous nos couleurs ! Une heure de concert seulement dans une halle à bestiaux que je m’étais pourtant juré de ne plus jamais fréquenter – mais le Nuge qui se produit exceptionnellement en Belgique mérite cette entorse à la règle. L’intensité est puissante et le show parfait, malgré une acoustique perfectible. Mais cela ne prive pas Ted de balancer quelques vannes par-ci par-là, et je suis surpris du répondant de la salle : je ne suis assurément pas le seul Belgian Fan… Riffles, wafles, chocolates and FN Browning : voici son résumé quant au confetti que représente la Belgique à l’échelle mondiale.
Le set du Nuge terminé, retrouver Ronnie James Dio sur scène reste un véritable plaisir – une des plus belles voix du rock, assurément. Mais après le Nuge, que tout est tristement fade : post coitum animal triste. Alice Cooper qui enchaîne sur scène reste un régal: fidèle à lui-même, grand-guignolesque et théâtral à souhait – et ces mots valent tout leur pesant d’or lorsqu’on sait de quoi on parle. Status Quo bouclera la soirée d’une manière prévisible et téléphonée qui n’enlève cependant rien au plaisir. Et puis, ce mur de Marshall et d’enceintes de couleur majoritairement blanche a cette touche et ce cachet si particulier qui fait qu’on se dit que ça va déménager – il n’y a pourtant pas de connexion logique entre la vue et l’ouïe, mais c’est ainsi. Vite vite rentrer : le Nuge m’attend demain à Stuttgart.
Comme hier à Hamburg, à nouveau pas de ticket d’entrée à joindre à cet article en guise d’illustration – voilà ce que c’est que d’être invité par le Nuge !
The Nuge 1 de 5. Tournée européenne du Nuge qui s’offre l’Angleterre, la Scandinavie puis le reste du Vieux Continent. Je me contenterai de quelques dates seulement, et bien malgré moi – boulot oblige. En route pour Hambourg qui n’est pas vraiment la porte à côté mais une demi-journée nous suffit pour rallier le nord de l’Allemagne. Nous arrivons devant la Fabrik et y retrouvons les quelques habituels habitués en provenance de Hollande et de Germanie. Ce club de capacité moyenne est une ancienne usine nichée en plein centre ville et rénovée en bien chaleureuse salle de spectacle. Pas très fonctionnelle avec ses poutres, ses poutrelles et ses piliers, elle n’en demeure pas moins pleine de charme, de chaleur et de convivialité. Mon ticket m’attend à l’entrée – cadeau du Nuge. Passée la première partie (un groupe allemand bien frais et sympathiquement remuant), arrive le Nuge sur scène pour plus de deux heures de plaisir total et d’orgie de décibels, de Byrdland et de PRS. Mais avant tout de soul, de chaleur, d’humour – bref : d’attitude.
A l’instar du bon vin, plus le Nuge vieillit meilleur encore il est. Mais surtout, plus ses références, ses sonorités et ses gimmick deviennent soul et Motown, se revendiquant de Mitch Ryder, de James Brown et de toutes les racines noires américaines qui ont fait de Detroit le berceau du rythm & blues noir US. Le concert est géant – a fortiori au premier rang où je me trouve. Quelle prestance, quel charisme, quel rayonnement… La tornade passée, c’est ébouriffés que nous reprenons la route pour nous arrêter et dormir quelques heures à Bremen avant de poursuivre notre périple plein sud pour le concert du lendemain… en Belgique, s’il vous plait.
Accompagné de ses Strange Sensation, Plant ne parvient pas à me faire vibrer ce soir. Je ne sais pas pourquoi, mais la magie n’est pas au rendez-vous. Plant joue la plupart de ces toutes dernières compositions, et c’est peut-être ce décalage avec mes attentes – ridicules – qui fait que je ressors frustré de ce concert. Mais nous sommes bien nombreux à espérer de Plant une secrète vibration au moment où il se déciderait à reprendre l’un ou l’autre classique du Zep. Et cela me rassure – sans pour autant me faire plaisir – que nous sommes des centaines a avoir été motivés par cette même secrète attente, mus par la même motivation, poussé par le même appel primal… Bref, un excellent concert de Plant, à en croire celles et ceux qui y ont trouvé leur compte. Heureusement qu’une micro-brasserie voisine est là pour nous accueillir et nous consoler – longue et douloureuse thérapie que celle-là !
Quelle belle Saint-Valentin que celle-ci ! Nous déboulons dans Trêves (Allemagne), direction l’aréna pour une bien intéressante soirée en perspective. Enfin, pour qui apprécie la bonne musique moderne rock’n’rollesque. En ce qui me concerne, c’est davantage pour Alice que j’effectue le déplacement, même si mes potes réservent leur verdict après la prestation du Gros Bleu (entendez la Grosse Ecchymose alias Deep Purple pour les ignares qui ne connaissent pas d’autre traduction française que celle du Pourpre Profond… Pourpre Profond : comme si cela voulait dire quelque chose !?). Alice Cooper est fidèle à lui-même, Deep Purple itou : nous sommes en terrain connu, sans surprise ni déception. C’est comme dans un vieux couple : même sans surprise en tant que telle, cela ne veut pas dire que la soirée est tristounette et que nous sommes forcément dans la routine (quoique la comparaison a ses limites…). Mais il n’en reste pas moins qu’Alice, de par sa fraîcheur et sa spontanéité, réserve pour moi une sacrée dégelée au Gros Bleu qui s’enlise de plus en plus dans son train train sans relief particulier…
Brian Auger Oblivion Express: le maître incontesté de l’Hammond est de retour à Verviers. Il jouait déjà alors que j’étais encore au biberon, et ne semble rien avoir perdu de sa verve. Accompagné aux vocals de sa fille herself – cela me rappelle Alice Cooper – et de son fiston aux drums, il nous livre un set familial teinté de nostalgie et de sensibilité avec un Hammond qui vous retourne les tripes, je ne vous dis que cela mes amis. Il n’y a que celui de Vanilla Fudge qui me laisse un tel souvenir, une telle émotion, de tels frissons dans le dos et dans l’échine…