An evening with RUSH – 29 mai 2011 – Frankfurt

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RUSH : 3 de 3. Front rows, stage right. Francfort semble avoir drainé 11.000 canadian maniacs des quatre coins de l’Europe. Probablement car ce concert est étrangement le seul show germanique de ce court European Tour Machine 2011 qui s’achève par ailleurs ce soir à la hussarde (teutonne) dans la fournaise de cette Festhalle rendue célèbre par le tournage de "R30" en 2004. Et tout comme RUSH, nous retrouvons cette superbe salle pour la quatrième fois également. Fournaise ou véritable étuve ? Il fait chaud-boulette sous le dôme de la halle, et cette moiteur suintante digne d’une baraque à frites semble décupler l’ardeur, la chaleur et l’impatience d’un public venu partager ce tour de force de plus de trois heures.

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Geddy et Alex incendient l’audience dès les premières notes qui déchirent la halle, tandis que Neil bucheronne ses peaux comme jamais. Le rouleau compresseur RUSH écrase avec légèreté, broie avec finesse, réduit délicatement en bouille et achève avec doigté les dernières réticences de celles et ceux qui auraient pu se tromper de spectacle en poussant la porte de ce thé dansant – ce n’est pas tous les jours qu’un concert débute à 18h30 pour se terminer plus de trois heures plus tard alors qu’il fait encore clair et chaud dehors. Le brulot intérieur semble avoir contaminé tout l’air ambiant de la ville-saucisse (de Francfort, bien sûr).

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Quelques syncopes et évacuations plus tard (pfff : pour une fois qu’un public largement féminin est de la partie), voilà-t-y pas que ces nymphettes tournent de l’oeil dans une étuve que les trois Canadiens n’ont pas particulièrement aidé à rafraîchir il est vrai. Alex a lui aussi laissé tombé la veste durant l‘intermission – sans doute pour nous en mettre encore plein la vue à l’occasion de ce véritable bouquet final européen. Neil semble joyeux (…comme à chaque fin de tournée, pour qui le connait un peu…) et est gai tel un pinson qui sait qu’il va retrouver dans quelques heures sa couvée. Pour sa part, Geddy rayonne, satisfait du job en train d’être accompli. C’était le show parfait – le dernier de la tournée, celui qui délivre les corps et libère les esprits. Celui où l’on se permet tout, car il n’y a plus rien à prouver, plus rien à gagner, plus rien à perdre non plus: le bouquet final.

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Ce soir, tout le monde sent l’écurie – au propre comme au figuré et pas pour les mêmes raisons. Reste cependant en suspens une interrogation : alors qu’à chaque show Geddy annonce une set-list longue de milliers et de milliers de morceaux, un programme long de millions ou de dizaines de millions de titres, il annonce ce soir qu’ils en ont… six millions. Pas sept ni cinq, non : six millions. Pas dix mille ni trois cent mille. Non: juste six millions… Une de leur première venue dans cette Festhalle avait été l’occasion pour Geddy d’affirmer combien ils étaient tous trois impressionnés par le fait de se produire dans une salle qui avait une telle histoire et qui avait été le théâtre de tant de rassemblements dans un sombre passé germanique. Ce soir, probablement Geddy est-il le seul à savoir pourquoi c’est précisément six millions de morceaux que RUSH entend nous balancer en pleine figure lors de ce final. Lors de cette solution finale canadienne….

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La grande famille rushienne européenne était rassemblée ce soir a Frankfurt pour cette Machine à Remonter le Temps – des Français venus de France ou vivant sur place, des Hollandais croisés l’avant-veille à Rotterdam, des Belges familiers du Spirit, des Espagnols et des Italiens en-veux-tu-en-voilà. Ce soir, c’était à la fois Broadway et le Moulin Rouge, c’était Pigalle et Soho, c’était le Yin et le Yang. Mais pour cette année, this is the end : alles hat ein ende nur die wurst hat zwei… et où, mieux alors qu’à Frankfurt, terminer ce European Tour Machine 2011 ?! On peut trouer la nuit: the job is done…

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An evening with RUSH – 27 mai 2011 – Rotterdam

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RUSH : 2 de 3. Alors que tous les Marcel du bon peuple gavé par le marketing mercantiliste et médiatique floydien s’esbaudissent à Anvers devant un Roger, c’est au sein d’un autre sportpaleis distant de quelques dizaines de kilomètres seulement que se déroule cependant le véritable événement (non pas populeux ni populaire, mais exclusivement musical) de cette soirée : RUSH retrouve l’Ahoy de Rotterdam. Mon quatrième Ahoy avec RUSH – et front rows, stage left, please. Un beau et grand soir pour mon R30 : ce code qui n’est pas sans signification pour les amateurs et connaisseurs, en revêt une toute particulière pour moi. Mon R30, mon 30ème concert de RUSH – ni plus, ni moins. Et pas le meilleur, car celui-là est toujours à venir, sinon à quoi bon…?!

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RUSH joue dans une division où les prétendants ne sont pas légion : y en a-t-il d’ailleurs capables d’aligner le palmarès et le pedigree de nos trois Canadiens ? Ils ont depuis longtemps atteint le degré d’excellence totale où, une fois la complexité architecturale assimilée et la prouesse technique totalement intégrée dans leur jeu de scène, celles-ci ne font plus que porter le band et servir la symbiose entre les trois hommes. Le décorum à la hauteur de la prestation apporte la touche finale, là où d’autres ne l’utilisent que pour mieux faire diversion et/ou… compenser.

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Le son est d’une rare perfection dans un Ahoy qui a déjà fait ses preuves par le passé, et délivre un niveau de pureté rarement (jamais?) atteint. Et la vieille connivence dont font preuve ce soir nos trois complices termine un tableau des plus réussis – sans commune mesure avec l’expérience dublinoise qui était trop proprette et trop clinique. Le tableau, ce soir, est parfait. La quintessence de la perfection musicale et artistique. Qu’on aime ou qu’on n’aime pas RUSH – puisque tous les goûts sont évidemment dans la nature – force est de s’accorder que nous jouons ici dans la cour des plus grands. RUSH, le poids des mots, le choc des notes. La force tranquille, telle une mer d’huile qui ne dit rien mais qui peut tout engloutir, semblant de rien. RUSH, le trou noir de la musique contemporaine, redoutable force invisible qui fait table rase de tout.

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Behind only The Beatles and The Rolling Stones for most consecutive gold or platinum albums sold by a rock band, mine de rien, sans vague, sans bruit, semblant de rien. C’est tout RUSH, ça : c’est Fukushima et Tchernobyl à la fois : totalement destructeur, impossible à contenir et d’une telle redoutable efficacité qu’on ne peut qu’y succomber ou la fuir. Ce soir à Rotterdam, c’est à la fois les Noces de Cana et le Jugement Dernier. L’Apocalypse et le Big Bang réconciliés. C’est Bach réincarné en Van Gogh. C’est le jumelage entre Hiroshima et le Tibet. C’est le mariage entre Cro Magnon et Kierkegaard. C’est la réconciliation de Gengis Khan et de Confucius. Et les Working Men de ce soir sont les bâtards issus des amours interdites de Bob Marley et de Jimi Page par un beau soir de 1974…

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ABBEY ROAD – 21 mai 2011 – Bastogne

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Intensities-in-two-cities : de retour dare-dare du concert du/de/des G4 à Bertrix (voir par ailleurs) pour rejoindre Bastogne, c’est de justesse que cette review du set d’ABBEY ROAD figure donc ici : it’s been a hard day’s night. Merci d’ailleurs, Docteur, d’annoncer au micro de manière un rien ostentatoire l’arrivée (pourtant discrète) d‘Intensities-in-tens-cities sur la scène de crime… Certains doivent encore probablement tenter de déchiffrer la teneur de cette annonce pour le moins subliminale. More serious, qu’est-ce qui ressemble plus à un concert d’ABBEY ROAD qu’un concert des Beatles (ou vice-versa, peut-être) ? C’est la raison qui motive sans doute la présence d’un public parmi lequel, il est à parier, aucun n’a vu davantage les vrais Fab Four sur une quelconque scène que le grand Jacques sur celle que foulent précisément ce soir nos faux Liverpooliens.

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Il n’est pas facile de réinventer les Beatles chaque soir, mais c’est un exploit que réalise manifestement ABBEY ROAD en redonnant à chaque fois corps et vie (et âme) à des airs pourtant délavés par tant de passages en machine. A coups de Vizirette et d’autres enzymes plus ou moins gloutons, les couleurs des Beatles semblent presque retrouver plus d’éclat à chaque lavage, et la densité de la texture des tissus est comme plus vive après chaque essorage. C’est sans doute ça l’effet ABBEY ROAD : ravive les couleurs, retend les tissus, et pour un blanc plus blanc que blanc (comme l’album du même nom, for sure…). Le prochain concert d’ABBEY ROAD confirmera sans doute le constat que le calcaire est moins résistant qu’une Gibson rouge, qu’un programme à ultra-haute température n’est possible qu’avec un solide Marshall et qu’il y a tambour et tambour. Ou quand poudre à canon et poudre à lessiver ne sont en tous cas pas poudre aux yeux. it’s been a hard day’s night

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G4 – 21 mai 2011 – Bertrix

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L’affiche donne le ton – et il n’est pas spécifiquement question des gabiers du même nom, même si un moussaillon est de la partie ce soir. Soirée tribute, d’ailleurs, avec une intensities-in-two-cities : après le G4 à Bertrix, se sera tout à l’heure Abbey Road à Bastogne (It’s a long way to the top if you wanna rock’n’roll – air connu). Tout est donc dit et écrit, et correctement mentionné sur l’affiche du G4 ce soir, pour le quatrième gig d’un band qui ne s’était pas initialement constitué pour durer, que du contraire. Mais l’éphémère est devenu rémanent pour notre plus grand plaisir, et le flingue à un coup est devenu une sulfateuse qui assure. Le "Projet G4" est donc tout naturellement devenu simplement… G4

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Aaaaaah ! comme dans le bon vieux temps, l’organisateur monte sur les planches pour annoncer le groupe avant que les lumières ne s’éteignent : on croirait réentendre un microsillon vintage double live quelconque… Pour ajouter une touche de surréalisme, l’annonceur ne manque pas non plus de préciser qu‘exceptionnellement ce soir le bar restera ouvert durant le spectacle (sic) – au cas où on oublierait qu’on est dans un centre culturel et qu’on fait là une coupable entorse aux ancestrales et rigides habitudes des lieux – et qu‘il est recommandé d’éteindre son gsm (re-sic). Cette dernière précision fera cependant l’objet d’un rapide démenti de la part du band qui précise quand même d’entrée de jeu, par la voix de son M. Loyal (Denis Richard – vocals), que de toutes façons on ne les entendra pas sonner, qu’il vaut mieux les laisser sur vibreur et qu’après tout on n’en a rien à f…. On est donc bien dans un centre culturel – et cette petite touche un rien cocasse n’est pas pour déplaire à un parterre particulièrement peu conventionnel également pour un tel endroit.

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A l’instar de ces présentateurs/animateurs radio (dont je tairai pudiquement le nom) qui irritent royalement leurs auditeurs en annonçant sur les ondes Les Pink Floyd, Les AC-DC, Les Police, Les Supertramp, Les Nirvana, etc. (Le(s)) G4 remonte donc sur les planches pour un quatrième gig en un an, passant de la sorte du statut de tueur occasionnel one-shot à celui nettement plus envié de respectable serial-killer de la scène luxembourgeoise. Vivement d’ailleurs le prochain forfait dans un mois, manière de prendre une nouvelle balle en pleine tête, non pas entre les deux yeux ou plutôt si, mais entre les deux tympans plus précisément. Les quatre lead-guitars copulent deux par deux, Manu "Roi Lion" Moreau et Bernard "The Boss" Castelloes sur le flanc gauche, Albert "Le Maître" Pemmers et Julien "Magical Fingers" Mary sur l’aile droite, tandis que keyboard et bass-man font de même sur le podium où Ben "en Gaume" Langlois croise le fer (ou plutôt le pétard) avec Didier "A poil, Bidon !" Tonneau, laissant tout seul comme un grand, installé derrière son artillerie, Geoffroid "Boum Boum" Mary.

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L’équipage est au complet, les huit corsaires du vaisseau Classic Rock peuvent prendre le large après avoir longuement affûté leurs munitions ces dernières semaines pour relever le défi d’un nouvel épique combat contre la facilité et le confort. Car quatre lead-guitars à synchroniser, c’est pas du pâté (gaumais), et huit flibustiers à caser, c’est pas full-confort non plus. Mais (Le(s)) G4 a été pensé (un peu) et conçu (beaucoup) pour partir à l’assaut de classic rocks non pas particulièrement pour les revisiter mais plutôt pour les réincarner. Le fun en plus, conjugué à la puissance de 4 grattes et à la bonne humeur de 8 potes désormais complices pour le meilleur et sans le pire.

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L’intemporel a de nouveau frappé fort ce soir. Non pas dans le dos mais en plein coeur. Et à coups de watts, maudits rockeurs !

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BOOTLEG – 07 mai 2011 – Sterpigny

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Suis-je ce soir à Gouvy, ou plutôt quelque part entre entre la moiteur marécageuse du bayou lousianais, la plaine de Woodstock et le célèbre croisement d‘Haight & Ashbury…? C’est ça l’effet BOOTLEG – un tribute band intégralement dédicacé à Creedence Clearwater Revival. Et c’est peu dire qu’on s’y croirait : le Petit Royaume de Belgique détient en effet ce samedi le record européen de chaleur (29°), et la concentration internationale de 2CV à la Madelone donne au parc de la Ferme un air hippie qui n’est pas pour déplaire au rassemblement d’une belle brochette de soixanthuitards égarés (mais aux engins décorés bien garés, eux) entre Peace & Love et Make Love Not War. Cool, l’ambiance, mon Frère. Il est des concerts dont la quintessence n’est pas (uniquement) musicale et dont la narration relève plutôt du vécu et du non-dit: BOOTLEG est de ceux-là…

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BOOTLEG est dès lors pleinement en phase avec le contexte, le moment et l’endroit : et où ailleurs qu’à la Ferme Madelone cette symbiose entre des époques si différentes et cette fusion entre des personnages si particuliers pourraient-elles être plus d’actualité ? Deux heures de revival pour un Creedence Clearwater du même nom et qui ne le porte que trop bien – si ce n’est peut-être le Clearwater qui n’est pas la meilleure appellation qui soit en ces circonstances houblonnés ! Ce soir, c’était back to the future en quittant la Madelone, avec un arrière-goût d’amertume en se disant que les sixties, ça devait être géant quand même. Cool, même, Brothers and Sisters. Merci BOOTLEG, merci les gars pour ce petit parfum et pour cette ambiance d’une autre époque, d’une autre ère – d’un temps que les moins de 20 ans (pardon : 50) ne peuvent pas connaître. Et je suis de ceux-là, si, si…!

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An evening with RUSH – 12 mai 2011 – Dublin

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Rush, 1 de 3… seulement (pas de Rush UK Tour en ce qui concerne mon agenda 2011). RUSH for first time ever in Ireland, annonce l’affiche : on peut dès lors s’attendre à un moment d’une exceptionnelle intensities – pardon : intensité, que laisse d’autant plus présager une vaste et superbe O2 Arena, étuve pleine à craquer et prête à déborder comme une Guinness locale servie dans les règles de l’art (blurps). Italiens, Espagnols, Anglais,… Belges ont fait expressément le déplacement, et c’est bien la moindre des choses au vu de l’événement. Oiseau de mauvais augure, mon appareil photo décide de passer hors service à peine les premières notes égrenées : bardaf, c’est l’embardée, faudra se replier sur du matos de secours de bien piètre qualité.

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An evening with RUSH, 3 hours 1/2 show, 30 min intermission : c’est ce qu’on peut appeler un menu alléchant, bien que ce soit un classique pour RUSH. Et c’est parti mon kiki pour un set rutilant et impeccable, d’une insolente excellence : RUSH repousse à chaque tournée les frontières de la perfection et les limites du possible dans un show millimétré et d’une complexité technique et musicale hors normes – et peut-être est-ce une des raisons pour lesquelles le show de ce soir me parait par trop clinique. Tout est trop à sa place, tout est trop parfait, tout est trop au point, pas la moindre faille,… mais sans doute pas la moindre improvisation non plus : la perfection, parfois, peut déranger. A moins que le fait que ce soit ce soir mon 29ème concert de RUSH en soit la raison ? A moins que le fait de ne pas se retrouver plongé dans la frénésie aux avant-postes de la scène en soit une explication ? A moins que ce soit peut-être le manque de surprise ce soir, si ce n’est le choc du décorum pas piqué des hannetons ainsi que celui de la version live des deux premiers morceaux de leur prochain album ? Peu coutumier du fait, RUSH n’a en effet pas sorti de nouvel album depuis sa dernière tournée européenne, et donc peu d’occasions ce soir d’être pris à contre-pied ou frappé par un effet-surprise-de-la-mort-qui-tue dont le trio nous a toujours accoutumés par le passé. Comme pour se faire pardonner, RUSH nous offre sur un plateau comme pièce-maîtresse de cette courte tournée européenne l’intégrale de Moving Pictures. Ce qui est et reste considéré l’album in-con-tour-na-ble des Canadiens est joué dans son intégralité et d’un seul tenant : trois-quarts d’heure durant, un exploit aussi physique que technique, sans parler de l’effet (bombe) atomique qu’il déclenche dans un public intergénérationnel qui ne s’y est pas trompé. The Camera Eye, joué live pour la première fois en 31 ans lors de cette tournée, se révèle être un moment anthologiquement paroxystique, avec un Alex – plus multiinstrumentiste que jamais – taquinant même occasionnellement du clavier afin de renforcer les jongleries instrumentales des quatre bras et jambes de Geddy…

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RUSH a toujours été un band à part dans la galaxie de la musique moderne, loin du r’n’r circus, de ses strass et de ses paillettes, loin de ses excès et de ses scandales aussi. Ce n’est pas non plus à 60 ans qu’ils vont changer, après avoir écrit les pages les plus lyriques et les plus complètes (au sens de plein, de plénitude) de ce qui sera demain la musique classique. Car même Jean-Sébastien Bach a de son temps composé de la musique contemporaine et moderne, pas de la "musique classique". La soirée se termine dans un hôtel de Dublin à la carte et au menu estampillés pour la circonstance "RUSH", et envahi d’une foule bigarrée aux t-shirts à l’étoile rouge les plus divers, dans une ambiance mêlant dorénavant joyeusement les effluves Rushiennes à celles de Guinness et autres whiskies: cette after oscille entre une "RUSH Convention" et une "RUSH Perfection", l’une n’empêchant d’ailleurs pas l’autre. Ce soir et ici, plus que jamais, All the world is a stage

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BLACKFOOT – 19 avril 2011 – Verviers

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"Do you wanna check my gear… backstage ?" demande Mike Estes à la jolie brunette tombée ce soir sous le charme de l’ex-Lynyrd Skynyrd. Aussitôt dit, aussitôt fait, et de l’emmener main dans la main vers ce fameux backstage. Ca se passe comme ça en fin de soirée chez l’ Francis au Spirit alors que l’endroit se vide, nous laissant seuls au bar avec Greg T. Walker, l’emblématique (véritable) indien BLACKFOOT de service qui sirote encore bière sur bière, adossé à la table de mixage qui trône dans un Spirit désormais vidé de son public. Les portes se referment ensuite derrière nous, rideaux. Le Southern Rock a encore frappé fort (loud) et dur (hard) ce soir, avec un spectre lynyrdskynyrdien planant dans un club où les t-shirts du même nom se disputent aux Molly Hatchet et autres BLACKFOOT. Sensation d’autant plus prégnante que le set se clôture – en guise de second rappel réclamé à corps et à cris – par un puissant et intemporel Sweet Home Alabama. Panem et circenses : que demande de plus le peuple ?! On a néanmoins échappé à un Free Bird qui aurait été du plus mauvais goût tant le répertoire de nos Pieds Noirs est, mon Dieu, nourrissant et consistant à souhait.

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Charlie Hargrett reste fidèle à lui-même, l‘Hamster Jovial et guitariste originel du band qui promène dans le civil comme à la scène sa bonhommie sympathique et chaleureuse de grand-père jamais avare d’un bon mot ou d’un trait d’humour. Mais un grand-père qui mouille sa chemise comme pas deux, didju, une fois sur les planches et les santiags aux pieds. Manière sans doute de donner la réplique aux mocassins de l’Indien mais aussi aux riffs lancés à la volée par l’autre lead guitar (& vocals) Mike Estes. Entre les deux, Greg T. Walker se demande peut-être ce qu’il serait advenu de BLACKFOOT s’il avait quitté le band comme Rickey Medlocke pour renforcer les rangs de Lynyrd. Mais qu’importe après tout : pour l’heure, le tiercé de mes Sudistes préférés vacille à nouveau après ce show chaud show. Sans doute les prochains sets de Molly Hatchet et de Lynyrd Skynyrd me feront derechef reconsidérer mon ordre de préférence. Tiercé dans l’ordre ou dans le désordre, peu importe finalement : The South Will Rise Again – pour autant qu’il en fut autrement un seul petit jour seulement. "Mes mocassins et les tiens, devant la tente d’indien…" (air connu – sacrée Mino, va !).

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SUBSTITUTE – 17 février 2011 – Verviers

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Dans la déjà courte histoire du band, 3ème montée sur les planches pour SUBSTITUTE… qui manque bien de les briser à l’instar de l’Alain "Pete" qui explose en fin de set sa guitare sur la dite scène : un grand moment d’énergie et de show pure rock’n’roll qui clôture un set des plus chauds. Oufti mazette !

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Le public venu en nombre au Spirit ne s’y est pas trompé : et c’est au contraire en fermant les yeux qu’on se tromperait ! C’est en effet une belle et vilaine claque totalement WHO que nous assènent les Marshall poussés dans le rouge pour l’occasion. Back to the future : certes, un tribute band reste toujours une copie, mais on sait aujourd’hui que les copies couleurs ont parfois un meilleur rendu et plus encore de relief que l’original en noir & blanc. Et les meilleurs contrefacteurs trompent parfois le plus fin des experts…

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Le contrefacteur sonne toujours quatre trois fois, avec SUBSTITUTE: un set en deux parties, un rappel puis un second. Avec une saveur surannée et old fashioned à la manière de la madeleine de Proust, qui me replonge en plein coeur d’une belle soirée où il m’a été donné en son temps de voir les WHO sur la scène de Forest National. Je peux désormais écrire que je viens de les voir une seconde fois, ce soir à Verviers…

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CHANNEL ZERO – 15 janvier 2011 – Bruxelles

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Les six (6) soirs sold out d’affilée à l‘Ancienne Belgique à l’occasion de leur reformation l’année dernière aiguisent ma curiosité et me poussent à être de la partie pour l’un des deux (2) sold out de cette année au même endroit, un an quasi après leur tour de force 2010. D’autant que pour beaucoup, CHANNEL ZERO est le plus grand groupe de métal qu’ait jamais connu la Belgique – Ancienne ou pas – qui a enchaîné de surcroit la main stage de Rock Werchter et du Graspop Metal Meeting l’été dernier, excusez du peu !

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Les métallos belges ne se trouvent pas qu’à Seraing ou qu’à Marcinelle, mais aussi dans une autre ancienne Belgique – celle du Boulevard Anspach ! Le quatuor frappe fort ce soir, au propre comme au figuré, avec notamment pas moins de trois guests qui se succèdent sur scène et dont le moindre n’est pas Phil Demmel (de Machine Head). Pour du métal, c’est dur comme fer, mais le faire n’est sans doute pas le plus dur…

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La surprise permanente et le contre-pied qui apportent un peu de renouvellement ne sont pas vraiment le leitmotiv de la soirée, ce que ma connaissance (très) partielle du band me laissait sérieusement augurer de ce concert. 100 minutes d’une prestation efficace, très efficace même autant que percutante, sans jamais cependant la petite étincelle qui met véritablement le feu aux poudres (du moins aux miennes). Cela n’enlève rien, strictement rien au mérite d’un band bien soudé et rodé comme il se doit, mené par un impressionnant lead vocals qui occupe et remplit tout le cubage de l’AB devant un public acquis et conquis. Restent quelques longueurs entre certains morceaux, avec un batteur souffrant peut-être d’hémorroïdes qui l’amènent à faire systématiquement quelques pas à côté de ses fûts à chaque temps mort (… second degré…). C’était du lourd, ce soir, même si des plus lourds encore paraissent parfois plus aériens et plus subtils. Mais c’était du belge, surtout. Me faudra-t-il sans doute une piqûre de rappel pour apprécier les bienfaits indéniables de ce virus bien de chez nous…

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** Choeur de Rock Coeur – Coeur de Rockeurs **

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6ème édition du concert caritatif au profit des enfants défavorisés de la commune de Habay ce samedi 22 janvier 2011 à Marbehan (Bois des Isles). A l’affiche :

  • ORION à 19h00 : groupe virtonais de street punk français,
  • à 20h05 BLACK DOG MEN de tendances blues garage-rock et stoner,
  • DIRTY COVER CATS à 21h20 avec un répertoire de covers rockabily-blues,
  • et enfin à 23h00 le G4 – 8 musicos sur scène dont 4 guitaristes qui reprennent haut la main quelques classic-rocks qui ont déjà fait les belles heures de deux chaudes soirées l’année dernière en province (voir par ailleurs !).

La soirée se clôturera avec un DJ set par le groupe AN ORANGE CAR, CRASHED… Détails pratiques et informations complémentaires sur http://entrepot.losange.net