DEEP PURPLE’s Jon LORD’s Hammond, backstage @ Arrow Rock Festival (Holland) – 09.06.2006 :
Albert Blues Band à la Fête de la Musique à Bastogne : après la foule et la démesure d’hier au Graspop, l’intimité et la convivialité bastognarde pour cette Fête de la Musique 2012 avec la bande à Al’ à l’affiche. Un point commun malgré tout : les décibels, et une sono tip-top-nickel-chrome qui nous offre un set top-qualité. Et une réflexion : à quoi peut bien tenir le succès d’un groupe, quel qu’il soit ? En tous cas, une chose est sûre : pas au seul talent, sinon Albert Blues Band serait au firmament…
Le succès commercial, le succès de foule et le succès d’estime vont-ils de paire ? Sans doute que non, sinon Albert Blues Band, avec un coup de pouce de Lady Luck, serait à l’affiche des plus grandes salles et des plus importants festivals… Car ABB, c’est du show sans chichi et sans manière, de la r’n’r attitude sans compromission et des rengaines que le plus inculte des anglophobes se laisserait aller à fredonner sans même y prendre garde (Hail, hail r’n’r – Take my heart and take my soul). Sans parler des riffs soutenus comme il se doit par une rythmique à la hauteur des vocals aux saveurs Jack Daniels. Quel autre groupe du terroir serait-il d’ailleurs à l’affiche, le même soir, de deux Fêtes de la Musique différentes. Une vraie, en Ardenne ? Et une autre, dans une contrée lointaine (presqu’) étrangère qui a toutefois le pâté du même nom et l’Orval pour tenter les plus récalcitrants ! Et Albert Blues Band comme étendard, certes ! Al’, it’s a long way to the top if you wanna r’n’r. Mais quand on a déjà fait les 9/10 de la route, ce n’est pas une petite visite chez le Dr. House qui va interrompre le chemin, hein dis Gamin !
Dis, Al’… euh… ça signifie quoi déjà le "Blues" dans Albert Blues Band…?! Faudrait-y pas une fois revoir le nom du groupe, non peut-être ?! Enfin, j’dis ça j’dis rien moi, mais c’est pour ne pas induire Mémé en erreur, elle qui a fait le déplacement à la Fête de la Zique rien que pour faire quelques pas de danse avec Pépé sur du blue grass…
La sidérurgie lourde est encore promise à un bel l’avenir au Plat Pays : si pas à Liège, c’est à Dessel que la phase à chaud continue de démembrer les tympans en une coulée continue incandescente. La grand-messe annuelle des métalleux offre à l’oreille une affiche lourde de chez Arcelor métal, et à l’oeil le spectacle de spécimens en tous genres qui ont hiberné pendant un an. En tous cas, ce n’est pas au zoo qu’on a pu les croiser ces derniers temps, ni au boulot : allez savoir où ils étaient parqués !? Car ce n’est pas seulement la Fête de la Musique ce 22 juin 2012 : c’est carrément halloween tendance Binche et puissance Gremlins.
Une gigantesque mainstage, deux énormes marquees, un metaldome et d’autres zones & scènes encore occupent le terrain de ce que la presse appelle désormais le plus grand festival de métal d’Europe (sic). Pour ne se concentrer que sur cette première journée du vendredi 22 juin 2012, BLACK SABBATH était annoncé tête d’affiche dès le début de l’année avec son line-up originel. Mais le traitement du cancer de Tony Iommi en a décidé autrement, contraignant le band a annuler toute sa tournée estivale.
Affiche de janvier 2012 : puis de juin 2012 :
En lieu et place du Sabbath, c’est donc notre bouffeur préféré de chauves-souris – OZZY & Friends pour les néophytes – qui tient le haut du pavé pour terminer en beauté (?) cette première journée chaud-boulette et entamer par la même occasion la nuit la plus courte de l’année. 22h59 : avec une minute d’avance sur l’horaire, la machine est lancée et la bête est lâchée. Ozzy déboule sur scène avec ses traditionnels "I can’t fuckin’ hear you" et autres "Are u fuckin’ crazy?". Sacré Ozzy, va, toujours fidèle à lui-même et toujours aussi prévisible. Avec néanmoins un bémol de taille : une mise en jambe assez cata marquée par une voix tout simplement… fausse. Ou deux tons décalés : ouch ! Le temps de se remettre au diapason, le grand dadet est déjà en train de jouer avec ses seaux d’eau (jetés à la volée) et autre lance à incendie déversant généreusement sa mousse sur les premiers rangs. N’étant jamais aussi bien servi que par soi-même, hé hop un coup la tête dans le seau, et hop la lance dans la tronche, et puis je t’en remets une couche en aspergeant de temps à autres le matos backstage…! Il est hilare, le Ozzy.
Semblant toujours aussi faussement balourd, s’appuyant des deux mains sur le micro fixé à son pied, il sautille Ozzy, il sautille sur place comme s’il avait fait, beuglant à tout-va ses "Louder, louder !" et autres "Fuckin’ crazy !". Ozzy : tout l’inverse du jeune et agile Tommy Clufetos qui abat un boulot d’enfer aux drums là-bas derrière, et qui a bien grandi depuis qu’il a quitté l’ombre du Nuge qui l’a nourri au biberon de sa Byrdland alors qu’il battait à peine…
Trois fameux guests viennent rehausser de leur présence la seconde partie du show et entourer le band à Ozzy : le brave, fidèle et discret Geezer Butter qui mouline toujours autant sans avoir l’air d’y toucher, le Slash qui se la joue perfecto sans frime et qui assure un max de chez max en alternance avec un Zakk Wylde l’oeil enragé et quasi l’écume à la bouche. Jusqu’au bouquet final qui nous offre pas moins de 3 lead guitars et 2 lead bass entourant Ozzy pour un final tout simplement dantesque mâtiné d’un Paranoid d’anthologie. Le rideau peut tomber, la journée a été parfaite et se termine comme elle a commencé : la phase à chaud de Dessel a tenu toutes ses promesses…
Plus tôt dans la journée, à 14h40 pour être précis : BLACK LABEL SOCIETY n’est pas le premier band à arpenter la mainstage devant un public qui continue d’arriver par vagues entières. La bande à Zakk nous sert quasi le même set qu’il y a 10 jours au Luxembourg – à peine plus court – en ce compris son solo toujours aussi soporifique mais heureusement (!) moins long cet après-midi. Zakk, arrête tes soli, veux-tu, d’autant plus qu’ils n’apportent rien sinon l’ennui. Les Marshall sont à nouveau en nombre sur scène, mais ni plus ni moins qu’à la Rockhal pour un public pourtant maintenant des dizaines (centaines?) de fois plus nombreux.
En définitive, B.L.S. nous délivre une prestation tout ce qu’il y a de plus honnête, sans toutefois le petit grain de folie ou le petit-quelque-chose-qui-fait-que et qui, parfois, fait la différence entre un bon concert et un show grandiose. Peut-être le Zakk se réservait-il en fait pour sa prestation du soir tout à fait démoniaque aux côtés d’Ozzy, mais encore fallait-il le savoir…
Direction les deux gigantesques tentes marquees qui accueillent chacune une belle brochette de sacrés bands tout au long de la journée. Passons rapidement sur le set de SACRED REICH qui n’apporte rien de particulier à l’Histoire de la Musique, pour nous concentrer sur celui de PARADISE LOST: un peu de douceur dans un monde de brutes. Les enfants de choeur de la journée paraissent doux comme des agneaux au milieu de cette affiche de charognes, et feraient même passer Elmut Loti pour un méchant cogneur. Un concert propre et bien construit, à l’instar de leurs compositions savamment léchées avec cette petite pointe de doom qui chatouille juste là où il faut. Chouette set, les gars.
Si les warriors de SABATON peuvent prêter à sourir en jouant aux faux méchants avec leurs effets pyrotechniques à la Rammstein, ils décrochent néanmoins le prix de la sympathie et de la simplicité. Le chanteur avouant même avoir été vachement nervous avant de monter sur scène ne rend ces Suédois que plus sympathiques encore et attachants, finalement. Offrant ses lunettes de soleil bien utiles à un gamin de 12 ans au premier rang, il ne peut par ailleurs s’empêcher de marquer son incompréhension face à l’absence de bouchons dans ses oreilles encore chétives et si fragiles. Bien, ces Swedish, bien…,
Tout l’inverse de SLAYER, en définitive. Eux, ce sont des vrais : on ne sourit pas sur scène, Môsieur, on joue. On se la joue. Le regard noir et le rictus méchant aux lèvres, SLAYER est une machinerie de gravos. Les barbes aussi impressionnantes que les tatoos les situent aux antipodes d’un boys band de tapettes – et il ne s’agit pas que de la musique. Lourd et rapide, SLAYER assume grave et déchire un nouveau trou du c… au monde. C’est ce qu’ils font de mieux, parait-il, depuis des lustres – sans doute la raison pour laquelle le monde tourne si carré.
Flashback sur la mainstage pour la prestation de SLASH en fin d’après-midi. Loin de ses frasques G’n’R, aux antipodes du barnum qu’était devenu la bande à Axl Rose, SLASH est devenu un grand, grand Monsieur bien sage et rangé tout comme il faut. Propret même, le loup s’est transformé en agneau – à moins qu’il ne s’agisse que d’un simple déguisement pour mieux nous faire tomber dans le panneau et nous prendre à contre-pied ? Son talent et son brio n’en sont que plus éclatants : son jeu explose à la figure et iradie une plaine noire de monde. C’est assurément LE show de la journée, avec la perle de métal pour un des (LE ?) moments forts de ce vendredi lorsqu’il enflamme l’immensité avec un exceptionnel "Paradise City" en guise d’au revoir. Featuring Myles KENNEDY aux vocals entouré de ses Conspirators, SLASH nous offre en définitive le set de la journée. Assurément…
(Autres photos et reviews de Ozzy, de Black Label Society, de Slayer, de Paradise Lost et d’un précédent Graspop sur All the World is a Stage – Chap.1 :The Vintage Years 1978-2011)
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All The World is a Stage – Chapter 1: The Vintage Years 1978-2011
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Avant de passer aux billets suivants (précédents ?!), n’oubliez pas que les "Vintage Years 1978-2011" sont consultables au Chapitre 1 de All the World is a Stage
80 minutes de concert, sans même rappel (!), ce n’est pas banal – et c’est heureux. Franchement chiche, le Jeffrey Phillip Wielandt (alias Zakk WYLDE), voire même carrément radin. Ce n’est pourtant pas faute de nous en mettre plein les mirettes et plein les oreilles : pas moins de 20 amplis Marshall aux lampes scintillantes tapissent la scène de part et d’autres des drums, posés sur autant d’enceinte estampillées (feu) Sir Marshall, sans compter les 4 modules disposés devant le podium de la batterie ! Y a pas à dire mais point de vue tableau, ça en jette un max dans le club de la Rockhal. Pareil ravissement ne m’avait pas été offert depuis longtemps. Et pour compléter le tableau, trois impressionnants barbus et chevelus déboulent sur scène à 21h37, dont le moindre n’est pas le Zakk himself. Qu’il est loin le temps où ce freluquet d’à peine 20 ans officiait discrètement dans l’ombre d’Ozzy Osbourne lorsque je découvris son jeu de guitare déjà cataclysmique un beau soir de 1989 à Forest National ! Le petit Zakari Wyland est depuis devenu l’impressionnant Zakk WYLDE, et la métamorphose est tout bonnement effrayante tant en regard de son jeu, de son style que de son look à la carrure de bûcheron canadien. Rehaussé de sa coiffe indienne à la Nuge durant les deux premiers morceaux, son faciès n’en est que plus impressionnant encore, avec sa chevelure aussi longue que sa barbe rasta tombant jusqu’au nombril.
Passant de la guitare au synthé (!), sa voix est énorme, sauvage et agressive pour parfois devenir mélancolique. Zachary est un musicien, compositeur, interprète, multi-instrumentaliste et improvisateur de talent. Néanmoins, le long solo qu’il nous assène (dont il nous assomme, plutôt), aussi soporifique que superflu – voire même franchement nul et inutile – est à la charnière d’un trop court set dont l’intensité et la densité de la seconde moitié sont un cran en-dessous d’une première demi-heure explosive. BLS reste le Zakk Wylde Band tant ses trois comparses ne sont que de simples faire-valoir, avec toutefois une mention particulière pour le bassiste dont le jeu est cependant écrasé par le rouleau compresseur des deux guitares et de la batterie. 80 minutes après le baisser du rideau (à l’effigie du BLS bien évidemment), le tsunami prend fin. Soulagement pour les tympans fragiles, mais déception pour le portefeuille : la minute d’over-décibel devient décidément de plus en plus onéreuse avec certains groupes, faudrait revoir ça les gars…
AC ANGRY assurait préalablement la première partie, en envoyant la sauce en hors d’oeuvre qui convenait parfaitement au plat consistant et de résistance qui s’en suivait. Carré et brut de brut. Les barbus (et/ou chevelus) en nombre ce soir dans la Rockhal ne s’y sont pas trompés – et les dégarnis et les rasés de près non plus d’ailleurs.
(Autres reviews de Black Label Society @ Intensities in Tens Cities – All the World is a Stage, Chap.1 :
The Vintage Years 1978-2011).
Amical, sympathique et chaleureux bonjour à celui qui peut être considéré comme un monument de la radio ‘r’n’r francophone belge (hormis les inoxydables Pierre Guyaut et Jacques De Pierpont notamment). Marc Ysaye est depuis bien, bien plus de 20 ans aux commandes de son émission-culte à l’heure de la messe du dimanche matin : « Les Classiques ». Instantané photographique made in Classic21, tiré en direct des studios de la RTBF à Mons ce dimanche 10 juin 2012 : une espèce d’envers du décor à l’image de bien d’autres photos backstage ici présentes… Long live Rock’n’roll – titre de DIO ô combien d’actualité qui termine à 12h55′ l’émission de ce dimanche du Petit Doudou sur la Grand-Place de Mons : un dragon pour Ronnie James DIO, c’est un signe, for sure ! On aurait voulu le faire exprès qu’on ne s’y serait pas mieux pris…
Ce soir à l’affiche : Tribute to SUBSTITUTE plays The WHO ? On ne sait finalement plus très bien qui fait quoi, et il ne manquerait plus que les Who se mettent maintenant à jouer du Substitute pour ajouter à l’effet-miroir et boucler la boucle ! Oscar Wilde himself affirmait : « Self-plagiarism is style », et c’est un peu l’impression qui se dégage de cette soirée ! Au programme, un concert en deux sets avec un son d’une pureté rarement atteinte de mémoire d’habitué du Spirit. Ne parlons pas de la puissance qui n’est pas en reste – ce n’est pas le trio au complet d’Atomique Deluxe présent dans le public qui me contredira. Et ce ne sont pas non plus eux trois qui participeront au rajeunissement de la moyenne d’âge de l’assemblée…
Sont annoncés sur les planches « Monsieur Such A Noise » (sic) et « Rudy qui pique » (re-sic), présentés comme les deux bases de ce quatuor qui, avec une espèce de Live at Leeds, nous font à nouveau revivre la magie des Who le temps d’un soir. Alors que Rudy Lenners jouait devant des milliers et des milliers de personnes pas plus tard que la semaine dernière (voir review ci-dessous), c’est au-devant de 2 ou 300 têtes-de-pipes qu’il se donne ce soir, et avec le même coeur et la même énergie. C’est également une belle occasion pour le Dr. Pire de dépuceler et de déflorer sa toute nouvelle Gibson L4. Une gauchère d’occasion au corps bombé, charnu et généreusement charpenté dont les courbures et le volume massif ne sont pas sans rappeler (fantasmer ?) un autre légendaire modèle de la marque, une jazz tout aussi machiavéliquement détournée de sa finalité première par un Gonzo couillu : la Gibson Byrdland.
Ah ! ces boiseries torturées de feedback et souffrant d’autres effets de distorsion dans des gémissements bien r’n’r, quelle volupté de fin gourmet ! Bouquet final, classique, sur « My Generation » : le bûcheron Alain P. (dont nous conserverons l’anonymat pour éviter les représailles du C.D.B.P.G.A.I.M.A. – Collectif des Défenseurs de Bois Précieux pour Guitares et Autres Instruments de Musique Amplifiée), le bûcheron Alain P., disions-nous donc, explose sa guitare en cent vingt-trois morceaux sur scène d’après les organisateurs (cent vingt-quatre peut-être d’après le Collectif – les images sont en cours d’analyse). Dieu merci, ce n’était pas la L4 mais un ersatz tout neuf cependant voué à la casse après quelques minutes seulement d’une vie trépidante mais brève sous le feu des projecteurs. Valant des dizaines de fois moins que la Gibson, c’est ce qu’on appelle une étoile filante hard discount. While my guitar gently weeps… Hardly weeps plutôt, non peut-être ?!
(Autres pix & reviews de Substitute au chap. 1 de All the World is a Stage – The Vintages Years 1978-2011 @ http://www.intensities-in-tens-cities.eu)
Le cadre de ce premier mini-festival Nancy on the Rocks vaut à lui seul le déplacement : un vaste amphithéâtre de plein-air (une large fosse et de tout aussi amples gradins pour 20.000 spectateurs), une scène aux dimensions impressionnantes et un plein soleil pour couronner le tout. Bref : le décor et le public idéaux pour accueillir SCORPIONS et les guests qui étoffent l’affiche de cet estival festival. Et à propos de guest-stars, il faut de fait attendre l’arrivée sur scène d’Uli Jon ROTH ce soir, le temps d’un seul morceau ("We’ll burn the sky"), pour que SCORPIONS retrouve un court instant sa véritable dimension.
Celle qui l’a fait exploser à la face du monde entier fin des seventies, à l’époque de "Tokyo Tapes" qui voyait alors les Teutons faire encore du vrai et du bon rock’n’roll pour encore quelques albums de génie, avant de virer malheureusement dans ce qui est largement advenu de la guimauve commerciale depuis la moitié des années ’80. Ce n’est pas un jugement de valeur, c’est un simple constat tout ce qu’il y a de plus objectif et impartial – tout comme Annie Cordy ne fait pas plus de rock’n’roll que Nashville Pussy ne fait dans la variété française… "We’ll burn the sky" : magie d’un seul morceau, magie qui nous ramène 35 ans en arrière. Combien dans l’assistance étaient-ils déjà seulement nés…?!
SCORPIONS a commencé sa tournée planétaire d’adieu il y a 2 ans déjà (!), et le show de ce soir dans ces superbes installations en plein air est de la même veine que la set-list du concert de 2010 à Mons en début de tournée (voir www.intensities-in-tens-cities.eu – All the World is a Stage, Chap. 1 "The vintage Years 1978-2011"). Le groupe nous réserve un best of de tout ce qui a fait son succès, ne nous épargnant pas une seule de ses sirupeuses ballades. A cet égard, nous avons quasi droit à la totale, ce qui n’enlève rien à la suave sensualité de l’une ou l’autre de ces remarquables compositions faut-il l’avouer.
Mais l’excès nuit en tout : entrecoupant ces langueurs de titres plus couillus quand même (pour rester dans le sensuel…), SCORPIONS ne puise cependant pas dans son véritable patrimoine musical historique. Dommage – mais il faut concéder que si SCORPIONS attire encore les foules aujourd’hui, c’est parce que son public vient dans sa toute grande majorité pour écouter ce qu’il connait. Et un fond de commerce, ça s’entretient, que diable ! Et puis, on ne donne pas des perles aux cochons.
Nos bouffeurs de choucroute n’en demeurent pas moins une sacrée belle machinerie sur scène (faut dire aussi qu’ils ont de la bouteille). Rudolph SCHENKER, flamboyant, est plus showman que jamais en arpentant de long en large l’immense scène et son avancée au pas de course tout le concert durant. Matthias JABS, un ton un fifrelin en-deça, n’en crève pas moins l’écran, semblant se jouer tous deux – même physiquement – des décennies qui se sont écoulées. A quelle substance (de top-qualité supérieure, cela va sans dire) carburent-ils donc ?! A ce titre, SCHENKER est le champion toute catégorie qui relèguerait le pourtant fringant et alerte Klaus MEINE au rang de brontosaure antédiluvien. Passons sur un batteur qui ne mérite même pas d’être mentionné – le maquillage et la coiffure d’une vieille p… sur une espèce de corps blanchâtre grassouillet, le tout assorti à un jeu du même tonneau (normal pour un batteur) – et concluons sur une note passablement positive et plutôt favorable. Car si la piqûre finale du scorpion n’est pas mortelle, elle reste ma foi des plus agréables aux tympans et à la rétine. Reste à voir si cette interminable tournée d’adieu est belle et bien le véritable assaut final des panzers teutons : "The best is yet to come", clament-ils. Quand on vous dit qu’un fond de commerce ça s’entretient…
Femmes et enfants – et Français moyens – quittent en masse les lieux après cette prestation. Ne reste dès lors plus dans cet amphithéâtre qu’une majorité de rockeux profitant d’une pleine lune complice de ce qui va suivre. Last but not least (et comment donc !), l’ultime set de la journée laisse le champ libre à Uli Jon ROTH qui monte sur les planches pour prolonger la magie de sa (trop courte) prestation avec SCORPIONS une heure auparavant. Il nous replonge avec extase dans la jouissance des plus vrais morceaux qu’il a pu (co-)écrire pour et avec le groupe du temps où il en était encore membre. L’extraordinaire "In transe", et quantité d’autres perles qui semblent avoir bonifié avec les décennies, font passer cette petite heure comme un suppositoire : diantre, il est déjà consommé qu’on y a rien vu ! Avec son look tout droit sorti de Woodstock et sa dégaine d’un autre monde, Uli Jon ROTH reste un ovni capable du meilleur comme du pire (voir Chap. 1 de www.intensities-in-tens-cities.eu The Vintage Years 1978-2011) : ce soir, c’est du meilleur dont il nous gratifie.
L’affiche annonçait "La famille originale de Scorpions réunie pour la piqûre finale", et de fait : Herman "Ze German" RAREBELL rejoint sur scène pour un morceau son vieux comparse d’antan ainsi que, peu après, notre Rudy national : "Please welcome Rudy LENNERS, from Lièèèège" (pour ceux dont les neurones auraient zappé qu’il fut batteur de Scorpions mi-seventies).
Une heure s’est écoulée : Uli Jon ROTH annonce qu’il continuerait bien au-delà du temps réglementaire mais, presque confus, s’excuse timidement mais à regrets de devoir mettre un terme à ce bonheur en arguant du fait que… les hommes de la sécurité doivent rentrer chez eux (sic !). Toujours est-il que les 60 minutes imparties sont écoulées : le temps passe-t-il toujours aussi vite en d’aussi jouissives circonstances ?!
A noter qu’un absent-surprise de taille a légèrement terni la fête, et pas la moindre des guest-stars annoncées : Michael SCHENKER. Evidemment, s’il devait en manquer un, c’est bien le frère au Rudolph ! Il aurait été la cerise sur le gâteau ; un gâteau bien, bien consistant servi dès 18h déjà sous un soleil encore bien haut et chaud et qui annonçait une soirée tout aussi copieuse…
Plus tôt dans la journée donc, Pat McMANUS déboule sur scène fin d’après-midi devant un public encore relativement clairsemé. Cet Irlandais qui nous avoue être né entre Rory GALAGHER et Gary MOORE nous sert un excellent mix qui se situe bien entre ces deux compatriotes, bien que pas de la trempe quand même du premier nommé. Pat McMANUS trio est la bonne et chaleureuse surprise du jour, même s’il est vrai que c’est sans doute la prestation la plus légère – la moins lourde, dirons-nous – de l’affiche. Aérien et mélodique avec quelques sonorités à la Thin Lizzy, l’Irlandais a séduit, même s’il manque assurément une bonne dose de Guinness pour compléter ce bien agréable tableau !
KARELIA enchaîne un show fort particulier, ou qui du moins laisse perplexe. Un style propre, assez difficilement définissable, qui semble toutefois avoir ses inconditionnels dans un public qui commence à arriver en masse et à remplir ce superbe amphithéâtre.
GAMMARAY a la tâche de préparer l’audience avant l’arrivée de leurs compatriotes, SCORPIONS. Ils réussissent ma foi pas mal leur coup avec un heavy metal tout ce qu’il y a de plus conventionnel et basique. Efficace, sans fioriture mais avec une touche de je-ne-sais-quoi, leur set-list réserve quelques surprises pour le néophyte qui se surprend à fredonner l’un ou l’autre refrain facile. Rien de tel, sans doute, pour préparer l’arrivée d’autres fredaines tout aussi faciles en tête d’affiche…
En définitive, une bien belle soirée de festival open-air, sans aucune commune mesure avec l’expérience du weekend dernier à Werchter Boutique (voir ci-dessous). Ah si, quand même : les Frenchies sont plus doués que les Flamoutches pour se faire du blé sur les boissons. 4 € la chope. La quoi ? Pardon : la bière (sic). Est-ce qu’on vend un gros rouge qui tache à ce prix-là, nous ?!
Les Monsters of Rock font halte au stade de Karlsruhe… C’était en 1984. C’est au Chapitre 1 de Intensities in tens Cities – All the World is a Stage, The Vintage years 1978-2011 : http://www.intensities-in-tens-cities.eu
Hein, quoi ?! The STRANGLERS à Verviers ?! Ben… oui… ce sont comme qui dirait eux sur scène ce soir au Spirit. En tous cas, en fermant les yeux ! Hugh CORNWELL, la voix, la guitare, le compositeur et le co-leader des Etrangleurs emmène son nouveau trio visiter le meilleur du meilleur des STRANGLERS, époque fin des seventies début des eighties (avant que le combo ne vire sa cuti pour ne plus délivrer qu’une pop anglaise insipide, inodore et incolore – qui annoncera le départ d’Hugh CORNWELL). Au menu ce soir, l’épique époque 1977-1982, celle durant laquelle les méchants garçons des STRANGLERS tenaient le haut du pavé de la scène punk-alternative anglaise, ces Men in Black au style si particulier qui a fait leur renommée – et la terreur des mères de bonne famille. Caroline ("sur la basse, de Brighton") qui partage la scène ce soir avec Hugh et le batteur était-elle déjà même née ?!
Certes, manquent probablement ce soir la basse, ô combien méchante mais délicieusement agressive, de Jean-Jacques BURNEL et le clavier si caractéristique du son Stranglers pour offrir tout le rendu des Etrangleurs, mais ne boudons pas notre plaisir. Hugh CORNWELL, le Men in Black qu’il est resté toujours de noir vêtu, n’en a pas pour le moins conservé ses combat-shoes aux pieds – du temps de sa splendeur de bad boy qui assénait de vilains coups de pieds aux vieilles da-dames en rue.
Notre homme a vieilli comme il a vécu, à l’instar d’un public nostalgique de vieux alternatifs peut-être, devenus sans doute de conventionnels pères et mères de (bonne ?) famille. Car c’est bien le répertoire des STRANGLERS qu’il vient retrouver ce soir, ce public : CORNWELL ne s’y trompe pas, lui qui nous délivre à la manière d’une bonne lasagne 3 ou 4 couches de STRANGLERS pour 1 épaisseur seulement de sa production personnelle solo. Et d’en profiter pour rappeler au bon peuple présent – clairsemé comme sa coiffure – que son dernier album est par ailleurs entièrement téléchargeable sur ne net, pour gratos pas un balle que dalle. Ca le fait, ça, et il n’en est pas peu fier !
Les incontournables "Golden Brown", "No More Heroes" et autres "Always the Sun" clôtureront en douceur ce voyage dans le temps au cours d’un set vintage bien emballé, bien propret, voire un peu trop sage peut-être. Il faut que jeunesse se passe, certes, et d’en déduire que celle des occupants des lieux – artiste et public – est déjà bien consommée. Alors que la dernière note flotte encore dans le Spirit quelque part entre les planches et le bar, CORNWELL est déjà descendu de scène pour fendre la foule et filer au fond de la salle se muer en marchand de tapis : seul aux commandes de son étal, il vend disques et t-shirts, encaissant et rendant la monnaie entre deux autographes et trois poignées de main. Ou les vicissitudes de la vie d’une (ex ?) rock-star. No More Heroes. Anymore, en effet… Et "Hanging Around" sur YouTube, c’est ici.
Autres reviews des Stranglers au Chap.1 d’Intensities in Tens Cities – All the world is a stage "The Vintage Years 1978-2011""