PAVLOV’s DOG, The BREW, BLUES BROTHERS, MACHIAVEL,… @ Fiesta City 2012 – Verviers, 25 août 2012

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La question qui turlupine tout qui n’a jamais vu PAVLOV’S DOG sur scène est de savoir si est restée intacte (cristalline, pour rester dans les lieux communs…?) cette voix pour le moins extra-ordinaire – au sens propre du terme – que l’on connait sur les deux seuls albums que le groupe a sortis il n’y a pas moins de 35 ans. La réponse est : non, peut-être ?! A tout le moins, quasi. Certes, il y a bien quelques octaves plus difficiles à atteindre et que l’on va chercher avec un peu plus de difficulté, mais la magie opère néanmoins : le ravage des années n’a pas émasculé cet organe d’eunuque, et l’ensemble reste bien couillu à souhait. Et dire que d’aucuns pensent encore qu’il s’agit d’une chanteuse, pffffff…

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La trop courte heure de ce set quasi parfait se clôture par l’incontournable must pour 99,99 % de l’assemblée, pour qui PAVLOV’s DOG se résume tristement au seul "Julia", éculé et somme toute loin d’être la pièce maîtresse du band. Mais soit, la gloire est ainsi faite que même l’Histoire a retenu d’un artiste-peintre allemand de la première partie du 20ème siècle d’autres (mé)faits que son oeuvre artistique. Rien à voir avec Pavlov ni avec Julia, mais bon c’est manière de dire que la gloire et la reconnaissance, c’est tout relatif.
intensities.jpg "We are The Brew, from UK. Hello Verviers !" La – LA – prestation de la journée, c’est comme pressenti The BREW qui la délivre en fin d’après-midi. Le power-trio anglais, habitué des lieux, a encore grandi en maturité et en assurance : déjà qu’ils n’en manquaient pas, c’est tout dire.

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Non contents de mettre le feu à la grande scène, ils assènent une bonne méchante claque à un public encore sous la torpeur d’une fin d’après-midi (f)estivale. Les gamins ont pris de la bouteille et papa a rajeuni : ils auraient le même âge tous les trois que ça serait du pareil au même. Comme le titrait un festival anglais : le Père et le Fils (à la rythmique) et le Saint-Esprit (à la gratte). Coule, la sueur, coule. Frappe les tambours, frappe. Eclate l’archet, éclate…

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A se demander comment The BREW n’a jamais atteint le firmament que le trio mérite amplement – ou comment d’immenses talents restent somme toute méconnus, si ce n’est dans l’âme et le coeur de ceux qui savent que ce n’est pas au chiffre des ventes de disques que se mesurent la gloire et le talent. Ingrat show business, mais soit : la reconnaissance est ainsi faite que même l’Histoire a retenu d’un artiste-peintre allemand de la première partie du 20ème siècle d’autres (mé)faits que son oeuvre artistique. Rien à voir avec The BREW, mais bon c’est manière de dire que la gloire et la renommée, c’est tout relatif (bis).

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The BREW à l’heure de la tarte, c’est la petite goutte qui fait descendre le morceau de croûte coincé dans le fond de la gorge : ça fait un bien fou, on sent par où ça passe et l’effet jouissif s’en fait encore ressentir longtemps par après…

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MACHIAVEL se lève sur scène alors que le soleil se couche. On aime ou on n’aime pas, et pour qui ne partage pas cet opinion, étant de ceux-là, il serait agréable de ne pas tarir d’éloges. Mais qui ne dit mot consent. Si le silence est d’or, les clichés valent leur pesant de contrepartie, et la parole est dès lors à l’image (… vous suivez toujours ?). Fly, I wanna fly

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The Original BLUES BROTHERS Band – ou plutôt ce qu’il en reste – clôturent cette nuit de festivités. Ecrire que leur Hammond est encore ce qu’il y a de plus étincelant sur scène ne serait pas galant à leur égard, mais il faut avouer que les Bues Brothers sans John Belushi ni Dan Aykroyd, c’est comme "La Grande Vadrouille" sans de Funes ni Bourvil.

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Certes, ces soul men nous gratifient d’une belle prestation blues et soul revival tout comme il faut – cuivres, Hammond et tout le saint bataclan – mais l’âme des deux Men in Black et leur petit grain de folie, même si leur ombre plane sur la scène, manquent quelque peu pour donner tout l’éclat voulu à ce set bien Amérique profonde ou plutôt carrément Broadway – pour rester dans les extrêmes. Les mythes sont ce qu’ils sont, et n’est pas Belushi "Speedball"ou Aykroyd qui veut. Un peu de Knock, knock on Wood peut-être?

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80 concerts sur 7 scènes en 3 jours : faut être réducteur pour ramener le Fiesta City Festival à ces seuls 4 shows. Mais il en est pourtant ainsi. Amen. Ah non, un petit dernier quand même, SLADEST sur la scène Tribute : ce n’est pas Slade, mais en fermant les yeux on s’y croirait presque. En les ouvrant aussi, d’ailleurs…

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(D’autres pix & reviews de The Brew (qui jamme d’ailleurs avec Such a Noise à Verviers), de Machiavel et de précédents Fiesta City Festival au chapitre 1 de "Intensities in Tens Cities" – All the World is a Stage, The Vintage Years 1978 – 2011 @ http://www.intensities-in-tens-cities.eu)

ABBEY ROAD @ ARDEN’ COVER FESTIVAL – 18 août 2012 – Saint-Hubert

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Aux petits enfants qui font des singeries, on dit dans la région : "Si les cloches de Saint-Hubert sonnent, tu vas rester comme cela toute ta vie ". Faut croire que ça fonctionne également avec ces grands enfants de ABBEY ROAD, puisqu’ils ont choisi St-Hubert pour y immortaliser le DVD live de leurs 25 années de singerie(s). A force de singer les Beatles, la comparaison est facile même si comparaison n’est pas forcément raison. D’ailleurs, toute cette soirée est-elle bien raisonnable ? Dernier coup de batterie, dimanche pas loin de 1h du matin : il fait encore 25° au thermomètre en cette 25ème heure de ce samedi de 25 ans de Tribute to The Beatles. Ahhhh, ce "Hey Jude" presqu’a cappella qui monte en c(h)oeur, d’une foule compacte vers les étoiles intactes, et qui donne à cette nuit la luminescence d’un astre absent (http://www.youtube.com/watch?v=-lZVarAgDco). Si la fumée conserve les viandes et l’alcool les fruits, que peut donc bien conserver la musique si ce n’est la nostalgie d’une époque pourtant à jamais révolue qui, presque, redevient réalité – ou mirage – cette nuit…?

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Un quatuor à cordes planté stage right, quatre cuivres postés stage left, ça le fait. Tant visuelle que sonore, cette configuration généreuse et bien charpentée de ABBEY ROAD (re)donne une consistance pulpeuse et du coffre à ces microsillons qui semblent reprendre vie le temps d’un soir. Cette magie à corde et à vent doublée de synthé opère un effet littéralement bluffant sur le produit fini. Cet effet cordes/cuivres est à ABBEY ROAD ce que la Shelby est à Mustang : c’est dire ! Qui plus est et comme si ça ne suffisait pas, le tout est monté en neige par un line up que viennent enrichir des guest qui rejoignent le temps d’un morceau leurs (ex-) comparses sur scène pour quelques joyeuses passes d’arme du temps passé.

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Reste que l’écho de "While my guitar gently weeps" renvoyé par les murs de la place et par ceux de la basilique voisine ne suffit cependant pour une fois pas à transcender cette version exceptionnelle de Jeff Healey. A moins que ce ne soit le grand saint local qui ait décidé que cela suffisait pour ce soir ? A force de voir ainsi mettre le feu à la place, sans doute craint-il le retour des sorcières et des bûchers. Et à propos de bûcher, on en a déjà brûlé pour moins que ça en Ardenne : parce que pour pour remercier la Province de Namur en plein Luxembourg, faut en avoir ! A moins d’être hérétiques, je n’en connais pas qui auraient osé…

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N’empêche qu’après un quart de siècle de singeries, l’effet ABBEY ROAD reste intact – à moins que ce ne soit l’effet Beatles. Les images et les sons de cette nuit restent comme les stigmates de chardons ardents et des braises du barbecue qu’on vient de quitter : un rien suffit pour raviver la flamme. Ne reste plus qu’à attendre le dvd pour savoir si l’on n’a pas rêvé. Bon, mais quand même, moi j’attends le tribute aux Fab Four la fois où ils sont montés sur scène bien explosés pour un délire acidulé en live, ponctuant leur show de dérapages plus ou moins contrôlés avant que tout ne parte en vrille dans une folle et franche cacophonie suramplifiée des plus psychédéliques. Moi, j’attends ce tribute-là – et s’il faut aider…

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More Abbey Road pix & reviews @ http://www.intensities-in-tens-cities.eu – All the World is a Stage – Chapt. 1 : The VIntage Years 1978-2011

VIIème DONKEY ROCK FESTIVAL – 10 août 2012, Sélange – CUSTOMS, REAL McKENZIES, KILL THE YOUNG,…

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On ne m’avait pas informé du fait que The Pogues s’étaient acoquinés avec The Sex Pistols avant de s’exiler pour leur coming out à Vancouver, Canada, affublés d’oripeaux écossais et d’une cornemuse. Ils ont ensuite, me suis-je laissé dire, changé de nom pour s’appeler The REAL McKENZIES et revenir avec leurs Marshall’s sur le Vieux Continent, à Sélange plus précisément.

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Les gaillards nous servent en effet cette nuit un punk mâtiné d’airs traditionnels écossais alternant ou mélangeant de solides riffs avec une cornemuse des plus virulentes, le tout soutenu par une rythmique à l’image des lascars. Autrement dit, une espèce de croisement entre des bûcherons canadiens et des distillateurs écossais, manière de situer les spécimens.

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Ambiance donc sur scène, et ailleurs également tant backstage qu’au bar : c’est qu’ils ont en plus fait main basse sur le stock de canettes du bar backstage, les énergumènes, manière sans doute de ne pas arriver les mains vides sur scène. C’est que ça ne se fait pas, peut-être, chez eux. Ou c’est que ça se passe surtout comme ça, avec The REAL McKENZIES. Ambiance !

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Ces trois jours de festival avaient débuté davantage dans la dentelle avec Waiting For Lily puis An Orange Car Crashed, avant que ne déboule CUSTOMS, quatre garçons dans le vent, bien propres sur eux et tout et tout – les gendres idéaux pour ménagère de 50 ans, avec une électro-pop à leur image : polie et soignée, pleine de retenue et tout en délicatesse. Juste ce qu’il faut pour brasser large et faire remuer le popotin mais, attention, sans se déboiter le bassin, hein.

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Un autre quatuor prend ensuite la relève, anglais cette fois : KILL THE YOUNG est la double tête d’affiche et mérite amplement son titre partagé avec les Canadiens. Ils jouent les durs sur scène, avec un rock bien trempé mais qui ne se veut pas aussi dur qu’ils n’essayent de lui en donner l’air. Bien enlevé, bien construit, bien carré, ce rock transpire l’Angleterre et ses banlieues industrielles, comme si ces petits gars en venaient. Et s’ils n’en proviennent pas, sûr que ce sont des ba(s)tards ou qu’ils s’y sont perdus alors qu’ils revenaient du solfège. A moins qu’ils aient trop regardé The Clash tant certaines attitudes et certaines poses sur scène le laissent penser. Mais ça le fait, et c’est tant mieux quand le son sali s’allie à l’image-mage…

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Vous en connaissez un, vous, de festival où l’on vous dit comme ici au bar "S’il vous plait" en vous tendant la chope que vous venez de commander, et où l’on vous répond "Merci" en recevant votre jeton en échange ? Ca se passe comme ça chez Lolo le Donkey (à ne pas confondre avec Dodo la Saumure). Et dire que ça va encore durer deux jours. Deux jours…
Donkey Rock 2011 pix & review @ http://www.intensities-in-tens-cities.eu (- All the World is a Stage, Chap.1 : The Vintage Years 1978-2011 -)

— GOUVY BLUES-ROCK FESTIVAL — 5 août 2012, Ferme de la Madelone

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Alors que la pluie se fait déluge au-dehors, la moiteur sous le chapiteau devient fournaise : GERRY McAVOY’s Band of Friends embrase les planches et boute le feu à tout le bastringue. Mais nom de Dieu, il fallait programmer ce power trio en fin de soirée pour squetter l’baraque et non pas si tôt dans la programmation de cette fin d’après-midi ! Près de deux heures de show alors qu’on est en plein festival, a-t-on déjà vu ça ?! Autant dire que la durée exceptionnelle de cette prestation du même acabit donne la couleur et surtout le tempo de cette baffe cinglante, de cette gifle mémorable, de cette raclée magistrale. En fermant les yeux, c’est bien Rory GALLAGHER sur les planches qui fait suer le chapiteau et mouiller les t-shirts : même voix quasi, même gueule presque, même timbre, même son de guitare, même toucher, même explosion : ce n’est pas un feu d’artifice, c’est carrément Broadway ce soir. Le fils spirituel (ou naturel, qui sait ?) du guitariste le plus prolixe que l’Irlande ait jamais enfanté est en train d’écrire une page de l’histoire du Gouvy Blues Festival, c’est sûr.

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N’est pas Rory qui veut, mais le brave (paix à son âme) doit se taper un sacré bel orgasme là-haut en contemplant ce tribute à lui-même tout à fait hors du commun. Il est vrai que la rythmique est la sienne, avec Gerry McAvoy qui fut pendant 20 ans son bassiste, accompagné de Ted McKena son batteur (qui officia également au sein du Michael Shenker Group et pour Ian Gillan notamment). Autant dire des pointures qui ont de la bouteille. Et cette voix, cette guitare, ce show : ce Marcel SCHERPENZEEL est la réincarnation tout craché de Gallagher. Rory, ton parfait ersatz band a touché terre ici à Gouvy, alléluia !

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Ayant eu la chance de ne voir Rory qu’une seule fois sur scène à la Luna de Bruxelles un beau et grand soir de 1994 (voir All The World is a Stage – Chap.1), quelques semaines avant qu’il ne parte rejoindre Jimy, Jim, Phil, Bon et tant d’autres là-haut pour un jam sans fin, la prestation de ce soir ne peut que raviver la blessure de la jouissance perdue et ne rendre que plus abyssal encore le vide qu’il a laissé avec son aller-simple pour Paradise City. Quand le tonnerre gronde et que les éclairs trouent le ciel, ce n’est pas le Bon Dieu qui joue au bowling, comme on le dit aux petits enfants. Non, c’est Rory qui jamme avec Phil et John. Non, décidément non, Gerry McAVOY’s Band of Friends devait être programmé à 22h00 pour trouer la nuit, exploser le chapiteau et déchirer un nouveau trou du c… à ce 33ème Blues Festival de Gouvy, pas à l’heure de la tarte du dimanche, nom de Dieu.

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Cette véritable démonstration de force écrase tout le reste de l’affiche : après cet orgasme, le monde peut s’écrouler, la terre peut s’arrêter de tourner, n’importe qui peut monter sur scène, ce ne pourra pas être que mièvre et fade. Même John LEE HOOCKER jr qui s’en suit (funky au possible) et en fin de soirée Big Pete PEARSON & The Gamblers – Arizona’s King of the Blues. Vénérable vieillard sans âge et tout de rouge vêtu en tête d’affiche, son blues chaleureux et tout ce qui hume bon le Texas profond n’est décidément pas inscrit dans le bon créneau horaire : le raz-de-marée Rory Gallagher de début de soirée n’a rendu que plus terne et sans épice la programmation qui s’en suit. Post coïtum animal triste.

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La journée avait néanmoins commencé hot avec la charmante et chaude Clare FREE et son Blues Quartet qui ouvrait les festivités de milieu d’après-midi. Elle a des c… et joue comme un mec, cette nana ! Quel plus beau et plus percutant compliment adressé à une joueuse qui réussi à faire gémir sa gratte et rendre son blues aussi sexy que son appeal ? Après les trois graisseuses de Blues Caravan l’année passée, c’est une autre sexy girl que le Claudy nous dégotte cette année pour échauffer les braguettes autant que les oreilles. Total respect, Ma’mzelle.

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Repli stratégique en fin de soirée sur le club aux couleurs noir-jaune-rouge où TEX nous en met littéralement plein la vue, une facilité de toucher de guitare qui frôle le rarement vu, accompagné par une rythmique parfaite. Il faut dire qu’un autre power trio avait déjà chauffé les murs à blanc plus tôt dans la soirée : LIGHTNIN’ BUG était un hors d’oeuvre de choix pour un plat d’autant plus consistant ensuite ! Il n’y a pas à ch…, les power trios restent la configuration par excellence – et la preuve éclatante nous en est encore amplement donnée ce dimanche dans ce petit coin de paradis sur terre.

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Previous Gouvy Blues pix & reviews @ http://www.intensities-in-tens-cities.eu (All the World is a Stage, Chap. 1: The Vintage Years 1978-2011)

LOFOFORA & Cie @ BorqTour 2012 – 3 août 2012 – Saint-Hubert

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"Nous, on fait du rock excité ", me lâche backstage tout… excité encore un Reuno à peine descendu de scène et encore tout dégoulinant. "On ne fait pas du métal, ni de la fusion, ni du trash : on fait du rock excité" ! Et quand c’est en français avec des paroles de plomb et des lyrics subversives et incisives, ça le fait encore plus dès le second morceau : "Et maintenant, foutez le bordel !". Ne se revendiquant ni anarchistes, ni gauchistes, ni zapatistes, ni anti-impérialistes, les gars de LOFOFORA ne le nient pas mais ne se considèrent pas non plus engagés : ils ne sont ni pour ni contre, bien au contraire. Et ce n’est pas le t-shirt "Anti-Sardou" qui éclaircira la chose…

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Il n’empêche, les murs de la basilique de Saint-Hubert doivent encore en trembler, et l’enceinte du palais abbatial n’a pas dû en entendre de plus belles depuis des siècles. Reuno qui me confie qu’il vient à 46 ans de s’acheter il y a deux semaines sa première gratte, ne pense cependant qu’au blues, qu’au roots, s’imaginant au plus profond du delta du Mississippi calme et paisible quand le manche le démange. Pourtant, c’est une autre bête qui le démangeait il y a quelques minutes sur scène : les foux-furieux de LOFOFORA offrent au BorqTour 2012 un set d’une violence parfaite car la plus finement maîtrisée qui soit, la plus subtilement domptée, la plus superbement dosée…

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Les Parisiens caressent pourtant l’assistance à rebrousse poil, l’interpellant et la provoquant mais tout en finesse, tout en caresse, avec la subtilité d’un forgeron poète qui se la jouerait Bolchoï. Avec une tête d’affiche pareille et un show d’une énergie dont seuls ces Français ont le secret, il n’y a pas à dire, mais c’est ce vendredi soir que le BorqTour vient de marquer définitivement de son empreinte le petit monde des organisateurs de festivals luxembourgeois : bienvenue dans la cour des Grands ! Et merci LOFOFORA pour cette démonstration de force sans pareille, oufti !

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En fin d’après-midi, THEMIS ouvrait le festival suivi de Cédric GERVY à l’humour si déjanté, si décalé et donc si… belge (pour ceux qui comprennent les trois) : c’était de bon augure pour débuter la soirée sur cette mainstage. S’en suivent les excellentissimes et surprenants SKATING TEENAGERS qui nous assènent un mélange de reggae-ska-metal-fusion-hip-hop mâtiné de trois cuivres de derrière les fagots et d’une lead guitar qui a bouffé de la vache enragée. Excellent set, les gars – et joli clin d’oeil votre bande-annonce crachant à tous décibels l’air local au cor de chasse. Mais quoi de plus normal en cette Capitale Européenne de la Chasse qui vous accueille ce soir ? La seconde journée du samedi – avec pas moins de trois scènes – s’annonce chaud-boulette, for sure…

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* Avis de recherche ! – Wanted ! *

Il m’avait déjà tapé dans l’objectif lors du Sziget Festival de Budapest en 2010 (voir "Intensities in Tens Cities" – All the World is a Stage, Chap. 1: The Vintage Years 1978-2011 @ http://www.intensities-in-tens-cities.eu)…

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… et coucou le revoilou avec le même attirail et quasi les mêmes fringues au Graspop Metal Meeting de cet été 2012 : le monde est petit sur Intensities !

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IAN ANDERSON – Château de Beaufort (GD Luxembourg) – 19 juillet 2012

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Pour ceux qui n’en sont pas des inconditionnels, ce n’est pas Ian ANDERSON sur scène ce soir au pied du Château de Beaufort mais bien JETHRO TULL… Le leader et compositeur du band était accompagné de quelques comparses pour nous délivrer l’intégrale de "Thick as a Brick" à l’occasion du 40ème anniversaire déjà de cette légendaire galette. Qu’il nous a même assaisonnée du "Thick as a Brick 2", Monsieur est trop bon. Si ce ne sont les déplorables conditions pour le quidam n’ayant pas craché le pactole pour se retrouver, assis, au pied de la scène, le cadre est néanmoins de toute beauté et particulièrement bluffant – comme pour compenser. C’est un véritable son & lumières médiéval qui s’offre à la vue de ceux relégués hors les douves, le pont-levis relevé et la herse descendue.

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Ian ANDERSON nous fait naviguer à travers quatre décennies de JETHRO TULL et nous la joue, évidemment, à la mode Flûte à Six Schtroumpfs. Le Ian a la gnaque, et la voix de l’enchanteur ne trahit pas le nombre des années – quoi qu’en pensent certains. Les inévitables "Aqualung" et "Locomotive Breath" clôturent, comme téléphoné, cette heure trois-quarts d’open-air à la sauce lulu : tailleurs, talons aiguilles, flutes de pétillants et autres marques de fabrique made in Grand-Duché. Reste à déplorer que le bougre n’a autorisé que trois photographes seulement pour officier. A défaut d’en être, cette modeste vidéo compense l’absence de clichés frontstage : un voyage de toute beauté dans le temps, presque…

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Too young to die, too old to r’n’r : thanx, Sir Anderson : votre organe et le petit bout de métal que vous portez si bien à la bouche ont presque réussi à nous faire oublier une pénible et lourde première partie. MAGNA CARTA: du folk tout ce qu’il y a de plus creux et de plus stérile, abyssalement vide, magistralement inodore et remarquablement incolore. Chapeau à ce trio de momies lyophilisées, car il faut réellement faire preuve d’une réelle maestria et d’un brio exceptionnel pour réussir à atteindre une tel sommet dans la vacuité la plus totale. Sans parler de leur humour corrosif digne du plus nullissime Roland Magdane, et de leur jeu de scène sauce poulpe et lombric assis sur leurs trois tabourets. Du plancton. Pourtant, sans encore le savoir ce soir, le pire est à venir : ces joyeux lurons empaillés et à la pèche momifiée ouvrent à nouveau demain soir, même endroit même heure, pour un Ritchie BLACKMORE qui nous apprendra lors de son concert être des nôtres ici, en ce soir de JETHRO TULL. Mais où se cache-t-il donc, le coquin petit troubadour…?!

(Autre review de Jethro Tull au Chapitre 1 de Intensities in tens Cities @ All the Wordl is a Stage
The Vintage Years 1978-2011.

BLACKMORE’s NIGHT – Château de Beaufort (GD Luxembourg) – 20 juillet 2012

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Château de Beaufort, deuxième. Un pass-photo illisible, par la pluie détrempé : l’effet MAGNA CARTA… Non content seulement de taper sur les nerfs comme hier, le trio parvient à déchirer cette fois le ciel et à déchaîner les éléments à défaut des passions. Il pleut durant 40 minutes ce soir, de 20h00 à 20h40, c’est un signe – juste le temps de cette prestation qui, plus courte que celle d’hier soir même heure même endroit, a néanmoins le triste privilège d’être d’une pénibilité et d’une lourdeur comme c’est Dieu pas possible. Du folk tout ce qu’il y a de plus creux et de plus stérile, abyssalement vide, magistralement inodore et remarquablement incolore. Chapeau à ce trio de momies lyophilisées, car il faut réellement faire preuve d’une réelle maestria et d’un brio exceptionnel pour réussir à atteindre une tel sommet dans la vacuité la plus totale. Sans parler de leur humour corrosif digne du plus nullissime Roland Magdane, et de leur jeu de scène sauce poulpe et lombric assis sur trois tabourets. Du plancton (bis repetita placent). Nevermind : 21h00, Ritchie BLACKMORE déboule sur scène – non sans l’avoir déjà traversée discrètement 5 minutes plus tôt, poussant une… brouette (?).

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Collant noir, bottillons et parfait attirail du trouvère des temps modernes, cela fait déjà 15 ans qu’il s’est offert son coming out Renaissance, le Ritchie : a se demander comment il a pu durant de si longues années auparavant tromper son monde à la tête de deux monuments – et le mot est faible – qui ont marqué de leur empreinte indélébile l’histoire du rock’n’roll et façonné la culture musicale de plusieurs générations. En ce qui me concerne, il s’agit de mon premier face-à-face avec l’énergumène : je n’imaginais pas si prenant l’effet Blackmore, devant un tel doigté, face à un tel touché de guitare.

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L’amplification à peine présente par moment, une mouche volant aurait à peine troublé les notes cristallines, toutes lentes et délicates, à peine perceptibles, comme sortant de ses 10 doigts flottant sur le manche de sa guitare à l’image d’une brume matinale glissant paresseusement sur les contreforts de cette Petite Suisse luxembourgeoise. Touchy. A constater par vous-mêmes, à partir de la 13ème minute par exemple.

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Quelques dizaines de Robin des Bois et autres guignols se revendiquant plus de Hubert de Montmirail que de Jacquouille la Fripouille prennent place aux premiers rangs. Il faudra néanmoins attendre la dernière demi-heure de ces deux heures et demi de concert pour que – enfin ! – ces premiers rangs se lèvent et investissent, religieusement et disciplinés, le no man’s land qui les sépare de la scène qu’aucune barrière ne défend: sans connaître les plaisirs d’un toucher rectal, il n’en demeure pas moins qu’elle est ô combien voluptueuse la jouissance du toucher de scène, si rare de nos jours ma p’tite dame, oh! que oui.

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Néanmoins, il faudra quand même un jour que la Faculté se penche sur la pathologie "Ritchie Blackmore". Après avoir composé ce qui est sans doute LE riff de rock le plus connu de la planète puis quitté ce groupe mythique (et un autre tout aussi emblématique par la suite), ce génial trans-sexuel de la musique s’est mué par je ne sais quel damné sortilège en troubadour des temps modernes pour se la jouer ménestrel à la sauce moyenâgeuse. Blackmore a troqué les Marshall pour la mandoline et le cuir pour la feutrine : quel est le cheminement intellectuel ou l’état de santé mental qui a pu être à l’origine de ce revirement (de ce gâchis?)?

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Comment cette nature "Renaissance" enfouie au plus profond de lui-même, refoulée durant tant d’années, a-t-elle pu ressurgir un beau (triste?) matin ? Une trépanation s’impose à tout le moins, Docteur. Certains s’offre une crise de la quarantaine nettement moins violente ! Mais ne renions pas le plaisir de côtoyer l’homme : l’effet Blackmore vaut toutes les voluptés du monde, à l’image de celle des lieux – les ruines du Château de Beaufort. Certain que ce cadre aurait séduit son vieux comparse Jon Lord, clavier de Deep Purple, qu’on enterre ce soir-même. L’exceptionnelle pureté sans pareille de la voix de Candice Night et le violon aérien qui déchire cette vallée de Beaufort plongée dans la nuit auraient eu toute leur place à ses obsèques, for sure. Play, Minstrel, play

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Sir Jon LORD – R.I.P.

DEEP PURPLE’s Jon LORD’s Hammond, backstage @ Arrow Rock Festival (Holland) – 09.06.2006 :

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ALBERT BLUES BAND – 23 juin 2012 – Fête de la Musique @ Bastogne

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Albert Blues Band à la Fête de la Musique à Bastogne : après la foule et la démesure d’hier au Graspop, l’intimité et la convivialité bastognarde pour cette Fête de la Musique 2012 avec la bande à Al’ à l’affiche. Un point commun malgré tout : les décibels, et une sono tip-top-nickel-chrome qui nous offre un set top-qualité. Et une réflexion : à quoi peut bien tenir le succès d’un groupe, quel qu’il soit ? En tous cas, une chose est sûre : pas au seul talent, sinon Albert Blues Band serait au firmament…

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Le succès commercial, le succès de foule et le succès d’estime vont-ils de paire ? Sans doute que non, sinon Albert Blues Band, avec un coup de pouce de Lady Luck, serait à l’affiche des plus grandes salles et des plus importants festivals… Car ABB, c’est du show sans chichi et sans manière, de la r’n’r attitude sans compromission et des rengaines que le plus inculte des anglophobes se laisserait aller à fredonner sans même y prendre garde (Hail, hail r’n’r – Take my heart and take my soul). Sans parler des riffs soutenus comme il se doit par une rythmique à la hauteur des vocals aux saveurs Jack Daniels. Quel autre groupe du terroir serait-il d’ailleurs à l’affiche, le même soir, de deux Fêtes de la Musique différentes. Une vraie, en Ardenne ? Et une autre, dans une contrée lointaine (presqu’) étrangère qui a toutefois le pâté du même nom et l’Orval pour tenter les plus récalcitrants ! Et Albert Blues Band comme étendard, certes ! Al’, it’s a long way to the top if you wanna r’n’r. Mais quand on a déjà fait les 9/10 de la route, ce n’est pas une petite visite chez le Dr. House qui va interrompre le chemin, hein dis Gamin !

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Dis, Al’… euh… ça signifie quoi déjà le "Blues" dans Albert Blues Band…?! Faudrait-y pas une fois revoir le nom du groupe, non peut-être ?! Enfin, j’dis ça j’dis rien moi, mais c’est pour ne pas induire Mémé en erreur, elle qui a fait le déplacement à la Fête de la Zique rien que pour faire quelques pas de danse avec Pépé sur du blue grass…