Le dernier génie conceptuel du 20ème siècle entouré de sa brochette fétiche de musiciens hors-pair.
Ou comment An Evening With Steven WILSON peut être synonyme d’intemporalité sensorielle, comme un moment de plénitude intégrale, ou un échantillon de nirvana terrestre dont nous gratifieraient les dieux…
Backstage, ce sont dans leurs racks toujours estampillés PORCUPINE TREE que guitares et basses fourbissent leurs effets en attendant leurs maîtres. A la fois le signe que WILSON revendique toujours fièrement le glorieux passé de sa première vie, et pour qui en douterait encore la confirmation que sa set list fait toujours la part plus que très belle à ces pièces-maîtresses d’une époque maintenant révolue. Qu’importe, pour les fins gourmets, Steven WILSON et PORCUPINE TREE c’est chou vert et vert chou.
Hier à Bruxelles, WILSON nous contait les péripéties de ses dernières dates allemandes – dont celle de Essen où il eut l’impression de jouer dans un cimetière (sic). Ce soir au Luxembourg, il nous narre sa toute aussi récente expérience finlandaise, se produisant face à des parterres assis peu enthousiasmants (re-sic), avec bobonne qui se morfond dans son fauteuil à côté de môsieur qui, lui, ne trouve pas du tout le temps aussi long qu’elle (re-re-sic). Bah ! ce n’est pas qu’Allemands et Finlandais n’appréciaient pas, c’est simplement qu’ils ont selon lui quelques difficultés à l’exprimer. Ah ah ah, british humour welcome…
Certains intellectuels culs-serrés en manque de bonnes phrases décrivent l’actuelle production de WILSON comme un chaos paranoïaque en provenance directe de l’ère post-vérité (hein ?! càd ?!). Nous nous contenterons pour notre part d’assimiler ce An Evening With Steven WILSON à un cliché en haute définition des temps déconcertants dans lesquels nous vivons: Steven Wilson nous les dépeint depuis l’horreur rampante de la technologie omniprésente à l’observation humanoïde de notre quotidien, de sa dramatique actualité à la déconcertante résilience dont la race humaine peut faire preuve en ces temps chamboulés (hein ?!). Pause.
Pour la bonne bouche, WILSON reste fidèle à lui-même d’une tournée à l’autre, continuant de fustiger les manchots qui brandissent à bout de bras leur smartphone pour poster sur YouTube une minable vidéo de m… (sic) qui n’intéressera en définitive strictement personne vu la quantité de vidéo de shit (re-sic) déjà présentes. Enjoy the show, les gars, plutôt que d’emm… ceux qui tentent d’en profiter derrière vous.
Steven WILSON, c’est comme le bouchon jeté à la mer: les plus grosses vagues (musicales) et les plus puissants courants (des modes) n’auront jamais raison de lui, qui restera toujours bien au-dessus de tous ces insignifiants remous ou de ces redoutables vagues de fonds.
Deux Steven WILSON d’affilée – hier à Bruxelles, ce soir au Luxembourg – c’est comme se resservir de dessert après le plateau de fromages. C’est comme s’offrir le vol retour en 1ère classe après avoir voyagé en economy à l’aller. C’est dans cette volupté non nécessaire qu’on découvre finalement le plaisir superflu et coupable qui rend le moment présent d’autant plus jouissif que fondamentalement essentiel. Rétrospectivement s’entend (hein ?!).
Il y a de ces concerts où l’on sait, dès la première note, qu’on va se ramasser une claque. Que l’on va communier à un moment d’une intensité exceptionnelle, que l’on va prendre part à une expérience sensorielle hors du commun. Ce An Evening with Steven WILSON dans une mythique Ancienne Belgique sold out depuis des mois et des mois maintenant, fait partie de ces parenthèses temporelles qui vous transportent dans un autre espace-temps, qui vous téléportent dans une autre dimension…
Il y a des chanteurs, il y a des guitaristes, il y a des musiciens, il y a des song writers, et il y a des stars qui peuplent le rock’n’roll circus. Puis il y a quelques Artistes, une poignée de Génies de la trempe de WILSON, qui ramènent tous les autres à leur simple condition. Touche-à-tout de talent, hyperactif de génie, Steven WILSON est sans doute le dernier génie conceptuel enfanté par le 20ème siècle.
L’éclectisme et le génie de WILSON nous transportent à nouveau ce soir entre rock progressif, psychédélisme avant-gardiste, métal poli, jazz-fusion et intimisme feutré. Steven WILSON mixe nos émotions, les soumettant tantôt à la brûlure de la lave en fusion, tantôt les apaisant par la douce caresse d’une plume délicate dont il nous frôle l’épiderme. WILSON, c’est tout et son contraire. C’est l’alpha et l’oméga.
Oui, Steven WILSON, c’est l’alpha et l’oméga de la musique moderne: il a tout ingurgité, il a tout digéré, il a tout assimilé pour mixer ce brassin et nous en ressortir la quintessence moëlle sous la forme d’une expression musicale qui ne ressemble à nulle autre. Il pousse même l’audace de moderniser radicalement la pop indé, en étant le premier à s’amuser du scandale qu’a provoqué son dernier opus parmi sa fan base et parmi les spécialistes (sic) qui savent mieux que lui dans quel style musical le catégoriser (re-sic).
Car oui, le sorcier WILSON qualifie sans complexe de pop music son dernier bébé, dans la lignée des plus grands artistes pop(ulaires) dont il vante le génie et le côté pop(ulaire): The Beatles et Abba (sans oublier Tears for Fears, Talk-Talk ou Kajagoogoo – clin d’oeil second degré à son comparse stage right). Et de tenter de transformer le temps d’un morceau pop l’Ancienne Belgique en une piste de danse, se gaussant à l’avance de contempler barbus, tatoués et fans d’Opeth se fendre d’un petit pas de danse.
L’admiration sans borne qu’il voue à celui qu’il considère être le musicien le plus talentueux parmi tous (… Prince…), n’a de pareille que la dévotion qu’il témoigne à sa Fender Telecaster millésimée 1963 usée par les ans, meurtrie par les sévices qu’elle a dû subir et par les tortures endurées entre ses mains de génie.
Moment de suprême volupté que où cette Telecaster, branchée sur un ridicule Hugues & Kettner qu’il dépose à ses pieds, transporte 2000 et quelques âmes au 7ème ciel par le biais d’un Even Less d’anthologie. Seul sur scène dans cette version ô combien dépouillée, la vraie dimension de WILSON nous éclate à la figure, nous explose les mirettes, nous éclabousse la face, nous métamorphose les tympans et nous ravage les neurones.
Un moment de grâce. Un moment d’anthologie. Un moment d’éternité. A l’image d’une soirée sans nulle pareille…
SAXON ne perd jamais de temp – et ça dure depuis 1979. Leur 22ème album Thunderbolt sorti début de ce mois, les voilà 3 semaines plus tard déjà repartis sur la route. Ce first leg du "Thunderbolt 2018 European Tour" est une sorte de court échauffement en salles de taille modeste, manière de tester la machinerie avant de partir à l’assaut d’une tournée mondiale plus tard cette année via le haut de bien des affiches de festivals estivaux. Une routine vieille de plusieurs décennies donc…
Rejoint par DIAMOND HEAD et par les Brésiliens de ARMORED DAWN en opening act, SAXON est le fast and furious de la NWOBHM. Cela ne fait-il pas 40 ans que ça perdure, aux côtés de quelques autres étendards qui font encore et toujours bien mieux que de simplement conserver de beaux et de bons restes. Seule la mort de l’un ou l’autre titan de cette époque bénie d’entre les dieux a pu mettre un terme à des carrières qui reposent encore aujourd’hui sur une fidélité absolue à une ligne de conduite musicale, ainsi que sur une absence totale de compromission ou de soumissions aux modes et autres effets mainstream.
L’hommage de Biff BUFORD rendu ce soir à Lemmy n’en est à nouveau qu’une illustration parmi bien d’autres. Quel autre "mouvement" musical, quelle autre tendance artistique peut-elle se prévaloir d’être toujours au sommet des décennies après son apparition, dans un monde où tout va toujours plus vite, ou tout est démodé avant d’avoir vieilli, où tout est old-fashioned avant même d’avoir fait ses preuves, où l’obsolescence programmée est devenue le modus operandi de quantité de groupes d’opérette et d’artistes à la spontanéité d’un poulpe et à l’inspiration d’un mollusque…??
Si une part belle du show est consacrée à leur dernier bébé tout juste sorti dans les bacs (… pour ceux qui sont encore de la génération où le toucher de l’objet d’art demeure sans équivalent), il faut bien avouer que c’est lorsque SAXON débouchonne ses cuvées Wheels of Steel, Denim & Leather, Strong Arm of the Law et autres Crusader millésimés que la température monte encore d’un cran.
Ceci dit, Biff demeure un tout grand gentleman qui allie humour, simplicité et convivialité lorsqu’il s’agit de maintenir la pression. Il fait en outre montre d’une surprenante humilité et d’une gentillesse peu courante à l’égard d’un public à qui il voue le plus grand respect.
Quand on n’a plus rien à prouver, sans doute cette attitude est-elle d’autant plus remarquable que peu courante dans ce monde de l’entertainment où le paraître et le superficiel demeurent les maîtres-mots (ou plutôt les traitres-maux…).
Il a été expérimentalement établi que les gaz suffisamment dilués satisfont l’équation des gaz parfaits qui exprime que le produit de la pression p par le volume V ne dépend que de la température. Ainsi, dans un cylindre (par exemple une salle de concert) dont le volume est réduit de moitié (par exemple l’Ancienne Belgique), la pression (dégagée par SIMPLE MINDS) est doublée à température constante (… et quelle température !).
Ceci s’effectue par des transferts de chaleur des zones chaudes (SIMPLE MINDS sur scène) vers les zones plus froides (l’audience de l’Ancienne Belgique en début de show) selon trois types de processus bien distincts: la conduction, la convection (forcée ou naturelle) et le rayonnement. La conduction, encore appelée diffusion thermique, est la transmission d’énergie thermique par les mouvements désordonnés des constituants de la matière (Jim Kerr, par exemple).
La convection est souvent le mécanisme dominant de transfert de chaleur. C’est la matière en mouvement qui transporte la chaleur qu’elle contient. La diffusion se limite alors au transfert de chaleur entre les parois (de l’Ancienne Belgique) et le fluide (la set-list) dans une fine zone de contact appelée couche limite thermique (autrement dit, le front stage).
Le rayonnement correspond à un troisième mode de transfert de chaleur. C’est ainsi que nous recevons la chaleur du soleil (le light show). La lumière est en général émise par un atome lors d’une transition d’un électron d’un niveau d’énergie excité (SIMPLE MINDS) vers un niveau plus bas (le public – ou vice-versa). Cette émission se fait à la fréquence ν reliée à la différence d’énergie E entre niveaux par la fameuse relation de E = hν, où h = 6,6 × 10-34 m2 kg/s est la constante de Kerr (Jim de son prénom).
En définitive, les gars, que vous a-t-il pris de jeter votre dévolu sur de petites salles pour cette tournée européenne, et de choisir ainsi l’Ancienne Belgique pour votre seule date belge ?! Vos derniers passages faisaient salle comble à Forest National… Non pas que nous n’apprécions pas l’AB – que du contraire, que du contraire ! – mais combien de milliers de déçu(e)s votre choix a-t-il pu occasionner ?!
Mais bon, vous avez fait le choix d’une tournée intimiste de petites salles à travers l’Europe, et c’est tout bénéfice pour les heureux élus. La toute relative intimité de cette soirée bruxelloise devant un parterre de 2.000 privilégiés est inversement proportionnelle à l’étuve survoltée dans laquelle se déroule ce nouveau face-à-face. Car SIMPLE MINDS et la Belgique (et Bruxelles en particulier), c’est une longue, longue histoire d’amour depuis que les petits Belges que nous sommes aient été les premiers à conférer une stature internationale et même mondiale à ce quintet d’Ecossais presqu’inconnus à une époque désormais révolue…
Avec cette nouvelle tournée, Jim et Charlie proposent ainsi une soirée en trois partie: quelques longs extraits de leur nouvel album suivis d’une séance d’interview live depuis la scène (euh… intermède tout à fait dispensable). Et pour terminer en beauté, un florilège d’absolument tous leurs plus grands classiques. Menu original s’il en est, mais peut-être un peu trop décousu en termes de rythmes et de cadence, avec cependant une dernière heure littéralement explosive.
Fidèle à sa réputation sans faille, SIMPLE MINDS fait de Bruxelles un danse floor rythmé de ses tubes indémodables, de son énergie communicatrice malgré le poids des ans et saupoudré de ses nouveaux standards – même si 99% de l’assistance avait cassé sa tirelire pour s’offrir un savoureux retour vers les déjà lointaines eighties.
2h10 plus tard, deux rappels convenus compris, le bon peuple de cinquas fifty male bedonnant / fifty female fardée de ressortir jovial d’une Ancienne Belgique sold out depuis des mois et des mois. Pas de surprise à la clé, si ce n’est l’incontestable constat que nos Ecossais de malheur ont quand même indélébilement et à tout jamais marqué de leur empreinte la bande son des eighties, côté Western World. Don’t you forget (about me)…
(PS: un concert sans pit front-stage, ça change ! Que du bonheur pour le premier rang qui peut déposer ses chopes sur la moquette de la scène. Mais nettement, nettement moins top pour les photographes…).
J’aime les chattes.
Petite bite.
Montrez vos nichons…
Zoomer sur la main gauche de Satchel aidera à comprendre les progrès fulgurants qu’il a pu accomplir ces dernières heures dans la langue de Voltaire et de Molière (qui est aussi malheureusement celle Maitre Gims et de Renaud). Un français phonétique léché et distingué bien sûr, tout en finesse et en raffinement. La totale classe. La méthode Berlitz, en accéléré et en un tantinet plus trash…
Comme le glamme – pardon: le clame – l’adage bien connu: qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse. L’affiche de ce soir est du même parfum, ou plutôt du même tonneau / fond de barrique: Get ready for the hottest band out of Hollywood since Mötley Crüe, Guns ‘n’ Roses and Poison ruled the Sunset Strip. Get your GLAM on for STEEL PANTHER… !
STEEL PANTHER, ou comment le rock’n’roll circus n’a jamais aussi bien porté son nom. Concert? Show? Entertainement? Spectacle? Exhibition? Démonstration? Cabaret…? Comment décrire au mieux ces 90 minutes d’extravagance(s), que nous ne pourrions pas mieux qualifier de "cirque" en ce qui nous concerne?!
Une tablette disposée près de la console backstage, visible par les seuls STEEL PANTHER (et par votre serviteur), affiche le compte à rebours digital de 01h30 de show. A se demander si leur objectif n’est pas tout simplement de "tenir" 90 minutes sur scène, peu importe le manière de meubler, qu’importe le contenu et la forme de leur prestation. Ponctuée de Show your tits ! qu’ils font scander à répétition par l’assistance entre deux Let me f**k you et autres harangues raffinées, ce "show" ne restera pas dans les an(n)ales – du moins musicalement parlant.
D’ ya know why we love Luxembourg? Because pussies are easy to fuck !… Certes, certes, à voir maintenant si l’avis est partagé par toute la gent féminine, et surtout par les mâles frustrés présents dans l’assemblée. Toute chose ayant du bon, avec ce show où la tchatche prend le dessus sur la musique, la traditionnelle plage-horaire accordée aux photographes pour officier (càd durant les 3 premiers morceaux) ne dure pas moins de… 25 minutes. Un régal donc pour l’objectif, mais c’est aussi dire combien le répertoire de STEEL PANTHER est au centre de leurs préoccupations scéniques…
Entre un (une?) Lexxi Foxxx qui passe la soirée à se refaire une beauté miroir en main, et un Michael Starr dont on se demande si les lèvres et les pommettes botoxées vont tenir la distance, on ne peut pas dire qu’il n’y a pas matière à mâter. Quand à l’ouïe, entre reprise e.a. de Black Sabbath et cover d’Ozzy qui ponctuent la set list, le répertoire de STEEL PANTHER demeure on ne sait trop où.
Entertainment, entertainment qu’ils disaient… Mouais: on s’est bien entertainé, certes, mais on ne peut pas dire que ça rassasie son homo rock’n’rollus.
Il y a un peu plus, je vous l’ mets…? Allez, oui, c’est carnaval aujourd’hui :