Sans doute mon pire concert à Forest National ? Dépendant de mon chauffeur, je suis contraint d’attendre péniblement la fin de cette soirée. Sinon j’aurais quitté Forest en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Zonant entre le bar et la fosse, je nourris l’espoir que Michaël Schenker soit meilleur (moins pire) que Joe Satriani qui le précède dans l’ordre d’apparition sur scène. Mais en vain. J’espère ensuite qu’Uli Jon Roth me fasse rapidement oublier son compatriote, mais c’est peine perdue – le troisième show est digne du premier, voire du second. Rien, il n’y a strictement rien à retenir de cette soirée… Décevante nuit au cours de laquelle se succèdent trois virtuoses de la gratte, certainement, mais que tout cela est creux, vide, froid, inodore, incolore, sans âme ni chaleur. Bref : à l’image de Forest : quasi vide…
Auteur : Yves-Marie François
Entre odeurs de barbecues et vapeurs de haschisch, entre émanations de pains-saucisses et saveurs de bières fraîches, les 13 heures de Boogie Town de Louvain-la-Neuve sont fidèles à elles-mêmes. Sous un soleil de plomb au rendez-vous, la pelouse est jonchée de corps inertes et de gobelets vides – un festival comme un autre. Sous la tôle ondulée du Tennis Club du Parc, les décibels sont aussi au rendez-vous. La claque du jour s’appelle Big Sugar, en provenance de Toronto. Un impressionnant mur de Marshall, dressé après la prestation d’Omar & the Howlers qui le précède sur l’affiche, annonce la couleur. Et quelle couleur ! Avec Gordie Jonhson – alias Big Sugar – ça chauffe très méchamment dès le premier accord saluant leur entrée sur scène. Effet presqu’immédiat et surtout révélateur : à la première disto qui troue et déchire le brouhaha ambiant du hall, la grande foule reflue vers le soleil et l’herbe à l’extérieur, d’où les décibels semblent plus supportables ! Le reste du concert sera du même acabit. Ce blues graisseux teinté d’harmonica, syncopé de rythmes reggae et entrecoupé de riffs distorsionnés, est vraiment pour moi LA révélation du jour! A souligner auparavant, la superbe prestation de Lester Buttler, l’homme aux tatouages, pour qui ce doit être la dernière prestation scénique : il meurt trois jours plus tard, victime de l’overdose de trop au moment de reprendre son avion pour l’Amérique. Est-ce son dernier concert, ou a-t-il eu le temps de se produire une ultime fois le lendemain ? RIP… Steppenwolf nous balance son Born to be Wild en plein milieu de son set alors qu’on l’attendait intuitivement à l’occasion du rappel – ce qui enlève dès cet instant tout intérêt à attendre la fin de son show, de moyenne qualité de surcroît. Jimmy Vaughan, bouclant cette journée de bonheur, parvient presque à nous faire oublier son frère – et ce n’est pas peu dire. Qu’est-ce qu’il doive s’offrir comme gig là-haut, au paradis des rockers… !
Ma découverte de ce sympathique club qu’est Den Atelier à Schpountz City. Les jours qui ont précédé ce mini-festival ont été chauds, différents médias annonçant la venue de Ted Nugent himself en tête d’affiche. Un fax lui envoyé m’a vite fixé : le grand Ted me répond illico presto de sa plus belle plume qu’il n’en sera pas, occupé d’ailleurs à tourner aux States. Fausse rumeur donc, probablement colportée pour donner un coup de projecteur supplémentaire sur l’événement. C’est en tous cas bien la première fois que qu’un absent fait couler plus d’encre dans les médias que les présents… ! Second à l’affiche, le ou un des guitaristes de Manfred Mann Earth Band dont j’ai oublié le nom (!) succède à Tony MacAlpine. S’en suit le génial et prolixe Pat Travers – que je découvre enfin en chair et en os – avant que Steve Luckather (le guitariste de Toto) ne clôture les hostilités en fin de soirée, le tout avec Jimi Hendrix en toile de fond et avec ses géniales compositions en fil rouge de la soirée pour ce tribute. On prend un pot et d’autres au bar en jouant les retardataires pour terminer la soirée en beauté quand Pat Travers himself se pointe près de nous, pour faire de même semble-t-il. On taille une sympathique bavette avec le Canadien : première et chaleureuse rencontre avec l’homme, qui sera suivie d’autres par après.
Un brouillard à couper au couteau pour rallier Nidrum au beau milieu de nulle part aux confins de la Belgique – et je pèse mes mots. Un village, un café isolé et sa salle… Et UFO qui s’y produit : surréaliste ! Il y a bien un ou deux groupes qui ouvrent les hostilités en début de soirée, mais pas moyen de retomber sur leur nom. Vient UFO : Pete Way, Phil Mogg, Michael Schenker et leurs comparses : le line-up original et originel au grand complet, on croit rêver. Le gig est d’autant puissant que le club est intime et chaleureux. Et le public, majoritairement germanophone ou plutôt germanique même, chaud comme tout. Doctor Doctor, Lights Out, Rock Bottom, et tous leurs classiques y passent : exceptionnel. Et le pot qu’on prend au bar avec eux à l’issue de leur démonstration ne fait que rajouter de l’intimité et de la chaleur à cette soirée qui n’en manquait décidément pas. Ouh ! que notre retour sera long et lent…
Bruce Dickinson sans son Maiden, c’est comme un nain sans culotte : pas terrible terrible… Par contre, mes Sudistes préférés sont de retour. Et l’AB se prête à merveille à leur show. Les standards sont passés à la moulinette, les morceaux plus récents également. Free Bird, Simple Man, Sweet Home Alabama, etc : il ne manque qu’une Budweiser en main, quelques chapeaux de cow-boys dans la salle et le vrombissement de gros V8 à l’extérieur pour s’imaginer dans le Deep South de là-bas (si on n’a pas le KKK, on a Vlams Block…). Quel bonheur, quelle fraîcheur, et quel plaisir de voir ces gars prendre leur pied sans compter. Oufti, quelle soirée…!
3 jours et 2 nuits de musique antillaise au Caribbean Festival (carabine festival ?!) d’Hoogstraeten. Tentes montées, barbecues installés, frigos bourrés : trois jours de canicule, de festival et de camping au son de cette musique teintée de soleil mais surtout de cocktails et de ripaille (…pour la rime uniquement). A ma connaissance, le seul festival où les bars à cocktails sont bien plus nombreux que les bars à bières. Le seul festival belge où les visages pâles sont en minorité. Proximité, promiscuité, promis cuité… Le seul festival où aucun(e) de nous n’a souvenance du nom du moindre des artistes présents – c’est vrai qu’il s’agit de nom peu familiers, dirons-nous, pour les rockers que nous sommes. Bref, trois jours de bonheur et de saine (?) fatigue au sein du plus grand festival européen de musique antillaise.
Troisième concert ce mois-ci. Cette fois dans un hall à bestiaux pour un show à l’image de ruminants ! Décidément, Aerosmith est bien triste et tristounet, décevant même. La soupe commerciale qu’ils nous assènent comme des automates, sans cœur ni passion, en viendrait-elle à déteindre sur leur jeu de scène qui en deviendrait presque soporifique et d’une prévision tristement téléphonée ? Dommage, dommage, tant de clichés ressassés. Ressaisissez-vous les gars, ou alors recyclez-vous dans la mélasse… Déjà que la salle n’est pas en soi des plus terribles, s’il faut en outre que la musique ne décolle pas, wallons-nous ?
10 jours plus tard, je tombe bien bas – The Who. Ou la fin d’un mythe ? Assister à un concert des Who en 1997 avec les images en tête d’un Pete T. qui bondissait de gauche à droite de son jeune temps, et avec le souvenir d’un Roger D. flamboyant en pleine jeunesse, quel décalage entre la réalité et le mythe ! Forest est plein comme un œuf, et moi déçu comme un bœuf. Mais bon, s’il faut que jeunesse se passe, il faut également que vieillesse se fasse. Mais soit, je pourrai dire à mes petits enfants que j’ai vu les Who…
Back to the roots: back in LLN ! Tennis Club du Parc, à l’affiche cette année: Fred & The Healers, Glory Hogs, Monster Mike Welch, Jim Suhler, Guy Forsyth, Mick Taylor, Doctor John. Pas le souvenir de tout (ce qui n’est pas en soi mauvais signe…), mais surtout le souvenir d’une bien belle journée en bien bonne compagnie accompagnée de bien des draches : la fine équipe est là, et LLN is still LLN.
The Ace of Spade is back ! Et quelle n’est pas ma surprise, une ou deux heures avant le show, de voir Lemmy, tout débonnaire et de cuir noir vêtu (avec ses Santiags… blanches, of course !) déambuler seul en rue. Les mains dans les poches et la cigarette au bec, il passe devant moi alors que je suis en train d’apéroter en terrasse au coin de la Bourse. Pas le réflexe de l’interpeller – ou plutôt : le bon réflexe de ne pas l’importuner. Quoique… Mais pourquoi donc ne lui ai-je pas proposé de boire un pot avec moi, manière de tuer le temps ensemble avant l’heure H (ou plutôt l’heure M – comme Motörhead)?!