RUSH – 4 mai 1988 – Frankfurt (Allemagne)

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Un RUSH et deux NUGENT en deux mois : le nirvana s’appelle rock’n’roll en ce printemps 1988 ! Mini European Tour pour RUSH qui avale quelques dates – toutes sold out évidemment – en Angleterre, Hollande et Allemagne uniquement. On fonce sur Frankfurt, à défaut de pouvoir s’offrir – service militaire oblige… – d’autres gigs de la tournée européenne : deux petits Belges perdus au milieu d’une marée humaine composée d’autant d’Allemands que de GI’s venus sniffer un peu de leur patrimoine nord américain. WISHBONE ASH en première partie : parfait pour accueillir le Rush Hold Your Fire Tour 1988. Quelques clichés de piètre qualité ne vaudront pas de figurer ici. C’est l’époque synthés par excellence, et sonorités années 1980. Certes, ça vieillit peut-être moins bien à l’oreille, mais la qualité intrinsèque des compos et la technique de nos lascars sont, étaient et resteront intactes. Un grand moment à vivre live, au premier rang quasi, pour ce deuxième rendez-vous avec l’Histoire. Des milliers de ballons, rouges évidemment, seront lâchés du plafond sur le public en clôture du show – superbe ! Les bouchons ont encore bien servis ce soir : n’empêche, le volume de l’auto-radio est quand même minable sur la route du retour…

Ted NUGENT – 2 avril 1988 – Tilburg (Hollande)

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Le Nuge dans une salle de moyenne capacité en plein centre ville : on croit rêver ! Ca sent bon la bière et la cigarette, le plafond est bas, la salle est déjà bondée à notre arrivée et un mur de Marshall (ou de Peavey, déjà ?) annonce la couleur. Tous les ingrédients sont réunis pour une soirée chaude de chez chaude chez les Kaas! Après le fromage suisse en entrée comme la veille à Paris, le plat de résistance: le Nuge débarque sur scène, virevoltant et tournoyant comme un Liliputien suspendu à un câble invisible : une entrée en scène dont je ne suis pas près d’oublier le moindre détail ! Mon premier concert – et l’un des derniers également, Dieu m’en préserve – où mon oreille ne distingue parfois plus les sons tant le volume est au rouge, le cerveau ne captant plus qu’un long biiiiiiiiiiiiiiip en lieu et place de ce qui sort des Marshall : impressionnant. If it’s too loud, you’re too old : n’empêche…! Le set de Gonzo sera subjectivement parfait, le Nuge occupant l’espace comme s’il était trois à lui seul, arpentant la scène d’un côté à l’autre, contraint de slalomer entre ses comparses, quand pas sautant du haut de ses Marshall. Waow ! Les Kaas en ont eu plein la vue et plein les oreilles. Le show disponible en DVD « Ted Nugent’s New Year’s Eve Whiplash Bash 1988 » filmé le 31 décembre de cette même année à Detroit, Rock City, devant 20.000 Michiganiacs est la copie (quasi) conforme de la bombe qui s’est abattue sur Tilburg un beau et surtout un bon, très bon soir d’avril 1988.

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Ted NUGENT – 1er avril 1988 – Paris

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Le Nuge à Paris vaut bien une journée de dispense de service militaire, non ?! J’ai obtenu de longue date déjà le ticket numéroté… 00008 : un présage pour un concert subjectivement géant dans un Zénith tristement vide ? Les Parigots auraient-il cru à un poisson d’avril ? Ou peut-être sont-ce les Suisses de Krokus en 1ère partie qui font fuir (à raison) la populace parisienne ? Peu importe : mon deuxième face-à-face avec le Nuge est d’autant plus puissant que Derek St-Holmes est de retour à ses côtés pour assurer pas mal de vocals et prendre en charge une rythmique qui enfle d’autant le jeu aérien du Nuge. Nom de Dieu, quelle puissance de feu ! La sueur dégoulinant de sa crinière sur ses Gibsons Byrdland donnent à celles-ci un éclat d’or dont il n’a pourtant pas besoin pour nous balancer ses classiques comme ces derniers et ô combien puissants Painkiller et autres Little Miss Dangerous.
Nugent reste Gonzo, un guitariste déjanté, spectaculaire et doué, un show sonore et visuel à lui tout seul ! Quelques clichés argentiques sans grande valeur ni qualité immortaliseront cependant sur les murs de ma chambre cette soirée dantesque. Et ce n’est que sur la route de nuit qui me ramène au bercail, après quelques haltes parisiennes désaltérantes, que l’idée me vient tout à coup à l’esprit: et pourquoi n’irais-je pas revoir le Nuge demain soir en Hollande, finalement ?! Le début d’une longue succession de concerts, de déplacements, de voyages et de souvenirs vient de s’enclencher par un curieux concours de circonstances dont furent victimes un beau soir mes neurones encore probablement sous le choc et les décibels…

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Serge GAINSOURG – 30 mars 1988 – Forest National

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Gainsbarre chez lui, en territoire conquis ! Love on the Beat: anal, buccal, musical et fatal, Gainsbourg et ses Blacks chauffent Forest National à blanc (… des Noirs qui chauffent à blanc sont toujours impressionnants). Chapeau, Monsieur Gainsbourg, chapeau bas pour ce moment d’anthologie à la hauteur de ce sold out et de cette standing ovation qui dure, qui dure, qui dure à n’en plus finir. Cerise sur le gâteau : Serge fête ses 60 ans ce soir, et le « Happy Birthday to You » entonné (non : hurlé !) par 8000 gorges pour le faire revenir sur scène après un nième rappel déjà nous ramène un Gainsbourg presque chialant, balbutiant ces paroles qui résonnent encore dans ma tête : « Putain, même à Paris hier ils ne m’ont pas fait ça… ! ». Poignant… D’autant plus qu’une journée exceptionnelle m’attend après-demain à Paris.

TORHOUT WERCHTER – 5 juillet 1987 – Werchter

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Torhout-Werchter 1987 : quelques dizaines de milliers de bestiaux et moi et moi ruminent et broutent ce qu’il reste d’herbe dans la plaine de Werchter (et je ne parle pas de celle qui se fume…). L’affiche est encore une fois très (trop ?) éclectique sous le soleil exactement : Julian COPE (bof), The TRIFFIDS (pfff), The HOUSEMARTINS (hum) et – enfin ! – pour dérider la foule et secouer tant les esprits que les corps, l’Iguane himself: Iggy POP en chair et en os, au propre comme au figuré pour Ceux Qui Savent. On m’avait prévenu, on m’avait prévenu, mais il n’empêche qu’il faut le voir pour le croire – un grand, grand moment. Mais le soufflé retombe bien vite avec ECHO & The BUNNYMEN qui enchaîne, pour remonter quelque peu avec Chrisie et ses supers PRETENDERS. C’est l’époque de gloire pour EURYTHMICS qui poursuit les hostilités – Who’s that Girl ? a capella : quel souvenir ! – puis le moment vient pour l’Archange de prendre possession des lieux et des cieux : Peter GABRIEL sledgehammerise la plaine flamande…

EUROVISION de la chanson – 6 mai 1987 – Bruxelles

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…Tout ça à cause d’une petite peste qui a gagné l’Eurovision l’année passée avec son stupide J’aime j’aime la Vie ! Par la grâce d’un ami qui ne me veut que du bien, me voilà embarqué au Heysel, témoin des répétitions de l’événement télévisuel belge de l’année – que dis-je : de la décennie, du siècle même, à en croire les professionnels des médias : le Concours Eurovision de la Chanson ! Viktor Lazlo tient le haut de l’affiche, la Belgique (ou la RTBF ?) n’ayant trouvé d’autre ambassadrice de charme pour animer et présenter la soirée de tous les défis. Mais ne boudons pas notre plaisir. L’Eurovision, elle, a survécu et perdure. Quant à Viktor, peut-être a-t-elle sombré avec son Canoé Rose ? Des deux, quel est finalement le moindre mal – ou le pire… ?

MOTORHEAD – 25 mars 1987 – Poperinge

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Aaaaaaah! Lemmy himself on stage ! Après Toto le mois précédent, on ne peut pas dire qu’on reste dans le même registre et qu’on n’élargit pas ses horizons musicaux. Ce ne doit pas être mon premier concert de Lemmy, mais impossible de retrouver la moindre trace ni le moindre souvenir de ma précédente rencontre avec le trio de choc – dommage. Nous sommes ici du côté de Poperinge en terre flamande, du côté de Ypres et de Dixmude – ce qui n’est pas anecdotique au vu de la concentration au m² de petits esprits flaminguants d’extrême droite auxquels se joignent leurs homologues fransquillons de même obédience et au même quotient intellectuel. Motorhead mérite mieux que cette racaille, beaucoup mieux même. Combien de fois croiserai-je la route de Lemmy dans les années et décennies qui suivront : le compteur peut commencer à tourner. Avec Ted Nugent, Rush et Porcupine Tree, Motorhead est le quatrième groupe qu’il m’ait été donné de voir trois fois en moins six mois. Normal : il n’y a qu’un Lemmy sur terre, et à la longévité caduque au rythme où il va…

TOTO – 2 février 1987 – Forest National

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A la grande époque des grands tubes et des grands moments de TOTO, Forest National n’est pas assez grand pour contenir ces grandes soirées de grande affluence… Le visuel est à la hauteur du musical : réglé comme du papier à musique. Manquerait-il peut-être cette petite étincelle qui fait la différence entre un vrai groupe live, un pur produit de studios et une machine à succès ? Si d’aucun le pensent, moi je le dis… même si cela n’enlève rien à leur mérite. ‘Z’iront loin, ces musicos de la West Coast.

STATUS QUO – 7 novembre 1986 – Forest National

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Whatever You Want – Forest National répond : 8000 chevelus (et combien de pellicules…?) se dandinent au rythme des riffs téléphonés de nos Anglais de service. Rien d’original, rien de neuf non plus sous le soleil : c’est ce qu’on appelle un statu quo. Mais que c’est finalement plaisant à l’oreille, et les moins férus se surprennent à se laisser aller, à se prendre au jeu et rejoignent les plus accros pour finalement communier de concert avec ceux dont je suis et qui ont fait le pied de grue devant les portes vitrées de Forest pour être aux premières loges. Status Quo 1960, 1970, 1980, 1990, 2000, etc. : une valeur sûre. Tellement sûre qu’ils portent à merveille leur nom. WAYSTED en guest : si c’est écrit sur le ticket…

BELGA FESTIVAL – 10 août 1986 – Oostende

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Après mon second Werchter le mois dernier, Belga Festival, 2ème ! Sur la piste de l’aéroport, pas de gros vrombissements au menu ni de 747 en surchauffe : que des coucous, du propret et du gentillet sous le soleil flamand : les Kreuners en leur qualité de régionaux (dispensables) de l’étape, Ruby Turner (Ruby qui ??), Doctor & The Medics, Topper Headon (hein ?!), Gary Moore (ouaips… son froc moulant en cuir noir reste un grand moment, bien qu’on préférerait en garder un autre souvenir, plus musical celui-là) et Rod Stewart sans ses Faces malheureusement, mais avec Baby Jane. Passez les moules, mes frites refroidissent…