T’entends de la musique. Tu pousses la porte. Et tu penses que voilà un p… de sacré band qui tronçonne grave sur scène. De Sister Sledge à Diana Ross, de Duran Duran à David Bowie, de Madonna à Daft Punk, de Chic à Sheila B. Devotion, rien ne manque. Tu te trémousses, dance-machine que tu es. Tu te trémousses comme un possédé et peut-être sans le savoir sur tout le répertoire du magique et prolifique Nile RODGERS.
Ouais, certainement plus d’un(e) ce soir n’imaginait pas – avant de venir siroter sa flute de Crémant luxembourgeois en dodelinant du popotin – que Monsieur Nile RODGERS est ce bougre de génie qui a enfanté tous ces p… de tubes comme c’est Dieu pas possible.
Toutes générations confondues, tous styles confondus, toutes races confondues, y aurait-il encore quelqu’un en ce bas monde qui ne reconnaîtrait pas en Nile RODGERS le caractère exceptionnel d’un Grand Monsieur comme on n’en fait plus? A fortiori dans ce show biz 4.0 d’aujourd’hui, devenu aussi compressé qu’aseptisé, aussi tristement numérisé qu’artistiquement conventionnel.
Oui, Nile RODGERS est un sorcier, un concepteur de génie, un producteur hors paire, un compositeur comme on n’en fait plus, un arrangeur sans pareil qui a façonné le paysage musical mainstream de ces quatre dernières décennies, qui a submergé de son talent disco-soul-funky-RnB tous les dance-floors de la planète. Mais cet incomparable touche-à-tout est aussi un guitariste et un showman dont l’once du pesant d’or pèse toujours autant sur le marché de l‘entertainment. Et ce soir en est une nouvelle et éclatante démonstration.
Nous avions découvert live on stage Nile RODGERS il y a quelques mois dans une Ancienne Belgique transformée pour l’occasion en une véritable étuve. Et son effet-boeuf demeure aussi intense et énorme à la seconde expérience. Et vous en connaissez beaucoup, vous, des artistes de cette trempe qui déboulent dans l’assistance à l’improviste, sans sécurité ni molosse aucun, pour serrer la pince au public en fendant la foule avant même de monter sur scène…?!
En moins d’une semaine, nous avons assisté à la prestation de deux monstres, aussi différents et particuliers l’un que l’autre mais tout aussi remarquables de par leur apport et leur empreinte indélébile laissée sur le paysage musical du XXIème siècle: Wayne KRAMER et son MC5/MC50 samedi dernier, et ce soir Nile RODGERS & son CHIC. Sainte-Barbe et Saint-Nicolas ont fait fort cette année, merci à vous les grands saints…!