SAXON – Trix, Anvers – 12 octobre 2022

Pas moins de 16 Marshall et 4 Markbass estampillés de l’aigle SAXON : avec ces 20 caissons flanqués de part et d’autre des drums installées quant à elles sur un podium à l’effigie de Carpe Diem, Airbourne pourrait presqu’aller se rhabiller avec sa panoplie d’opérette ou quasi. Place aux pointures. Place aux références. Place aux Seigneurs. Manants, passez votre chemin ! SAXON traverse les âges et les époques comme un… percolateur, dirons-nous : il fait partie de notre routine et de notre décor, il nous gratifie de bons et précieux plaisirs quasi quotidiens, il nous remet les idées en place et nous fourgue le coup de fouet nécessaire le moment venu. SAXON n’est tout simplement rien de moins que l’indispensable parmi les incontournables essentiels : SAXON est à la NWOBHM ce que l’huile de palme est au Nutella et tout l’inverse de ce qu’est Canard WC à l’ornithologie.

SAXON est la bande originale d’une époque révolue mais qui a réussi à lui survivre. Davantage encore que les Iron Maiden, Def Leppard, Tokyo Blades, Girlschool ou autres Tygers of Pan Tang, étendards de cette nouvelle vague qui n’en porte désormais plus que le nom et en transporte parfois le fumet de la naphtaline, SAXON a conservé l’ADN de cette glorieuse époque: Byff et sa bande transpire littéralement la NWOBHM comme aucun autre en en ravivant les sonorités et les gimmicks. Pire : ceux qui prétendraient rivaliser avec SAXON seraient tout simplement remisés au rang de pathétiques ringards, à l’inverse d’un SAXON qui irradie encore – parce qu’il l’a transcendé – un genre pourtant désormais si dépassé.

Alors que d’autres sont devenus old-fashioned, SAXON lui est désormais vintage, vintage au point d’en être revenu au goût du jour comme tous les effets de mode aux cycles répétitifs. La flagrante antithèse d’un pathétique DIAMOND HEAD qui officie en première partie et dont les lambeaux font peine à voir et surtout à entendre, comme un steak dégelé qu’on tenterait de ramener à la vie alors qu’il n’en fait plus partie depuis le clos d’équarrisage.

SAXON laisse à Maiden les stades et à Def Leppard les midinettes. SAXON laisse à Motörhead le mythe, à Judas Priest les honneurs et à Whitesnake les couvertures de magazines. Parce que SAXON ne s’occupe que de poursuivre l’écriture en lettres d’or d’une NWOBHM sans compromission, sans artifice et sans fard. Une NWOBHM dont l’histoire se confond désormais avec celle de SAXON, pour les siècles des siècles. Amen.